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Transmission d’HSV :

Caractères généraux des herpesvirus humains

B. La structure icosaédrique (polyèdre régulier à 20 faces, 12 sommets, 30

1. Transmission d’HSV :

Un individu séronégatif est un individu n'ayant jamais été en contact avec le virus et ne possédant pas d'anticorps spécifiques. Un individu susceptible développera une infection primaire après une première exposition au VHS-1 ou au VHS-2. Lorsqu'il y a réactivation du virus, il s'agira d'une infection récurrente. Un individu séropositif pour le VHS-1 ou le VHS-2 qui est infecté par l'autre type pour la première fois développera une infection initiale non-primaire. Alors qu'une infection exogène caractérise un individu séropositif qui est infecté par une souche du même type, mais différente de celle l'ayant infecté initialement. Ce type d'infection est très rare chez les individus immunocompétents (40).

L’homme est le seul réservoir de virus pour les virus herpétiques et la contagion est strictement interhumaine. Ce réservoir est constitué par des personnes infectées abritant les virus dans les ganglions sensitifs, les excrétant par intermittence au niveau de la cavité buccale ou des muqueuses génitales et les transmettant par contact rapproché, intime (41).

L’infection à HSV1 touche le plus souvent la moitié supérieure du corps, en particulier la région céphalique (herpès orolabial, oculaire), mais des infections HSV2 sont possibles dans cette localisation. HSV2 est responsable des lésions de la partie inférieure du corps (organes génitaux, fesses) et des infections néonatales (42).

HSV1 se transmet par contact direct avec un sujet excrétant du virus à l’occasion d’une primo-infection, d’une récurrence ou d’une excrétion virale asymptomatique.

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L’excrétion virale asymptomatique existe aussi dans la salive (41). La transmission par des objets (instruments de dentisterie, par exemple) ou par voie aérienne est exceptionnelle (43).

La quantité de virus excrétée est plus élevée dans les premières heures de formation des vésicules et décroît ensuite. Au décours d’une primo-infection orale, la durée de l’excrétion est en moyenne de 8 jours mais peut atteindre 20 jours. Les pratiques sexuelles oro-génitales favorisent l’infection génitale à HSV1. Les sports de contact sont des circonstances rares de contamination (41).

La transmission d’HSV-2 se fait par contact génital (et aussi par contact orogénital). C’est une maladie sexuellement transmissible.

L’infectiosité des lésions est majeure, en particulier lors d’une primo-infection, mais l’excrétion virale asymptomatique est un facteur épidémiologique capital dans la transmission d’HSV-2. Le sexe féminin apparaît plus exposé à la transmission sexuelle de l’herpès que le sexe masculin, sans doute en raison d’une plus grande surface de la muqueuse génitale (transmission plus fréquente dans le sens masculin-féminin que dans le sens féminin-masculin).

Par ailleurs, 70 % des contagions surviennent en période d’excrétion virale totalement asymptomatique (41).

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L’acquisition d’HSV-2 se fait généralement à partir de l’âge de 15 ans, et les facteurs de risque sont liés principalement à :

 sexe féminin ;

 la sexualité, en particulier le nombre élevé de partenaires sexuels ;  une sexualité précoce (précocité du premier rapport sexuel) ;  les antécédents d’infections sexuellement transmissibles ;

 l’infection à VIH (une sérologie VIH doit être systématiquement proposée à un patient consultant pour herpès génital) ;

 un niveau socioéconomique bas.  Transmission mère-enfant

La transmission de l’herpès au nouveau-né se fait :

– In utéro, par voie transplacentaire lors d’une primo-infection avec virémie ou plus rarement par voie transmembranaire.

– à l’accouchement, par voie transcervicale ascendante à partir de lésions du col utérin, par contact direct avec des lésions virales lors du passage dans la filière génitale (avec les sécrétions cervico-vaginales maternelles infectées). C’est le cas le plus fréquent. Ce risque augmente en cas de rupture prématurée des membranes de plus de 6 heures, l'atteinte fœtale est alors corrélée à la durée d'exposition: rare avant 4 heures de rupture et constante après 24 heures de rupture et augmente aussi en cas de monitoring fœtal par électrodes de scalp.

C’est en cas de primo-infection maternelle dans le mois précédant l’accouchement que le risque de transmission au fœtus est très élevé. Les autres possibilités sont une infection initiale génitale non primaire, une récurrence

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maternelle dans la semaine précédant l’accouchement, dans ce cas le risque de contamination fœtale est beaucoup plus faible. Le plus souvent (2/3 cas) l’herpès néonatal survient en dehors de tout antécédent d’herpès maternel : une excrétion virale asymptomatique en est le mécanisme supposé.

-En période néonatale, la contamination du nouveau-né peut se faire à partir d’un herpès orolabial ou génital, symptomatique ou non, chez la mère ou dans l’entourage de l’enfant. Elle peut être aussi nosocomiale, à partir d’un membre de l’équipe soignante ou d’un autre nouveau-né infecté de l’unité de soins néonatale ou indirectement par l’intermédiaire du matériel (24).

Transmission indirecte

HSV est fragile et ne persiste que peu de temps dans le milieu extérieur. Son pouvoir infectieux dans des conditions expérimentales est court (1 à 2 heures sur la plupart des supports, 72 heures sur des compresses humides). En pratique clinique, les cas de transmission nosocomiale indirecte sont exceptionnels par matériel médical mal désinfecté. Malgré l’absence d’étude significative, le jury recommande de ne pas partager le linge de toilette en cas de lésion herpétique évolutive (23).

2. la prévalence

La prévalence des anticorps spécifiques, et donc de l’infection latente dans les populations, varie grandement selon l’âge, les mœurs, les pays et le type d’HSV (7).

a. L’âge

En ce qui concerne l’HSV1, l’infection survient tôt dans l’enfance dans les populations pauvres où, chez l’adulte, la prévalence des anticorps HSV1 varie

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de 70 % à 80 %, voire 95 % dans certains pays. L’épidémiologie de l’HSV2 est celle d’une infection sexuellement transmissible : la prévalence des anticorps HSV2, nulle dans l’enfance, est chez l’adolescent fonction du nombre de partenaires: de nulle pour les couples rigoureusement exclusifs et les personnes vierges, elle peut atteindre 90 % en cas de multipartenariat (7).

b. Sexe

Le sexe féminin apparaît plus exposé à la transmission sexuelle de l’herpès que le sexe masculin, sans doute en raison d’une plus grande surface de la muqueuse génitale. En France, une enquête nationale a indiqué une prévalence globale des anticorps anti-HSV2 de 13,7 % chez le sexe masculin et de 17,9 % chez le sexe féminin (7) (44) (45).

c. Répartition géographique

Au sein du monde développé, la prévalence de l’infection génitale à HSV est en hausse (46).

La séroprévalence d’HSV2 varie entre pays développés et pays en voie de développement et entre même entre pays industrialisés :

 5 à 15 % en Europe de l’Ouest et au Japon ;

 10 à 30 % aux États-Unis, en Europe de l’Est, au Maroc, en Asie du Sud/Est, en Afrique de l’ouest ;

 30 à 50 % en Amérique du Sud ;

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d. situation au Maroc

Dans notre pays, la prévalence de l’herpès ne peut être définit en l’absence d’études faites à l’échelle nationale (47) et ce pour plusieurs raisons :

 Maladie soumise à une déclaration obligatoire.  Sous notification.

 Irrégularités des déclarations.

 Fréquence des formes asymptomatiques.

Les déclarations sont basées beaucoup plus sur une approche clinique et la confirmation biologique fait défaut le plus souvent (48).

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