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Traitements psychologiques

Il s'agit des différentes techniques traitant les aspects psychosociaux et psychologiques pouvant entrainer ou perpétuer les douleurs, et des techniques permettant de gérer plus efficacement les douleurs62. Cela comprend :

• l'information du patient

• la gestion du comportement (par la thérapie comportementale, la relaxation et la sophrologie, et le biofeedback)

6.3.1 Information du patient

Il s'agit d'expliquer clairement au patient sa pathologie et les techniques utilisées pour la traiter. Il faut utiliser des termes simples et compréhensibles. Il faut montrer au patient que l'on a identifié de manière quasi certaine l'affection dont il est atteint. Le patient réagit avec soulagement à un diagnostic explicatif et à l'annonce d'une possibilité de traitement, surtout dans le cas de douleur chronique.

L'information du patient est essentielle pour obtenir la coopération du patient et pour le succès de la thérapie choisie. C'est d'autant plus important que cela n'exige aucun outil, seulement du temps et l'expertise du praticien62.

6.3.2 Gestion du comportement

6.3.2.1 Thérapie comportementale et cognitive

Ces thérapies visent les comportements dont nous voudrions bien nous débarrasser mais qui se répètent malgré nous, échappant à notre volonté, ainsi qu’à toute démarche logique. Par exemple le rougissement en présence d’un interlocuteur, une angoisse dans les endroits clos, mais aussi le tabagisme, la boulimie, etc. Et ceci avec la participation active du sujet. Ces thérapies jouent sur deux registres complémentaires : le comportement et la cognition, c’est à dire les processus de la pensée.

Les séances associent des exercices pratiques de déconditionnement en présence du thérapeute. Le sujet doit affronter la situation qu’il craint, progressivement. Le thérapeute l’accompagne et lui sert de modèle en ce qui concerne le comportement qu’il faudrait avoir. Le processus d’imitation entre en jeu. On utilise aussi le jeu de rôles, et souvent la relaxation musculaire. Entre les séances, le sujet doit se livrer à des exercices à titre personnel, en se donnant des objectifs, par exemple parler en réunion, demander son chemin dans la rue... en évaluant ses progrès111.

Certaines études28;30 ont pu démontrer qu'a court terme, la thérapie comportementale (comprenant l'information du patient, l'enseignement de l'auto-thérapie, les techniques de relaxation et le suivi téléphonique) est aussi efficace qu'une thérapie dentaire classique (comprenant des gouttières, des étirements et l'information du patient).

6.3.2.2 Relaxation et sophrologie

Les thérapies de relaxation telles que la relaxation musculaire progressive, le yoga ou la méditation ont été décrites comme produisant une réponse similaire appelée ''réponse de relaxation''. Cette réponse réduit l'activité accrue du système nerveux sympathique, abaisse le tonus musculaire et réduit l'anxiété et les effets du stress. C'est également un outil efficace pour assurer au patient une tranquillité d'esprit, un sentiment de bien-être et un sentiment de contrôle. La sophrologie a démontré son efficacité pour les patients atteints de douleurs myofasciales. Toutefois, le praticien ne peut pas simplement fournir au patient un programme audio, attendre que le patient écoute la bande et reçoive les avantages de la thérapie. Les programmes de relaxation, y compris sur des enregistrements audio structurées, se sont avérés efficaces lorsque le patient a préalablement été informé sur la façon de les utiliser et qu'il a été encouragé à les utiliser.

Carrington et ses collègues ont rapporté 86 % de soulagement au cours des six premières semaines. Parmi les sujets qui, subjectivement, se percevaient comme étant stressés et ont souhaité utiliser un programme de relaxation, 73 % ont continué à pratiquer la relaxation 6 mois après avoir commencé111.

6.3.2.3 Biofeedback

Au sens large, le biofeedback (ou la rétroaction biologique) est un ensemble de techniques principalement relatives à la bio-électricité pour la mesure de fonctions organiques, basées sur la visualisation, avec des appareils électriques, des signaux physiologiques d'un sujet conscient de ces mesures. Plus précisément, il y a biofeedback lorsque le sujet en question peut contrôler les fonctions organiques mesurées, soit volontairement (par exemple, d'après les résultats et pour corriger un stress) ou involontairement (par exemple, après un changement d'état psychologique tel que la survenue d'un stress). Le mot vient de l'anglais feedback (action en retour ou rétroaction). La tension musculaire (EMG) est la mesure utilisée couramment pour les patients atteints de douleurs myofasciales.

Funch et Gale37 ont comparé l'efficacité du biofeedback et de la relaxation chez des patients atteints de troubles de l'ATM. Ils ont signalé que les groupes de biofeedback et de relaxation ont connu une baisse moyenne de la douleur, respectivement de 35 et 56 %. En règle générale, le

biofeedback est complété par un programme de relaxation pour accroître son efficacité.

Dohrmann et Laskin25 ont effectué une étude sur des patients atteints de douleurs myofasciales. Tous les patients du groupe biofeedback ont trouvé le traitement partiellement ou totalement réussi, ont constaté une diminution de leur activité EMG moyenne et de leurs symptômes. Au cours de l'année où ils ont été suivis, seulement 25 % des patients du groupe

biofeedback ont souhaité un traitement complémentaire par rapport aux 72 % du groupe témoin.

La combinaison de biofeedback et la relaxation semble être particulièrement utile pour les patients qui ne semblent pas savoir comment détendre leurs muscles et/ou dont les symptômes s'intensifient avec le temps.

6.3.3 Psychothérapie

Dans certains cas le patient peut présenter des troubles psychologiques comme une dépression, un stress intense ou une forte anxiété. Ces troubles peuvent être soit à l'origine des douleurs soit un facteur aggravant par une mauvaise gestion de la douleur. Il est important que le praticien prête attention à ces troubles lors de la prise en charge car il est important qu'ils soient traités de manière adéquate pour le succès des thérapies entreprises86. Il faut donc savoir adresser aux personnes compétentes (psychothérapeutes ou psychanalystes) pour maximiser les chances de réussite de la prise en charge.

6.4 Synthèse : protocole interdisciplinaire de prise en charge de la douleur