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3. Examens complémentaires

3.3 Prise en charge non chirurgicale

3.3.2 Traitements orthopédiques

Il existe différents types de traitements orthopédiques de la scoliose infantile que nous allons citer (10).

a. La traction vertébrale nocturne

Cette technique proposée par Cotrel consistait à l’installation de l’enfant en traction au lit pendant 10 heures par jour. Cette méthode a montré son efficacité sur des scolioses à petit angle (20–25 degrés) chez des pré-adolescents. Elle est actuellement peu utilisée du fait de sa complexité en pratique et de ses résultats modestes (34).

b. L’électrostimulation interne

Elle repose sur le principe de stimulation électrique asymétrique des muscles para vertébraux de la convexité de la scoliose. Les résultats se sont avérés décevants, cette technique est actuellement abandonnée pour le traitement de la scoliose infantile (34).

c. Les plâtres correcteurs

Appelés également plâtres E.D.F. (Extension Dérotation Flexion) ils sont indiqués pour des scolioses ayant un angle de Cobb déjà important et rendant difficile la mise en place d’un corset en première intention.

Ils ont pour but de corriger au maximum la déformation dans les trois plans de l’espace. Ils sont faits sur table de traction de Cotrel. Celle-ci permet d’avoir un effet de correction par une traction dans l’axe, mis également par des bandes de dérotation ou des mains d’appui qu’on applique pendant le séchage du plâtre.

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Figure 13 : Mise en place plâtre E.D.F. (35)

Ces plâtres sont généralement mis en place pour une durée d’un mois puis, en fonction de la diminution de l’angle de Cobb un corset peut être envisagé ou un nouveau plâtre sera placé. Cette technique est contraignante elle nécessite une surveillance hospitalière, radiologique et un minimum d’apprentissage pour pouvoir gérer la vie quotidienne (toilette, alimentation) (11) (34).

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Figure 14: Séance de correction d’un plâtre de scoliose sur cadre de Cotrel (11)

d. Les corsets

Ces traitements permettent d’exercer des forces mécaniques de correction réduisant les déformations scoliotiques durant la croissance du rachis (18).

Ils concernent habituellement les scolioses de plus de 20° évolutives ou de plus de 30° sans preuves d’évolutivité (1) (18), ainsi que les scolioses ayant un potentiel de croissance suffisant pour que celle-ci puisse encore s’aggraver (34).

Deux grands principes existent pour les corsets : le principe d’élongation (corsets actifs avec le corset de Milwaukee) et le principe d’appui / contre appui avec les corsets dits passifs (1) (9) (34). Il existe enfin les corsets dits d’hypercorrection représentés par les corsets de Charleston et de Caen.

Il s’agit d’un traitement lourd de 18 mois à plusieurs années où le corset devra être porté plusieurs heures par jour (9). L'ablation du corset s'accompagne toujours d'une perte plus ou moins importante de la correction (10).

L’HAS définit la prise en charge (ALD 26) dès que l’angle de Cobb est supérieur à 30°, ou pour toute courbure d’au moins 15° s’étant aggravée de 5° dans les six mois chez l’enfant (36).

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i. Les corsets actifs

Le corset type est le corset de Milwaukee, présenté en 1954 par Blount (34) . Il est constitué d’une coque moulée sur le pelvis, s'ouvrant en arrière, d'un mât antérieur et de deux mâts postérieurs qui supportent un collier cervical, d'une main d'appui sur la convexité thoracique en cuir fixée aux armatures par des sangles en cuir. Ce corset est dit "actif" c’est à dire que l'enfant doit "s'auto agrandir" à l'intérieur du corset. Un tel appareillage est très peu contraignant au niveau du thorax car il n’y a pas d’appuis à cet endroit, et est bien supporté chez les jeunes enfants (10) .

ii. Les corsets passifs

Ce sont les plus nombreux. Le principe correcteur est d’agir grâce à des mains d’appuis situées soit au niveau de la ou des gibbosité(s), soit un peu en dessous pour chercher à redresser le rachis. Des contre appuis au-dessus et en dessous sont nécessaires pour que l’appui principal soit efficace, et pour obtenir un équilibre global du tronc satisfaisant. L’action de ces appuis est efficace sur la déformation frontale, beaucoup moins sur la rotation vertébrale, et pas du tout sur la déformation sagittale.

Chaque enfant nécessite un corset parfaitement adapté à sa morphologie, une fabrication personnalisée par un appareilleur qui fabriquera le corset se à partir ‘un moulage plâtré du tronc de l’enfant. Les principaux modèles de corset passifs utilisés en France sont les suivants :

• Le corset lyonnais

Il a été mis au point en 1971 par Michel et Allègre pour des courbures lombaires et thoraco lombaires. Le principe général est de chercher par les mains d’appui à verticaliser le segment rachidien atteint. Cette technique est cependant très lourde car comprend une hospitalisation en centre de rééducation avec confection de plusieurs plâtres correcteurs, une préparation par une rééducation intensive, ultérieurement poursuivie durant toute la durée du traitement. Elle est donc actuellement peu utilisée dans son intégralité (34). Depuis 2013 le corset de lyonnais a évolué en corset lyonnais ARTbrace. (38)

34 • Le corset de Boston

Il a été mis au point par John Hall en 1971. C’est un corset symétrique modulaire à ouverture postérieure. IL est composé de découpes asymétriques sur lesquelles sont ajoutées des mousses permettant des appuis ou contre appuis en fonction des courbures. Il est réservé aux courbures lombaires ou dorsolombaires (34).

• Le corset de Cheneau ou CTM (Cheneau–Toulouse– Munster)

C’est un corset en polyéthylène permettant beaucoup d'adaptations en fonction de la topographie scoliotique et de l'évolution morphologique au cours de la croissance (10). Il permet d’avoir un maintien puissant à chaque extrémité du tronc (34). Il est léger, discret et généralement bien accepté après quelques jours d'adaptation. C’est de ce fait le corset le plus répandu et indiqué dans de nombreuses courbures.

iii. Les corsets en hypercorrection

Le corset de Charleston et le corset de Caen utilisent un principe de correction encore différent. Cette technique repose sur la fabrication d’une orthèse en inclinant le rachis à l’inverse de la déformation. Ce corset ne peut être utilisé qu’en port nocturne.

e. Surveillance et recommandations

Quelques éléments sont à surveiller lors du port d’un corset. Tout d’abord la prévention de la dilatation gastrique qui est un accident grave pouvant se produire lors d'une décompression brutale par ablation du corset après un repas mal supporté. Ceci peut imposer l'hospitalisation en réanimation. Cet effet indésirable peut être prévenu par quelques règles simples notamment recommander de fractionner les repas, ne pas consommer de boissons gazeuses ni de féculents. Certaines douleurs peuvent également apparaître par suite du port d’un corset, notamment les premiers jours du traitement. Les corrections imposées peuvent provoquer quelques douleurs et gêner le sommeil. Un traitement contre la douleur peut être prescrit pour pallier cette phase douloureuse. Ensuite, l'habitude de porter le corset se prend d'autant plus rapidement que le port a été continu dès le départ.

35 Des rougeurs cutanées peuvent également apparaitre sous les points d’appui, ces rougeurs ne sont pas inquiétantes tant qu’il n’y a pas un appui osseux en dessous.

Enfin les activités sportives sont fortement conseillées permettant à l’enfant de renforcer sa musculature et lui permettent de renforcer son intégration sociale facteur très important pour son bien-être qui peut être altéré par le port d’un corset.

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Tableau 4 : Tableau synthétique des différents types de corsets (34)(36)(39)

Type Corsets actifs Corsets passifs Corsets en hyper correction

Modèle Milwaukee Lyonnais Boston CTM Charleston Caen

Ind

ica

tio

ns - Scolioses infantiles, juvéniles

- Scolioses dorsales hautes, cervico dorsales

- Scolioses thoraciques, thoraco-lombaires et doubles

majeures. - Efficace en dérotation et sur

les courbures rigides Indiqué en post plâtre EDF

- Scolioses lombaires et dorso- lombaires

- Traitement de l’hyperlordose et des spondylolisthésis.

- Nombreuses courbures : lombaires, thoraco-lombaires, dorsales, doubles

majeures - Indiqué en post plâtre EDF - En traitement de scolioses évolutives

échappant à des traitements d’hypercorrection

nocturne - Scolioses supérieures à 30°

- Scoliose à courbure simple, lombaire, thoraco-lombaire ou thoracique dont l'angle de

Cobb est inférieur à 45°

- Scoliose évolutive : lombaire, thoraco-

lombaire, thoracique P art icula rit és

Cherche l’auto correction

Technique lourde : hospitalisation en rééducation utilisation de plusieurs plâtres

correcteurs, rééducation intensive durant tout le traitement par corset

Le plus utilisé, très bien supporté

Port uniquement nocturne

P

ho

to

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