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Traitement d’avenir : les biothérapies

c) Neurostimulation électrique transcutané La neurostimulation électrique transcutané 143 , encore appelée la méthode TENS, est utilisée

4. Traitement d’avenir : les biothérapies

D’après le Larousse médical, la biothérapie se défini initialement par « une méthode thérapeutique basée sur l’utilisation de médicaments dérivés de molécules biologiques naturelles ». Aujourd’hui, cela se résume majoritairement aux anticorps monoclonaux (fabriqués par des cellules souches en cultures) qui permettent de cibler spécifiquement une molécule ou une cellule intervenant dans le processus de la maladie arthrosique.

L’interleukine 1 est une protéine ayant un rôle majeur dans le développement de l’arthrose. Des essais sur des anticorps monoclonaux anti IL1 ont été menés mais les résultats sont non concluants. Une étude163 (menée par X. Chevalier et T. Conrozier) démontre que les effets obtenus sont semblables à l’utilisation d’un placebo.

De même des recherches autour du TNF alpha, cytokine inflammatoire puissante, ont été réalisées. Des anticorps anti-TNF ont été développés mes des études, tel que l’étude DORA, démontre des résultats non signifiants.

Aujourd’hui, des recherches sont en cours par sept laboratoires français, du réseau ROAD- Fondation Arthritis, qui travaillent ensemble pour développer de nouvelles thérapies. Leurs recherches tournent autour de

96 • Les Anti corps anti-NGF :

Le NGF (nerve growth factor) est un facteur de croissance du système nerveux. Dans les états inflammatoires dont la douleur est chronique, on constate que le taux de NGF est très élevé. Ainsi pour contrer cet effet on a développé des anticorps monoclonaux qui inhibent le NGF.

Au niveau du genou, il y a des terminaisons nerveuses. Avec cette biothérapie, on agit au niveau de ses fibres, ainsi on perturbe les voies de transmission de la douleur, donc cette dernière est diminuée.

Actuellement quelques spécialités sont composées d’Ac anti-NGF : Tanezumab164, Fasinumab, Fulranumab. Elles sont administrées par voie sous cutanée, toutes les uns à deux mois. Diverses études ont prouvé son efficacité pour la prise en charge des douleurs.

Cependant cette biothérapie est très controversée puisque l’on n’agit pas directement sur les mécanismes physiopathologiques de la gonarthrose. En effet, en provoquant une analgésie, on diminue la transmission des signaux d’alertes donc le patient n’épargne pas son genou malade. On observe alors une augmentation du stress mécanique exercé sur l’articulation arthrosique. De plus les anti-NGF sont responsables d’évènements indésirables graves tel que des céphalées, des paresthésies et d’autres symptômes ressemblant à des cas d’arthropathies nerveuses en lien avec l’action antalgique trop importante de l’anti-NGF.

• Les facteurs de croissance FGF18165 :

Le FGF18 est un facteur de croissance recombiné, qui va être, tous les trois mois, directement injecté dans la capsule articulaire. Cette molécule favorise la régénérescence du cartilage. Il agit par le biais des chondrocytes et de la lubricine (glycoprotéine sécrétée par les synoviocytes et les chondrocytes) pour favoriser la fabrication de matrice cartilagineuse. Cette spécialité : la Sprifermine est actuellement à l’essai chez l’homme.

Ce nouveau traitement permet enfin d’agir directement au niveau structural, pour lutter contre la destruction cartilagineuse. Les premiers résultats sont plutôt encourageant, l’effet du traitement est contrôlé par IRM, on peut y voir une stabilisation voire même une reconstruction du cartilage.

• L’injection intercellulaire de cellules souches :

Un projet européen ADIPOA166 a été lancé en octobre 2012, par le CHRU de Montpellier. Plus de 200 chercheurs venant d’au moins 7 pays s’affairent autour de cette étude. Elle est basée sur la recherche d’un traitement curatif, autour des cellules souches.

Ce nouveau traitement consiste à injecter des cellules souches adipocytaires, initialement prélevées sur le patient, au niveau du tissu adipeux abdominal. Ces dernières possèdent la capacité de sécréter des facteurs de croissance et de stimuler les cellules souches endogènes du cartilage. Ces cellules étant indifférenciées, en fonction de l’environnement dans lequel elles se développent, ici l’articulation, elles peuvent alors se différencier en chondrocytes.

97 Ces cellules sont traitées puis injectées comme une simple « bio-infiltration » dans le genou arthrosique, entrainant la libération de molécules anti-inflammatoires et de substances agissant sur la régénérescence cartilagineuse.

Les premiers résultats sont très prometteurs. Une seule interrogation persiste : l’effet bénéfique est-il lié à la capacité des cellules à se différencier en chondrocyte ou à l’action anti inflammatoire engendrée par les cellules souches ?

• Ingénierie tissulaire à l’aide de biomatériaux167

D’autres essais visant à remplacer le cartilage altéré sont actuellement en cours. Une perspective de cartilage semi-artificiel via des chondrocytes, fixé sur un biomatériau servant de matrice 3D. Cette idée de créer un support compatible à l’homme, qui par le biais des chondrocytes greffés sera capable de produire une nouvelle matrice, relève du défit dans le domaine de l’ingénierie tissulaire. Les premiers résultats chez l’animal sont encourageants mais il existe encore beaucoup de zones d’ombre dans cette prise de greffe. Cette complexité repose notamment sur le choix du « support idéal », la maitrise du cycle cellulaire, l’association de molécules biologiquement actives (FdC..) et sur les pressions mécaniques infligées à ce nouveau tissu.

En parallèle, une équipe de l'Inserm à Strasbourg, dirigée par Nadia Benkirane-Jessel et spécialisée dans la nanomédecine régénérative, travaille sur un « implant ostéo-articulaire intelligent » contenant des cellules souches, qui reconstruiraient le cartilage dégénérescent.

Cet implant se divise en deux compartiments168 :

- Le premier, comparable à un pansement thérapeutique, est une membrane nanofibreuse (collagène ou polymères) avec des nanoréservoirs de facteurs de croissance osseuse visant à réparer l’os.

- Le deuxième se compose d’une couche d’hydrogel contenant des cellules souches capables de se différencier en cellules cartilagineuses.

L’objectif de ce dispositif est que : lorsque les cellules souches se développent, elles traversent le premier compartiment pour y stimuler la production de facteurs de croissances osseux. Ainsi l’organisation de cet implant favorise la croissance et la différenciation des cellules souches en cellules du cartilage. Il y a donc une action sur la production cartilagineuse et osseuse.

Les matériaux utilisés dans cet implant sont déjà autorisés et utilisés en clinique ; le marquage CE de la membrane polymérique se fait attendre. Néanmoins les chercheurs ont débuté les essais précliniques sur différents modèles animaliers. L’attente de financements repousse les premiers essais chez l’homme.

Mise à part une prise en charge purement « chimique » de la pathologie, il existe aussi des alternatives dites « mécaniques ». Certes l’arthrose est liée à une dégénérescence cellulaire, mais l’initiation de cette maladie est majoritairement causée par une mauvaise répartition des forces au niveau de l’articulation, par la répétition de traumatismes physiques ou encore par un problème de posture. Il existe donc des aides pour corriger et/ou maintenir le genou dans le bon axe afin de limiter l’évolution de la pathologie.

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C. Autres approches : les aides techniques pour la

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