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La toxicité des traitements est très importante à prendre en compte aux vues de la survie à 5 ans de ce cancer.

Différentes études ont montré que les femmes avaient plus de toxicités sévères, en particulier hématologiques, digestives (nausées et vomissements), neurologiques et psychiques. Les hommes ont plus de toxicités cardiaques [191].

Une explication pourrait être le fait que les femmes ont un BMI (Body Mass Index) plus haut que les hommes [191, 192, 193]. Les femmes ont un BMI plus élevé que les hommes en raison de la masse graisseuse et ceci peut affecter la distribution des molécules de chimiothérapies et ainsi augmenter la toxicité.

9 Hypothèses et questions

De cette revue de la littérature, plusieurs conclusions se dégagent.

Il semble exister des différences dans l’épidémiologie, le traitement et la survie des cancers bronchiques en fonction de l’âge, du sexe et des différents facteurs de risque.

Les principaux facteurs de risque sont le tabagisme actif, le tabagisme passif, les expositions professionnelles à l’amiante et au radon. D’autres facteurs de risque sont en cours d’analyse comme l’alimentation, la pollution atmosphérique et domestique, certains virus. Ces facteurs de risque semblent avoir un rôle différent selon le sexe et le statut tabagique.

Enfin, les mécanismes de carcinogénèse semblent différents entre hommes et femmes et selon le statut tabagique.

Plusieurs questions peuvent alors être posées :

Au niveau clinique et histologique, existe-t-il des différences entre patients de plus et moins de 50 ans, entre fumeurs et non-fumeurs ? Quel est l’effet de la symptomatologie sur la survie ?

Les facteurs de risque comme le tabagisme actif ou les expositions professionnelles (amiante) ont-ils un impact sur l’histologie, la localisation tumorale, la survie ?

Quel est l’impact du sevrage tabagique ? Les ex-fumeurs sont-ils plus proches des non-fumeurs ou des non-fumeurs actifs en terme de répartition histologique et de survie?

Quelle est le rôle de l’exposition au tabagisme passif chez les non-fumeurs, de l’alimentation, des antécédents respiratoires et familiaux de cancer bronchique sur le risque de cancer bronchique ?

Les mécanismes de carcinogénèse sont-ils différents selon le sexe, le statut tabagique ou les expositions professionnelles et environnementales ?

Au niveau pronostic, il faut analyser l’impact des facteurs pronostiques connus (stade TNM, traitement, performance status OMS), mais aussi l’impact du sexe et du tabagisme. Quel est l’effet du sexe et du statut tabagique sur la survie ?

Des hypothèses de travail peuvent alors être formulées :

Identification de populations à risque de cancer bronchique

Analyse des facteurs de risque chez les non-fumeurs

Analyse des facteurs de risque chez les patients atteints d’un adénocarcinome

Analyse des facteurs pronostiques (effet du sexe, du tabagisme et des expositions professionnelles)

Influence des facteurs de risque sur la localisation tumorale

Les mécanismes de carcinogénèse sont-ils différents selon le sexe, le statut tabagique ou les expositions professionnelles et environnementales ?

1 Introduction

Nous avons réalisé une étude afin de pouvoir identifier les différents facteurs de risque liés au cancer bronchique et surtout d’identifier des populations à risque et/ou des populations avec une histoire clinique et une évolution différentes (femmes, non-fumeurs). Dans cette étude, notre objectif principal a été de rechercher si les particularités phénotypiques du cancer bronchique pouvaient être éventuellement influencées par certains facteurs de risque, et principalement le tabagisme et les expositions professionnelles. Nous avons donc envisagé de manière systématique les associations pouvant exister entre les facteurs de risque et la localisation bronchique ou anatomique, l’histologie et enfin la survie. Nous avons analysé l’influence des facteurs de risque du cancer bronchique sur les différents phénotypes de cancer bronchique.

Nos axes de recherche ont été les suivants :

(1) La proportion de non-fumeurs atteints d’un cancer bronchique ne cesse d’augmenter. La revue de la littérature semble montrer que le cancer bronchique chez les non-fumeurs est différent de celui des fumeurs. C’est pourquoi il est important de comprendre les facteurs de risque dans cette population. Il est également important de comprendre les mécanismes de cancérogénèse chez ces patients. Nous avons donc dans un premier temps analysé les caractéristiques des non-fumeurs atteints d’un cancer bronchique, et en particulier les caractéristiques cliniques, histologiques et les facteurs de risque professionnels et environnementaux. Une analyse des différences entre hommes et femmes au sein de cette population a également été effectuée afin de déterminer si certains facteurs de risque étaient plus ou moins liés au sexe.

(2) Un autre axe de recherche a été d’identifier les différents facteurs de risque pouvant être associés au type histologique adénocarcinome. Depuis environ 20 ans, une augmentation de la fréquence relative des adénocarcinomes est constatée dans les 2 sexes [194, 195]. De nombreuses études ont montré que l’adénocarcinome était plus fréquent chez les patients jeunes (moins de 40 ans), les femmes, les non-fumeurs et les ex-fumeurs [196]. Ceci est peut-être du à la composition du tabac, à l’utilisation des filtres, à l’exposition au tabagisme passif et à certaines expositions professionnelles [197]. Le lien entre les différents types histologiques et certains facteurs de risque (tabagisme passif, expositions professionnelles) fait toujours l’objet de discussion. Devant

diagnostiqué, une étiologie peut-être plus souvent associée à un type histologique et ainsi les mécanismes de carcinogénèse pourraient être différents selon l’histologie.

(3) Un troisième axe de recherche a été l’analyse de la survie dans cette cohorte. Certains facteurs pronostiques sont connus pour intervenir sur la survie des patients atteints de cancer bronchique comme le performance statut OMS, le stade TNM, l’âge. D’autres facteurs comme le sexe et le statut tabagique sont plus controversés. Il est certain que si le pronostic est différent entre les 2 sexes ou selon le statut tabagique, il faut se demander si les mécanismes de carcinogénèse ne sont pas différents entre hommes et femmes et entre fumeurs et non-fumeurs.

(4) Notre dernier axe de recherche s’est intéressé aux facteurs pouvant influencer la localisation tumorale. En effet différentes études ont montré qu’il existait un lien entre localisation tumorale et tabagisme. Le sujet est plus controversé vis-à-vis des expositions professionnelles, en particulier à l’amiante. Selon les facteurs de risque, la localisation tumorale est différente et donc les mécanismes de carcinogénèse pourraient être différents.

2 Matériel et méthode

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