nous révèle l'existence « de tissu fibreux à divers degrés de
son évolution, des fibres rectilignes et ondulées, quelques
cellules rondes et fasiformes du tissu conjonctif». On ira jamaissignalé de tissu élastique; parfois on y trouve des
espaces lymphatiques, comme le fait est signalé dans une des observations de M. Lanelongue.
Les vaisseaux sont rares dans l'intérieur du fibrome, ils
sontd'habitude biendéveloppés;les veinesformentlagrande majoritéetsiègent surtout à la périphériedela tumeur.
A côté de cesfibromes purs, bénins, à capsule, à évolution lente, existentdes fibromes malins,sanscapsule,à évolution rapide, intermédiaires entre le fibrome et le sarcome fasci-culé.
Reclus nouscite un casde cesderniers fibromes, s'accrois-sant rapidement et dans lesquels lés cellulesfusiformes sont trèsabondantes ;d'ailleurs, les symptômes cliniques permet¬
tent souvent de les reconnaître : «Il y a des fibromes, dit Reclus, dont la marche rapide rappelle les allures d'une
tumeurmaligne et dont l'extirpation incomplète n'a pas la
récidive comme conséquence fatale». Il arrive cependant
souvent que ces fibromes, en voie d'évolution, récidivent;
Gosselin, Cornils, Verneuil enont signalé des cas; on nous excusera de parler ici de récidive, carelle dépend tellement del'histologie de ces tumeurs qu'elle sera mieuxplacée ici
quepartout ailleurs.
Nous nerapportonsquedes observations de fibromespurs, mais notre travail serait incomplet si nous ne parlions des dégénérescences ou plutôt des transformations des fibromes.
Il y a, en
effet,
des fibromyoïnes, des fibromyxomes, des cystofibromes(Esmarch, Labbé),
des cystomyxofibromes(Langenbeck, Weinlechner),
des cystofibrosarcomes(Sanger)
et surtout de fibrosarcomes. Gombaulta constaté trois cas
de fibromyoïnes; Dolêris et Mangin en ont signalé trois aussi et àcesujet ils disent : « Ces tumeurs font corps avec
l'aponévrose épaissie; peu de vaisseaux, pasde capsule; à la
périphérie,
quelques fibres musculaires striées au milieu de minces faisceaux de tissu conjonctif, reconnaissable à— 30 —
sonaspect fibrillaire formant un réseau à mailles larges
dans lesquelles il y a des travées d'éléments cellulaires allongés en long fuseau et munis chacun d'un noyau ayant l'aspect d'un bâtonnet allongé et onduleux ». Ces cellules leur rappellent les fibres lisses et ils font dériver leurs tu¬
meurs
fibromyomateuses
du tissu musculaire lisse du ligament rond, à moins que ce soient « des néoplasmes hété-rotvpiques développés au sein de tissus sans relations avec leur structure» : ce qui donnerait raison à la théorie de l'en¬clavement embryonnaire deCohnheim et de Verneuil.
Quant aux cystofibromes, Gross pense que ces cavités kys¬
tiques sont dues à unesimple transformation myxomateuse
avec ramollissementconsécutif, ou bien à une
liquéfaction
de foyers
hémorragiques;
Ledderhosc croit qu'elles sont dues à l'atrophie du tissu conjonctif interstitiel dans un fibrome riche en éléments cellulaires.Nous n'insisterons pas sur ces formes-là, qui ne présen¬
tent qu'un intérêt secondaire ; celle qui nous retiendra un moment est une formepluscommune, présentantuneévolu¬
tion particulière et d'une grande
importance
au point de vue du pronostic etdu traitement: nous avons nommé lefibro-sarcome.
Cettetumeur présente des travées de tissu conjonctif en¬
tourant des amas de cellulesfusiformes
ouétoiléesembryon¬
naires, très abondantes : elle n'est pas encapsulée; on en a
signalé des observations
nombreuses;
elles ontun accrois¬sement rapide et présentent la symptomatologie des sarco¬
mes; la récidive n'est pas rare. Cependant Laroyenne citeun cas de fibro-sarcome enlevé en partie et qui ne récidiva pas,
ce qui fait dire à Humbert Mollière « qu'il semblerait qu'une tumeur renfermantà la fois des éléments fibreux et sarcomateux n'exposepas sûrement à la récidive ». Marc-Sée cite au contraire un cas où, malgré
l'extirpation
com¬plète,
la malade mourut d'une récidive au bout de huit mois.Que penserde ces divergences? Des fibro-sarcomes qui ne
— 31 —
récidiventpas et des fibromes à évolutionrapide, dont nous avons parlé il y a un instant, et qui récidivent quoique ne contenant pas d'éléments jeunes, ceci paraît assez bizarre.
Ailleurs
qu'à
la paroi abdominale, à la mamelle, par exem¬ple, les fibromes peuvent devenir le point de
départ
d'uneévolution sarcomateuse
(Coyne);
Berger ne cite-t-il paslecasd'un individu atteint d'une tumeur d'undoigt, pour laquelle
il lui enleva successivement le doigt, le métacarpien corres¬
pondant et lui amputa bavant-bras au tiers inférieur, la tumeur récidivant quelque temps
après
chacune de cesopé¬rations, et le
microscope
montra quelapremière
tumeur et la première récidive étaient du fibrome pur et la seconde dusarcome fasciculé très net.
Eh bien ! pourquoi n'en serait-il pas de même pour nos fibromes? Pendant leur évolutionlente,ilsnecontiendraient que du tissu
conjonctif
qu'ilsremplaceraient
peu à peu par du tissu sarcomateux pendant leur évolution rapide, ce quisemblerait prouvé par les observations de
fibro-sarcomes;
les fibromes, que nous avons appelés a évolution rapide,
n'ayant
pas encore de cellulesembryonnaires
au moment oùon les extirpe, auraient très bien pu enacquérir
sil'opé¬
ration n'était pas venueles arrêter, c'est du moinsnotrema¬
nière de