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4. CADRE THEORIQUE ET HYPOTHESES

4.4. Conditions cadre de la compétitivité économique territoriale

4.4.13. Tissu économique

L’une des manières d’appréhender l’évolution à moyen et long termes des économies est au travers de la capacité des économies à « prendre le virage » nécessaire pour relever le défi de la compétitivité et de l’innovation (Ministère français de l’économie, des finances et de l’industrie, 2006).

A l’instar de la plupart des pays de l’OCDE, la Suisse a connu cette dernière décennie plusieurs changements structurels successifs de son économie. Depuis 1848, la Suisse est passée d’un pays agricole à un pays à caractère industriel, puis à dominante tertiaire.

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En comparaison européenne, la Suisse fait partie des pays où l’importance du secteur primaire (agriculture, sylviculture, chasse, pêche et pisciculture) est faible en termes de valeur ajoutée brute et de places de travail. Dans les pays européens, le soutien de l’Etat à l’agriculture représente une part importante du revenu (Agriculture suisse, OFS, 2010c ; Analyse structurelle de l’économie suisse, OFS, 2008g).

Page 40 La part des emplois dans le secteur primaire représente 4,2% de l’ensemble des

emplois de l’économie suisse. Elle atteignait encore 4,8% en 2005. Cette évolution s’explique par le recule du nombre de personnes travaillant dans l’agriculture, mais aussi par la hausse du nombre d’emplois dans les autres secteurs économiques. La part de l’agriculture dans la valeur ajoutée brute de l’économie suisse a chuté de 2,4% en 1990 à 0,9% en 2008 (Agriculture suisse, OFS, 2010c).

La part du secteur manufacturier dans l’économie suisse, tant au niveau de l’emploi que de la valeur ajoutée brute, ne cesse de reculer. Ce phénomène peut être imputé notamment à la tendance des entreprises de ce secteur à sous-traiter des activités de services tels que la comptabilité, l’entretien ou l’informatique, pour des raisons de contraintes de coûts. De plus on observe plusieurs « vagues » de restructuration de l’appareil de production de ce secteur. Il convient de relever que si l’économie suisse a manifestement connu un recul de son secteur manufacturier au profit du secteur des services, il ne faut pas pour autant négliger le rôle qu’il joue dans l’économie. Il est un soutien important pour le reste de l’économie, car il permet de satisfaire une demande en biens de consommation intermédiaires et finaux. Un processus de consolidation de ce secteur qui se concentre sur les branches d’activités les plus compétitives est en route. (Analyse structurelle de l’économie suisse, OFS, 2008g).

Le tourisme exerce une influence importante sur l’économie suisse. Il représente, en particulier pour les régions périphériques, la possibilité de développer un modèle économique qui ne serait pas réalisable étant donné l’éloignement de ces régions.

Un site touristique a du succès sur le plan macroéconomique s’il est en mesure de créer des emplois. Comme il n’existe pas de statistiques spécifiques de l’emploi ou du nombre d’actifs occupés dans ce secteur, seuls l’hôtellerie-restauration qui est souvent considérée comme le cœur du secteur touristique, est pris en compte pour les statistiques. On ne peut donc mesurer qu’une partie des effets de l’activité touristique sur l’emploi, d’autant plus qu’une grande partie des emplois est générée par une demande interne (Fédération suisse du tourisme, 2008 ; SECO, 2010).

En Suisse le tourisme est un employeur important. 4.4% des emplois de l’ensemble de l’économie en équivalents plein temps relevaient du tourisme en 2005. Dans les régions de montagne, cette part est sensiblement plus élevée que dans les agglomérations urbaines. Les régions alpines dépendent en grande partie des revenus générés par le tourisme. Suite à la comparaison des chiffres de l’emploi dans l’hôtellerie-restauration avec les statistiques issues de différentes études sur la création de valeur ajoutée dans le secteur du tourisme, on constate que, compte tenu des effets directs et indirects, la création d’emplois dans le secteur touristique devrait être deux fois plus importante que la part d’actifs occupés employés dans l’hôtellerie-restauration. BAKBASEL considère que, dans les régions de l’arc alpin,

Page 41 environ 15% des personnes actives occupées doivent directement ou indirectement

leur emploi aux activités touristiques. Le tourisme permet aussi de créer des emplois qui ne sont pas réservés aux plus qualifiés. En comparaison avec le reste de l’économie suisse, le secteur de l’hôtellerie-restauration présente un niveau de qualification nettement plus bas (SECO, 2010 ; Fédération suisse du tourisme, 2008).

En 2008, la part de personnel peu qualifié était d’environ 1/3 dans l’hôtellerie-restauration, ce qui constitue proportionnellement le double que dans le reste de l’économie suisse. Les salaires dans l’hôtellerie-restauration n’atteignent qu’environ les deux tiers de la moyenne générale pour l’ensemble du pays (Fédération suisse du tourisme, 2008 ; SECO, 2010 ; Aeppli, 2001 ; BAKBASEL 2009).

Même s’il existe de multiples imbrications entre le tourisme et le reste de l’économie, l’argument qui veut que le secteur touristique mérite une attention particulière parce qu’il contribue à un développement régional équilibré n’est pas pleinement convaincant. Il convient d’examiner de cas en cas si l’objectif de l’aide au développement des régions périphériques ne pourrait pas être atteint par le biais d’autres mesures de politique économique moins coûteuses. Les mesures nécessaires à renforcer la compétitivité des entreprises de ce secteur doivent pour l’essentiel être prises et mises en œuvre par ces entreprises elles-mêmes. Le rôle de l’Etat doit se limiter à appliquer l’adage « Aide-toi et l’Etat t’aidera ». Les subventions publiques, qui garantissent la survie d’entreprises en soi non viables, ont également une influence négative sur les entreprises saines (Aeppli, 2001).

Page 42 Dès lors, il est intéressant de comprendre dans quelles mesures ces facteurs

représentent une source de compétitivité pour une région.

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Influence des conditions cadres sur les objectifs de la promotion économique endogène

Favoriser la création de nouvelles entreprises

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