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Toujours à l’affût de quelque manuscrit ou imprimé sus-ceptible d’enrichir ses collections, Sir Thomas a également prospecté la ville de Fribourg. Il a multiplié les visites aux particuliers (Mme de Praroman, chanoine Fontaine) et aux établissements religieux (jésuites, augustins, cisterciennes de la Maigrauge).

Les contacts avec Madame de Praroman, née de Boccard et veuve de Joseph de Praroman récemment décédé († 18 sep-tembre 1822), s’avérèrent étroits et répétés. Le baronnet se rendit compte très rapidement que cette insigne famille patricienne fribourgeoise, alors en plein déclin, se trouvait financièrement aux abois et que les nombreux objets d’art qu’elle détenait présentaient un grand intérêt. En juillet 1823, le bibliophile arrêta son choix : il négligea non seulement une Histoire de la Suisse en plus de 17 volumes in-folio140, mais également la collection de minéraux rassemblés par Joseph de Praroman (qui lui était offerte pour 15 livres anglaises)141, ainsi que 300 tableaux (« certains sont très bons » jugea Sir Thomas) proposés pour 1 000 livres142, et se contenta de deux importants manuscrits historiques143 qui lui coûtèrent 100 francs français144 :

Ill. 27. Abbé bénissant (L 75 II, Biblia Sacra, 1er quart du xiiie s., f. 17r [détail]).

Le chanoine Charles-Aloyse Fontaine (1754-1834) régnait en ce début du xixe siècle sur le petit monde des lettres fribourgeoises. Jésuite éclairé à l’intelligence encyclopédi-que147, le vieil érudit était à la tête d’importantes collections d’art, d’un cabinet d’histoire naturelle de même que d’une importante bibliothèque, estimée à plus de 4 000 volumes en 1799148 dont plusieurs manuscrits médiévaux. Thomas Phillipps lui rendit visite au début du mois de juillet 1823149. En fait, le compte-rendu qu’il a laissé de sa rencontre avec le vieux prélat ne fait état que des collections de peintures et d’histoire naturelle. Une nature morte représentant un lièvre, un « chef-d’œuvre » selon Phillipps150, retint toute son attention. Il nota aussi la présence de peintures ancien-nes dorées151. Par contre, il sembla moins goûter le cabinet d’histoire naturelle dont il critiqua l’organisation152. Mais le plus surprenant, c’est que le collectionneur anglais ne fit aucune mention de livres. Fontaine aurait-il dissimulé ses

documentée par plusieurs catalogues successifs , n’avait pas pour vocation d’abriter des manuscrits anciens. La quasi to-talité des manuscrits médiévaux ayant abouti au collège pro-viennent du chanoine Fontaine156 : L 10, L 30, L 41, L 46, L 62, L 74, L 91, L 125, L 139, L 142, L 156, L 162, L 292, L 308. Le seul manuscrit figurant dans la bibliothèque depuis la création du collège provient des prémontrés d’Humilimont (L 3), dont l’abbaye a été supprimée en 1580 afin que ses biens soient attribués au nouvel établissement jésuite.

Dans son Catalogi librorum manuscriptorum qui in bibliothe-cis Galliae, Helvetiae… asservantur, publié à Leipzig en 1830, Gustav Haenel ne mentionna, sous l’article Fribourg, que deux bibliothèques : celle des jésuites et les archives de l’État.

Sur les quinze manuscrits des jésuites recensés, sept sont mé-diévaux et cinq peuvent être sûrement identifiés avec des ma-nuscrits existants : L 3, L 91, L 125, L 142, L 156.

La visite de Thomas Phillipps au collège suscita la méfiance

Ill. 28. Contrat passé le 20. 8. 1458 entre le clergé de Notre-Dame de Fribourg et maître Antoine, sculp-teur (L 526, 2e tiers du xve s., f. 20r).

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de ses hôtes et ce ne sont qu’un ou deux manuscrits, non pré-cisés, qui lui furent montrés :

« Je vis un ou deux manuscrits au collège des jésuites, mais ils hésitèrent à me les montrer tous, aussi je n’ai pas insisté »157.

Le voyageur anglais fit preuve ici de son habileté coutumière. Il évita d’indisposer les jésuites en les pressant trop. En réalité, il se contenta de repérer le terrain avant qu’un homme de paille ne passât après lui pour proposer l’acquisition de livres. Le stra-tagème fonctionna parfaitement et son émissaire, un antiquai-re bernois158, parvint peu après à acquérir, pour la somme de 140 francs, 58 imprimés précieux des xve et xvie siècles, dont

plusieurs incunables rares159. On repère parmi la liste de ces acquisitions établie par le baronnet lui-même la mention de

« deux feuillets d’un manuscrit », sans autre précision160. Les ermites de Saint-Augustin se sont installés à Fribourg avant 1255161 et nous sommes assez bien renseignés sur le contenu de leur bibliothèque162. Dans un inventaire som-maire datable d’avant 1663163, la bibliothèque comptait alors une quarantaine de manuscrit anciens, où on peut identifier, sans hésitation possible, le manuscrit L 52 (« Item alii [= ser-mones] in 4to, incipiunt : ”In die Pasche“ »).

Un inventaire de 1735 recensait également plusieurs manu-scrits, mais la brièveté de ses notices n’autorise que très diffi-cilement leur identification164. En 1788, frère Joseph Hoech-staetter rédigea, à la demande du prieur Beat Kern, un nouveau catalogue de la bibliothèque (B.C.U., ms. L 546)165. Tout au début de ce nouveau catalogue sont rassemblés les manuscrits cotés N 1 à N 35 mais très laconiquement décrits. Le no 16

« Gelobtes Land, [in-]12 » retient néanmoins l’attention car il est accompagné d’une notice manuscrite ainsi conçue :

« Voyage de Peter, curé de Suchen, dans la Terre Sainte l’an-née 1336, prêté par P. Gélase166, p[ro] t[empore] prieur, au Révme prévot de Fivaz167, qui l’a prêté à un anglois, prometant [sic] qu’après l’avoir fait imprimé [sic], il ren-verroit l’original ».

Nous avons ici l’unique trace conservée aujourd’hui à Fri-bourg concernant l’« anglois » Thomas Phillipps.

C’est le 2 juillet 1823 que le voyageur anglais examina les li-vres des augustins. Il a laissé quelques notes à propos de huit manuscrits et d’un incunable168 :

« Alberti de Saxonia. Logica ;

Liber Exhortacionum Sanctorum Patrum tam Graeco-rum quam EgyptioGraeco-rum ;

Johannis Damasceni Canones medicinae ;

Life of St. Austin with drawings, written in 1460169 ; A missal printed on vellum at Nuremberg in 1484 by Geo Stuchs de Sulzbach [= Missale Romanum. Nuremberg, Georg Stuchs, 1484. HC 11384] ;

Constitutiones Ordinis Sancti Augustini [= Londres, Bri-tish Library, Add. Ms. 38649]170 ;

Egidius de medicina, et secretis judiciis de urina in verse cum commentario ;

Another medicinal treatise de pulsibus ;

The Voyages of Peter, curate of Suchen, thro Spain, Africa

Ill. 29. Page de titre du catalogue de la bibliothèque des augustins de Fri-bourg (L 546, 1788).

mé » . Non content d’amasser une immense collection de manuscrits et d’imprimés, le baronnet désirait aussi passer à la postérité comme un véritable érudit ayant publié des tex-tes ou des documents historiques. Ignorant que le Reisebuch avait déjà fait l’objet de trois éditions incunables augsbour-geoises, et en dépit de sa mauvaise connaissance de la langue allemande, Thomas Phillipps se lança dans l’impression du manuscrit fribourgeois.

Au début de janvier 1824, Phillipps annonça à son vieil ami, le pasteur bernois Wyttenbach173 : « Je vous envoye le com-mencement d’un voyage qui n’a jamais été imprimé, fait par Peter, curé von Suchen dans la Terre Sainte, l’an 1336 lequel je trouvai dans le Couvent des Augustins à Fribourg en Suisse.

Si vous avez des amis à Fribourg, voulez-vous les [sic] faire dire au Couvent que j’ai commencé de l’imprimer »174. Mais cette édition s’interrompit brusquement après l’impres-sion du tiers environ du manuscrit, soit jusqu’au f. 41r. Quant au livre, il n’est pas restitué aux augustins de Fribourg. À la mort du bibliophile en 1872, le manuscrit fut incorporé à la collection et reçut la cote 24505. Il se trouve maintenant à la bibliothèque de l’University College à Londres175.

Selon toute vraisemblance, une partie de la bibliothèque des augustins fribourgeois a été dispersée, dans des circonstan-ces inconnues, lors de la suppression du couvent en 1848 ou peu avant. Cela explique très probablement la présence de plusieurs manuscrits et imprimés de cette bibliothèque dis-séminés à l’étranger176.

Dès leur incorporation en 1261 dans l’ordre cistercien, les moniales de la Maigrauge ont été placées sous la juridiction d’Hauterive177, qui est demeuré leur « père immédiat » jus-qu’en 1848. Les relations étroites qui en ont résulté se sont éga-lement traduites au niveau des manuscrits, en particulier litur-giques, que les moines d’Hauterive ont procurés aux moniales.

Il est donc très vraisemblable que les six manuscrits aujourd’hui

Ill. 30. Page de titre de l’édition publiée par Thomas Phillipps du manu-scrit des augustins de Fribourg.

conservés à la Maigrauge proviennent d’Hauterive178. Thomas Phillipps fut reçu par l’abbesse Marie-Louise Glas-son179 en personne, accompagnée de quelques moniales

« remarquablement agréables et charmantes »180. Comme de coutume, le visiteur se fit présenter des manuscrits dont un

« Inventaire des titres » dressé en 1782 par frère Robert Gen-dre181, dans lequel il remarqua une notice rappelant l’incen-die d’une partie des bâtiments conventuels en 1660, et un graduel. Même si le baronnet ne dit rien à ce propos, il est fort possible que ce dernier manuscrit ait été acquis un peu plus tard pour son compte. Il est donc très probable que ce manuscrit est à identifier avec le célèbre Graduel cistercien conservé à la Bodléienne à Oxford182.

2 Catalogue de la Bibliothèque cantonale de Fribourg, 3 vol., Fri-bourg 1852-1859.

3 Ceci est valable non seulement pour les manuscrits et les incuna-bles mais aussi en général pour l’histoire des fonds de la B.C.U.

4 Meinrad Meyer, « Notice historique sur la Bibliothèque cantona-le de Fribourg », dans : ASHF 2 (1858), p. 203-241, et dans : Ca-talogue de la Bibliothèque cantonale de Fribourg, t. 3, Fribourg 1859, p. v-xxvi. Voir aussi Max de Diesbach, « La Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg », dans : La nouvelle Bi-bliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, Fribourg 1911, p. 11-30.

5 Joseph Leisibach, « “Todte Schätze”. Freiburger Bibliotheken um 1800 », dans : Raoul Blanchard et Hubert Foerster (éd.), Fri-bourg 1798 : une révolution culturelle ? FriFri-bourg 1998, p. 197-205.

6 Catalogue Fribourg, 1855.

7 Sur cette bibliothèque significative qui est aujourd’hui encore conservée au couvent, voir ci-dessous, note 69. (« Breviarium Lausannense. Ms. in 4 [xive siècle] Hauterive ») y est aussi évoqué sans que l’on puisse l’identifier avec sûreté. S’agit-il du ms. L 40 ou de l’antiphonaire cistercien L 523 ?

11 Ibid., p. 121.

12 de Diesbach (comme note 4), p. 22.

13 August Meer, « Franz Xaver Karker. Ein Lebensbild », dans : Schle-sisches Pastoralblatt 13 (1892), p. 137-139, 145-148, 155-160, 163-165, ici p. 164.

14 Paul E. Martin, Catalogue des manuscrits de la Collection Gre-maud conservés aux Archives d’État de Fribourg, Fribourg 1911, p. iii.

15 Il provient du Valais, région où l’abbé fribourgeois a effectué de très importantes recherches historiques.

21 B.C.U., Archives, Bb-26 (correspondance 1916) : correspondance avec l’imprimerie Albert Kündig, Genève, selon laquelle le ms. pro-vient de Gruyères. Les mss. L 517 et L 518, qui partagent éventuel-lement une provenance commune, sont entrés à la B.C.U. à des moments différents.

24 B.C.U., Archives, Cd-4 : Livre des donateurs, p. 76 (15. 3, no 76).

25 Le ms. L 1152 (xvie s.) provient également de Max de Diesbach.

Des nombreux manuscrits de la collection de Diesbach cités par Büchi, plusieurs n’ont pas réapparu depuis.

26 Nom à sa fondation : Société économique et d’utilité publique ; s’intitule à partir de 1945 : Société de lecture du canton de Fri-bourg.

27 Wagner, Peter Falcks Bibliothek ; Pascal Ladner, « Zur Bedeutung der Bibliothek Peter Falcks von Freiburg im Uechtland », dans : Librarium 12 (1969), p. 51-62.

28 Selon la présence de l’ex-libris de Heinrich Fuchs, le ms. L 309 provient probablement aussi de la bibliothèque Falck.

29 Il va de soi qu’après la mort de Peter Falck sa bibliothèque a subi de considérables atteintes au gré des partages successifs. D’importan-tes perD’importan-tes au xxe siècle sont la conséquence d’un acte frauduleux.

30 Giulio Bertoni, « Manoscritti anteriori al sec. xvi posseduti dalla Biblioteca cantonale di Friburgo », dans : Cattedre di Letteratura italiana e di filologia romanza. Relazione presentata all’esposizione di Milano 1906 (Mostra « Gli Italiani all’estero »), Fribourg 1906, p. 23-28.

31 Bertoni, Notice. Voir aussi Giulio Bertoni, « Miniatures des ma-nuscrits de Hauterive », dans : Fribourg artistique à travers les âges 20 (1909), pl. XIII.

32 Cela peut s’expliquer ainsi : Bertoni, qui venait d’arriver à l’Uni-versité de Fribourg, publia sa liste de 1906 en ignorant tout des circonstances prévalant à la bibliothèque. En consultant les manu-scrits deux ans plus tard, il corrigea son erreur tacitement.

33 Bertoni, Sur deux manuscrits.

34 Albert Büchi, professeur d’Histoire suisse à l’université, s’intéressa intensivement aux chroniques fribourgeoises et consulta pour cela les manuscrits de la Société économique.

35 Il y séjourna tout d’abord en 1916-1917, puis durant la seconde Guerre mondiale. Il mourut en 1946 à Orselina (TI). Voir Gisbert Ghysens et Pierre-Patrick Verbraken, La carrière scientifique de Dom Germain Morin (1861-1946), Steenbrugge 1986 (Instru-menta patristica 15).

36 AH 50, p. 590, sigle O ; André Wilmart, « La tradition littéraire et textuelle de l’“Adoro te devote” », dans : Recherches de Théologie ancienne et médiévale 1 (1929), p. 154, no 8. Voir aussi B.C.U., Archives, Ha-5 : correspondance R. Wielockx, 20 et 31. 3. 1995.

37 Par exemple dans une lettre à la Direction de l’instruction publique du 16. 12. 1910 (B.C.U., Archives, Ba-5, f. 255-257).

38 « Un inventaire raisonné et dressé suivant les règles de la bibliothé-conomie a été commencé cette année » (A.E.F., D.I.P. 744 : Rap-port 1910, p. 4).

39 Meyer, Incunables.

40 Meyer, Catalogue Soc. économ.

te et plus détaillée. Aucune des deux versions n’a été imprimée, contrairement à ce qui était prévu.

45 Bruckner, Scriptoria 11.

46 Voir Bruckner, Scriptoria 11, p. 31, note 1. Pascal Ladner s’est beaucoup intéressé aux manuscrits fribourgeois comme en témoigne aussi son catalogue de l’exposition « Das Scriptorium von Hauterive.

Handschriften des xii. bis xv. Jahrhunderts aus der Kantons- und Universitätsbibliothek Freiburg ‹Schweiz› », Fribourg 1968.

47 Leisibach, Iter Helveticum 1.

48 Voir CMD-CH 2.

49 Pour l’histoire d’Hauterive, voir Renard, Hauterive, et les contri-butions rassemblées dans : L’abbaye cistercienne d’Hauterive, Fri-bourg 1999 (Patrimoine friFri-bourgeois 11).

50 Ernst Tremp, « Wie gründet man ein Zisterzienserkloster ? Die Anfänge der Abteien Hauterive und Hautcrêt », dans : RHES 82 (1988), p. 115-141.

51 Waeber-Antiglio, Hauterive ; eadem, « Le site d’Hauterive ou la domestication d’un paysage », dans : L’abbaye cistercienne d’Haute-rive (comme note 49), p. 13-18 ; eadem, « Les chantiers médiévaux de l’abbaye », dans : ibid., p. 19-30.

52 Magdalen Bless-Grabher, art. « Kappel », dans : Helvetia Sacra III/3, t. 1, p. 246-289.

53 Berlin, Staatsbibl. Preussischer Kulturbesitz, Ms. lat. oct. 222 ; éd.

Tremp, Liber donationum ; sur les circonstances de cet « exil » ber-linois, voir ci-dessus, p. 29-30.

54 Marosszéki, Les origines, p. 153 ; Pascal Ladner, « Ein Zisterzien-ser Graduale aus Hauterive in der Universitätsbibliothek Basel », dans : Festschrift † Hans Foerster zum 75. Geburtstag, Fribourg 1964 (FG 52), p. 129-135 ; Bruckner, Scriptoria 11, p. 31, note 1, pl. XXVIa (f. 2r) ; Cristiano Veroli, « La revisione musicale ber-nardina e il Graduale Cisterciense (III) », dans : Analecta Cister-ciensia 49 (1993), p. 213-219.

55 Tremp, Liber donationum.

56 Leisibach, Iter Helveticum 2, p. 110-114.

57 Ambrosius Schneider, « Deutsche und französische Handschriften in englischen Bibliotheken », dans : Cistercienser-Chronik 69 (1962), p. 45, no 5 ; Heinz Meyer, Die Enzyklopädie des Bartholomäus Anglicus. Untersuchungen zur Überlieferungs-

sis » et tractatus scriptus ab auctore incerto cisterciense « Cantum quem cisterciensis ordinis ecclesiae cantare [consueverant] », Rome 1974 (Corpus scriptorum de musica 24).

65 Charles Samaran et Robert Marichal, Catalogue des manuscrits en écriture latine portant des indications de date, de lieu ou de copiste, t. IV/1, Paris 1981, p. 314.

66 Robert Amiet et Pascal Collomb, « Manuscrits liturgiques médié-vaux inédits conservés à l’abbaye de Tamié (Savoie) : Inventaire et présentation », dans : CCC 46 (1995), p. 260, no I.

67 Maur Cocheril, « L’antiphonaire de Las Huelgas », dans : CCC 12 (1961), p. 157 ; Manuel Pedro Ferreira, « La réforme cistercien-ne du chant liturgique revisitée », dans : Revue de musicologie 89 (2003), p. 53-55 et ill. 5-6 ; Anne Bondéelle-Souchier, Bibliothè-ques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d’hommes, Paris 1991 (Documents, études et répertoires publiés par l’I.R.H.T. 6), p. 75.

68 Marosszéki, Les origines, p. 31-36 ; ms. O (temporal seul) de Huot, L’antiphonaire cistercien ; Chrysogonus Waddell, « The Origin and Early Evolution of the Cistercian Antiphonary. Reflec-tions on two Cistercian Chant Reforms », dans : M. Basil Penning-ton (éd.), The Cistercian Spirit. A Symposium in Memory of Tho-mas Merton, Spencer 1970 (Cistercian Studies Series 3), p. 209-210 ; Ignace Bossuyt, « Bernardus van Clairvaux en de hervorming van de liturgischen zang », dans : Maurits Sabbe, Mathijs Lambe-rigts et Frans Gistelinck, Bernardus en de Cisterciënzerfamilie in België 1090-1990 [exposition] K. U. Leuven Bibliotheek van de Faculteit der godgeleerdheid tentoonstelling, 26. 10. - 8. 12. 1990, Louvain 1990, p. 123 ; Guido Hendrix, Handschriftenbezit en boekengebruik Trappisten van Westmalle 1794-1994, Louvain 1994, p. 152-155 ; Bondéelle-Souchier (comme note 67), p.

75-76.

69 Les deux autres exceptions romandes sont le chapitre cathédral de Sion (voir Joseph Leisibach et Albert Jörger, Livres sédunois du moyen âge, Sion 1985 [Sedunum nostrum 10]) et les cordeliers de Fribourg (voir Ruedi Imbach et Ernst Tremp [éd.], Zur geistigen Welt der Franziskaner im 14. und 15. Jahrhundert. Die Bibliothek des Franziskanerklosters in Freiburg/Schweiz. Akten der Tagung des Mediävistischen Instituts der Universität Freiburg vom 15.

Ok-3 tober, Fribourg 1995 [Scrinium Friburgense 6] et Romain Jurot,

« Die Inkunabeln des Franziskanerklosters in Freiburg/Schweiz.

Mit Anhang : Catalogue des incunables », dans : FG 81 [2004], p. 133-217).

70 Bondéelle-Souchier (comme note 67), p. 74-76.

71 Bruckner, Scriptorium.

72 Bruckner, Scriptoria 11, p. 29-48.

73 Ladner, Scriptorium, qui reprend pour l’essentiel les conclusions de Bruckner.

74 Bruckner, Scriptorium, p. 89, et Scriptoria 11, p. 29.

75 Monique-Cécile Garand, « Manuscrits monastiques et scriptoria aux xie et xiie siècles », dans : Codicologica 3 : Essais typologiques, éd. Albert Gruys et Johan P. Gumbert, Leiden 1980, p. 13.

76 Il peut aussi arriver qu’un manuscrit copié ailleurs qu’à Hauterive ait été muni d’un ex-libris au nom de son abbaye de destination.

77 Rappelons que Bruckner a débuté ses travaux à Saint-Gall (vol. 1-3), puis les a poursuivis dans le reste de la Suisse alémanique avant d’aborder la Suisse romande avec le vol. 11.

78 Les mentions relatives à des copistes cisterciens sont exceptionnelles.

79 Anselme Dimier, Amédée de Lausanne, disciple de saint Bernard, Saint-Wandrille 1949, p. 239 : « canon concernant les empêche-ments de mariage (dernier alinéa) et mentionnant parmi ceux-ci la parenté spirituelle indique une date antérieure au ive concile de Latran tenu en 1215 ».

80 Tremp, Liber donationum.

81 Le copiste C, actif de 1200 à 1220, est semble-t-il Albert d’Arcon-ciel, également cellérier de l’abbaye, voir Tremp, Liber donatio-num, p. 68-69.

82 Bruckner, Scriptorium, p. 38, et Scriptoria 11, p. 38-39.

83 Bruckner, Scriptoria 11, p. 38.

84 En fait seule la superposition parfaite des deux écritures autorise de conclure à l’identité de leur main, voir Hartmut Atsma, Sébastien Barret et Jean Vezin, Les plus anciens documents originaux de l’abbaye de Cluny, t. 3, Turnhout 2002 (Monumenta palaeogra-phica medii aevi. Series Gallica 3), p. 10.

85 Tremp, Liber donationum, p. 23.

86 Il me semble que l’on peut expliquer la présence des deux longs passages non écrits aux f. IIr et IIv par la surface poreuse offerte par le parchemin à ces deux endroits qui se prêtait mal pour recevoir de l’encre.

87 Tremp, Liber donationum, p. 38.

88 Ibid.

89 Bruckner, Scriptoria 11, p. 34-35, note 17.

90 Tremp, Liber donationum, p. 38 et note 112. La reliure actuelle date du xve s. Il est très improbable que le feuillet ait été inséré lors de la pose de la reliure actuelle car on peut observer dans les marges des f. I-II et 1-6 des trous causés par les pièces métalliques présentes sur la reliure précédente. Le f. Ir n’a jamais été collé au contreplat et la coloration foncée qu’il présente sur son pourtour est en fait le résultat d’un simple décalque des pigments du cuir des rabats.

91 Tremp, Liber donationum, p. 38-39.

92 Voir ci-dessous, p. 195.

93 Il pourrait s’agir ici d’un nouvel exemple de pancarte-cartulai-re tel que l’a défini Michel Parisse, « Les pancartes. Étude d’un type d’acte diplomatique », dans : Michel Parisse, Pierre Pégeot et Benoît-Marie Tock (éd.), Pancartes monastiques des xie et xiie siècles. Table ronde organisée par l’ARTEM, 6 et 7 juillet 1994, Turnhout 1998, p. 11-62.

94 Waeber-Antiglio, Hauterive, p. 73.

95 Marcel Aubert, L’architecture cistercienne en France, t. 2, Paris 1947, p. 39-44 ; Danièle Choisselet et Placide Vernet, Les « Eccle-siastica officia » cisterciens du xiie siècle, Reiningue 1989, p. 29-30.

96 Waeber-Antiglio, Hauterive, p. 70-73.

97 Ján Alexander Szirmai, The Archeology of Medieval Bookbinding, Aldershot 1999, p. 164-166.

98 Bruckner, Scriptoria 11, p. 40, note 41, a encore vu la pièce de titre sur parchemin aujourd’hui disparue.

99 Waeber-Antiglio, Hauterive, p. 223-228. La visite régulière de 1486 ne dit mot de la bibliothèque, voir Jean-Marc Roger, « La visite des abbayes cisterciennes de Savoie par l’abbé de Balerne (1486) », dans : Mélanges à la mémoire du Père Anselme Dimier, éd. Benoît Chauvin, t. 3, Arbois 1984, p. 157-216.

100 Paul Aebischer, « La restauration de l’abbaye d’Hauterive après l’incendie de 1578 », dans : Nouvelles étrennes fribourgeoises 61 (1928), p. 181-193.

101 Le prieur d’Hauterive écrivait en 1822 (voir ci-dessus, p. 28) : « Ce sont les tristes restes [= les manuscrits subsistants] échappés à un incendie qui a dévoré les fruits précieux des travaux des anciens religieux de la maison ».

102 B.C.U., ms. L 1184/20 : « Fundatio Monasterii Btae Mariae de Alta-ripa ordinis Cisterciensis, filiae Chari-loci lineae Claraevallensis ».

103 Abbé d’Hauterive dès 1761, fonction qu’il cumula avec celle d’évê-que de Lausanne à partir de 1782 ; Renard, Hauterive, p. 237-240.

104 Berne, Bibl. de la bourgeoisie, Mss. hist. helv. III 183, 185, 187-198 et 200-203.

105 Kurt-Werner Meier, Die Zurlaubiana. Werden, Besitzer, Analysen, t. 1, Aarau/Francfort-sur-le-Main/Salzbourg 1981, p. 586-587.

106 Hermann Schöpfer, « Zisterzienserkloster Altenryf/Haute-rive. Baupläne, Veduten und andere Darstellungen des 17.-20.

Jahrhunderts », dans : Zisterzienserbauten in der Schweiz. Neue Forschungsergebnisse zur Archäologie und Kunstgeschichte, t. 2 : Männerklöster, Zurich 1990 (Veröffentlichungen des Instituts für Denkmalpflege an der Eidgenössischen Technischen Hochschule Zürich 10/2), p. 65, ill. 10 : le plan est datable d’entre 1847 et 1851. Les plans plus anciens, notamment ceux du xviiie siècle, ne portent pas de légendes. L’actuelle bibliothèque abbatiale est sise dans le même local.

107 Waeber-Antiglio, Hauterive, p. 225.

108 A.E.F., Z 556, f. 170r ; le sculpteur Rodolphe Müller reçut 17 écus 11 batz.

[d’]Hauterive ainsi que celui des recettes et dépenses depuis le 15

[d’]Hauterive ainsi que celui des recettes et dépenses depuis le 15

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