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Th´eor`emes GAGA

Le th´eor`eme principal est le suivant.

Th´eor`eme 5.10 ( ”GAGA” ) Soit F un champ alg´ebrique propre. Alors le foncteur

Coh(F ) −→ Coh(Fan) F 7→ Fan

est une ´equivalence de cat´egories. Preuve:

Lemme 5.11 Soit f : F −→ F un morphisme propre et repr´esentable de champs alg´ebriques, et F un faisceau coh´erent sur F . Alors le mor-phisme naturel

Rifan(Fan) −→ Rif(F )an est un isomorphisme.

Preuve:Comme ceci est local sur (F)an

et, le lemme est une cons´equence directe de [SGA 1, XII 4.2]. 2

Lemme 5.12 Soit p : F −→ M le projection d’un champ alg´ebrique sur son espace de modules, et F un faisceau coh´erent sur F . Alors le morphisme naturel

pan (Fan) −→ p(F )an est un isomorphisme.

Preuve: Soit U −→ M un recouvrement ´etale alg´ebrique tel que FU

soit un champ quotient sur U. En localisant sur U, on peut donc supposer que F = [X/H], avec H un groupe fini op´erant sur un sch´ema X. Le faisceau F est alors donn´e par un faisceau coh´erent FX sur X, muni d’une action de H.

Soit q : X −→ X/H la projection. D’apr`es le lemme pr´ec´edent on a alors

qan(FXan) ≃ q(FX)an

De plus cet isomorphisme est un isomorphisme ´equivariant de H-faisceaux analytiques coh´erents sur Xan/H. En prenant les invariants sous H on obtient

pan (FXan) ≃ qan (FXan)H ≃ (q(FX)an)H ≃ (q(FX)H)an ≃ p(FX)an 2

Revenons `a la preuve du th´eor`eme. Elle suit exactement le mˆeme sch´ema que la preuve donn´ee dans [SGA 1, XII 4.4].

(1) Le foncteur est pleinement fid`ele:

Soit F un faisceau coh´erent sur F . Alors, comme p est un foncteur exact, on a un isomorphisme canonique

Hi(F, F ) ≃ Hi(M, pF )

De plus, M est un espace alg´ebrique propre, et pF un faisceau coh´erent sur M, donc le th´eor`eme GAGA pour les espaces alg´ebriques ( [SGA 1, XII 4.4] ) nous dit que le morphisme naturel

Hi(M, pF ) −→ Hi(Man, (pF )an) est un isomorphisme. De plus le lemme 5.12 implique que

Hi(Man, (pF )an) ≃ Hi(Man, pan

(Fan)) Or

Hi(Man, pan

(Fan)) ≃ Hi(Fan, Fan) On obtient donc l’isomorphisme cherch´e

Si F et G sont deux faisceaux coh´erents sur F , on dispose du fais-ceau coh´erent HomOF(F , G) sur F . Nous pouvons donc lui appliquer l’isomorphisme pr´ec´edent avec i = 0

HomOF(F , G) ≃ H(F, HomOF(F , G)) ≃ H(Fan, HomOF(F , G)an) Or

H0(Fan, HomOF(F , G)an) ≃ HomOF an(Fan, Gan) Ceci ach`eve la preuve de l’assertion (1).

(2) Le foncteur est essentiellement surjectif:

Commen¸cons par le cas o`u F = X × BH est une gerbe triviale de groupe fini H et d’espace de modules X un sch´ema propre. Alors un faisceau coh´erent F sur Fan est donn´e par un faisceau coh´erent FX sur Xan muni d’une action du groupe H. D’apr`es le th´eor`eme GAGA pour X, on sait qu’il existe un faisceau coh´erent MX sur X tel que FX ≃ Man

X . L’action de H est alors donn´ee par une repr´esentation

H −→ AutOXan(ManX)

Or, une seconde application du th´eor`eme GAGA implique que AutOXan(ManX ) ≃ AutOX(MX)

On munit ainsi MX d’une action de H, ce qui d´efinit le faisceau coh´erent M sur F tel que Man ≃ F .

Passons au cas g´en´eral. Soit F un faisceau analytique coh´erent sur Fan. On raisonne par r´ecurrence sur la dimension d du support de F .

Soit A l’id´eal annulateur de F dans OFan. En se restreignant au ferm´e d´efini par A, on peut supposer que le support de F est F .

Soit I l’id´eal de Freddans F , et k un entier tel que Ik= . On dispose de la filtration suivante

0 ֒→ Ik−.F ֒→ . . . I.F ֒→ F

dont les quotients successifs sont des images directes de modules coh´erents sur Fred par l’immersion canonique Fred֒→ F . Remarquons alors qu’une extension analytique de faisceaux coh´erents alg´ebrisables est alg´ebrisable. En effet, le fait que le foncteur d’analytification G 7→ Gan soit exact et pleinement fid`ele, et la formule

HomOF(F , G)an ≃ HomOF an(Fan, Gan) montre que

On peut donc se restreindre au cas o`u F est r´eduit.

D’apr`es [D-M, Thm. 4.12], on peut trouver un sch´ema projectif X normal, et un morphisme propre et g´en´eriquement ´etale

X −→ F

Soit FX = F ×MX le champ induit sur X, et F0 la normalisation de FX. Alors, d’apr`es 1.22, on sait que F0 est une gerbe triviale sur X. Notons q : F0 −→ F la projection. Alors qF est un faisceau analytique coh´erent sur Fan

0 , qui est alg´ebrisable d’apr`es la premi`ere partie. Ecrivons Man ≃ qF

avec M un faisceau coh´erent sur F0. On consid`ere le faisceau coh´erent sur Fan q(Man). Il est alg´ebrisable d’apr`es le lemme 5.11. De plus, par la formule de la projection, on a

qqF ≃ F ⊗OF an q(OFan )

Comme q est g´en´eriquement un changement de base par un revˆetement ´etale de l’espace de modules, on sait que qOF est g´en´eriquement iso-morphe `a Om

F. Cet isomorphisme g´en´erique donne lieu `a un diagramme de faisceaux coh´erents sur F

N u // v  qOF Om F

o`u u et v sont des isomorphismes g´en´eriques. Consid´erons le diagramme obtenu sur Fan en tensorisant par F , et en compl´etant avec les noyaux et conoyaux 0  K  0 //K //N ⊗ F v  u //q(OFan ) ⊗ F //C //0 Fm  C  0

Comme u et v sont des isomorphismes sur un ouvert Zariski dense, on conclut que Ki et Ci ont un support de dimension strictement plus petit que d, et sont donc alg´ebrisables par r´ecurrence. De plus, on a vu que

q(OFan

) ⊗ F ≃ (qM)an

Ainsi, on en d´eduit que N ⊗ F est alg´ebrisable comme extension de fais-ceaux coh´erents alg´ebrisables. La colonne verticale nous dit alors que Fm est alg´ebrisable. On termine en remarquant par exemple, que F est le noyau du morphisme Fm −→ Fm, qui d´eplace les facteurs d’un cran vers la droite. 2

On d´eduit de ce th´eor`eme, les corollaires habituels.

Corollaire 5.13 Soit F un champ alg´ebrique propre. Alors le foncteur G 7→ Gan

induit une bijection entre les sous-champs alg´ebriques ferm´es de F , et les sous-champs analytiques ferm´es de Fan

Preuve: Le foncteur d’analytification induit une bijection entre les faisceaux coh´erents d’id´eaux de OF, et les faisceaux coh´erents d’id´eaux de OFan. 2

Corollaire 5.14 Soit F un champ alg´ebrique propre. Alors le foncteur G 7→ Gan

induit une ´equivalence de la cat´egorie homotopique des champs alg´ebriques finis et repr´esentables sur F , et celle des champs analytiques finis et repr´esentables sur Fan.

Preuve:En effet, le foncteur en question induit une ´equivalence entre la cat´egorie des faisceaux en OF-alg`ebres coh´erentes et celle des faisceaux en OFan-alg`ebres coh´erentes. 2

Corollaire 5.15 Soit F et G deux champs alg´ebriques propres. Alors le foncteur d’analytification induit un foncteur pleinement fid`ele de la cat´egorie homotopique des champs alg´ebriques propres, vers celle des champs analytiques.

Preuve: Il faut remarquer qu’un morphisme f : Fan −→ Gan

est d´etermin´e `a homotopie pr`es par son graphe γf : Fan −→ Fan× Gan