IV. Thérapies ciblées contre les glioblastomes et les cellules souches cancéreuses
1. Thérapies ciblées contre les glioblastomes non vectorisée
1.1. Les inhibiteurs de voie de signalisation
L’amélioration des connaissances des voies de signalisation impliquées dans la
cancérisation, a permis l’élaboration de nouvelles molécules améliorant l’efficacité et la
sélectivité des chimiothérapies classiques. Ces nouveaux traitements inhibent les voies
pro-prolifératives induites par les facteurs de croissance, les cytokines et les hormones,
particulièrement actives dans les glioblastomes.
Des études ont ainsi mis en évidence une hyper activation des voies impliquant le
facteur de croissance plaquettaire (PDGF), le facteur de croissance épidermique (EGF) et la
voie impliquant la phosphatidylinositol-3 kinase (PI3K) (Sathornsumetee and Rich 2008)
Figure 17 : Voies de signalisation ciblées dans le traitement des glioblastomes.
(Sathornsumetee and Rich 2008). Il existe de nombreuses voies de signalisation impliquées
dans les mécanismes d’oncogenèse. Ces voies représentent autant de cibles potentielles pour
le développement de thérapies destinées à bloquer ces voies et éliminer les cellules
cancéreuses.
•
Les anticorps monoclonaux
La fixation des facteurs de croissances comme le VEGF et l’EGF par des anticorps
conduit à inhiber l’activation du VEGFR-2 et de l’EGFR.
Les glioblastomes sont des tumeurs richement vascularisées et apparaissent comme
des candidats aux thérapies anti-angiogéniques. Le bevacizumab (Avastin®) qui est un
anticorps recombinant humanisé ciblant le VEGF, a été approuvé par la FDA en 2009, Le
bevasizumab peut être utilisé seul ou associé à une chimiothérapie et/ou une radiothérapie
(Vredenburgh et al. 2007; Kreisl et al. 2009; Lai et al. 2011)
Dans 40 à 50 % des gliomes diagnostiqués, il a été observé que l’EGFR était
surexprimé ainsi que sa forme alternativement épissée, active constitutivement (l’EFGRvIII).
Un anticorps dirigé contre l’EGFR, le cetuximab, a montré son efficacité à inhiber la
croissance tumorale dans un modèle murin (Eller et al. 2005) mais n’a pas montré son
efficacité à inhiber les glioblastomes chez les patients traités probablement en raison de
l’activation de cette voie par des facteurs de croissance redondants (Combs et al. 2007;
Hasselbalch et al. 2010)
•
Les inhibiteurs de l’activité tyrosine kinase
De nombreuses molécules, mimant l’ATP, empêchent la phosphorylation de
récepteurs à activité tyrosine kinase et ont montré leur efficacité à inhiber la croissance
tumorale.
L’imatinib (Gleevec™) inhibe l’activité tyrosine kinase du PDFR, de c-kit et de la
kinase bcr-abl et a montré son efficacité pour traiter les leucémies myéloïdes chroniques. La
croissance de lignées de glioblastomes humains, dans le cerveau de souris immunodéprimées,
est inhibée par l’administration orale de l’imatinib (Killic et al. 2000). L’administration de
l’imatinib, en combinaison d’une radiothérapie, à des souris transplantées avec des lignées de
glioblastomes humains inhibe la croissance tumorale en bloquant l’activité du PDFR et en
induisant l’apoptose (Geng et al. 2006). Une étude clinique de phase II a montré l’efficacité
de l’imatinib en conjonction avec l’hydroxyurée pour retarder l’apparition de récidives chez
des patients atteints de glioblastomes récurrents (Reardon et al. 2005).
D’autres inhibiteurs de l’activité tyrosine kinase de l’EGFR, comme l’erlonitinib et le
gefitinib, ont été testés pour le traitement des glioblastomes. Une étude clinique de phase II
sur des patients a montré que l’administration de gefitinib à des patients retardait dans 17%
des cas la récidive des glioblastomes après 6 mois de traitement (Reardon et al. 2005).
•