II. Les cellules souches cancéreuses
2. Les cellules souches cancéreuses dans les glioblastomes
2.1. Les marqueurs de CSCs dans les glioblastomes
A ce jour aucun marqueur spécifique de CSCs n’a été identifié. Cependant l’utilisation
de marqueurs de CSN a permis également de reconnaitre des CSCs dans les glioblastomes. A
défaut de marqueurs « spécifiques », on distingue donc des marqueurs « associés » aux
CSCs :
AC133 est un épitope glycosylé de la protéine CD133, une glycoprotéine
transmembranaire marqueur de cellules souches et notamment des CSNs (Miraglia et al.
Cellule souche Division lente et illimitée Différenciation Précurseur précoce Précurseur tardif Cellules différenciées fonctionnelles Division asymétrique Auto‐ renouvellement Précurseur: Division rapide et limitée Recrutement Multipotence Précurseur précoce muté Dédifférenc iation Maturation Normal Maladie Cellule souche cancéreuse Division lente et illimitée Masse tumorale expression anarchique de marqueurs de lignage cellulaire mutation Précurseur muté: Division rapide et limitée Cellule souche Division lente et illimitée Différenciation Précurseur précoce Précurseur tardif Cellules différenciées fonctionnelles Division asymétrique Auto‐ renouvellement Précurseur: Division rapide et limitée Recrutement Multipotence Précurseur précoce muté Dédifférenc iation Maturation Normal Maladie Cellule souche cancéreuse Division lente et illimitée Masse tumorale expression anarchique de marqueurs de lignage cellulaire mutation Précurseur muté: Division rapide et limitée
1997; Yin et al. 1997; Uchida et al. 2000). L’expression d’AC133 est perdue au cours de la
différenciation au contraire de la protéine CD133 (Kemper et al. 2010)
CD15 un antigène glucidique fortement exprimé à la surface de cellules souches
pluripotentes (Capela and Temple 2002).
Les cellules SP (side population) (Kondo et al. 2004; Bleau et al. 2009). L’incubation
avec la sonde fluorescente Hoechst 33342 qui se fixe aux régions de l’ADN riches en A-T et
est couramment utilisé comme marqueur de cellules souches (Goodell et al. 1996).
2.2. Identification de cellules aux « propriétés souches » dans les
glioblastomes
Les cellules sont caractérisées par des propriétés spécifiques : Elles ont à la fois la
capacité de se diviser à l’identique pour s’autorenouveller et de se différencier selon les
signaux qu’elles reçoivent (Figure 4).
Figure 4: Schéma représentant les propriétés spécifiques des cellules souches
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Capacité d’autorenouvellement
Les cellules souches cancéreuses dans les tumeurs cérébrales ont été identifiées par
des études réalisées par plusieurs équipes dans des tumeurs cérébrales pédiatriques (Hemmati
et al. 2003; Singh et al. 2003) puis dans des glioblastomes (Galli et al. 2004; Kondo et al.
2004; Yuan et al. 2004; Mao et al. 2009) chez le rat ou chez l’humain et utilisant les
Autorenouvellement Maintien Cellule souche Précurseurs cellule différenciées Différenciation
Deux catégories de signaux
Division asymétrique Maturation Autorenouvellement Maintien Cellule souche Précurseurs cellule différenciées Différenciation
Deux catégories de signaux
Division asymétrique Autorenouvellement Maintien Cellule souche Précurseurs cellule différenciées Différenciation
Deux catégories de signaux
Division
asymétrique
différents marqueurs cités ci-dessus. Ces études ont démontré la capacité d’une minorité de
cellules issues de tumeurs cérébrales primaires (médulloblastomes, astrocytomes
glioblastomes), à former des sphères appelées tumorosphères par analogie aux neurosphères
obtenues à partir des CSNs par dilution clonale et culture dans un milieu favorisant le
maintien des propriétés souches. Ce milieu est dépourvu de facteurs de différenciation et donc
de sérum. Il est complémenté avec de l’EGF (epithelial growth factor) et du bFGF (basic
fibroblastic growth factor) (Reynolds and Weiss 1992), facteurs de croissance favorisant la
prolifération de cellules souches. Les propriétés d’autorenouvellement de ces cellules ont été
démontrées par leur capacité à reformer des sphères après dissociation des tumorosphères et
repiquage en série. L’autorenouvellement a été également mis en évidence in vivo. Les
tumorosphères sont dissociées puis réinjectées chez l’animal. Il a été mis en évidence que lors
des transplantations en séries, c'est-à-dire prélèvement de la tumeur, dissociation des cellules
et réimplantation consécutives, ces cellules sont toujours capables de donner naissance à de
nouvelles tumeurs.
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Capacité de différenciation
Les tumeurs solides sont en général constituées de populations cellulaires très
hétérogènes. Ces cellules peuvent être identifiées avec des marqueurs correspondant
notamment aux différents lignages neuraux. Ainsi, il a été mis en évidence que des
tumorosphères exprimaient à leur surface des marqueurs associés aux cellules souches
neurales, tels que la Nestine, AC133, Musashi-1, Sox2, Melk, PSP, et Bmi-1 (Hemmati et al.
2003; Singh et al. 2003; Mao et al. 2009). Ces cellules présentent également des propriétés de
différenciation après culture en sérum, perdant les marqueurs du « compartiment souche » au
profit de marqueurs de différenciation tels que la GFAP (Glial fibrillary acidic protein)
classiquement exprimée par les astrocytes, la βIII-tubuline exprimée par les neurones et les
Galactocérébroside-C et PDGFR-α marqueurs d’oligodendrocytes. Bien qu’elles expriment
des protéines spécifiques de lignages neuraux témoignant d’une différenciation, ces cellules
tumorales ne sont pas fonctionnelles dans le sens qu’elles n’exercent ni la fonction
astocytaire, ni la fonction neuronale ou oligodendrocytaire.
In vivo, lorsque les CSCs sont implantées, elles sont capables de donner à nouveau des
dont elles sont originaires, avec un pourcentage équivalent de cellules capables de donner des
sphères et des marqueurs de différenciations similaires.
Ces résultats montrent que comme dans les mécanismes de neurogenèse, il existerait
dans les glioblastomes des cellules appelées cellules souches cancéreuses qui présentent des
propriétés d’autorenouvellement et de différenciation, pouvant être à l’origine d’un
mécanisme dynamique de tumorigenèse.
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