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une analyse

segmentationniste de

l'emploi des jeunes

Introduction

« Pour nous, la théorie est un produit provisionnel qu'on réfléchit au travers de l’expérience et du travail empirique. Par ces approximations successives de la praxis matérielle de la réflexion, la théorie ouvre des nouveaux champs pour regarder, diagnostiquer et proposer des orientations vers la transformation sociale »

(Albarracín, 2003 : 217)14

Dans ce premier chapitre, nous allons effectuer, une révision des ouvrages consacrés au renouvellement de l'approche segmentationniste et une lecture croisée de la littérature spécialisée en économie du travail sur notre problématique : la place des jeunes dans l’émergence d'un modèle d'emploi flexible et instable, de plus en plus segmenté et précaire. Notre objectif est de donner une configuration pertinente à notre analyse empirique ultérieure, en attirant l'attention sur les lignes de clivage entre les principales théories, les méthodologies d'analyse, les conceptualisations les plus pertinentes et les conclusions possibles au regard de la littérature sur le sujet. Ce chapitre nous permettra d’énoncer une synthèse hétérodoxe pour répondre aux préconisations néoclassiques sur l'économie et l'emploi. Il nous permettra aussi de fournir des éléments nécessaires à la construction d'une grille d'observation pertinente pour une analyse segmentationniste de notre objet d'étude. Avec ce chapitre nous voulons, enfin, développer un premier regard croisé des analyses françaises sur la segmentation par l'âge et la précarisation de l'emploi des jeunes.

Ce cheminement est nécessaire pour situer notre contribution dans les débats actuels sur la matière, avec des points convergents, des divergences importantes et des contradictions insolubles. Nous estimons pertinent de renforcer notre argumentation par une revue de la littérature, un état des lieux sur la discipline, la thématique et la problématique spécifique sur lesquelles seront développées nos analyses empiriques ultérieures. Cet exercice est structuré par une démarche inductive, mais implique une rédaction qui prend, tout au long de la thèse, la forme d'un aller-retour permanent entre la théorie et l’observation des faits concrets. Cette démarche nous permettra d’aller

14 « Para nosotros la teoría resulta un producto provisional reflexionado a través de la experiencia y el trabajo empírico, que a través de aproximaciones sucesivas de la praxis material de la reflexión, arroja nuevos campos para mirar, diagnosticar y proponer orientaciones hacia el cambio social » (Albarracín, 2003 : 217).

dans notre exposition du général au concret pour, ensuite dans la deuxième partie, agir dans le sens inverse et donner, à partir des données plus précises sur Rhône-Alpes, une réponse consistante à nos hypothèses de départ.

Dans la première section nous allons présenter une revue partielle des évolutions théoriques du XXe siècle en économie du travail. En partant de Keynes et de ses héritiers contemporains, nous allons survoler leurs contributions dans le renouvellement de la théorie et de la politique économique de l'emploi. Ensuite, nous allons présenter les principales écoles néo-classiques, qui vont marquer les lignes hégémoniques de compréhension et d'intervention sur l'emploi dans les pays occidentaux. Enfin, en réponse à ces modèles qui vont toujours placer sur les travailleurs et les travailleuses le poids de l'ajustement et la responsabilité d'adaptations individuelles, nous allons parcourir les différentes approches théoriques hétérodoxes qui vont donner une réponse à ce corpus dominant. Les économistes institutionnalistes, les marxistes et l'école de la régulation, ainsi que des courants mixtes qui synthétisent certains de leurs éléments dans des analyses spécifiques, constituent des traditions théoriques en constant dialogue et renouvellement. Nous allons identifier certains de leurs aspects les plus pertinents pour le développement de notre argumentation. Cet exercice est la base de la démarche d’appréhension éclectique que nous allons ensuite réaliser par l'élection d'une méthode segmentationniste d'analyse.

La deuxième section s’introduit dans le champ de l'école de la segmentation. En partant des modèles originaires, conçus pour donner une grille d'analyse à l'articulation des relations d'emploi des années 1970 aux États-Unis et en Europe, nous allons examiner certaines des évolutions de cette approche depuis les mutations économiques occidentales dans les années 1980. Nous allons constater la forte capacité des approches segmentationnistes à s'adapter aux évolutions de l'économie et de l'emploi, en se focalisant plus concrètement sur les analyses qui vont ouvrir des pistes utiles aux objectifs de cette thèse, tels que, entre autres, le dépassement d'un dualisme pur entre marchés internes et marchés externes, ce qui permet l’analyse d’un modèle de spécialisation flexible, ainsi que la prise en compte de nouveaux segments dans les relations d'emploi et l'analyse en termes de modèle productif ou système d'emploi, ce qui permet de mieux situer la question du travail sur le territoire et sur la branche d'activité. Pour finir cette section, nous allons introduire des éléments de l'analyse en termes de trajectoires d'emploi, ce qui va apporter un regard plus dynamique et longitudinal aux études en économie et en sociologie du travail, notamment sur l’entrée des nouvelles générations dans les relations d'emploi.

Dans la troisième section, nous allons prolonger certaines de ces conceptualisations avec des approches complémentaires sur la flexibilisation et sur la précarisation de l'emploi dans l'émergence et consolidation d'une économie de services, ce qui nous permettra de trancher les voies les plus pertinentes dans l'analyse de la recomposition des relations salariales contemporaines en Europe et en France. En forte interrelation, ces deux aspects des relations d'emploi vont apporter un cadre d'analyse complémentaire aux études segmentationnistes, ce qui va enrichir notre grille d'analyse pour la suite de cette thèse. Une revue de la littérature sur la précarisation de l'emploi dans une économie de plus en plus concentrée dans les services, va permettre de mieux situer le contexte sur lequel nous allons réaliser les observations empiriques ultérieures sur la région Rhône-Alpes.

Enfin, nous allons réaliser dans la quatrième section une première déclinaison de la littérature segmentationniste sur la question de l'emploi des jeunes, nous permettant de constater quels sont les points communs auxquels adhèrent toutes les recherches dans la matière et, à l'opposé, de s'apercevoir des divergences ouvertes dans ce champ d'études. En plus de donner des premières pistes consistantes pour trancher ces débats, nous chercherons à réaliser un premier regard sur les facteurs micro, macro et extra-économiques qui vont être au croisement des constats empiriques que nous réaliserons ultérieurement. Rentrant au cœur de notre problématique, nous allons effectuer une révision de la littérature spécialisée sur la segmentation par l'âge et la précarisation de l'emploi des jeunes. En mobilisant plusieurs études sociologiques et économiques, nous allons regarder certaines des lignes d'analyse les plus importantes, avec une discussion croisée des thèses soutenues dans ces ouvrages.

Dans ce chapitre nous allons clarifier les choix théoriques et méthodologiques de notre analyse et leur insertion dans le débat académique sur le sujet, en laissant pour le prochain chapitre une discussion plus approfondie sur les données recueillies en France. Dans cette dernière section du chapitre nous allons partir des lieux communs sur notre problématique pour arriver, ensuite, à des analyses plus complexes qui mettent en question les idées reçues sur l'emploi des jeunes, notamment l'éventuel caractère temporaire ou transitoire de cette précarisation. Notre objectif va être de mettre en avant des études qui cherchent à montrer un renouvellement intégral des relations d'emploi, étant le rôle des jeunes un vecteur central de recomposition de la condition salariale (Rose, 1998 ; Lefresne, 2002 ; 2006).

Ce premier chapitre va nous permettre de prendre la mesure de la complexité de notre de sujet de recherche, ainsi que son insertion dans des convergences théoriques fructueuses mais aussi des

antagonismes épistémologiques non conciliables.

1 – Évolutions théoriques du XXè siècle sur l'emploi dans les

économies capitalistes

Au XXè siècle, des événements importants se succèdent dans les économies capitalistes, ce qui donne lieu à des transformations dans les façons de concevoir la théorie et l’analyse économique. Dans la première moitié du siècle, les Guerres Mondiales et la crise de 1929 forcent une rénovation des thèses dominantes sur l’économie et l'emploi, ayant une incidence sur les régulations et les interventions mises en place. Ces nouvelles théories et modèles conceptuels renouvellent la place du travail, de l’emploi et du rôle du marché comme axe d'analyse. À une époque ou des propositions de dépassement du capitalisme ont une présence académique (Kalecki, 1943), ce sont les positions de Keynes qui ont eu une plus grande importance dans la critique des modèles classiques de l’équilibre et du libre marché. Ces dernières donneront par la suite naissance à de nombreux courants et diverses écoles qui se revendiqueront comme des héritiers plus ou moins d’accord avec ces postulats.

D’un autre côté, la pensée des économistes classiques se retrouve obsolète face à l’explication du nouveau monde où les distances se raccourcissent et où les finances s’internationalisent à grande vitesse. C'est aussi à cette époque que se développent de nombreux courants de pensée au sein de l’école néo-classique, ces derniers continuant à défendre et à légitimer le marché comme forme dominante de détermination des besoins et d’attribution des ressources. Enfin, nous assistons à l’apparition et à l’importance croissante de la pensée institutionnaliste, qui propose de nouvelles observations autour du rôle et des logiques des agents, des institutions et de leur participation à la constitution de la science et de l’activité économique. Malgré le fait que les postulats marxistes soient mobilisés par certaines de ces écoles de pensée (école de la régulation, postkeynésiens...), le marxisme continue à développer un courant à part toujours puissant dans la pensée économique. Nous examinons ces écoles de l'analyse économique de l'emploi avant de présenter plus en profondeur la méthode des segmentationnistes, qui sera au cœur de notre démarche ultérieure.

1.1 – Keynes et ses héritiers

modèles de l'économie classique et les pays capitalistes reviennent à des discussions en économie politique sur le rôle du marché et la question de l'intervention publique de l'État. John Maynard Keynes a été sans aucun doute l’économiste le plus influent de son époque et ses contributions ont été déterminantes dans le modèle économique qui s’est instauré dans ces pays à la fin de la 2nde

Guerre Mondiale (Dostaler, 2009). Sa pensée fonde une tradition intellectuelle et politique qui reconsidère la place du marché dans l'économie. Pour Keynes (1936, 1988), la détermination du volume d'emploi repose sur les entreprises et leurs expectatives de ventes, ainsi que sur le niveau des salaires nécessaire pour couvrir la demande des biens de consommation et, en conséquence, la croissance des activités économiques marchandes. La question de l'emploi ne peut pas reposer sur la croyance aveugle en un marché du travail qui tendrait à l’équilibre, comme si la force de travail était une marchandise.

Effectivement, cette approche par l’homogénéité du travail et son assimilation à n'importe quelle autre marchandise est considérée pour de nombreux auteurs, certains d'inspiration keynésienne, comme une fiction théorique, dérivée de la compréhension de toute question productive en termes d'échange (Solow, 1992 ; Nefa, 2006 ; Ramaux, 2006a ; 2006b ; Sola Espinosa, 2010). Tortajada (1981 : 37) élargit cette critique à la théorie de la valeur travail de Marx, qui réduit la valeur d'échange dans les économies capitalistes à la marchandisation du travail. Il se questionne:

«Qu'en est-il de la force de travail ? Elle est marchandise dans la stricte mesure – nous soulignons– où elle naît dans le rapport du travailleur face au marchand. C'est le rapport entre le marchand et le travailleur qui d'un côté constitue le marchand en capitaliste et de l'autre la 'force de travail' en marchandise ; avant ce rapport celle-ci n'existe pas si ce n'est comme virtualité, elle est le résultat du rapport d'échange, du rapport social et aussi la condition de son existence.»

Parmi les écoles de pensée qui se définissent comme héritières des idées de Keynes, les néokeynésiens et les postkeynésiens incarnent deux conceptions différentes. Les néokeynésiens sont plus proches de l’orthodoxie néoclassique que nous analyserons dans la sous-section suivante. Ils entretiennent quelques nuances avec les modèles dominants, comme dans les modèles d’information asymétrique d’Akerlof et Stiglitz, par exemple. Leurs recommandations concernant les relations d'emploi montrent une grande convergence avec les théories insiders-outsiders que nous expliquerons plus en avant. Pour les Néokeynésiens les institutions du marché du travail doivent se réformer pour réduire le pouvoir des travailleurs internes. Des politiques actives pour

améliorer la position des travailleurs externes doivent être appliquées (Alujas, 2002.)

D’un autre côté, les économistes postkeynésiens (souvent proches des approches marxistes et institutionnalistes) maintiennent le principe de la demande effective de Keynes, à l'origine de la rentabilité des entreprises, de la création des emplois et de leurs conditions. Comme explique Nefa (2003), pour ces auteurs (J. Robinson, N. Kaldor et R. Harrod) le dilemme travail-loisir des néoclassiques n’est pas une grille d'analyse pertinente pour la compréhension des salaires. Des auteurs comme E. Appelbaum mettent l’accent sur les structures de l’économie, les institutions, la technologie et le pouvoir au sein du marché. Le clivage principal de différentiation au regard de ces facteurs se pose entre les secteurs centraux de l’économie (hauts salaires, capitaux-intensifs, technologie sophistiquée, forte syndicalisation...) et les secteurs périphériques (sans pouvoir sur le marché, intensifs en travail, à emplois instables, absence de syndicats...), ces derniers étant ceux où les augmentations salariales ne peuvent pas être transférées à des augmentations de prix sans perdre en compétitivité et augmenter les risques de sortie du marché.

“La politique publique [proposée par les postkeynésiens], quel que soit le taux de chômage, prétend l’élimination des pires travaux et à créer suffisamment de “bons” emplois. Ceci permettrait la mobilité ascendante des plus défavorisés sans déplacer les travailleurs qui profitent déjà de meilleures occupations.” (Alujas, 2002 : 52)

1.2 – Les nouveaux économistes classiques

15

Au sein de la pensée économique qui se consacre à la légitimation des thèses libérales et qui – en principe mais pas dans les faits– rejettent l’intervention et la régulation publique de l’économie, les penseurs néoclassiques actualisent la machinerie théorique pour l’adapter à la nouvelle réalité de l’économie de l'après-guerre. Inspirés par les idées de Von Hayek, les néoclassiques inscrivent la question du travail dans un cadre de décision individuelle sur l’utilisation de son temps. Le loisir est présenté comme l'alternative au travail dans l'occupation du temps. Cet axe central situe sur le plan de la liberté la décision d’opter de façon plus ou moins graduée pour un choix ou l’autre. Toute variation des salaires a, d'un côté, un effet revenu (variation du nombre d’heures qu’il faudrait travailler pour gagner autant) et, d'un autre, un effet substitution (variation de l’incitation au travail

15 À partir de Recio (1997), Pradales (2005) et, surtout, les cours en Histoire de la Pénsée Économique (I et II) de Ramon Tortajada dans la Licence en Économie à l'Université Pierre Mendés France (Université Grenoble Alpes aujourd'hui).

en changeant la rémunération horaire).

Si ceci est la particularité de l’Offre de travail par rapport à tout autre facteur de production, la Demande de travail se comporte comme dans n'importe quel autre marché de facteurs productifs. Une relation inverse existe entre le coût de la main-d’œuvre et la décision des entrepreneurs d'embaucher une unité supplémentaire de travail (ou d’opter pour investir en technologie, équipements ou autres éléments de capital). Dans cette optique, les hypothèses de départ du modèle néoclassique sont:

Homogénéité du travail.

Absence de coûts d’information et de mobilité (concurrence parfaite).

Indépendance et égalité entre les acheteurs et les vendeurs et influence nulle de chaque agent sur les salaires et l’emploi.

De nombreux courants de pensée sont nés à partir de ce modèle néoclassique d'origine, qui a atteint, dans différents contextes, une importance intellectuelle et une incidence considérable sur la politique économique. Nous en mentionnons quelques-unes.

L'école du capital humain, dont le plus grand représentant est G. Becker, naît du relèvement de la première hypothèse de départ (homogénéité du travail). Elle développe une théorie qui met l'accent sur les différents niveaux éducatifs et de formation (généraux et spécifiques) et leur incidence sur la place occupée par chaque personne sur le marché, les occupations et l'emploi. Ces différences de capital humain légitiment les écarts salariaux et les perspectives d'augmentation des rémunérations tout au long de la carrière (Ben-Porath, 1967). Le jeu de marché dérégulé et un cadre individualisé de négociation des relations d'emploi vont établir les rémunérations selon la productivité et les capacités de chaque travailleur. Les politiques publiques doivent être orientées vers des augmentations de l'éducation et de la formation, lesquelles seront perçues par les individus comme un investissement qui favorise l'augmentation de leurs rémunérations dans l'avenir, si la conjoncture est porteuse.

De leur côté, les monétaristes, avec Milton Friedman à leur tête, consacrent tout leur corps théorique et analytique à délégitimer les politiques publiques d’expansion de la demande pour relancer la croissance et inciter la création de l’emploi. Ils les considèrent comme inflationnistes et inefficaces à court et à long terme, ce qui a donné des controverses importants avec Keynes et

d'autres auteurs défendant l'intervention de l’État dans l'économie. Friedman a élaboré la base théorique du modèle néolibéral appliqué à partir des années 198016. Il introduit des facteurs institutionnels dans les modèles économiques, avec l’objectif de délégitimer toutes les politiques liées à l’État providence et de leur ôter leur prestige. Son concept d’offre effective de travail a été généralisé dans les méthodes actuelles de mesure du niveau général de l’emploi, excluant du concept de chômage toutes les personnes qui ne veulent pas “réellement” être employées par le marché dans les conditions actuelles (permettant ainsi la réduction statistique des taux de chômage).

Pour les économistes de l’offre la centralité du débat économique est située du côté de la production des entreprises. Leurs modèles théoriques défendent la primauté de l’offre sur la demande (se retranchant derrière la loi de Say) faisant des coûts la variable fondamentale d'ajustement conduisant au niveau optimal de production. Cette conception sert à légitimer théoriquement, une fois de plus, la réduction des salaires qui permet aux entreprises de gagner en compétitivité et d’augmenter leurs activités productives. Ces modèles sont limités par leur caractère intéressé et partial, qui cherche en fin de compte une répartition des excédents et une gestion des politiques publiques favorisant les intérêts des grandes entreprises et des grands groupes qui impulsent et financent leurs recherches. Bien entendu, tous ces modèles théoriques donnent lieu à une large réponse sociale, qui s’exprime dans le domaine académique par la création et le puissant développement de diverses écoles hétérodoxes de pensée économique.

Mentionnons enfin les modèles insiders-outsiders qui supposent une substitution imparfaite entre les travailleurs et les demandeurs d’emploi, situation qui donne une force de négociation aux employés (insiders) pour garantir des augmentations régulières de salaire. Ces théories sont très critiques avec les positions des syndicats, stigmatisés comme les défenseurs des employés les mieux insérés, mais pas vraiment concernés par la création d’emploi dans des couches sociales où ils n’ont pas assez de représentativité (jeunes, immigrants, femmes…). Cette approche par la dualisation est souvent utilisée pour demander une « égalisation » qui passe par l'érosion de la sécurité des CDI et, dans sa version française, par l'implantation d'un contrat unique de travail (Cahuc et Kramarz, 2004).

Ces quatre courants de pensée (capital humain, monétaristes, économie de l'offre et

insiders-outsiders) se retrouvent à la base des conceptions devenues hégémoniques dans les milieux

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