Le modèle de rme sur lequel se base notre travail se fonde sur la théorie de la rme basée sur les ressources. Nous entamerons cette section par l'énumération des caractéris-tiques de cette théorie pour passer ensuite à la dénition des rmes.
4.3.1 Hypothèses de la théorie basée sur les ressources
Tywoniak [163] a remarqué que le modèle de rme basé sur les ressources est en étroite relation avec les théories évolutionnistes en économie et en sociologie. Il permet une analyse équilibrée et pertinente de la stratégie des rmes. Sa conception de la rme conduit à des représentations plus réalistes tant pour le praticien que pour le chercheur (Tywoniak [163]). Le courant des ressources peut être considéré comme un bon point de départ pour l'analyse des forces et des faiblesses relatives des rmes (Rugman et al.
[130]). Il est basé sur les hypothèses suivantes :
1la valeur qu'une rme peut créer pour ses clients en sus des coûts supportés par la rme pour la créer (Porter [117])
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Section 4.3 La théorie de la rme basée sur les ressources
les processus organisationnels sont considérés comme des ensembles de routines (Grant [64]) formant une "mémoire organisationnelle" (Girod [62]),
la rationalité des acteurs est limitée (2.2.2.1) : les dirigeants de la rme ont une image des opportunités stratégiques, qui peut être inuencée soit par la modication des conditions concurrentielles, soit par l'acquisition des connaissances (Durand [50]). La rme ne dispose pas de tous les éléments lui permettant de faire le meilleur choix d'actions, et la rationalité de ce choix serait limitée (Simon [137]). Cette notion est liée aux capacités restreintes dans la réception, le stockage et le traitement de l'information et de la communication,
la rme évolue dans un environnement sélectif.
4.3.2 La rme selon la théorie basée sur les ressources
La dénition de base de la rme en terme de ressources est celle de Penrose [112] :
Dénition 2 Une rme n'est pas uniquement une entité administrative qui lie et coor-donne les activités de nombreux groupes d'individus mais est également une collection de ressources productives et de compétences2 pour lesquelles des décisions de gestion sont prises au cours du temps quant à leurs diérents usages. Les ressources sont de deux types :
physiques (usines, équipements, terrains matière première, etc.), humaines ( travail qualié ou non, etc.).
Des dénitions plus précises ont été par la suite proposées par Grant [64], Barney [12].
Ces denitions regroupent les ressources en quatre catégories : le capital nancier,
le capital physique,
le capital humain qui inclut la formation, l'expérience, les relations, le discernement des managers et des travailleurs de la rme,
le capital organisationnel qui comprend la structure de la rme, ses plans, ses sys-tèmes de contrôle, sa culture et sa réputation, les relations informelles entre la rme et le marché.
Grant [64] opte pour une classication en ressources physiques et humaines, nancières, organisationnelles, technologiques et de réputation. Les congurations des ressources, permettant de tirer prot de l'avantage concurrentiel des rmes, ne sont pas connues a priori.
Une compétence correspond à la capacité d'un ensemble de ressources à réaliser une tâche ou une activité (Grant [64]). Les compétences sont regroupées en général selon leur
2Le terme "aptitude" est aussi utilisé pour désigner les compétences dans les travaux dans le courant des ressources
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Chapitre 4 Les rmes
niveau d'agrégation : les compétences opérationnelles3, les compétences fonctionnelles4, les compétences organisationnelles5 et les compétences dynamiques6. Ces dernières in-cluent les capacités d'adaptation aux changements (Plunket [114]). Chaque rme déve-loppe un style de traitement de l'information qui lui est propre en fonction de sa base de savoir originelle, où dominent soit théorisation et codage (exploration) soit intégration et utilisation (exploitation). Les rmes qui favorisent l'exploration sont des rmes innova-trices, mais ont parfois du mal à exploiter les connaissances nouvelles. celles qui favorisent l'exploitation savent aisément intégrer des savoirs déjà connus mais doivent parfois faire appel à des compétences extérieures pour développer de nouveaux concepts (Tywoniak [163]). L'avantage concurrentiel est obtenu par un choix judicieux des compétences en fonction du contexte. Plus la concurrence est forte, plus l'environnement est instable et plus la rme a besoin de compétences sophistiquées (Tywoniak [163]). Ces compétences nécessitent d'être améliorées par un apprentissage continu par essais erreurs par exemple.
La croissance de la taille et de la performance des rmes est limitée par les opportu-nités de production. Elle est fonction de la collection de ressources productives contrô-lées par la rme et du cadre administratif employé pour coordonner l'utilisation de ces ressources. Il s'en suit que la manière dont les ressources sont utilisées en fonction des possibilités qu'elles orent, est plus importante pour l'activité de la rme que la détention eective des ressources elles-mêmes.
Pour Penrose [112], la gestion des ressources et leur allocation ont pour but essentiel l'accroissement des prots à long terme. Penrose explique la croissance de la rme par la présence de ressources indivisibles en excès à l'intérieur de celle-ci. Ces ressources doivent être bien exploitées pour couvrir leur coût et dégager un prot. Pour ceci, les rmes doivent développer, acquérir ou se procurer d'autres ressources, de divers origines, sur le marché (Durand [50]). Rugman [130] a synthétisé un ensemble de caractéristiques de la rme quand elle est modélisée par la théorie des ressources :
la rme a pour objectif nal la réalisation de résultats performants et viables par rapport à ceux de ses concurrents. Ces résultats sont mesurés en terme de croissance ou de recherche de prots à long terme,
la rareté des ressources de la rme, leur diculté d'imitation7, leur non substitu-tion par d'autres ressources ainsi que leur durabilité, accentuent l'hétérogénéité, en terme de ressources et de compétences des rmes. L'accroissement de ces facteurs stimule l'avantage concurrentiel et le rend plus durable. En eet, dans le courant des ressources, les prots ne sont pas dégagés par une réduction du coût de pro-duction mais surtout par le pouvoir dégagé par la possession de ressources rares ou exclusives,
3appliquées à des activités productives
4appliquées à des activités de soutien
5de diagnostic, de prise de décision, etc.
6d'innovation d'apprentissage, etc.
7dicilement captables par les concurrents, car intransmissibles (voir Nelson [108]) ou protégées par les lois sur la propriété intellectuelle (Grant [64]) ou coûteuses à copier
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