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La théorie des coûts de transaction et choix de structure financière.

LES MODELES DE DEPENDANCE ENTRE LA STRUCTURE FINANCIERE, LA POLITIQUE DE DIVIDENDE ET LA CREATION DE LA VALEUR.

2.1 Les modèles de dépendance entre la structure financière et la CDV.

2.1.2 Les approches modernes :

2.1.2.5 La théorie des coûts de transaction et choix de structure financière.

Le concept de coût de transaction apparait pour la première fois en 1937 dans l'article de Ronald Coase, « The Nature of the Firm ». C'est cependant Oliver Williamson qui est considéré comme le fondateur de ce courant théorique.

Un coût de transaction est un coût lié à un échange économique, plus précisément une transaction sur le marché. Ce coût n'existe pas dans le cadre de la concurrence pure et parfaite. Il peut être direct (commission de Bourse) ou indirect (coût de prospection, temps et effort passés à la négociation et à la vérification de la transaction, etc.).

Carl J. Dahlman regroupe l’ensemble de ces coûts de transactions en trois catégories :

- « coûts de recherche et d’information » : prospection, comparaison du rapport qualité/prix des différentes prestations proposées, étude de marché etc.

- « coûts de négociation et de décision » : rédaction et conclusion d'un contrat etc.

- « coûts de surveillance et d’exécution » : contrôle de la qualité de la prestation, vérification de la livraison etc.

Coase. R explique que : « Lorsque l’on souhaite opérer une transaction sur un marché, il est nécessaire de rechercher son ou ses cocontractants, de leur apporter certaines informations nécessaires et de poser les conditions du contrat, de conduire les négociations instaurant ainsi un véritable marché, de conclure le contrat, de mettre en place une structure de contrôle des prestations respectives des obligations des parties, etc. »72.

Ces coûts expliquent pourquoi toutes les transactions ne sont pas des transactions de marché, et que les entreprises peuvent limiter efficacement ces coûts en imposant la coopération entre employés. L’exemple actuellement des entreprises de services qui abaissent efficacement leurs coûts de transaction.

C’est l’exemple actuellement des entreprises de services comme l'internet et les réseaux de communication qui font baisser dramatiquement les coûts de transaction.

Alors que le point de départ de Williamson et de la théorie des coûts de transaction est de postuler que toute transaction économique engendre des coûts préalables à leur réalisation : coûts liés à la recherche d'informations, aux « défaillances du marché », à la prévention de l'opportunisme des autres agents etc... Cette théorie postule aussi que les agents ne sont dotés que d'une rationalité limitée73 tout en se comportant de manière opportuniste. Ainsi, les agents économiques peuvent être amenés à rechercher des arrangements institutionnels alternatifs permettant de minimiser ces coûts, tout comme la sous-traitance, la concession, réseau etc… Pour Williamson, la résolution de tout problème se compose de plusieurs solutions alternatives, et chaque solution identifiée est en elle-même une forme de contrat. Quant aux coûts de transactions, il les lie à la nature de l'actif (objet de la transaction), et considère que plus l'actif est spécifique plus les coûts de transactions sont élevés. Et c’est la valeur qu’accorde tout agent (autre que l'entreprise elle-même) à cet actif qui détermine sa spécificité.

Lorsque l’usage de cet actif en dehors de l'entreprise est très limité, le marché lui accorde moins de valeur, dans ce cas on parle d’actif trop spécifique qui doit être géré au sein d'une forme hiérarchique. Par contre la transaction se passe sur le marché lorsqu’il s’agit d’un actif faiblement spécifique.

- Spécificités des actifs et choix de structure financière :

L'approche par l'économie des coûts de transactions se distingue par la mise en place du nouveau concept « la spécificité des actifs », et la mesure ex-post des inadaptations de contrats et des coûts économiques de transactions.

Cette approche postule que les parties prenantes à un contrat sont neutre vis à vis du risque et ne peuvent avoir des aversions différentes envers le risque. Aussi, cette théorie des coûts de transaction postule que l’entreprise est une entité gouvernée par un réseau multiple de contrat ou par une structure directive, et en analysant les comportements des agents économiques sur la base de la rationalité limitée et de l'opportunisme.

72

Coase R. : « L’entreprise, le marché et le droit », éd. d'Organisation, 2005. 73

Pour Williamson, le choix d'un moyen de financement est, en effet, fonction de la spécificité des actifs que l'entreprise s'apprête à acquérir. Si cet actif est faiblement spécifique, la théorie des transactions préconise l'endettement comme moyen de financement, car il sera peu risqué et facilement liquidable sur le marché sans qu’il perde de sa valeur, ce qui constitue une certaine garantie pour les créanciers surtout en cas de faillite.

Par contre, et quand il s’agit d’actif trop spécifique, les capitaux propres sont le moyen de financement le plus adéquat pour le financer. Ce type d'actif présente un risque de non - liquidité pour les créanciers qui seront amenés à ajuster les termes de contrat d'endettement de telle façon à ce que l'avantage que peut tirer l'entreprise d'une telle alternative de financement soit de plus en plus faible. Soit que l’entreprise va abandonner cet actif trop spécifique pour un autre actif polyvalent, soit, elle décidera de le financer par des fonds propres.

Selon la théorie des coûts de transaction, le choix d’une structure financière se fait par référence à la capacité du moyen de financement à réduire les coûts de transaction en fonction du degré de sa polyvalence. Et que la dette est le premier mode financement privilégié, alors que les fonds propres viennent en deuxième position.

L’alternative du crédit bail apparaît plus adaptée à certains actifs acquis par les entreprises dans le sens qu'elle engendre le maximum de satisfaction et le minimum de coûts de transaction. C'est le cas, par exemple74, d'un matériel non spécialisé dont les services peuvent s'avérer non satisfaisants par la suite, d’où l’alternative du leasing au lieu de le s’approprier. Les modèles avancés convergent tous vers une reformulation de la liaison théorique liant la politique de l’endettement de la firme et la valeur de cette dernière, tout en développant des propositions propres à chaque théorie :

- La théorie de l’arbitrage et du compromis ont approché cette liaison théorique en montrant que l’avantage fiscal procuré par l’endettement et les coûts de faillite qu’il engendre sont les principaux paramètres sur lesquels se basent les acteurs économiques en matière de prise de décision de financement.

- La théorie de l’agence et pour approcher la notion de la structure financière optimale, a favorisé l’arbitrage entre les avantages fiscaux de la dette et les coûts d’agence entre les principaux partenaires stratégiques de la firme.

Elle avait également le mérite de traiter la question des conflits d’intérêt en matière de propriété de l’entreprise et de proportions détenues par les dirigeants-actionnaires, et les actionnaires non dirigeants, ainsi que les conflits entre actionnaires/créanciers, actionnaires/dirigeants, créanciers financiers/dirigeants, et créanciers financiers/actionnaires. - La théorie de signalisation en finance considère que la structure financière de la firme est un signal fort au marché qui affecte la valeur de l’entreprise à condition qu’il soit crédible et clair.

- La théorie des options, et dans un monde sans impôt et sans coûts de transactions, opte pour une maximisation de l’endettement des entreprises, tout en supposant que les créanciers financiers ne font pas d’anticipations rationnelles. Ces derniers disposent d’une garantie d’option de vente sur les actifs de l’entreprise, et les actionnaires sont protégés par la responsabilité limitée contre tout risque de faillite engendré par l’endettement excessif.

- La théorie des coûts de transactions, de sa part, se base sur la spécificité des actifs de la firme pour déterminer le financement optimal qui minimise les coûts de transactions, et par conséquence, agit positivement sur la valeur de l’entreprise.

Nous concluons donc, que l’ensemble des théories avancées dans ce chapitre plaide en faveur d’une structure financière optimale qui maximise la Valeur de l’entreprise. Cependant, ces théories se bloquent généralement au niveau de la vérification empirique de certaines propositions, ainsi qu’au niveau des méthodes de mesures de coûts explicités par ces dernières tels : coûts d’agences, coûts de transactions…

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