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5.2 DISCUSSION RELATIVE AU PREMIER OBJECTIF DE LA RECHERCHE

5.2.1 Textes informatifs utilisés en phase de préparation

Parmi les trois phases selon lesquelles les étudiants devaient planifier leur projet, on constate que la lecture de textes informatifs est le plus souvent utilisée en phase de préparation. De plus, lorsque la lecture est utilisée dans cette première phase du projet, les étudiants ont eu tendance à cibler précisément les textes qu’ils comptaient utiliser. Les titres des textes utilisés en phase de préparation ont donc été bien fournis par les étudiants dans leur planification. Les équipes B, D, E, F, G, H, I et L proposent le recours à la lecture en phase de préparation.

Certains textes ciblés pour la phase de préparation sont utilisés afin de mettre les élèves en contexte et afin de donner aux élèves un premier contact avec le concept central à l’étude dans leur projet. Quatre équipes (équipes B, D, E et J)

mentionnent que les élèves se familiarisent avec les concepts à l’étude en lisant le texte qu’elles ont identifié. L’équipe B, pour sa part, affirme que la lecture du texte permet aussi aux élèves de développer des représentations préalables qui sont nécessaires au projet. Bien que l’utilisation des textes ait bien été mentionnée dans cette phase par les équipes, ces dernières restent cependant silencieuses ou très brèves sur la description de la manière dont les élèves utilisent le texte qu’elles ont sélectionné. En effet, les étudiants se contentent généralement de dire que les élèves lisent pour s’approprier le sujet. En sciences, lire pour se mettre en contexte avant une investigation ou pour établir des connaissances préalables sur un sujet est une pratique qui est suggérée par plusieurs auteurs (Norton-Meier et al., 2013; Yore et al., 2003; Yore et al., 2007) lorsqu’il est question d’avoir recours à un texte. Puisque l’identification de connaissances préalables est utilisée pour lancer le projet, elle s’inscrit dans la phase de préparation de la situation d’enseignement- apprentissage. Ces connaissances constituent une base à mobiliser pour proposer des solutions et des explications au problème (CD136) auquel l’élève est confronté

(MEQ, 2001) et on doit s’assurer qu’elles évoluent au fil du projet, tel que suggéré par (Thouin, 2017).

Trois équipes (H, I et G) ont davantage élaboré la description de la manière dont elles comptaient utiliser les textes. L’équipe H ainsi que l’équipe I disent utiliser le texte pour la phase de préparation afin de mettre les élèves en contact avec les concepts à l’étude. L’équipe H mentionne que les élèves doivent lire un

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texte portant sur le compostage et qu’ils doivent identifier, en cours de lecture, les concepts importants relatifs à ce sujet. S’en suit une discussion de groupe portant sur les concepts qu’il est important de retenir en vue de la prochaine phase de leur projet. Ajoutons ici qu’il pourrait être pertinent d’organiser ces concepts au sein du schéma qui correspond à la structure du texte proposé. Comme ce dernier est basé sur une structure de type description, il aurait été pertinent que les concepts soient organisés dans un schéma de type conceptuel, comme suggéré par Giasson (2011). D’ailleurs, l’équipe I propose de faire un exercice qui ressemble à cela. Dans la première phase de leur projet, une lecture individuelle du texte est d’abord effectuée par les élèves et ce même si le texte est relu en grand groupe. Ensuite, l’équipe I suggère d’en faire l’analyse. Cependant, on en sait peu sur la nature de l’analyse souhaitée, mais on sait par contre qu’au terme de celle-ci, les élèves sont invités à dresser un tableau comparatif des types d’engrais, soit des engrais chimiques et des engrais naturels, en dégageant leurs avantages et leurs inconvénients. Cet exercice de groupe permet aux élèves d’organiser les informations contenues dans le texte en reprenant la structure comparative de celui-ci. Rappelons qu’organiser l’information d’un texte dans un schéma selon la structure du texte lu permet à l’élève de se créer une image mentale du texte (Dymock & Nicholson, 2010) ce qui améliore sa compréhension (Armbruster & et al., 1987; Bakken & Whedon, 2002; Piccolo, 1987) puisque cela lui permet de bien suivre le message de l’auteur (Moss, 2004). Cet exercice articulé autour de la lecture d’un texte lui donne aussi l’occasion d’entamer la construction des connaissances conceptuelles essentielles à la réalisation de son projet et ainsi, développer la CD1 de science et technologie (MEQ, 2001). Rappelons néanmoins

que cette construction de connaissances ne peut reposer que sur la lecture de textes en sciences. Cette lecture de textes doit bien s’intégrer à la mobilisation de démarches d’investigation pour construire des connaissances (Cariou, 2015 ; Couture et al., 2015) qui sont centrales en sciences.

L’équipe G a aussi mentionné avoir recours à des textes informatifs en phase de préparation. Dans un premier temps, les élèves peuvent effectuer une recherche dans des ouvrages portant sur des ponts afin de trouver le type de pont adéquat pour surmonter un obstacle donné. Cependant, aucune référence à des ouvrages et à des sites Internet n’est spécifiée. Suite à cette recherche, ils élaborent une carte conceptuelle autour du concept de pont et ils formulent des arguments pour soutenir leur choix de pont. Ces arguments sont ensuite partagés en grand groupe. Dans un deuxième temps, les élèves sont invités à lire un texte portant sur un pont d’aluminium. Ils doivent ensuite se prononcer sur les raisons motivant le choix d’un tel matériel (CD1) pour la construction d’un pont. Toutes les connaissances acquises au fil de leurs lectures en phase de préparation leur servent ensuite à dessiner un premier croquis (CD337) du pont qu’ils souhaitent construire.

Cette construction prend place dans la prochaine phase du projet. Ces précisions concernant l’utilisation des textes, données par l’équipe I et l’équipe G, aident à établir les tâches d’investigation scientifique (CD1 et CD238) ainsi que les

apprentissages qui sont sous-jacents à la lecture des textes ciblés. Le fait que

37 Compétence disciplinaire #3 – Science et technologie : Communiquer à l’aide des langages utilisés en science et en technologie

38 Compétence disciplinaire #2 – Science et technologie : Mettre à profit les outils, objets et procédés da la science et de la technologie

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plusieurs équipes aient décidé de proposer une ou des lectures de texte en phase de préparation est intéressant, car plusieurs auteurs (Tang et al., 2014) ; Schnotz & Bannert, 2003 cités dans (Gunel & Yesildag-Hasancebi, 2016) ; Slough et al, 2010) mentionnent que lire au début d’un projet de sciences peut amener les élèves à développer des connaissances préalables nécessaires à la suite de la séquence tout en leur permettant de se familiariser avec différents modes de représentation des concepts scientifiques et technologiques (CD3). On peut penser ici à l’élaboration d’un tableau faite conjointement à la lecture d’un texte, comme l’a imaginé l’équipe I.

Nombreuses sont les équipes qui planifient l’utilisation de divers textes présents dans des ouvrages ou sur Internet dans le cadre d’une recherche d’informations qui est préalable à une autre tâche d’investigation (équipes J, H, I, K, E et C). Dans les planifications de ces équipes, il est mentionné que les élèves effectuent une recherche dans un but précis (comme pour concevoir un prototype [équipes G, K et C], pour élaborer un protocole d’expérimentation [équipe H et I] ou pour obtenir des informations nécessaires à une expérimentation [équipe J]). Ces tâches développent la CD1 et la CD2. Lors de ces recherches, les textes ne sont généralement pas ciblés. Il en revient donc aux élèves, individuellement ou en équipe, de chercher leurs sources d’informations selon la tâche qu’ils ont à faire. Les textes seront ainsi choisis par les élèves dans l’optique de les aider à construire des connaissances préalables en vue de mettre sur pied une démarche. Ils ne les liront donc pas uniquement pour faire une synthèse de concepts. Ceci peut être très intéressant, car comme le soutiennent Hasni, Bousadra et Dumais (2011), un projet

en sciences doit être ouvert et sa résolution doit passer par l’élaboration d’une démarche qui est structurée mais non déterminée d’avance. Il doit donc laisser place à des ajustements en fonction de propositions émises par les élèves. Mentionnons cependant que l’équipe G (types de ponts) et que l’équipe C (sources d’énergie) ont identifié un texte précis auquel les élèves peuvent recourir au cours de la recherche préalable à une autre tâche d’investigation qu’elles proposent. L’équipe C a sélectionné divers textes pouvant servir aux élèves qui pourraient rencontrer des difficultés à trouver des informations justes et pertinentes en effectuant leur recherche concernant une source d’énergie renouvelable ou non- renouvelable.