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TETRAPLEGIQUES ET LEUR NIVEAU DE

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SATISFACTION VIS-A-VIS DE L’OUTIL SUITE A UN

ENTRAINEMENT DIRIGE.

Concernant les programmes de rééducation spécifiques orientés sur l’utilisation des logiciels d’optimisation de la vitesse de saisie de texte, peu d’études ont recensé leurs effets. Sur 5 personnes valides qui tapaient avec un doigt, sur un clavier virtuel intégré à système de dalle tactile, Mackenzie a montré qu’en proposant 20 séances de 45 minutes chacune, une amélioration de la vitesse de saisie de texte apparaissait. Chaque séance était séparée d’au moins deux heures, mais pas plus de deux jours. Mackenzie comparait le clavier virtuel OPTI qu’il a développé avec le clavier standard QWERTY. Même si ce dernier présentait une configuration habituelle de lettres, il a constaté qu’au bout de 10 séances, les participants écrivaient plus vite avec le clavier optimisé OPTI. En début de séance, la moyenne de saisie de texte était de 17 mpm sur le clavier OPTI et de 28 mpm sur le clavier QWERTY. En fin de séance, la moyenne de saisie de texte était de 45 mpm (OPTI) versus 40 mpm (QWERTY) (Mackenzie et al., 1999). Mackenzie a mis en évidence un effet de l’entraînement sur la vitesse de saisie de texte (p<0,001).

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De même, Ward a mis en évidence sur 10 personnes valides utilisant un clavier virtuel dynamique à l’aide d’une souris que l’entraînement sur un nouveau dispositif permettait d’augmenter la performance. Ward a proposé sur son clavier virtuel 6 séances d’entraînement d’une demi-heure, espacées d’un à trois jours, sur des tâches de copie de texte. Il a constaté une vitesse moyenne de saisie de texte de 4 à 14 mpm au départ et de 12 à 28 mpm en fin de séances (Ward et al., 2000). Ces résultats n’ont pas fait l’objet d’une analyse statistique.

Pour un accès à l’outil informatique, à l’aide d’un clavier virtuel par défilement automatique (lignes- colonnes) et contacteur, Koester (Koester, 1992) a montré sur 4 personnes valides une augmentation de la vitesse de saisie de texte avec un logiciel de prédiction. Deux groupes de deux personnes ont été constitués, l’un commençant par le clavier sans prédiction de mots et l’autre avec prédiction de mots. Chacun des deux groupes a eu un entraînement de 10 séances. Le critère d’évaluation était le nombre de caractères/minutes. Les personnes augmentaient leur vitesse de saisie de texte de 16 à 18,6% avec le logiciel de prédiction de mots, sans que cela ne soit significatif sur le plan statistique (p=0,25).

Sur 8 personnes valides et 6 personnes tétraplégiques, Koester a mis en évidence l’impact d’un apprentissage sur les logiciels de prédictions de mots. Les personnes valides accédaient au clavier physique à l’aide d’une baguette buccale. Les personnes tétraplégiques accédaient au clavier physique à l’aide de leurs systèmes habituels. Un entraînement était proposé à l’ensemble des participants : il consistait à recopier six blocs de quatre phrases chacun tout d’abord avec le clavier seul puis avec le clavier équipé de la prédiction. Pour le clavier équipé de la prédiction, deux stratégies ont été employées pendant l’entraînement. La première était de regarder la liste de mots avant chaque sélection et la deuxième de taper les deux premières lettres de chaque mot puis de recommencer à regarder la liste de mots. Pour la phase expérimentale, sept sessions identiques de recopie de texte ont été répétées, mais l’article ne précisait pas sur quelle période. Seule était précisée la moyenne du temps de passation de l’ensemble du protocole (entraînement et phase expérimentale) : 21 jours. A la fin des 7 sessions, le temps de sélections des touches diminuait de 17,7% au fur et à mesure des sessions pour les personnes valides (p=0,001) et le temps de recherche visuelle était amélioré (p<0,001) même si le temps de sélections des touches était de 23% plus long avec le clavier équipé de la prédiction versus un clavier seul (p<0,001) (Heidi Horstmann Koester and Levine, 1994) (Koester and Levine, 1996).

Au regard de ces résultats, il semble que des séances d’entraînements orientés sur les logiciels de prédiction de mots puissent améliorer la vitesse de saisie de texte chez les personnes valides.

Concernant les personnes tétraplégiques, dans la même étude décrite ci-dessus, Koester met en évidence une diminution du temps de sélection des touches de 17,7% au fur et à mesure des sessions (p=0,001), un temps de recherche visuelle non amélioré (p=0,395) et un temps de sélection des touches de 23% plus long

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avec le clavier équipé de la prédiction versus le clavier seul (p<0,001) (Heidi Horstmann Koester and Levine, 1994).

Dans une étude portant sur 10 personnes en situation de handicap, Laffont montre qu’il n’y a pas d’effet sur la vitesse de saisie de texte grâce aux logiciels de prédiction de mots suite à un entraînement dirigé par un ergothérapeute et une orthophoniste couplé à une utilisation au domicile. Chaque participant a eu dix séances de familiarisation sur un synthétiseur vocal équipé d’une prédiction de mots avec un clinicien à raison d’une heure par jour pendant dix jours. Ensuite le synthétiseur a été mis à disposition des participants pendant deux mois au domicile. Ils notent un changement allant d’une dégradation de 15% à une augmentation de 34% de la vitesse de saisie de texte en utilisant une prédiction de mots (Laffont et al., 2007) pour l’ensemble des participants. Pour chaque individu, ils ne notent pas d’amélioration au niveau de la vitesse de saisie de texte (p=0,269) avec ou sans logiciel de prédiction de mots ni après un entraînement de deux mois (p=0,241). Néanmoins, ils mettent en avant un haut niveau de satisfaction de la part des personnes en situation de handicap concernant leur outil de communication.

Au regard de ces résultats, il semble qu’un entraînement sur les logiciels de prédiction de mots influence peu la vitesse de saisie de texte chez les personnes tétraplégiques. Néanmoins, les échantillons de personnes tétraplégiques étant faibles et les conditions de réalisation des entraînements étant peu précisées pour les personnes tétraplégiques, il semble difficile de conclure sur un effet de ces entraînements sur la vitesse de saisie de texte sans études complémentaires. Nous émettons tout de même l’hypothèse que les modalités d’entraînement sur ces logiciels de prédiction de mots chez les personnes tétraplégiques ont une influence sur la vitesse de saisie de texte. De même, nous faisons l’hypothèse qu’un entraînement couplé à un clavier dynamique et prédiction de mots améliorent la vitesse de saisie de texte chez les personnes tétraplégiques.

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