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Chapitre 3 : Méthodologie

3.2 Tests et mesures

Une fois le premier processus de sélection effectué, d’autres évaluations ont été menées afin de documenter la présence de déficiences cognitives et l’absence de problèmes cardiovasculaires.

3.2.1 Évaluation des déficiences cognitives vasculaires

Dans le but de déterminer si les déficiences cognitives influencent l’effet de pratique de façon systématique ou individuelle, un neuropsychologue externe à l’étude a évalué la mémoire, la fonction exécutive, l’attention ainsi que la fonction cognitive générale des participants. Ces fonctions ont été sélectionnées parce qu’elles représentent des qualités importantes du fonctionnement cognitif des survivants d’un AVC et qu’elles sont fréquemment atteintes lors d’un AVC76, 77.

Une évaluation neuropsychologique a été effectuée afin de déterminer la présence de déficits cognitifs. À cette fin, la batterie de tests neuropsychologiques de 60 minutes suggérée par le NINDS-CSN Vascular Cognitive Impairment Harmonization Standards78 a été administrée. Tel que proposé dans cette batterie, les fonctions exécutives ont été testées par le Trail Making Test et le Digit Symbol-Coding, deux sous-test provenant du Wechsler

Adult Intelligence Scale79 ainsi que le Category et Letter Fluency Test80. La mémoire épisodique a été évaluée par le California Verbal Learning Test81. Les processus visuospatiaux ainsi que la fonction du langage ont été évalués avec l’aide du Rey-Osterrieth

Complex Figure copy82 ainsi que le Boston Naming Test83.

La détermination d’un individu cognitivement déficient s’établissait lorsque la performance était significativement inférieure (au moins 1,5 écart type sous les normes établies selon

l’âge et le niveau d’éducation de l’individu) dans au moins une des sphères cognitives touchant soi la mémoire épisodique ou exécutive. Ainsi, les gens dont les capacités cognitives étaient déficientes dans au moins un de ces derniers tests étaient admis à poursuivre l’étude.

3.2.2 Fonction cognitive générale

La fonction cognitive générale a été évaluée par un psychologue utilisant le MMSE75, un outil valide84 qui évalue l’orientation dans l’espace et dans le temps, la concentration, le langage, la praxie, la mémoire et l’attention. Le test est également considéré fidèle lors de mesures répétées. Tombaugh et al.85 ont revu 25 études publiées évaluant les propriétés métrologiques du MMSE auprès d’individus cognitivement intactes et de patients atteints de la maladie d’Alzheimer, de démence non spécifique, de dépression et de schizophrénie. Selon ces chercheurs, une excellente fidélité test retest (r > 0,75; intervalle de 1 à 64 jours) a été rapportée dans 21 de ces études85.

3.2.3 Test de dépistage cardiovasculaire

Lors d’une autre séance qui a lieu trois semaines suivant l’évaluation neuropsychologique, un test à l’effort de dépistage a été administré par un cardiologue chez les individus qui remplissaient tous les critères d’inclusion afin de s’assurer de la sécurité lors des évaluations de la capacité cardiorespiratoire ultérieures. Cette épreuve sans mesures des échanges respiratoires (épreuve indirecte) s’est déroulée sur un tapis roulant selon le protocole Kattus86. Suite à ce test de dépistage cardiaque, un repos de 20 minutes a été accordé. Chez les individus dont la sécurité à l’effort a été approuvée par le cardiologue, une première évaluation de la capacité aérobie avec mesures des échanges respiratoires (épreuve directe) a été administrée selon le protocole décrit ci-dessous. Les individus pour lesquels un test à l’effort aérobie maximal n’était pas jugé sécuritaire par le cardiologue se voyaient exclus de l’étude.

3.2.4 Capacité aérobie

La capacité aérobie a été mesurée avec l’aide d’un test à l’effort aérobie maximal limité par les symptômes exercé par un physiologiste de l’effort et supervisé par un cardiologue de l’Institut de Réadaptation en Déficience Physique de Québec. Dès l’arrivée du participant, les mesures du poids corporel ainsi que de la taille ont été effectuées (Detecto, Webb City, MO) et les directives concernant les tests à venir ont été transmises par l’évaluateur. Une infirmière a ensuite procédé à la pose des électrodes selon les 12 dérivations classiques. Un ECG (Quinton Bothell, WA; TRI: Remco Italia, Milano, Italy) de repos a seulement été effectué lors de la toute première évaluation et si de nouveaux symptômes apparaissaient au cours de l’étude.

Un test à l’effort aérobie maximal direct limité par les symptômes a été administré sur vélo semi-couché à freinage électromagnétique (Biodex Medical Systems, Shirley, NY). Le choix du protocole a été effectué suite aux conclusions proposées de la revue systématique décrite dans le chapitre 2.4. Les échanges respiratoires ont été mesurés et enregistrés par un analyseur métabolique (Cosmed K4B2, Italy; TRI: AEI Technologies, Pittsburgh, PA). Les volumes et les gaz ont été calibrés avant chaque évaluation selon les recommandations du manufacturier. Une fois le participant en position de pédalage, les pieds ont été insérés dans les cale-pieds et la distance du banc a été ajustée pour un confort optimal. Les consignes pour le test ont ensuite été expliquées une fois de plus :

 Ne pas parler pour toute la durée du test;  Pédaler le plus longtemps possible;  Pédaler à 60 révolutions par minute;

 Nous faire signe de la main ou de la tête lorsque l’intensité maximale est atteinte. Le masque a alors été posé et ajusté de sorte qu’il soit étanche et confortable pour le participant. Le test a débuté avec une résistance nulle de 0 watt (W). L’intensité a augmenté de 10W à toutes les minutes. À des fins de sécurité, la tension artérielle a été prise à toutes les deux minutes (Welch-Allyn, Skaneateles Falls, NY; TRI: SunTech Medical,

Morrisville, NC) au bras non touché par l’AVC (sans spasticité ou parésie). Le test a pris fin selon les recommandations suivantes :

 Lorsque la vitesse de pédalage demandée ne peut être maintenue par le participant;  Selon l’arrêt volontaire du participant;

 Sur ordonnance du cardiologue selon les critères préétablis de l’ACSM suivants14 :

o Douleur à la poitrine (angine modérée à sévère); o Dyspnée sévère;

o Claudication;

o Signes d’une faible perfusion (cyanose ou pâleur); o Symptômes nerveux (ataxie, étourdissements, syncope);

o ECG positif (Irrégularités ventriculaires, sous décalage > 3mm du segment ST, sus décalage >2mm du segment ST);

o Aucune augmentation de la fréquence cardiaque malgré l’augmentation de l’intensité;

o Chute de la tension artérielle systolique >10mmHg par rapport aux valeurs de repos malgré une augmentation de l’intensité;

o Une augmentation de la tension artérielle systolique >230mmHg ou de la tension artérielle diastolique >115mmHg;

o Anomalie au niveau de l’équipement.

Il était anticipé que la durée du test soit comprise entre huit et 12 minutes71. Les variables cardiorespiratoires pic retenues, comprenant la VO2pic, ont été moyennées sur 15 secondes.

Autrement dit, indépendamment de la fréquence respiratoire, la moyenne de mesures de consommation d’oxygène sur 15 secondes qui offraient les résultats les plus élevés déterminait la VO2pic. Le calcul des autres variables cardiométaboliques pic étaient

effectué sur ces mêmes respirations moyennées. La FCpic était la valeur la plus élevée notée par l’électrocardiogramme et confirmée par le cardiologue. Lorsque le test a pris fin, le masque fut retiré et le participant pédalait à résistance nulle pour une période de deux minutes. Par la suite, quatre minutes de repos passives étaient destinées à observer la récupération du participant et maximiser la sécurité pour un total de six minutes

d’observation post-évaluation. Il est à noter qu’aucune randomisation n’a été effectuée quant au déroulement des tests à l’effort.

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