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Conclusion de la partie 1

Section 2. Le terrain de culture de l’école normale et les travaux pratiques

Les rapports annuels donnent des indications sur l’usage du terrain de culture des écoles normales. Les rapports sur la situation matérielle et morale des écoles normales348 de l’académie permettent d’apprécier l’orientation donnée aux travaux pratiques dans le jardin durant la décennie 1880. Parce qu’ils sont destinés à informer le ministère de l’Instruction publique via l’inspecteur d’académie et le recteur et qu’ils sont adressés au conseil général via le préfet, ces rapports constituent pour les directeurs et directrices des écoles normales des moyens de communication importants. Dès lors, ce que les rédacteurs des rapports choisissent de relater de la vie de l’établissement et ce qu’ils décident d’écrire afin de le mettre en avant donnent de précieuses indications sur la manière dont ces acteurs valorisent la formation normale. Au travers des descriptions qui sont faites des activités dans le terrain de culture, il est question de compétences développées par l’enseignement ou attendues des élèves.

Sous-section 1. Le terrain de culture et les activités des élèves dans les rapports annuels des directeurs et directrices des écoles normales de l’académie de Montpellier (de 1880 à 1890) : quelles compétences visées ?

Dès le début de la période que couvrent les rapports constituant le corpus, la question de la présence d’un jardin dans l’enceinte de l’école est régulièrement évoquée dans les rapports.

346 Cahiers d’élève, cours d’agriculture dispensé par le professeur départemental Costes à l’école normale d’instituteurs de Montpellier de 1891 à 1892, conservé au Musée de l’Ecole, 3 Rue du Plô. Cité médiévale. Ville de Carcassonne.

347 Voir par exemple J.-M. MAYEUR, Les débuts de la IIIe République, 1871-1898, Editions du Seuil, 1973, pp. 82 et 83.

189 Par exemple, dans son rapport de l’année 1881-1882, le directeur de l’école normale de garçons de Carcassonne, abordait le problème de l’exiguïté du jardin existant et de la nécessité de « la création d’un jardin botanique »349 afin d’assurer « l’enseignement de la botanique » ainsi que « l’enseignement agricole ». Pour y remédier, le directeur proposait l’achat d’un terrain attenant à l’école et il appuyait sa demande en précisant que la parcelle en question était « susceptible d’être converti en un véritable champ d’expériences ».

Dans plusieurs rapports on retrouve l’expression « champ d’expériences » utilisée à propos du jardin botanique350. Dans son rapport de l’année 1881-1882, le directeur de l’école de garçons de Perpignan expliquait que des sorties scolaires avaient servi aux leçons d’agriculture faites en classe (« les excursions ont complété le cours théorique »351

) mais il ajoutait à la suite qu’« il serait à souhaiter que le jardin fut assez grand pour permettre aux élèves de faire de nombreuses applications »352. L’année suivante, le même directeur reformulait son attente dans les termes suivants : « Il est regrettable que l’école ne puisse disposer d’un champ d’expériences pour permettre aux élèves de joindre la pratique à la théorie. »353.

La question que l’on pourrait se poser alors est celle de l’utilisation du terrain de culture. Le jardin ou le champ donnaient-ils le moyen pour les normaliens d’observer les plantes, leur croissance et ainsi, pour le professeur, l’occasion de rendre tangible ce qui avait été étudié en classe dans le cadre de leçons ? « Permettre aux élèves de joindre la pratique à la théorie » signifierait alors les appeler à être témoins des phénomènes expliqués en cours, le jardin étant ce qui autorisait ce constat, ce qui permettait d’illustrer les apports théoriques en fournissant des spécimens et en rendant concrètes les propriétés étudiées. Il peut s’agir aussi de faire faire aux élèves des manipulations sur les végétaux, de les faire expérimenter en faisant varier les conditions de culture. Dans ce cas, l’apport du terrain de culture pour l’enseignement des sciences naturelles se distingue radicalement de la manière dont « les excursions » scientifiques pouvaient compléter « le cours théorique » et s’il s’agissait pour le directeur de Perpignan de demander un financement pour agrandir le jardin c’est parce qu’il y avait avec le champ d’expériences un certain enjeu pédagogique. En effet, il ne s’agissait plus de se

349 Ecole normale d’instituteurs de Carcassonne. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école 1881-1882. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 3257.

350 L’expression remonte déjà aux travaux du professeur Georges Ville dans les années 1860 qui donnèrent lieu à la création d’un champ d’expériences à Vincennes.

351 Ecole normale d’instituteurs de Perpignan. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école 1881-1882. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 3257

352 Ibidem.

353

Ecole normale d’instituteurs de Perpignan. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école 1882-1883. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 3257

190 contenter de prélever des éléments dans l’environnement pour constituer des collections, d’observer les végétaux qui étaient produits naturellement ou cultivés dans un domaine agricole, mais de permettre aux élèves-maîtres de produire eux-mêmes des spécimens qui alimenteraient des collections, de mettre en place des dispositifs qui permettraient d’observer la croissance des végétaux, de réaliser des cultures afin d’observer si des résultats anticipés étaient bien obtenus. Or, « permettre aux élèves de joindre la pratique à la théorie » ne signifie-t-il pas autre chose ? Parce que les élèves travaillaient la terre afin de cultiver les plantes, ils mettaient en œuvre des techniques et des procédures étudiées en classe dans le cadre des leçons d’agriculture et d’horticulture. Si tel est le cas, le « champ d’expériences » que constituait le jardin botanique permettait non seulement d’observer mais aussi d’apprendre à cultiver en appliquant des méthodes agricoles enseignées. De ce point de vue, les rapports annuels donnent des indices sur les objectifs poursuivis dans le cadre du travail réalisé dans le jardin.

Pour ce qui concerne l’école normale de garçons de Carcassonne, le rapport daté de juillet 1883 apportait des éléments de réponse. Le directeur, M. September, exprimait sa satisfaction devant les améliorations qui allaient permettre à l’école de disposer d’ « un véritable champ d’expériences »354

car le terrain appartenant à l’école allait pouvoir être irrigué grâce à l’installation d’une noria. Dans le passage du rapport cité ci-après, les travaux effectués dans le jardin étaient des travaux qui s’inscrivaient dans le cadre d’un enseignement de l’agriculture : « M. Costes, notre excellent professeur d’agriculture, pourra donc désormais ajouter à ses leçons théoriques de la classe, une série d’expériences et de travaux pratiques d’une très grande utilité. »355

. Mais ce travail d’agriculture n’était pas l’aspect essentiel en 1883. Dans le même rapport, en voulant décrire une scène de la vie de l’école lui permettant de montrer « l’esprit d’initiative et le travail personnel des élèves »356, le directeur développait longuement un autre usage du jardin dans le cadre des quatre heures au programme prévues sur le temps de récréation pour les travaux pratiques : « ils sont chargés [les élèves] aussi de l’entretien du petit jardin botanique qui est en ce moment en voie de création dans l’intérieur de l’école : ils herborisent, ils plantent ou ils sèment, ils classent et étiquettent »357

; il apparaît explicitement que les élèves mettaient la main à la pâte, qu’ils cultivaient des plantes. Mais en accolant ainsi des verbes « herboriser », « planter », « semer », « classer » ou « étiqueter », le

354 Ecole normale d’instituteurs de Carcassonne. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école 1882-1883. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 3257

355 Ibidem. 356 Ibidem. 357 Ibidem.

191 discours mettait en avant une activité des élèves qui appartenait à l’enseignement des sciences naturelles (herboriser, observer et décrire, dessiner des schémas, classifier…), ce qu’il ne faisait pas pour l’enseignement de l’agriculture n’abordant pas des activités comme planter, bêcher, tailler, greffer, amender le sol, activités appartenant en propre à l’enseignement agricole. Ainsi, le discours insistait sur un objectif de l’activité permise par le jardin, la constitution de collections, mais aussi, et surtout, sur la vertu prêtée à ce travail fait dans le jardin dans le cadre de la formation des maîtres : « Il en résultera un bien encore plus grand dans nos écoles de campagne, si nos élèves-maîtres y apportent les habitudes d’observation qu’on s’efforcera de leur faire contracter à l’école normale »358

. Les enjeux pour la préparation professionnelle étaient importants puisqu’il s’agissait de se constituer un

« herbier » pour l’emporter dans sa classe et que l’objectif visé, mutatis mutandis, était de

cultiver des qualités chez l’apprenti instituteur pour qu’à leur tour ses futurs élèves de l’école élémentaire puissent les acquérir. La réalisation des collections d’histoire naturelle supposait un travail dont les vertus étaient essentiellement éducatives, d’autant plus que, comme elle est décrite dans le rapport, cette activité renfermait une dimension de responsabilité et d’autonomie. En effet, si la réalisation des collections constituait un devoir pour l’élève maître (« c’est le soin qui leur incombe »359), c’est sur le mode de la liberté que ce travail se déclinait, que ce fût dans le choix des tâches que cette réalisation supposait (« développer chez nos élèves maîtres l’esprit d’initiative et le travail personnel »360) ou sur la volonté dans l’énergie déployée (« ils se livrent avec autant de goût que d’entrain »361

).

Après 1885, les rapports des directeurs des écoles normales de garçons ne mettaient plus cet usage du terrain de culture en avant. Dans les propos tenus, le champ d’expériences n’était plus un moyen au service de l’enseignement des sciences naturelles mais un dispositif assurant l’efficacité de l’enseignement agricole. En revanche, les rapports concernant les écoles normales de filles continuaient après 1885 de se placer sur le même registre de la formation pour l’enseignement des sciences naturelles, le travail des élèves-institutrices réalisé à l’extérieur dans le jardin de l’école étant décrit comme une activité permettant essentiellement le développement de facultés comme l’observation.

L’extrait reproduit ci-après donne un exemple d’une mise en scène de l’activité des élèves- maîtresses dans le cadre des travaux pratiques, description qui correspondait à l’activité que les rapports des directrices continuaient à mettre en avant à la fin de la décennie 1880. Cet

358 Ibidem. 359 Ibidem. 360 Ibidem 361 Ibidem.

192 extrait est tiré du rapport de l’année 1887-1888 rédigé par Mlle Léveillé, responsable de l’école normale de filles de Nîmes. Le rapprochement des propos de la directrice avec ceux tenus cinq ans plus tôt par M. September montre une analogie des discours qui portaient sur la botanique et qui insistaient sur l’initiative des élèves.

« Ce qui donne peut-être mieux que les examens l’idée de la bonne disposition des élèves pour le travail, c’est ce que nous avons obtenu en dehors même des leçons. Il a régné dans l’école depuis le printemps surtout, une activité incessante qui a entraîné les moins courageuses ; tous les instants de liberté ont été consacrés à l’élevage des vers à soie et à des herborisations. L’éducation des vers à soie, le drainage et la sélection des graines d’après la méthode de Pasteur, nous ont occupés pendant près de trois mois. C’est la première fois que l’on faisait cet essai à l’école ; et au dire du professeur d’agriculture qui nous a donné des conseils, nous avons parfaitement réussi. Il est juste d’ajouter que Mlle Bertrand, professeur de sciences, s’en est occupée avec le plus grand soin et y a consacré beaucoup de temps. Les élèves encouragées et dirigées par Mlle Baroz ont aussi pris goût à la botanique ; elles ont réuni dans leurs herbiers bon nombre de plantes, et je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup dans la propriété qui leur soit inconnue. Le champ n’est pas très vaste, il est vrai, ni leur science bien étendue ; mais ce qui est bon, c’est qu’elles ont pris l’habitude de s’intéresser à ce qu’elles voient, de chercher et de classer des plantes ; aussi je ne doute pas que leurs promenades à la campagne ne leur soient plus utiles et ne leur offrent plus d’attrait que par le passé.362

»

En 1887-1888, année du rapport dont ce passage est extrait, les rapports des directeurs des écoles normales de garçons ne mettaient déjà plus en avant cet usage du terrain de culture, ce type de propos sur le travail d’investigation scientifique à l’occasion des travaux dans le champ d’expériences avait disparu de leurs rapports. En effet, après 1885, dans les rapports des écoles d’instituteurs, quand il était question des travaux pratiques dans les champs d’expériences, ce n’était pas un moyen de constituer des collections ou d’apprendre à observer dans le cadre de la botanique qui était décrit mais un dispositif sur lequel s’appuyait l’enseignement agricole. C’est particulièrement le cas pour les rapports des écoles normales de garçons de Montpellier et de Perpignan à la fin de la décennie. Dans le rapport de 1888-1889 de Montpellier étaient données les conséquences provoquées par l’amputation d’une partie du jardin pour permettre l’ouverture d’une avenue : « le jardin botanique, la petite pépinière destinée aux exercices de greffage, la plus grande partie de nos espaliers ont disparu »363. Il apparaît clairement que le jardin permettait de réaliser des travaux horticoles (comme le travail de greffe ou encore le travail de taille). L’activité s’inscrivait explicitement dans le cadre d’un enseignement agricole. En 1903, les élèves-instituteurs de l’école de

362 Ecole normale d’institutrices de Nîmes. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école 1887-1888. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 3257.

363 Ecole normale d’instituteurs de Montpellier. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école, 1889-1890. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 5672.

193 Montpellier s’exerçaient à la taille des arbres et de la vigne dans une campagne comprenant 30 ares de vignes, campagne dont l’école normale venait de faire l’acquisition.

Dans son rapport du 21 juillet 1890, le directeur de l’école normale de Perpignan, M.Ganiayre, confronté au problème d’une absence prolongée du professeur départemental, était amené à préciser les attentes adressées à l’enseignement agricole et corrélativement à expliciter l’utilisation du champ d’expériences.

« L’enseignement de l’agriculture est en souffrance depuis bientôt deux ans, par suite de la maladie et du non remplacement de M. Labau. M. Larrazet fait avec beaucoup de ponctualité et de conscience le cours d’agriculture, mais il est absolument étranger à la pratique et c’est surtout aux applications de la science agricole que les élèves maîtres devraient être initiés. Il faut les mettre à même de démontrer expérimentalement l’action comparée des divers engrais dans telle ou telle nature de terrain et sur tels ou tels végétaux, de greffer et tailler la vigne et les arbres, de traiter les maladies parasitaires dont ces plantes sont atteintes etc. Ces connaissances immédiatement utilisables, les seules qui puissent frapper les habitants des campagnes, ne pouvant être données que par un spécialiste et dans un champ d’expériences établi pour cet objet, il est très désirable que la nomination du successeur de M. Labau intervienne bientôt et qu’un terrain propice aux expériences soit mis à la disposition de l’école.364

»

Une dimension pratique de l’enseignement agricole à l’école normale était affirmée par le directeur puisqu’il s’agissait prioritairement de permettre aux élèves-maîtres d’utiliser des savoirs appris dans les leçons d’agriculture (« c’est surtout aux applications de la science agricole que les élèves-maîtres devraient être initiés » (voir citation ci-dessus)), et ce savoir agricole conduisait à un savoir-faire dans la mesure où il devait se traduire par une pratique efficace ici et maintenant (« connaissances immédiatement utilisables »). Le directeur souhaitait que l’enseignement agricole tel qu’il était dispensé par le professeur remplaçant change car il ne se traduisait pas par un travail des élèves dans le jardin de l’école, et cela peut-être parce qu’il s’inscrivait dans une approche plutôt livresque. L’argument sur lequel s’appuyait le directeur pour montrer la nécessité de ce caractère pratique de l’enseignement agricole était celui de l’enjeu : il en allait de la manière dont l’école publique pouvait être reçue par les familles (« les seules qui puissent frapper les habitants des campagnes » (voir citation ci-dessus)) et finalement du succès de la politique scolaire menée par la République dix ans après son avènement. Dans le discours du directeur, tout se passe comme si les habitants de la ruralité n’envoyaient pas leurs enfants à l’école parce que celle-ci était proposée ou imposée mais parce qu’elle était utile à leurs yeux et que ce qu’elle enseignait avait du sens pour eux. Dès lors, l’Instruction publique devait faire ses preuves et la

364 Ecole normale d’instituteurs de Perpignan. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école, 1889-1890. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 5672.

194 satisfaction de la demande du directeur pour son école, un enseignant « spécialiste » (voir citation ci-dessus) et un « champ d’expériences » dans lequel seraient appliquées les méthodes agricoles enseignées, c’était le lui permettre. Conformément à ce discours, le respect de cette préoccupation se répercutait très directement sur la vie même de l’école : l’année suivante, dans son rapport, constatant une augmentation des candidats originaires du département des Pyrénées-Orientales à l’entrée de l’école normale, le directeur y voyait l’effet de la satisfaction des habitants : « peut-être est-on fondé à voir dans ce fait l’indice que l’éducation donnée à l’école normale commence à être appréciée des familles du Roussillon »365.

Dans cette perspective, les exemples d’activités que les élèves-maîtres devaient être capables d’assurer méritent d’être relevés. Elles ne se limitent pas à des pratiques permettant d’assurer de bons rendements agricoles en prescrivant les bons procédés et en prohibant des usages contre-productifs. A côté de la réalisation de tâches qui sont celles d’un agriculteur (« de greffer et tailler la vigne et les arbres, de traiter les maladies parasitaires dont ces plantes sont atteintes »366) étaient données des activités qui renvoyaient à un travail agronomique supposant l’étude des produits chimiques et des essences végétales et qui s’appuyaient sur des démarches d’investigation (« Il faut les mettre à même de démontrer expérimentalement l’action comparée des divers engrais dans telle ou telle nature de terrain et sur tels ou tels végétaux »367). Si grâce au terrain de culture il s’agissait, d’un côté, de « démontrer », et, de l’autre, d’apprendre les gestes pour faire avec efficacité, alors on peut supposer que la place et le rôle des connaissances scientifiques dans ces travaux n’étaient pas les mêmes et c’est le statut de « la science agricole » dont parle le directeur ainsi que le statut des matières d’enseignement comme la physique, la chimie et les sciences naturelles qui sont à préciser dans les applications des sciences.

Sous-section 2. Les variations sémantiques pour le terrain de culture : champ d’expériences / champ de démonstration

Le terrain de culture en tant que dispositif de formation de l’école normale pouvait revêtir des caractères pédagogiques différents. Ces caractères dépendaient de la dimension générale du savoir enseigné à l’école normale en vue de former les élèves de la communale en matière

365 Ecole normale d’instituteurs de Perpignan. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école, 1890-1891. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 5672.

366 Ecole normale d’instituteurs de Perpignan. Rapport sur la situation matérielle et morale de l’école, 1889-1890. Archives départementales de l’Hérault, Fonds du Rectorat 1T 5672.

195 d’agriculture et d’horticulture. Quand le terrain de culture, en tant que « champ d’expériences », constituait un champ de recherche et que l’objectif renvoyait à la capacité d’investigation, le terrain était semblable à un laboratoire à ciel ouvert permettant les expérimentations. Dans ce cas, le développement de ce qu’on pourrait appeler une rationalité scientifique était recherché dans le cadre des travaux pratiques. Si, comme le laissent supposer