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CHAPITRE I : SEDIMENTS

3. Expression des résultats

4.4. Teneur en carbonates totaux

La détermination des carbonates totaux dans les sédiments dans l’ensemble des stations prospectées (33 stations), nous a permis d’établir une carte de répartition des carbonates sédimentaires dans la lagune (fig. III.6). La plus grande valeur en calcaire est de 40,05% enregistrée au niveau de la station 25, située dans la partie centrale de la lagune. Alors que la plus faible valeur est de 2% seulement relevée dans la station 11, localisée dans la zone périphérique sur la rive Ouest de l’étendue, montrant ainsi le rôle de la bathymétrie dans la répartition des carbonates dans les sédiments.

De même que pour la matière organique sédimentaire, les valeurs des carbonates dans les sédiments de la lagune sont très inégales et oscillent autour d’une moyenne de (11,83 ± 11,17 %).

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Figure III.6 : Répartition de teneur en carbonates totaux (en %) dans les sédiments de la lagune Mellah. 5. Discussion et conclusions

La nature de substrat est un élément fondamental dans la distribution de la faune benthique (Pères et Picard, 1964). La dépendance des benthontes vis-à-vis du substrat est d’ordre mécanique et physico-chimique.

Les résultats de l’analyse granulométrique, font ressortir un gradient négatif de la fraction grossière de la périphérie vers le centre de la lagune. Autrement dit, la granulométrie diminue régulièrement des rives vers la partie centrale. Cette constatation a été déjà signalée par Semroud (1983) et Draredja (1992). Ce phénomène serait en relation avec le processus d’accumulation des particules fines dans la cuvette centrale du cet écosystème, ainsi que la courantologie des eaux. Par ailleurs, il faut signaler que les deux substrats qui dominent dans la lagune Mellah sont ceux des sables et des pélites. Le premier occupe tout le pourtour de la lagune (17 stations) et le second (7 stations) au centre (profondeur > 4 m) et dans la zone d’étranglement du Mellah, en raison surtout de la profondeur qui dépasse généralement 2,50 m.

Notons que la répartition des sédiments dans les différentes stations n’a pas subi d’importantes variations depuis les travaux de Draredja (1992). Avec des bandes de sables purs au niveau des rives, s’élargissant d’avantage à l’Est de la lagune. Au- delà vers le centre et la zone d’étranglement de l’étendue, on rencontre des

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fractions de plus en plus fines. Semroud (1983) signale des teneurs maximales de pélites qui ne dépassent pas 40% et considère que les valeurs ainsi trouvées sont sous estimées en raison du manque de l’étanchéité de l’engin de prélèvement utilisé à savoir la benne ‘’Orange Peel’’ et considère les fonds supérieurs comme étant de vase pure et il appuie ses constatations par des observations in situ. Ces présents travaux confirment ses hypothèses. Toutefois, depuis avril 1988 (Draredja, 1992), on remarque que l’aire de répartition des pélites accuse une très légère augmentation dans la partie centrale de la lagune. Cette augmentation peut être expliquée par la diminution de l’intensité hydrodynamique en relation directement avec le colmatage du chenal de communication avec la mer depuis son dernier aménagement en 1988. Ce colmatage favorise ainsi la décantation des particules fines, notamment dans la partie profonde de la lagune. Sur la bordure côtière, les caractéristiques granulométriques montrent la dominance des sables moyens. Les sables envasés qui ont une aire de répartition très limitée dans notre étude, occupent un espace plus important dans la lagune et ce à partir de 1 m de profondeur dans des études antérieures (Semroud, 1983 ;Draredja, 1992).

Par ailleurs, on relève une certaine similarité entre la distribution des taux en pélites et le la teneur en matière organique dans les sédiments (r = 0,92), notamment en ce qui concerne les valeurs élevées décelées au centre de la lagune, celle-ci peut être considérée comme une zone d’accumulation des débris végétaux et animaux. La partie centrale est caractérisée par une accumulation des détritus

(Guelorget et al., 1989). En effet, selon ces auteurs la profondeur relativement importante dans la zone centrale isole le fond de la lagune des influences des eaux superficielles, produisant alors un confinement dit bathymétrique. D’autre part, les résultats obtenus sont assez similaires à ceux de Draredja (1992), qui a enregistré le plus faible taux (0,64%) à la périphérie de l’étendue, et un maximum de 23,34% dans la zone d’étranglement de la lagune où sont implantées les tables à moules, et 22,45% au centre.

La répartition des teneurs en carbonates totaux dans les sédiments comme celles des pélites, se fait d’une façon concentrique également. De ce fait, la périphérie de la lagune est très pauvre en carbonates, tandis que, la zone centrale est caractérisée par des teneurs élevés. Notant également l’existence d’un certain parallélisme dans la répartition de la fraction fine et la teneur en carbonates totaux, mais cette fois-ci la corrélation (r = 0,71) est moins importante en comparaison avec les teneurs de la matière organique dans les sédiments. Or, il faut rappeler que des valeurs de carbonates plus ou moins élevées par rapport aux travaux antérieurs

(Draredja, 1992), seraient dues à la forte mortalité observée chez certains

mollusques comme c’est le cas de la coque Cerastoderma glaucum, et du gastéropode Cerithium vulgatum, en raison probablement de la diminution des échanges mer-lagune ou par prédation de ces deux mollusques testacés. Draredja

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valeurs extrêmes de 0,24% et 35,39%. Par ailleurs, nos résultats sont assez semblables à ceux recueillis dans l’étang de Berre par Minas (1964) et Febvre

(1968). Cependant Febvre (1968), montre que les sources de carbonates sont

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CHAPITRE II : MACROFAUNE BENTHIQUE