• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA LAGUNE MELLAH

2. Matériel et méthodes

2.1. Choix des stations

La stratégie d’échantillonnage doit être liée au thème et aux échelles d’observations tracées, afin d’établir une représentation plus ou moins fidèle de la situation réelle des peuplements (Bachelet, 1987). Le choix d’une méthodologie globale d’échantillonnage et de localisation d’un site favorable constitue une phase préliminaire. En réalité, les contraintes liées au milieu, aux techniques et surtout au but poursuivi, nécessitent un plan d’échantillonnage plus complexe faisant intervenir une stratification ou une systématisation à un niveau quelconque

(Frontier, 1983). Le suivi spatio-temporel des paramètres physico-chimiques des

eaux de la lagune (température, salinité, pH, oxygène dissous et transparence des eaux) a été réalisé entre novembre 97 et décembre 98 au niveau de 12 stations (fig. II.1, tab. II.1), réparties sur l’ensemble de l’étendue suivant un plan d’échantillonnage systématique. Une station placée au niveau du chenal (station C), à mi-distance entre la lagune et la mer (fig. II.1), constitue une zone stratégique à considérer en dépit d’un plan systématique. Les teneurs en sels nutritifs, en matière en suspension (M.E.S) et en carbone organique particulaire (C.O.P), ont été suivis dans 5 stations (2, 4, 12, 10 et C). Les stations sont réparties selon un axe longitudinal Nord–Sud superposées à l’axe majeur de trajectoires des courants entrant (flot) et sortant (jusant). La station (10), placée en face de l’oued R’kibet au Nord-Ouest de l’étendue externe aux gradients, est plus soumise aux actions continentales (fig. II.1). Généralement, l’ensemble des stations ont été

échantillonnées entre 10 heures et 14 heures selon la trajectoire suivante : 1-2-3- 7-8-4-5-9-6-12-11-10-C. La phase de marée n’a malheureusement pas été indiquée aux différents niveaux spatiaux échantillonnés. Il se pourrait en effet que la marée change de phase pendant la durée de l’échantillonnage.

Figure II.1 : Localisation des stations étudiées. ?: Stations ayant fait l’objet d’analyses de M.E.S, de C.O.P, des sels nutritifs et de la chlorophylle en plus des relevés hydrologiques.

2.2. Méthodes de prélèvements et d’analyses 2.2.1. Température et salinité

Ces deux paramètres ont été mesurés à la surface et près du fond, grâce à un thermosalinomètre de terrain type ‘’Kent Eil 5005’’, d’une précision haline et thermique respectives de 0,05 PSU et 0,10°C. Le salinomètre a été étalonné à l’aide d’une solution de Kcl à 34,90 PSU. Les valeurs de salinité sont ainsi exprimées en échelle de salinité pratique ou Pratical Salinity Unit (PSU).

2.2.2. Oxygène dissous, pH et transparence des eaux

L’oxygène dissous a été mesuré à l’aide d’un oxymètre de terrain type ‘’Oxi 96’’, comprenant une sonde électrolytique d’une précision de 0,01 mg.l-1.

Toutefois, et pour des raisons techniques, les mesures de ce paramètre n’ont commencé qu’à partir du mois d’avril 98.

Le pH a été mesuré à l’aide d’un pH-mètre de terrain type ‘’pH-mètre 29’’, d’une précision de 0,01.

La transparence des eaux a été mesurée à l’aide du disque de Secchi d’un diamètre standard de 30 cm. Celui-ci est lesté, ensuite immergé verticalement à l’aide d’une corde graduée jusqu’à sa disparition totale dans la colonne d’eau, puis on note la profondeur correspondante.

Tableau II.1 : Description des stations échantillonnées. VP : Vase pure, VS : Vase sableuse, VLS : Vase légèrement sableuse, SP : Sable pur, SLV : Sable légèrement envasé.

Stations Profondeur

(m) Nature du fond (Observée) Description géographique et particularités 1 2,30 VLS à coquilles Zone d’entrée du chenal dans la lagune, donc sous

l’influence directe des eaux marines.

2 2,50 VP à coquilles Zone d’étranglement de la lagune, présence des tables à moules.

3 3,50 VP à coquilles Juste après la zone d’étranglement de la lagune. 4 4,50 VP à coquilles Au centre de la lagune, zone la plus profonde.

5 3,10 VS Au Sud de la lagune et proche des influences

continentales.

6 1,20 SP à Ruppia A l’extrême Sud de la lagune, sous influence continentale.

7 1,80 SLV à Ruppia Au Nord-Est de la lagune, non loin des influences marines.

8 1,50 SP à Ruppia Sur la rive Est de la lagune, à mi-distance entre le Nord et le Sud du Mellah.

9 1,20 SP à Ruppia Au Sud-Est de la lagune, loin des influences marines. 10 1,80 VS à coquilles Au Nord-Ouest de la lagune, zone abritée, en face de

l’oued R’kibet.

11 1,30 SP à Ruppia Au Sud-Ouest du Mellah avec une forte densité de l’herbier à Ruppia.

12 1,50 SLV à Ruppia Au Sud-Ouest de la lagune, en face de l’oued El-Mellah. C 1,00 SP Station chenal placée à mi-distance entre la mer et la

lagune (environ 400 m).

2.2.3. Sels nutritifs

Les échantillons d’eau destinés aux dosages des sels nutritifs ont été prélevés mensuellement en surface en immergeant une bouteille de prélèvement à environ 30 cm de la surface. Un volume de 500 ml est filtré sur une soie de 63 µm de vide de maille, puis conservé au congélateur dans un flacon en polyéthylène jusqu’à l’analyse. Les techniques de dosages utilisées sont résumées dans le tableau II.2.

2.2.4. Dosage de la chlorophylle a et des phéopigments

Les écologistes utilisent pour la détermination des pigments chlorophylliens, la technique spectrophotométrique (Lorenzen, 1967), simple et rapide, permettant de traiter un nombre important d’échantillons. Après prélèvement et conservation à l’abri de la lumière dans des bouteilles en verre brun, on filtre un litre d’eau afin de concentrer le matériel particulaire. Le filtrat ainsi obtenu fera l’objet du dosage de la chlorophylle a et ses principaux dérivés de dégradation (phéopigments). Le filtre en

fibre de verre (type GF/C Whatman) utilisé est immergé dans l’acétone à 90% (à l’obscurité et au frais pendant 5 à 10 heures) assurant ainsi l’extraction des pigments. On procède par la suite à une centrifugation à 3000 t/mn (durant 10 mn), afin de clarifier les extraits. L’absorbance de l’extrait ainsi obtenu est mesurée à une longueur d’onde ? égale à 665 nm, avant et après acidification.

Tableau II.2 : Méthodes de dosage des sels nutritifs dissous.

Eléments Méthode Auteur Référence

Ammonium NH4+

Dosage par spectromètre

(? = 630 nm) Koroleff (1969) Chaussepied Aminot & (1983)

Nitrate NO3-

Dosage par spectromètre

(? = 543 nm) - Réduction selon Wood et al. (1967) - Dosage selon Bendschneider & Robinson (1952) Aminot & Chaussepied (1983) Phosphate PO43-

Dosage par spectromètre

(? = 543 nm) Murphy et Riley (1962) Chaussepied Aminot & (1983) 2.2.5. Matière en suspension (M.E.S)

La détermination des matières en suspension dans l’eau a été réalisée suivant la méthode de pesées différentielles, après filtration sur filtre Whatman GF/C de 0,45 µm de porosité et dessiccation à 105°C (Aminot et Chaussepied, 1983). La précision de cette méthode, varie entre 0,10 et 0,15 mg. Dans notre étude, 0,50 à 1,50 litres d’eau de la lagune, ont été filtrés en fonction de la charge en seston des stations sélectionnées (fig. I.1).

2.2.6. Carbone organique particulaire (C.O.P)

La matière organique est dosée suivant la méthode de Le Corre (in Aminot et

Chaussepied, 1983), qui permet d’évaluer la quantité de matière organique

particulaire sous la forme d’équivalent en carbone, avec une limite de détection de 10 ?g/l. L’analyse a concerné les mêmes stations retenues pour les mesures de la teneur en M.E.S.