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5. Services : orientations

5.2 Tendances du développement de services

Dans l’article How to develop RDM services – a guide for HEIs (Jones, Pryor et Whyte 2013), le DCC dépeint des services en fonction du cycle de vie des données. Cette vision semble partagée par les institutions suisses, qui ont carrément donné le nom de Data

Lifecycle Management à leur projet, et dont les tracks 1, 2 et 4 (cf. annexe15 Schéma des 5

tracks du DLCM) semblent calqués sur ceux du schéma du DCC (guidelines et politiques, gestion active des données, formation). Le track 3 –publication et préservation– semble, quant à lui, le pendant des repositories et data catalogues du schéma du DCC.

A travers les entretiens et l’enquête, des tendances semblent se profiler pour le développement de services. Les directives concrètes pour les chercheurs et/ou les politiques figurent parmi les priorités selon nos interlocuteurs, et la politique institutionnelle est le service qui fait majoritairement l’objet de projets en cours ou prévus, selon les participants à l’enquête25. Après ces services essentiels de définition de lignes directrices pour les acteurs aux prises avec la gestion des données de recherche, la plupart des services en développement s’articulent autour de deux axes : les infrastructures et le conseil/formation.

5.2.1 Infrastructures

Les infrastructures pour le stockage, le partage et la préservation des données font l’objet de développements importants. Selon notre enquête, les solutions liées au stockage, aux entrepôts de données et à leur gestion sont celles qui sont le plus répandues ou en projet :

infrastructure pour le stockage, la gestion et la préservation (40 occurrences), gestion d’un dépôt (40 occurrences), dépôt institutionnel pour le partage des données (39 occurrences).

L’archivage à long terme récolte à peine moins de voix, mais cette option n’était pas définie exclusivement pour les données de recherche. Néanmoins, avec ces informations il n’est pas possible d’établir la véritable nature des solutions envisagées, la composante dynamique de gestion des données actives ou celle statique de stockage et partage de données post-recherche par exemple.

Dans le cadre du DLCM, l’UNIGE travaille à étendre son système d’archive ouverte à l’absorption des données de recherche et à leur conservation à long terme. L’ETH de Zurich en revanche, en charge des aspects liés à la gestion des données actives, doit proposer des

software storage solutions (DLCM 2015). UNIRIS compte également trouver une solution de

son côté pour gérer les données actives tout en les préparant en amont pour un versement facilité dans un dépôt d’archives. Ainsi, il est possible que d’autres institutions suisses privilégient des solutions locales et se dotent de leur propre système (pour les phases de recherche ou pour les phases d’archivage à long terme), ou préfèrent bénéficier d’espaces de stockage dans les dépôts externes (d’autres institutions par exemple). Il est évident que ce genre de décisions est tributaire des ressources à disposition, entre autres choses. Pas toutes les universités et hautes écoles ne disposent des mêmes moyens (financiers, ressources humaines et matérielles) que les mastodontes tels que les écoles polytechniques ou les universités de Zurich ou Genève par exemple.

5.2.2 Conseil et formation

Les possibilités de services d’assistance et de conseil sont nombreuses. Rien que les trois institutions interrogées se profilent sur plusieurs plans : avis d’experts, questions/réponses, formations, assistance sur-mesure…

Les services d’assistance et/ou de conseil peuvent exister pour accompagner toutes les étapes de recherche et couvrir ainsi le cycle de vie des données dans son intégralité. Dans notre enquête, 38 participants déclarent que l’institution dans laquelle ils travaillent a déjà mis en place ou a comme projet l’établissement d’un service de conseil pour trouver et citer

les données et 33 d’un service de conseil pour la publication des données. Il s’agit là essentiellement de service de référence « classique » étendu aux données, dont la mise en place est relativement simple (mise à jour des connaissances des bibliothécaires).

L’EPFL, nous l’avons vu, a mis en place un service dédié à l’élaboration et la rédaction du DMP : ce service semble avoir très bien démarré, et va sans doute être pris comme point de référence par d’autres institutions de recherche. Si la soumission des plans de gestion des données devient la norme, que ce soit comme condition de financement –comme c’est déjà le cas sur certains projets–, ou comme bonne pratique en qualité d’outil de planification efficace pour la recherche, il y a fort à parier que ce type de service s’imposera.

Une telle consultation nécessite néanmoins une petite équipe composée de profils différents (cf. chapitre 5.1.2.3 EPFL), et d’un service d’assistance qui tend à se faire global, puisque les DMP doivent être mis à jour en cours de recherche et que le DMP ne représente qu’une première étape. Les expertises mises à contribution pour pouvoir répondre aux préoccupations qui peuvent survenir tout au long du cycle de vie des données peuvent être extrêmement nombreuses, et, pour cette raison, il semble inévitable de travailler en collaboration avec des experts, qu’ils soient internes ou externes. UNIRIS a d’ailleurs pris le parti de constituer un réseau avec des personnes de référence auxquelles faire appel en fonction des demandes ; de même, à l’EPFL, la bibliothèque travaille main dans la main avec le Research Office (ReO) et peut faire appel à l’Office de transfert de technologie (TTO), par exemple.

La formation et la sensibilisation des chercheurs figurent déjà au programme dans plusieurs institutions, si l’on en croit les résultats de l’enquête. La mise à disposition de nouvelles infrastructures et outils fait d’ailleurs peu de sens sans un volet de formation –de même que sans support technique–, à moins que la gestion et la curation des données ne soient entièrement retirées aux chercheurs et pris en charge par des professionnels (ce qui n’est pratiquement jamais le cas, sauf peut-être dans quelques rares équipes de recherche). Formation et sensibilisation peuvent se faire de diverses manières (conférences, cours, site web et matériel en ligne, etc.) l’essentiel étant de réussir à toucher le public de chercheurs et doctorants.

Mais le personnel est tout autant concerné par la mise à niveau des connaissances. La formation à l’interne pour les collaborateurs (bibliothécaires, personnel IT, collaborateurs scientifiques, certains assistants administratifs) pour les institutions qui s’apprêtent à offrir des services pour la GDR est également à considérer. Deux grandes voies s’offrent à elles : l’auto-formation continue du personnel déjà spécialisé, qui est alors appelé à former

lui-même le reste du staff (comme à l’EPFL), ou faire appel à des consultants ou experts externes, pour construire des formations sur-mesure.

6. Solution proposée : esquisse de formation modulaire

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