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3. Performances thermiques des peintures sur une maquette de scène urbaine

3.5. Effet de la configuration des propriétés radiatives aux surfaces du canyon

3.5.4. Températures de l’air intérieur

Les températures intérieures de chaque bâtiment doivent refléter à la fois l’effet lié aux con-figurations des propriétés radiatives sur leurs parois, ainsi que le confinement et leur rapport aux ombres portées de l’ensemble de la scène urbaine. Rappelons que le bâtiment témoin au-quel on compare les performances des 3 autres bâtiments a ses 2 façades peintes en marron standard, mais que sa façade Ouest ne bénéficie pas d’ombres portées proches d’une configu-ration rue canyon. Le bâtiment B a sa façade Ouest peinte avec le revêtement standard et l’Est avec la peinture cool, le bâtiment C a ses deux façades peintes en cool, alors que le D a le

même revêtement que la rue témoin mais est soumis à l’influence d’une paroi opposée peinte en cool. Le graphique ci-dessous indique l’occurrence des températures diurnes d’air ambiant dans chaque bâtiment pendant 2 mois d’été affichée en fréquences cumulées.

Figure 102 : Occurrence de températures de l’air ambiant dans les bâtiments peints avec le revêtement standard (A et D), cool (C) et asymétrique (B) pendant la période diurne de 2 mois d’été 2009 en fréquences cumulées

Le bâtiment A demeure le plus chaud en terme de température maximale, avec un maximum près de 2°C supérieurs aux bâtiments B et C, et près de 5°C sur le bâtiment D. La différence de température du bâtiment A au bâtiment D, qui ont pourtant des revêtements identiques, est principalement lié à cette façade ouest exposée pour le bâtiment A qui lui permet de capter plus d’apports solaires lorsque le soleil est pratiquement perpendiculaire à l’ensemble de cette façade (bas sur l’horizon). Après vérification, la différence notée pour le bâtiment D est aussi certainement liée aux trappes d’accès qui ont été mal étanchéifiées et qui créent un écoule-ment d’air interne. La figure 103 matérialise l’occurrence de la différence de température am-biante diurne entre les bâtiments B, C, D et le bâtiment témoin (A) au cours des 2 mois d’été.

Figure 103 : fréquences cumulées diurnes de la différence de températures d’air ambiant entre les bâtiments peints de manière cool (C) et asymétrique (B) comparé au bâtiment témoin (A) pendant l’été 2009

Pendant cette période, les températures des 3 configurations de bâtiment peuvent être exami-nées en terme de pourcentage du temps où la différence de température avec le bâtiment té-moin et en terme de domaine de température observé. Ces résultats sont comparés à ceux ob-tenus lors de la phase calibration (figure 89 et la figure 90 ) et résumés dans le tableau 9

Tableau 9 : Comparaison de l’évolution des différences de température intérieure entre le bâ-timent témoin et les 3 autres configurations.

Bâtiment test État de la config. période (%) où Ttest < Ttémoin ∆T max (°C) période (%) où Ttest > Ttémoin ∆T max (°C) Calibration 30 % - 1 70 % 3,5 B 3 config. 20 % - 0.6 80 % 3.9 Calibration 52 % -2,5 48 % 4 C 3 config. 45 % -1,2 55 % 4,4 Calibration 5 % -0,75 95 % 5 D 3 config. 12 % -1 88 % 6

Pour le bâtiment B, après l’application des la stratégie cool sur sa façade ouest, on remarque que la durée de la période diurne où sa température interne est plus basse que celle du bâti-ment A augbâti-mente. La période de mesure sur les 3 configurations différentes d’enveloppe étant située durant l’été, on voit le domaine entre les différences de températures extrêmes s’élargir. Le domaine couvert par la période où Tint,B est plus fraiche que Tint,A est celui qui subit la plus grande progression. Pour le bâtiment C, la période où Tint,A est plus fraîche que Tint,C augmente de 7%. La différence maximum lorsque A est plus frais que C est réduite d’1,3°C et augmente de 0,4°C pour la période plus chaude que C. Enfin, pour le bâtiment D, cette différence entre la phase calibration et la phase avec 3 configuration est définitivement plus réduite, avec une augmentation de la période où D est plus chaud que A de 7% et une augmentation des maxi-mas de la différence de température lors de cette période de 0,25°C. Cet effet est probable-ment lié à l’augprobable-mentation du flux solaire réfléchis par la façade cool opposée.

Néanmoins, cette nouvelle configuration n’annihile pas l’effet lié à l’environnement et à la conception géométrique, c'est-à-dire que le bâtiment D (est et ouest recouverts de peinture standard) reste le plus frais des quatre bâtiments étudiés.

. La figure 104 illustre l’occurrence de cette différence de température ambiante nocturne en-tre les bâtiments B, C, D et le bâtiment témoin (A) au cours des 2 mois d’été.

Figure 104 : Occurrence de différence de températures entre l’air ambiant des bâtiments peints de manière cool (C) et asymétrique (B) comparé au bâtiment témoin (A) pendant la période nocturne de 2 mois d’été 2009 en fréquences cumulées

Durant la nuit, les 3 bâtiments B, C et D sont moins chauds que le bâtiment A, mais éton-namment, le bâtiment le moins chaud est le bâtiment asymétrique peint de couleur standard. La magnitude de l’occurrence moyenne de température intérieure décroit en s’éloignant vers les rangées situées à l’Est, le bâtiment B est presque 0,8°C moins chaud alors que les bâti-ments C et D sont respectivement 1,1 et 1,4°C moins chaud que le bâtiment A. Si l’on com-pare ces résultats à ceux obtenus lors de la phase de calibration, on s’aperçoit que les bâti-ments B, C et D ont maintenant une courte période où leur température nocturne est supé-rieure à celle du bâtiment témoin (< 4%) et surtout que lors des périodes où leur température intérieure est inférieure, leur écart maximal a augmenté et peut aller de 3 à 4,5°C. Ceci est dû à l’action des façades ouest cool et de la géométrie canyon sur le flux solaire absorbé par la structure lors des angles solaires bas en fin de journée. Dans les villes réelles, l’ICU est sur-tout observable durant la période nocturne, mais dans notre cas la masse thermique de notre scène urbaine est trop faible pour identifier des modifications.