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Chapitre I: Technique et méthode de la recherche

Section 1 : Epistémologie et méthode de la recherche

5- Les techniques

On note que les techniques documentaires ont été utilisé dans notre collecte de données, ces derniers, offrent l'avantage d'être des matériaux « objectif » en ce sens que s'ils sont soulèvent des interprétations différentes, ils sont les mêmes pour tous, et ne changent pas. Ils demeurent et permettent une étude dans le temps.96

5.1 Les techniques spécifiques de l’analyse:

En 1986, PENINOU97 écrivait : « Il existe un champ général de paroles, qui se déposent en autant de traces récupérables, dans les interviews, les questions ouvertes des questionnaires de

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PARSONS, Talcott : Working papers in the theory of action, Free Press, 1953.

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CRAWITZ M « Méthodes des sciences sociales », édition DALLOZ, Paris 1974, page 87.

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sondages, les écrits ou documents d’entreprise, les messages promotionnels, les gloses, journalistiques ou autres : bref, un amas, qui peut être une mine ».

Les propos de PENINOU sont encore plus vrais à l’heure actuelle dans la mesure où Internet, ainsi que les nouvelles technologies de l’information et de la communication, ont multiplié les contenus accessibles et les modes d’échange et de communication entre les individus. La difficulté est donc d’arriver à extraire de cette multitude de mines d’informations disponibles des « pépites », c’est-à-dire des informations utiles et utilisables, auxquelles on est capable de donner du sens. Dans une optique de recherche, il convient alors d’effectuer, sur l’ensemble ou les ensembles de données qualitatives susceptibles d’être intéressantes, des analyses spécifiques (qualitatives ou quantitatives).

5.1.1 L’analyse quantitative :

Dans la plus grande majorité de l’analyse qualitative, l’influence est déduite d’associations, notamment de corrélation, la théorie fournissant le sens de la relation.

Une erreur courante effectuée par le chercheur consiste à théoriser à partir l’association observée. Or, deux variables peuvent être très fortement corrélées sans pour autant avoir une influence l’une sur l’autre.

Plusieurs tests sont utilisés dans cette analyse, comme les tests non paramétriques, l’analyse de variance univariée (ANOVA), l’analyse de variance multivariée (MANOVA), la régression linéaire, et la régression logistique98.

5.1.2 L’analyse qualitative :

Les propos d’EASTERBY-SMITH, GOLDEN-BIDDLE et LOCKE99

soulignent trois moments majeurs du développement des méthodes qualitatives dans le contexte de la recherche en Management. Le premier correspond à la publication de « The discovery of Grounded Theory » de GLASER et STRAUSS en 1967, le second est celui de la publication par VAN MAANEN en 1979 d’un numéro spécial de « Administrative Science Quaterly », afin d’affirmer le besoin de méthodes qualitatives pour mener à bien des recherches dans le domaine organisationnel. En dernier, le troisième grand moment consiste en la publication de

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G-PERRET, G HAON et JOLIBERT « Méthodologie de la recherche en sciences de gestion », édition PEARSON, 2e édition, Paris 2012.

99 E-SMITH M, K.G-BIDDLE et K.LOCKE « Working with pluralism – Determining Quality In Qualitative ressearch », Organizational Research Methods, 11, 3, 2008, Pages 419-429.

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l’ouvrage de DENZIN et LINCOLN « Handbook of Qualitative Research », en 1994, dont les uns des intérêts majeurs a été d’articuler et organiser diverses méthodologies et pratiques de recherches qualitatives.

Il existe de nombreuses techniques de collecte de données qualitatives, parmi ces dernières l’entretien qui est « une des méthodes qualitatives les plus utilisées en sciences de gestion100 ». Il peut être vu comme une conversation avec un objectif, un dispositif de face-à-face où un enquêteur a pour objectif de favoriser chez un enquêté la production d’un discoure sur un thème défini dans le cadre d’une recherche101

.

L’entretien se caractérise par une rencontre interpersonnelle qui donne lieu à une interaction essentiellement verbale : les données collectées sont donc coproduites. Par ailleurs, ces données se fondent sur des représentations stockées en mémoire du répondant : elles sont donc reconstruites lors de leurs verbalisations. Ainsi, elles nous renseignent d’abord sur la pensée de la personne qui parle et secondairement sur la réalité qui fait l’objet du discourt. Cette interaction entre un chercheur et un répondant, suppose une organisation particulière pour pouvoir atteindre les objectifs de la recherche. Cependant, l’entretien peut prendre plusieurs formes. Ces dernières varient selon le nombre de répondants en interaction avec l’enquêteur (individu, groupe), aussi selon l’explication ou non de l’objet de l’étude et l’objectif de la recherche. Par ailleurs, il n’existe pas de consensus sur une classification des types d’entretiens.

En revanche, trois types d’entretiens sont souvent utilisés en thèses et en travaux de recherche : l’entretien individuel, l’entretien non directif (l’entretien libre ou en profondeur) et l’entretien semi-directif ou semi-dirigé. Chacun de ces trois entretiens convient à une étude ou une enquête précise.

Le plus convenable pour notre recherche, c’est l’entretien semi-directif qui est le plus utilisé en gestion, est mené à l’aide d’un guide (ou grille ou encore canevas) d’entretiens, sorte de liste des thèmes/sujets à aborder avec tous les répondants102. L’ordre de discussion est toutefois n’est pas imposé. L’enquêteur s’appuie sur l’enchaînement des idées propres au répondant pour évoquer un thème avant ou après un autre. Cette flexibilité de l’entretien

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P. ROMELEAR « L’entretien de recherche », Management et ressources humaines. Méthodes de recherche en sciences sociales, De Boeck Université, 2005, page 102.

101 J. F-DOMINJON « Méthodes de recherche en sciences sociales », Montchrestien, coll.AES, Paris 1997.

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semi-directif permet, par la relative liberté laissée au répondant, de mieux appréhender sa logique alors que, dans le même temps, la formalisation du guide favorise des stratégies d’analyse comparative et cumulative entre les répondants et se prête mieux à certaines contraintes de terrain (faible disponibilité des répondants) et aux compétences des enquêteurs (souvent limitées). Sa durée varie le plus souvent entre trente minutes et deux heures.

Parmi les outils utilisés dans la méthode qualitative, on a le questionnaire qui est l’élément le plus important dans toute l’étude. Car la formulation de ce dernier doit être faite d’une manière chronologique, ou la rédaction doit être abordée en liaison avec la littérature de la recherche, la problématique et les hypothèses à vérifier. Le questionnaire sert d’outil de recueil des données. Il est administré auprès d’une population ou d’un échantillon représentatif de cette population103. Les données recueillies sont alors analysées, soit dans une optique descriptive, soit dans une optique explicative. La qualité du questionnaire est donc capitale pour la qualité du processus dans son ensemble. Il n’existe pas de procédure clairement établie conduisant avec certitude à la rédaction d’un bon questionnaire. La valeur du questionnaire est ainsi sensible à la qualité de la formulation des questions, à la qualité de la formulation des modalités de réponse et à la qualité d’organisation du questionnaire.

5.2 Les spécificités de l’analyse qualitative par rapport à l’analyse quantitative :

Une particularité principale de l’analyse qualitative, réside dans le fait que les mots et/ou les éléments nos verbaux issus des observations, entretiens, documents, etc. réunis par le chercheur ne sont pas immédiatement accessibles à l’analyse et que, même une fois un certain nombre d’analyses qualitatives réalisées, le sens n’en jaillira pas automatiquement.

Une des différences fondamentales entre l’analyse qualitative et l’analyse quantitative provient de la richesse et de la complexité des données qualitatives par rapport aux données quantitatives «Une donnée qualitative est par essence une donnée complexe et ouverte. Ses contours sont flous, sa signification est sujette à interprétation et est inextricablement liée à son contexte de production, à sa valeur d’usage ainsi qu’à son contexte d’appropriation ». Nombreux sont les auteurs qui soulignent les résistances, complication et incertitudes inhérentes à l’analyse de données qualitatives et u fait, en particulier, quel processus d’analyse à mettre en ouvre, pour faire face à la masse d’informations disponible et à la richesse des données, n’est jamais évident.

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Une autre distinction tient aux objectifs de recherche qui sont généralement ceux d’une recherche qualitative : comprendre en profondeur. Ce point est d’ailleurs lié au précédent, puisque c’est parce que le matériau qualitatif est plus riche et complexe qu’il permet, mieux que le matériau quantitatif, d’obtenir une compréhension fine et profonde. Une approche qualitative assure notamment une vision plus globale, holistique ou systémique, à même de prendre en compte des interactions multiples et leur articulation avec un environnement particulier.

Enfin, la place attribuée à l’interprétation dans une analyse qualitative n’est aucunement comparable à celle, souvent faible voire quasi inexistante, qui est la sienne dans une analyse quantitative.

5.3 Les objectifs de l’étude qualitative :

La finalité des études qualitative est de comprendre et non de mesurer les comportements, la phase qualitative se veut donc explicative et non pas représentative.104

Par ailleurs, l’approche exploratoire de la recherche qualitative a été retenue pour les raisons évoquées dans différents travaux de recherche105, elle est suffisante, si le besoin d’information satisfait le chercheur, le premier objectif étant de fournir l’information.

Notre approche exploratoire de la recherche doit permettre une collecte d’informations assurant la formulation des hypothèses, la construction d’un modèle conceptuel définitif, puis un questionnaire aussi complet et réaliste que possible, assurant la fiabilité des réponses pour vérifier nos hypothèses

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