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4.Les techniques de correction : des modèles de référence

Tagliante (2007), en s'appuyant sur la théorie de l'interlangue, affirme que les erreurs se manifestent lors des tentatives de communication, lors desquelles il faut que l'enseignant évite d'interrompre son apprenant. En contre partie, elle propose de faire des pauses-grammaire, des conceptualisations, et des activités de systématisation et de réemploi, souvent à partir de ces erreurs notées ou à partir des structures nouvelles auxquelles s'expose l'apprenant.

Ainsi pour le traitement des erreurs à l'oral, elle envisage deux possibilité, dans le cas où l'objectif est purement communicatif, l'enseignant procède par une correction différée, c'est-à-dire qu'il ne doit pas corriger sur le moment où l'erreur se manifeste, il doit par contre la noter pour qu'il puisse y revenir dans autre moment. Dans le cas où l'objectif est la réalisation d'une activité du type linguistique, il procède par une correction immédiate.

Pour maintenir la correction à bon escient, l'auteur propose la démarche suivante :

Tout d'abord, il faut faire expliquer à l'apprenant le caractère constructif de l'erreur et qu'il est tout à fait normale de se tromper dans une situation d'apprentissage. Ce que nous pouvons comprendre, que c'est une sorte de préparation psychologique qui va dans le sens de faire gagner à l'apprenant la confiance en soi et de l'encourager à participer au cours sans hésitation et sans crainte des erreurs.

Pour atteindre cet objectif, l’auteur dans la page 157 de son œuvre prescrit les étapes suivantes :

● Il est indispensable d’éviter la correction à chaud ;

● En lui faisant signe qu’il a commis une erreur, on donne à l’apprenant l’occasion de s’autocorriger ;

● Si ce dernier n’y parvient pas, le groupe-classe est invité à lui venir en aide.

● Montrer la possibilité de l’utilisation de l’énoncé, incorrect dans la situation où il a été produit, dans une situation plus adéquate, de ce fait l’apprenant se rend compte qu’il a eu en quelque sorte raison de le produire ;

● Si la structure fautive est supposée connue, l’enseignant pourra procéder par la mise en œuvre de micro-dialogues de réemploi et de fixation ;

● Si par contre la structure est méconnue par les apprenants, l’enseignant procédera par la réalisation, à un autre moment, d’une activité de conceptualisation.

Les manifestations fautives à l'écrit, quant à elles, sont traitées de la manière suivante :

Puisqu'à l'écrit, l'apprenant peut bénéficier de plusieurs ressources, tels que : le recours au dictionnaire, l'aide de ses camarades, ses notes…etc. La correction a plus trait aux structures des phrases, des textes et à l'orthographe des mots.

De ce fait, il est nécessaire pour l'auteur de :

●«Former les apprenants à l'autocorrection». Il s'agit de doter les apprenants des questions, qu'ils doivent se poser lors de la relecture de leurs productions écrites.

●La mise en œuvre aussi souvent que possible d’une correction collective et sélective.

●«Proposer des activités de conceptualisation, de systématisation et de

réemploi». (p.158)

Dans son côté Jean-Pierre Robert (dictionnaire de didactique du FLE) postule que la correction ne doit pas se limiter au signalement des écarts repérées par rapport à la norme, elle se doit donc de pointer «des réussites

précises et des erreurs précises.» (Veslin, 1992). L'enseignant doit à partir de

l'analyse des erreurs récurrentes mettre en œuvre, «un dispositif correcteur

susceptible de remettre à niveau l'apprenant» (Op.cit). Pour ce faire,

l'enseignant procède par la mise en œuvre d'une série d'activités qui a pour tâche la résolution d'obstacles d'apprentissage auxquelles les apprenants se heurtent, reconnues sous le nom de "remédiations".

Pour assurer la rentabilité de ces activités, l'enseignant à besoin d'établir avec ses apprenants un contrat qui lui permet de négocier :

●La visée ou les objectifs prévus (remédier telle ou telle erreur) pour chaque activité, son contenu, ainsi que les types d’exercices adéquats aux erreurs à traiter.

●Le rôle des élèves qui sont invités à accepter leurs erreurs, à comprendre les limites de leur liberté, à se soumettre au respect du temps de parole, et à se partager la tâche.

●«Son propre rôle, celui d'un enseignant à attitude non directive qui:

A l’oral : évite d'interrompre l'apprenant, lui donne toujours l'occasion de se corriger, avant de solliciter la classe et, en dernier ressort, ne donne soi-même la correction que si personne ne la trouve.

A l’écrit : privilégie l'autocorrection et le dialogue en proposant un corrigé-type élaboré par l'ensemble de classe». (p.83)

Enfin, Fabienne Desmons, Françoise Ferchaud, Dominique Godin (et al) se sont focalisés à l'oral sur l'erreur phonétique. Selon eux la correction doit porter sur l'intelligibilité du mot ou de la phrase. Pour cela il faut mettre en place un «code gestuel entre le professeur et l'apprenant pour que ce dernier se

corrige systématiquement». (p.41)

La correction pourrait se faire individuellement dans un laboratoire, mais aussi au sein du groupe en créant «des situations interactives» (p.42). Ces derniers suscitent l'attention des apprenants qui vont ensuite être capables de détecter leurs erreurs, par là de s'autocorriger et de s'intercorriger, le professeur n'est là que pour confirmer la bonne réponse.

Concernant l'écrit, l'enseignant doit tout d'abord, souligner les erreurs faciles à repérer et à corriger par les apprenants, en revanche il doit corriger les erreurs complexes, en donnant en bas de page des exemples des règles à acquérir.

Selon eux, l'enseignant doit «pour les erreurs "corrigeables", dresser un

ils vont suggérer des corrections, qui vont ensuite faire l'objet de débat. Ce qui offre aux apprenants un moment de découverte, leur permettant ainsi de discuter le système de la langue.

Enfin, les apprenants vont contribuer collectivement à mettre les explications et les commentaires sur le tableau afin de les comparer et d'en tirer la bonne réponse.

Nous nous apercevons que ces techniques de correction, partagent le même point de vue à l'égard de l'apprenant, un point de vue qui l'invite à prendre sa part active au sein de la classe. Bref, ces techniques optent pour la mise en pratique par l'apprenant de l'auto et de l'inter correction.

De nombreuses recherches ont tenté la mise en œuvre de ces principes, afin de tester l'utilité de l'erreur comme outil d'enseignement, celle que nous allons mentionner va nous fournir de très intéressantes remarques.