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3 Questions organisationnelles et décisionnelles

3.6 Techniques alternatives

3.63.6

3.6 Techniques aTechniques aTechniques alternatives Techniques alternatives lternatives lternatives

Une traduction directe ‘des techniques alternatives’ n'existe pas dans la langue grecque et reste à définir. Pourtant cette notion existe.

Des systèmes traditionnels de réutilisation de l'eau pluviale, tels que ceux qui sont décrits au paragraphe 2.2, sont encore en usage. On a déjà mis en place également une famille d’ouvrages classiques hydrauliques pour la maîtrise des inondations : barrages de rétention de l'eau pluviale en amont des villes et canalisations qui contournent les villes (Soteropoulos 1995, Dannil 2000). Mais l'idée de maîtriser l'eau pluviale dans la ville est tout à fait nouvelle.

La solution classique, longtemps proposée et encore pratiquée, est la canalisation des cours d'eau pour augmenter leur capacité hydraulique. La loi de 1979 (loi 880/1979) fixait déjà la réhabilitation des cours d'eau dans leur état naturel et la protection de leurs berges contre l'urbanisation, mais elle n’est entrée en pratique que dans les années 1990, avec la renforcement de la politique pour la protection de l'environnement. La protection des cours d'eau est un sujet commun à plusieurs études et propositions pour la gestion de l'eau pluviale (Daniil 2000, Margaris N.S and Sfouggaris A 1995, Troumpis 1995, entretien Aftias 2005). Quelques projets de rétention de l'eau pluviale dans des espaces verts urbains ont déjà été proposés dans les années 1990 mais ne sont pas encore réalisés (Ganoulis 1995, Soteropoulos 1995, Sakkas 1995, entretien Soteropoulos 2005, entretien Aftias 2005).

L’introduction des restrictions sur l’imperméabilisation et le ruissellement urbain dans le cadre réglementaire a été proposée au Ministère, dès 1992, par une équipe du Département de Génie Civil de l’Ecole Polytechnique, sans effet pour le moment (entretien Aftias 2005).

Quelques ouvrages de rétention et de l'eau pluviale ont été construits récemment hors ville :

− une zone humide pour réguler le débit tout en dépolluant l'eau pluviale avant le bassin de

canoe-kayak de Shinias (construite pour les J.O 2004) ;

− un bassin de rétention d'eau pluviale du nouvel aéroport d'Athènes (mis en service en 2001), :l'eau pluviale sort de l'aeroport avec un débit limité ;

− une installation d'infiltration après décantation, construite près de l'autoroute Athènes- Corinthe, en direction de Corinthe, pour traiter l'eau pluviale d'une partie de l'autoroute (Photo 2) ;

− des petits barrages (h<5m) de rétention - infiltration dans les montagnes autour d'Athènes, construits après les incendies de 1995 afin de réduire l'érosion du sol.

Photo 2: Bassins de décantation et infiltration près de l'autoroute Athènes Corinthe (projet de Soteropoulos Consultancy)

Le seul ouvrage existant dans le tissu urbain est un bassin de rétention de 30.000 m3, qui a été construit à Ano Liossia en 2003-2004. Cette banlieue ouest d'Athènes se situe dans une cuvette et elle est entourée par des montagnes dont elle reçoit le ruissellement. Le seul exutoire naturel était un petit ru, remblayé par endroits, qui amenait l'eau à Kifissos. La ville a subi plusieurs inondations qui ont fait des victimes. Celles de 1994 et 1995 (200mm/jour) ont poussé à entreprendre ces travaux. Tout le terrain inondé a été acheté par la municipalité pour la création d'un parc culturel, le bassin de rétention a été construit dans la partie basse du parc, le petit ru a été canalisé et couvert (entretien Raftopoulos 2004).

Le Département de Génie Civil de l’Ecole Polytechnique d’Athènes a lancé pour le ministère deux projets de recherche sur les techniques alternatives : d’une part, une étude sur un cadre réglementaire possible pour la maîtrise du ruissellement et la promotion des techniques alternatives, d’autre part, une étude technique sur la faisabilité de l’application des projet pilotes en banlieue ouest d’Athènes (entretien Aftias 2005).

La seule étude officielle qui prescrive des techniques alternatives dans la ville (chaussées poreuses, infiltration dans des espaces publics, etc.) est une étude préliminaire pour le schéma directeur d’assainissement de l’eau pluviale d’Athènes, mais elle n'est pas encore validée par le ministère. Leur construction est laissée à l'initiative des municipalités. Le même document propose un nouveau cadre réglementaire qui aura comme objectif la limitation du ruissellement dans les nouveau quartiers urbanisés : minimum d'espaces perméables, installations de rétention dans les propriétés privées (Nikolopoulos 2004b).

Le problème des inondations est devenu aigu, ces dernières années. Déjà en 1978 l'association des ingénieurs grecs déclarait que la ville d'Athènes n'était pas protégée contre les inondations

Travaux publics a investi 727 millions d'euros pour la maîtrise des inondations dans la région d'Athènes (Alavanos 2004). Il y a dix ans, après les inondations de 1994, les spécialistes proposaient essentiellement des ouvrages hydrauliques sans discuter la question de maîtrise de l'eau pluviale dans la ville. De 1996 à 2002, EYDAP a commandé des études hydrologiques pour 90% du territoire de la région métropolitaine d'Athènes (EYDAP 1996, EYDAP 1998, entretien Daras ). Aucune étude globale n’avait été réalisée auparavant. En 2004 la première étude préliminaire globale pour toute la région d'Athènes a été achevée et ses résultats sont en discussion. Elle met en évidence la nécessité de techniques alternatives. Elle décrit et met en priorité plusieurs ouvrages hydrauliques d'évacuation d'eau pluviale mais elle affirme que ces ouvrages seront inutiles dans quelques années si le ruissellement urbain n’est pas maîtrisé. Elle propose la gestion de l'eau à la parcelle et en ville mais aussi de petites installations de dépollution de l'eau pluviale avant son rejet dans le cours d'eau (Nikolopoulos 2004b).

Les enjeux sont grands si on prend en compte le coût de ces ouvrages (plus d'un milliard d'euros) et la quantité des petits réseaux locaux d'assainissement d'eau pluviale qui ont été étudiés (2.000 Km) mais ne sont pas encore construits (1.750 Km) (Savvidis 2004).

L'évolution de ces dix dernières années réside dans le fait que des études globales ont été réalisées, ainsi que des ouvrages. Les ingénieurs hydrauliciens tout comme les responsables du ministère (D10) et de EYDAP ont maintenant une perception globale du problème de la gestion de l'eau pluviale, au moins à Athènes. Cette perception globale montre que le problème ne peut pas être résolu sans une interaction avec l'espace urbain et sans une évolution du cadre réglementaire, qui favoriserait les techniques alternatives (Panagiotopoulos 2004, Malatestas 2004, Peppas 2004, Daniil 2004, Nikolopoulos 2004a). Néanmoins seulement une petite minorité de spécialistes croit que les techniques alternatives sont applicables en Grèce.

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