Chapitre II : Elaboration et caractérisation physico-chimique des couches minces de
I. Les techniques d’élaboration des couches minces en phase vapeur
I- A. La pulvérisation cathodique... 48 I- B. L’évaporation ... 52
II. Elaboration des couches minces de germanium... 52
II- A. Les enceintes de dépôt PVD ... 53 II- B. Les substrats... 54 II- C. Les conditions de dépôt ... 55 II- D. Choix de la puissance de dépôt ... 55 II- E. Homogénéité en épaisseur des couches minces... 56
III. Caractérisation physico-chimique des films de germanium ... 58
III- A. Les techniques de caractérisation structurale et morphologique... 58 III- B. Influence du substrat ... 62 III- C. Influence de la pression ... 63 III- D. Contraintes résiduelles des films... 68 III- E. Caractérisation chimique des dépôts ... 71 III- F. Résistivité électronique ... 76
Conclusion ... 78 Bibliographie du chapitre II ... 80
ans ce chapitre, sont regroupées les différentes techniques d’élaboration
que nous avons utilisées pour la réalisation des électrodes de germanium
et des microaccumulateurs tout solide. Il s’agit de procédés spécialement
destinés au dépôt de couches minces. Il est possible de différencier trois
grandes catégories au sein des ces techniques d’élaboration :
- les méthodes par dépôt physique en phase vapeur (PVD) qui regroupent la
pulvérisation cathodique, l’évaporation thermique, la pulvérisation sous
faisceau d’ions, l’épitaxie par jet moléculaire, etc…
- les méthodes de dépôt chimique en phase vapeur (CVD),
- les méthodes électrochimiques (anodisation, électrodéposition, etc.) ou par
voie sol-gel (spray, spin coating,…).
Pour des raisons de compatibilité avec les procédés de la microélectronique, dont nous
avons déjà parlé au cours du premier chapitre (dépôt basse température,…), nous ne
développerons dans cette partie que les techniques de dépôt physique en phase vapeur.
Un descriptif de l’enceinte de pulvérisation utilisée sera effectué ainsi que du protocole
opératoires employées pour synthétiser les dépôts par pulvérisation cathodique magnétron et
les différentes méthodes de caractérisation physicochimique.
Le reste du chapitre concernera la mise en relation des propriétés de ces couches minces
avec les différents paramètres de dépôts et les phénomènes physiques mis en jeux.
I. Les techniques d’élaboration des couches minces en
phase vapeur
Les différentes techniques PVD peuvent être elles-mêmes classifiées en fonction de la
voie d’obtention de la vapeur métallique du matériau à déposer. Lorsque cette vapeur est
produite par effet mécanique (ex : collisions), il s’agit de pulvérisation. Si c’est un effet
thermique, on parle alors d’évaporation. Pour la réalisation des microaccumulateurs, nous
avons employé ces deux types de techniques. Les électrodes de germanium et l’électrolyte
solide sont élaborés par pulvérisation cathodique et le lithium est déposé selon une technique
d’évaporation. Le principe de ces méthodes est exposé dans les paragraphes suivants.
I- A. La pulvérisation cathodique
Le processus de dépôt peut être divisé en plusieurs étapes. La première consiste en la
création de la vapeur métallique par pulvérisation du matériau source par effet mécanique.
Cette pulvérisation de la cible, par polarisation cathodique, peut être effectuée sous courant
continu, pulsé ou en mode radio fréquence. Cette première étape est suivie du transport de la
vapeur dans l’enceinte sous atmosphère raréfiée. Selon la nature de l’atmosphère, ce transport
peut s’accompagner de réaction(s) chimique(s) entre l’élément transporté et le gaz de
décharge. On parle alors de pulvérisation réactive. La dernière étape consiste en une
condensation de la phase vapeur à la surface du substrat à recouvrir.
Une enceinte de pulvérisation cathodique est constituée de différents éléments :
- une chambre de dépôt maintenue sous vide secondaire
- un groupe de pompage (primaire et secondaire) permettant d’atteindre un vide
limite relativement faible (< 10
5Pa)
- un système d’alimentation en gaz de décharge (débitmètre + ligne d’arrivée)
- un ensemble de générateurs pour permettre la création de la polarisation
I- A -1)La pulvérisation en tension continue (diode DC)
Comme nous l’avons déjà évoqué, le principe de la pulvérisation cathodique consiste à
éjecter des atomes du matériau cible grâce à l’énergie cinétique des particules ionisées du gaz
de décharge. La pression de travail est généralement comprise entre 0,1 et 10 Pa. Le matériau
source (cible) est placé face au substrat à revêtir. Après introduction du gaz de décharge
(généralement de l’argon) une polarisation négative de l’ordre de 1 à 5 kV est imposée à
l’électrode (cible) et conduit à l’établissement d’une décharge électrique diode luminescente
entre la cible et les parois du réacteur. L’ionisation du gaz se produit par collisions entre les
électrons et les atomes de gaz. Les parois de l’enceinte et le porte-substrat, reliés à la masse,
jouent le rôle d’anode alors que la cible fait office de cathode. Les ions Ar
+créés dans la
décharge sont accélérés et attirés à la cathode. S’ils acquièrent une énergie suffisante, ils la
libèrent lors de leur impact à la surface de la cible. Lors d’un impact, il se produit l’éjection
d’un atome par transfert de quantité de mouvement qui ira se condenser à la surface du
substrat contribuant à la croissance du dépôt (cf. Figure II-1). Cela peut également engendrer
la réflexion de l’ion incident neutralisé par un transfert de charge ou l’émission d’électrons
qui serviront à entretenir la décharge.
Les atomes éjectés peuvent subir des collisions avec les atomes et ions argon présents
dans l’enceinte. Leur libre parcours moyen (distance entre deux collisions) est inversement
proportionnel à la pression dans l’enceinte. Si la pression est trop élevée, l’énergie des
particules arrivant sur le substrat est faible réduisant leur adhérence sur le substrat. Mais une
pression de dépôt trop faible ne permet pas de maintenir le plasma allumé. Il s’agit de trouver
un compromis sur la pression de travail en fonction des caractéristiques souhaitées du dépôt.
Figure II-1 : Schéma de principe de la pulvérisation cathodique Atome réfléchi