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Taux d’excitation

Dans le document II.1 L’invariance de jauge locale (Page 38-42)

Revenons enfin `a notre “atome” de quantons sans spin en pr´esence d’un noyau in-finiment lourd. Soumis `a un champ ´electromagn´etique, son hamiltonien est donn´e par les ´equations (II.23), (II.24) et (II.25). Le choix de la jauge de radiation per-met de n´egliger pr´ecis´ement la contribution du potentiel coulombien instantan´e, φ, `a l’interaction, dans la mesure o`u l’atome est assez loin des sources du champ

´electromagn´etique. Supposons aussi le champ assez faible pour pouvoir n´egliger le terme diamagn´etique enA2, du second ordre par rapport au terme paramagn´etique proportionnel `a A (donc pas d’effets non lin´eaires). L’hamiltonien d’interaction, sous la forme factoris´ee (II.28), (II.29), se r´eduit alors `a

Hint≈ −q

d3r j(r)·A(r, t), (II.61) en repr´esentation de positions des quantons.

Le courant de mati`ere j est d´efini en (II.27); il d´epend des grandeurs physi-ques positions et impulsions des quantons, et du param`etre position r. Il est par contre ind´ependant du champ ´electromagn´etique, tandis que A(r, t), ind´ependant des grandeurs physiques des quantons, est un simple facteur r´eel, pas un op´erateur.

Ce courant j n’a rien `a voir avec le courant source du champ ´electromagn´etique, contingence technique dont nous n’aurons plus `a nous pr´eoccuper. L’hamiltonien d’interactionHint d´epend, quant `a lui, des positions et impulsions des quantons et du temps, mais pas du param`etrersur lequel on a maintenant int´egr´e.

R´efugions-nous dans notre boˆıte pour d´ecrire le rayonnement. L’utilisation du d´eveloppement du potentiel vecteur en modes plans rectilignes (II.46) conduit `a l’expression de l’hamiltonien d’interaction

Hint= q

√V

kT

AkTˆεεεkT·jke−iωt+AkTˆεεεkT ·jkeiωt

,

plus simple qu’il n’y paraˆıt, car les seuls op´erateurs agissant dans l’espace des ´etats des quantons sont les

jkdf=

d3reik·r j(r), (II.62)

27Voir par exemple [26] et [49].

II Exercices 49 soit, par d´efinition dej,

jk= 1 2m

Z

i=1

Pieik·ri+eik·riPi

.

Dans le cas d’un faisceau monomodekT, il ne reste que Hint = q

√V

AkTˆεεεkT·jkeiωt+AkTεεˆεkT ·jkeiωt

. (II.63)

Le terme d’interaction a alors une variation temporelle purement harmonique et, suivant le rappel de la section pr´ec´edente, le taux de transition (on dit d’excitation dans ce cas) d’un atome initialement dans son ´etat fondamentalAest:

ΓA→B =2πq2

¯hV AkT2B|ˆεεεkT·jk|A2δ(EB−EA¯hω), (II.64) c’est-`a-dire non n´egligeable seulement vers des ´etats finalsBtels queEB≈EAhω.

Cette formule rend compte `a merveille des processus d’absorption au cours desquels un atome passe de son fondamental `a un ´etat excit´e sous l’action d’un rayon-nement ´electromagn´etique ext´erieur pas trop intense. Avec un faisceau de fr´equence ad´equate, l’´etat final peut ˆetre tellement excit´e qu’il correspond `a l’´ejection d’un quanton dans un ´etat non li´e. On a donc aussi une description quantique de l’effet photo-´electrique.

Tout aussi simplement, en partant de l’´etat initial excit´eB, la contribution du deuxi`eme terme de (II.63) cette fois, permet de calculer le taux de d´esexcitation ΓBA, d’ailleurs ´egal `a ΓAB.

Tout serait-il donc maintenant pour le mieux dans le meilleur des mondes? Loin s’en faut. Nous allons voir que le mod`ele semi-classique de l’interaction mati`ere-rayonnement auquel nous sommes parvenus ne fait pas toute la lumi`ere sur les ph´enom`enes observables, et que les tentatives de r´eparation heuristiques conduisent

`

a des descriptions du rayonnement contradictoires.

Exercices

1. Feynman [29, l. II §27-3] recommande un “truc” de calcul fort commode lorsque l’op´erateur d´erivatif ∇∇∇ s’applique `a un produit de fonctions, que celles-ci soient scalaires ou vectorielles. Il suffit de d´ecomposer l’op´erateur en somme d’op´erateurs analogues agissant respectivement sur chacune des fonctions et in-diff´eremment `a gauche ou `a droite. Il ne reste plus ensuite qu’`a appliquer les r`egles ordinaires de l’alg`ebre vectorielle `a ces op´erateurs sp´ecialis´es. Par exemple:

∇∇∇ ·(AB) = (∇∇∇A+∇∇∇B)·(AB)

= ∇∇∇A·(AB) +∇∇∇B·(AB)

= B·(∇∇∇AA) +A·(B∧ ∇∇∇B)

= B·(∇∇ ∧∇ A)A·(∇∇∇BB)

= B·(∇∇ ∧∇ A)A·(∇∇ ∧∇ B).

i) Calculez de cette fa¸con ∇∇(f g), o`∇ u f et g sont des fonctions scalaires. En d´eduire l’expression d´evelopp´ee de∇∇∇

eiω(r)f(r)

.

ii) Calculez de la mˆeme fa¸con ∇∇ ·∇ (fA), o`u Aest une fonction vectorielle. En d´eduire les expressions de:

a)∇∇∇ ·

eiω(r)A(r)

;

b)∇∇ ·∇ (εεε eik·r), ouεεεet ksont des vecteurs constants;

c)∇∇∇ ·(f∇∇∇g), ouf etg sont des fonctions scalaires.

iii) Calculez∇∇∇ ∧

A(r, t)ψ(r, t)

. En d´eduire l’expression de∇∇∇ ∧(εεε eik·r).

2. La fonction-d’onde ψ(r, t) = ei¯hqω(r,t)ψ(r, t) ´evolue selon l’´equation de Schr¨odinger libre

i¯h∂

∂tψ= P2 2mψ.

i) CalculezP2ei¯hqωψ,

a) na¨ıvement, en utilisant directementP2=¯h2∆;

b) plus astucieusement, en suivant la m´ethode expos´ee dans le texte (p. 13) et grˆace aux relations trouv´ees (Exercice 1), c’est `a dire en calculant d’abord Peihq¯ωψ, puis l’action deP(sous forme de produit scalaire) sur le r´esultat.

c) Appr´eciez la simplicit´e de la deuxi`eme m´ethode de calcul.

ii) En d´eduire l’´equation d’´evolution deψ.

3. V´erifiez que les mˆemes champs E,B (d´efinis par (II.6–II.7)) d´erivent des potentiels φ,Aet des potentiels transform´esφ,A (d´efinis par (II.11–II.12)).

4. Les fonctions-d’ondeψetψsont reli´ees par la transformation de jauge locale (´eq. (II.3)):

ψ(r, t) =e−ihq¯ω(r,t)ψ(r, t).

i) Comparez les ´el´ements de matrice a) ψ(t)|R|ψ(t)etψ(t)|R|ψ(t);

b)ψ(t)|P|ψ(t)etψ(t)|P|ψ(t).

ii) V´erifiez que ψ(t)|(P−qA)|ψ(t)est invariant de jauge.

5. De l’utilit´e du tenseur antisym´etrique de Levi-Civita (p. 22):

II Exercices 51 i) Montrez queεijk=εkij=εjki.

ii) V´erifiez que la composanteid’un produit vectoriel peut s’´ecrire (AB)i=εijkAjBk.

iii) V´erifiez que εijkεilm =δjlδkm−δjmδkl. En d´eduire des expressions com-modes deA(BC),∇∇ ∧∇ (∇∇∇ ∧A) et (AB)·(CD).

6. Etant donn´e une constante r´eelleB . . .

i) D´eterminez une fonction de jaugeω(r, t) qui permette de passer des potentielsφ= 0,A= (−By/2, Bx/2,0),

aux potentielsφ = 0,A= (−By,0,0).

ii) V´erifiez que les champsEet Bsont encore les mˆemes.

iii) Mˆemes questions pour passer `a φ=−V x,A= (V t, Bx,0), o`uV est une constante.

7. A propos des moments angulaire orbital et de spin d’un quanton.

i) V´erifiez que la propri´et´e [Ri, Pj] =i¯hδij et la d´efinitionLdf=R∧Pimpliquent [Li, Lj] =i¯hεijkLk.

ii) V´erifiez que la propri´et´e [Ji, Jj] =i¯hεijkJk et la d´efinitionS df=JL im-pliquent [Si, Sj] =i¯hεijkSk.

iii) Montrez que [Ji, Rj] = i¯hεijkRk et [Ji, Pj] = i¯hεijkPk. (Commutateurs caract´eristiques d’op´erateurs vectoriels.)

iv) Montrez que [Si, Rj] = [Si, Pj] = 0.

8. A propos des diverses formes de l’´equation de Schr¨odinger d’un quanton libre de spin 1/2.

i) Ecrivez l’´equation aux d´eriv´ees partielles correspondant `a (II.19), dans le cas a= 0.

ii) D´eterminez le syst`eme diff´erentiel lin´eaire du premier ordre ´equivalent `a cette

´equation. (Le “truc” consiste `a d´efinir des fonctions `a deux composantes auxiliaires χx

df=xψ,etc.) Quel est le rang de ce syst`eme?

iii) Et dans le cas g´en´eral (adiff´erent de 0 et de 1)?

9. Dans le cas d’un quanton de spin 1/2, quelle th´eorie de jauge pouvez vous fonder sur l’hamiltonien libre (aest un param`etre r´eel)

H0=2m1

aP2+ (1−a)(σσσ·P)2

?

Quelle valeur du facteurg cette th´eorie pr´edit-elle pour le quanton?

10. A propos des matrices de Pauli.

i) Calculez les matrices repr´esentatives de Sx, Sy et Sz dans la base des ´etats propres de S2 et Sz: |1/2 1/2 et |1/2 1/2. Pour cela il faut se souvenir que

pour tout triplet d’op´erateurs satisfaisant les relations (II.15) (c’est le cas deSx,Sy et Sz) on a

Jz|j m = ¯hm|j m J±|j m = ¯h

j(j+ 1)−m(m±1)|j m±1, avec 2mentier [−2j,2j], etJ±df=Jx±iJy.

ii) En d´eduire les expressions des trois matrices de Pauli.

iii) Calculez les neuf produitsσiσj et v´erifiez les propri´et´es (II.17).

iv) A l’aide des propri´et´es des εijk (trouv´ees dans l’exercice 5), d´emontrez l’identit´e (II.18).

11. Op´erateur vitesse d’un quanton.

i) Montrez que l’´evolution de la valeur moyenne d’une grandeur physique d’un syst`eme d’hamiltonienH est donn´ee par

i¯hd

dtψ(t)|G|ψ(t)=ψ(t)|[G, H]|ψ(t)+ψ(t)|i¯hdG dt|ψ(t).

ii) Calculez le commutateur [X1, H] de la composantexde la position du quan-ton 1 avec l’hamilquan-tonien (II.22).

iii) En d´eduire l’expression de l’op´erateur vitesse Vi du quanton i. Celle-ci est-elle invariante de jauge?

Dans le document II.1 L’invariance de jauge locale (Page 38-42)

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