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TAUX D’EMPLOI ET TAUX DE CHÔMAGE Dans cette partie, nous allons nous intéresser

DU RWANDA ET DU BURUNDI

SITUATION SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

2. TAUX D’EMPLOI ET TAUX DE CHÔMAGE Dans cette partie, nous allons nous intéresser

aux taux d’emploi et de chômage des personnes de 20 à 64 ans originaires de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi et nous allons les comparer avec les taux d’emploi et de chômage de la popu-lation générale et des autres groupes d’origine étrangère.

Le taux d’emploi est le plus élevé pour les per-sonnes d’origine rwandaise (51,4 %). Ce sont éga-lement elles qui connaissent le taux de chômage le plus bas (14,2 %). Les personnes d’origine congo-laise ou burundaise connaissent à chaque fois des taux d’emploi plus faibles (autour de 45 %) et des taux de chômage plus élevés (entre 18 % et 20 %). Si nous comparons avec 2008 et 2012, nous voyons que les personnes d’origine

rwan-daise connaissent à chaque fois le taux d’emploi le plus élevé des 3 pays d’origine et que ce taux a le plus fortement augmenté entre 2008 et 2016 (de 8,4 points de pourcentage). De même, le taux de chômage des personnes d’origine rwandaise a diminué par rapport à 2008, tandis que ce même taux a légèrement augmenté pour les personnes d’origine congolaise et burundaise. Les trois pays d’origine, la RD Congo, le Rwanda et le Burundi, ont vu leur taux de chômage augmenter entre 2008 et 2012 (ce qui vaut d’ailleurs aussi pour la population générale sous l’influence de la crise économico-financière), mais ceci s’est accompa-gné d’une augmentation de leur taux d’activité.

Entre 2012 et 2016, le taux d’emploi a augmenté pour les trois pays d’origine et le taux de chômage a baissé.

Graphique 85 : Taux d’emploi et taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine (20-64 ans, 2008-2016)

FOCUS RD CONGO, RWANDA, BURUNDI

Graphique 4 : Taux d’emploi et taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine (20-64 ans, 2008-2016)

60 %

40 %

20 %

0 %

25 % 20 %

15 % 10 %

5 % 0 %

Taux d’emploi Taux de chômage

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

2008 ■ 2016 2008 ■ 2016

Source : Datawarehouse Marché du travail et Protection sociale, BCSS. Calculs et traitement : Unia/SPF ETCS.

Si nous croisons les pays d’origine avec l’his-torique migratoire, nous retrouvons à chaque fois le taux d’emploi le plus élevé pour les per-sonnes ayant acquis la nationalité (depuis plus ou moins de 5 ans), ce taux est supérieur à 55 % pour tous les groupes. Leur taux d’emploi est aussi supérieur à celui de la deuxième généra-tion du même pays d’origine (plus de 10 points de pourcentage en plus) mais ceci est vraisem-blablement dû à une plus grande partie de la deuxième génération qui est encore inactive et perçoit des allocations familiales (plus d’un tiers à près de la moitié des inactifs de la deuxième génération perçoit des allocations familiales) et que l’on retrouve sans doute encore dans l’en-seignement supérieur. Ceci se confirme au vu du taux de chômage (qui ne tient pas compte des inactifs) : ce taux est plus bas pour la deuxième génération que pour les personnes ayant acquis la nationalité.

Le taux d’emploi est à chaque fois le plus bas pour les « nouveaux venus » (personnes de na-tionalité étrangère inscrites depuis 5 ans ou moins au Registre national) : environ 1 sur 3 est en emploi ; pour les nouveaux venus du Burundi, la proportion est de 1 sur 4. Le taux d’emploi des personnes de nationalité étrangère inscrites de-puis plus de 5 ans est plus élevé mais ce groupe connaît aussi le taux de chômage le plus impor-tant, ce qui n’est pas illogique puisque ces per-sonnes sont clairement plus souvent actives que les nouveaux venus.

Si nous comparons les taux d’emploi des hommes et des femmes, nous voyons que ce taux est plus élevé pour les hommes que pour les femmes, que ce soit pour les différents pays d’origine ou pour l’ensemble du groupe originaire d’Afrique subsaharienne. Mais les différences en termes de taux d’emploi entre hommes et femmes sont clairement moins importantes pour les per-sonnes originaires de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi que pour celles originaires des autres pays d’Afrique subsaharienne et c’est aussi le cas si on les compare avec la population totale en âge de travailler (entre 0,5 point de pourcentage pour les personnes originaires du

165 Voir chapitre Marché du travail.

Burundi et 3,6 points de pourcentage pour les personnes originaires du Rwanda). Les femmes connaissent d’ailleurs un taux de chômage in-férieur à celui des hommes (sauf pour l’origine rwandaise) mais elles sont proportionnellement parlant moins actives que les hommes.

Si nous comparons les taux d’emploi des diffé-rentes catégories d’âge, il semble y avoir peu de différences entre les 3 pays d’origine. Ces taux sont particulièrement faibles pour la catégorie la plus jeune (20-29 ans) pour laquelle seule-ment 30 % des personnes sont au travail. Ceci est en partie imputable aux jeunes qui sont inac-tifs parce qu’ils suivent des études supérieures mais ce taux est tout de même de 10 à 20 points de pourcentage inférieur au taux d’emploi des 20-29 ans des autres origines étrangères. Pour la catégorie d’âge moyen (30-54 ans), le taux d’emploi est le plus élevé pour les personnes originaires du Rwanda. Il s’élève à 61,7 %, soit 7,5 à 10 points de pourcentage en plus que pour les autres pays d’origine. Le taux d’emploi de la catégorie la plus âgée (55-64 ans) se situe entre 42,3 % et 47,9 % et il est le plus élevé pour les personnes d’origine rwandaise. Il a surtout for-tement augmenté par rapport à 2008 pour les trois pays d’origine (de 13 à 15 points de pour-centage). Mais leur taux de chômage a lui aussi augmenté, ce qui signifie que les 55-64 ans sont plus souvent actifs par rapport à 2008 (leur taux d’inactivité a baissé de près de 20 points de pourcentage). Nous avions déjà posé ce constat précédemment pour d’autres groupes d’origine étudiés dans le présent rapport165.

Comme pour tous les groupes d’origine dans ce rapport, nous constatons que les personnes origi-naires de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi sont plus souvent en emploi en Flandre, puis en Wallonie et dans la Région de Bruxelles-Capitale.

Des trois pays d’origine, ce sont les personnes d’origine rwandaise qui connaissent, dans les trois régions, le taux d’emploi le plus élevé et le taux de chômage le plus bas. De plus, le taux de chômage pour les personnes d’origine rwandaise a légère-ment diminué dans les trois régions depuis 2008, tandis qu’il a augmenté pour les autres pays

d’ori-CHAPITRE 5 LES PERSONNES ORIGINAIRES DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, DU RWANDA ET DU BURUNDI

gine (à l’exception de l’origine congolaise en Wallonie). Le taux de chômage est le plus élevé à Bruxelles et se démarque particulièrement pour l’origine congolaise, où plus que 1 personne sur 4 est au chômage166.

Comme nous l’avons dit dans l’introduction, le ni-veau de diplôme des personnes originaires de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi mérite que nous nous y attardions. D’une part, on compte parmi elles une part importante de personnes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur, d’autre part, on y note aussi une proportion im-portante de personnes ayant un diplôme acquis à l’étranger et non reconnu. Les graphiques ci-après présentent le taux d’emploi et le taux de chômage pour les trois pays d’origine et pour les autres pays d’Afrique subsaharienne selon le niveau de diplôme. Comme nous l’avons vu pour tous les groupes d’origine ailleurs dans le pré-sent rapport, nous observons ici aussi que le taux d’emploi augmente avec le niveau de diplôme et ce constat vaut pour les trois pays d’origine ainsi que pour les autres pays d’Afrique subsaha-rienne. Ici aussi, les personnes d’origine rwan-daise présentent pour presque tous les niveaux de diplôme un taux d’emploi plus élevé et un taux de chômage plus bas, et les différences sont les plus marquées pour les diplômés de l’ensei-gnement supérieur et les personnes ayant un di-plôme acquis à l’étranger et non reconnu. Seules les personnes ayant tout au plus un diplôme de l’enseignement secondaire inférieur originaires des autres pays d’Afrique subsaharienne sont plus souvent en emploi que les personnes ayant tout au plus un diplôme de l’enseignement se-condaire inférieur de la RD Congo, du Rwan-da et du Burundi. C’est surtout la situation des personnes ayant un diplôme acquis à l’étranger et non reconnu qui est frappant : bien qu’elles soient considérées dans le reste du rapport comme ayant un niveau de diplôme faible (parce

166 L’augmentation du taux de chômage pour les personnes originaires de l’Afrique subsaharienne en Région de Bruxelles-Capitale entre 2008 et 2016 (dont il est question dans le chapitre Marché du travail) est surtout imputable à un taux de chômage en hausse pour les personnes originaires des autres pays d’Afrique subsaharienne (+5,4 pp) et pour les personnes originaires du RD Congo (+2,2 pp) , et – dans une moindre mesure- pour les personnes originaires du Burundi (+0,7 pp).

167 Comme nous l’avons déjà dit, ailleurs dans ce rapport, les personnes détentrices d’un diplôme acquis à l’étranger non reconnu sont jointes au groupe qui a au plus un certificat de l’enseignement secondaire inférieur et elles ne sont donc pas analysées en tant que groupe distinct.

168 Voir chapitre Marché du travail.

que leur diplôme n’est pas reconnu en Belgique), elles ont un taux d’emploi plus élevé et un taux de chômage plus bas que les personnes ayant tout au plus un diplôme de l’enseignement se-condaire inférieur. Ceci indique qu’une partie d’entre elles a quand même réussi à valoriser son diplôme non reconnu sur le marché du travail. Il apparaît par ailleurs que d’autres groupes d’ori-gine non UE détenteurs d’un diplôme acquis à l’étranger et non reconnu ont un meilleur accès au travail, avec des taux d’emploi plus élevés, que les personnes d’origine congolaise, rwan-daise ou burunrwan-daise167. Enfin, il est également frappant de constater que les taux de chômage sont les plus élevés pour les personnes d’origine congolaise à tous les niveaux de diplôme.

Même si les personnes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur originaires de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi peuvent trou-ver plus souvent un emploi sur le marché du tra-vail que celles ayant d’autres niveaux de diplôme, leur taux d’emploi est près de 20 points de pour-centage en-deçà de celui des diplômés de l’en-seignement supérieur de la population totale. Si on excepte l’origine rwandaise, la différence de taux d’emploi entre les diplômés de l’enseigne-ment supérieur et de l’enseignel’enseigne-ment secondaire supérieur est plus réduite que dans la population générale, ce qui indique également que ces per-sonnes peuvent moins utiliser leur diplôme élevé sur le marché du travail. En outre, on observe ici, pour les diplômés de l’enseignement supérieur, qu’étudier plus longtemps ne va pas nécessaire-ment de pair avec un taux d’emploi plus élevé, ce qui est bel et bien le cas pour les personnes d’origine belge par exemple168. Ainsi, il est frap-pant de noter que les titulaires d’un doctorat ori-ginaires de la RD Congo et du Rwanda ne sont pas plus souvent en emploi que des diplômés de niveau bachelier ou master. Moins de la moitié des titulaires d’un doctorat d’origine congolaise

(47,9 %) est occupée et plus de 1 sur 6 est au chô-mage (18,4 %). Et la différence de taux d’emploi entre les masters et les bacheliers est aussi plus réduite pour les personnes d’origine congolaise,

rwandaise et burundaise, ce qui tend également à démontrer que parmi les diplômés de l’ensei-gnement supérieur, il est moins intéressant de continuer à étudier dans ce groupe d’origine.

Graphique 86 : Taux d’emploi et taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine et le niveau de diplôme (20-64 ans, 2016)

FOCUS RD CONGO, RWANDA, BURUNDI

Graphique 5 : Taux d’emploi et taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine et le niveau de diplôme (20-64 ans, 2016)

70 %

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

Taux d’emploi

Taux de chômage

FOCUS RD CONGO, RWANDA, BURUNDI

Graphique 5 : Taux d’emploi et taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine et le niveau de diplôme (20-64 ans, 2016)

70 %

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

Taux d’emploi

Taux de chômage

Source : Datawarehouse Marché du travail et Protection sociale, BCSS. Calculs et traitement : Unia/SPF ETCS.

Comme nous l’avons déjà mentionné dans le chapitre Marché du travail, le taux d’emploi des femmes diplômées de l’enseignement supérieur originaires d’Afrique subsaharienne est supé-rieur à celui des hommes de même niveau de di-plôme. Ce phénomène est apparemment impu-table aux femmes diplômées de l’enseignement supérieur d’origine congolaise et burundaise.

En ce qui concerne les personnes d’origine rwandaise (ainsi que les personnes originaires

des autres pays d’Afrique subsaharienne) diplô-mées de l’enseignement supérieur, ce sont les hommes qui présentent un taux d’emploi plus élevé que celui des femmes, mais la différence n’est que de 2 points de pourcentage. Seules les personnes d’origine belge présentent un écart aussi réduit entre les genres pour ce qui concerne le taux d’emploi des personnes diplô-mées de l’enseignement supérieur.

CHAPITRE 5 LES PERSONNES ORIGINAIRES DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, DU RWANDA ET DU BURUNDI

Par ailleurs, il est également intéressant de se pencher sur la participation au marché du tra-vail sur la base du type de ménage. Comme déjà indiqué dans l’introduction, on rencontre da-vantage de situations familiales transnationales parmi les personnes originaires des pays étudiés ici. La variable « type de ménage » peut donner une indication de la proportion de personnes se trouvant dans une situation de famille trans-nationale. Les graphiques ci-après illustrent les taux d’emploi et de chômage des personnes ori-ginaires de la RD Congo, du Rwanda, du Burundi et des autres pays d’Afrique subsaharienne selon le type de ménage. Comme pour l’ensemble de

la population en âge de travailler, on retrouve le taux d’emploi le plus élevé parmi les personnes en couple avec enfant(s), les personnes vivant en couple mais sans enfant viennent en deuxième position. On observe le taux de chômage le plus élevé pour les chefs d’une famille monoparen-tale et les personnes qui vivent seules. Étant donné que, proportionnellement, un plus grand nombre de Congolais, Rwandais et Burundais d’origine sont isolés ou chefs d’une famille mo-noparentale, il n’est pas inintéressant de savoir que ces derniers sont plus souvent sans emploi, comparés à d’autres types de ménages.

Graphique 87 : Taux d’emploi et taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine et le type de ménage (20-64 ans, 2016)

FOCUS RD CONGO, RWANDA, BURUNDI

Graphique 6 : Taux d’emploi et taux de chômage des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine et le type de ménage (20-64 ans, 2016)

80 % 70 % 60 % 50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 0 %

35 % 30 % 25 % 20 % 15 % 10 % 5 % 0 %

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

Taux de chômage Taux d’emploi

10 % 20 %20 % 30 % 40 %40 % 50 % 60 %60 % 70 %

■ Titulaire isolé

En couple sans enfant

■ En couple avec enfant(s)

■ Enfant auprès d’un couple ■ Chef famille monoparentale

■ Enfant dans famille monoparentale

■ Autre personne habitant sous le même toit

■ Ménages Autres / Inconnu / Collectif

10 % 20 %20 % 30 % 40 %40 % 50 % 60 %60 % 70 %

■ Titulaire isolé

En couple sans enfant

■ En couple avec enfant(s)

■ Enfant auprès d’un couple ■ Chef famille monoparentale

■ Enfant dans famille monoparentale

■ Autre personne habitant sous le même toit

■ Ménages Autres / Inconnu / Collectif Source : Datawarehouse Marché du travail et Protection sociale, BCSS. Calculs et traitement : Unia/SPF ETCS.

Comme indiqué plus haut, pour les origines congolaise, rwandaise et burundaise, les hommes ont plus souvent un emploi que les femmes, mais l’écart de taux d’emploi est plus réduit que pour la population générale. On constate également que, si l’on se base sur la situation familiale, les écarts en termes de taux d’emploi entre hommes et femmes fluctuent entre 5 et 10 points de pourcentage, soit des écarts moins importants que dans la population générale. Il est également frappant de constater que les écarts sont faibles entre les couples sans enfant et les couples avec enfant(s) ; en ce qui concerne les origines rwandaise et congolaise,

169 Voir chapitre Marché du travail.

170 Ailleurs dans ce rapport les taux d'activité et d'inactivité sont indiqués pour les 25-64 ans, étant donné que les inactifs âgés de 18 à 24 ans entrent surtout dans la catégorie "enfants donnant droit à des allocations familiales" (voir chapitre Marché du travail). Pour cette étude spécifique consacrée à la RD Congo, au Rwanda et au Burundi, il n'a pas été possible de calculer les taux d'activité et d'inactivité des 25-64 ans, c'est pourquoi nous nous sommes concentrés sur le groupe des 20-64 ans.

nous voyons même que les écarts en termes de taux d’emploi entre hommes et femmes sont plus réduits pour les personnes en couple avec enfant(s) (par rapport à différents autres groupes d’origine étrangère169. En outre, les femmes isolées originaires du Burundi ont plus souvent un emploi que les hommes se trouvant dans la même situation. Pour les personnes origi-naires des autres pays d’Afrique subsaharienne, il apparaît que l’écart entre hommes et femmes dans le taux d’emploi est plus important pour les personnes faisant partie d’un ménage : les per-sonnes en couple avec et sans enfant(s) et les familles monoparentales.

3. INACTIVITÉ

Dans cette partie, nous nous concentrerons sur les taux d’activité et d’inactivité, ainsi que sur les différents types d’inactivité. Les chiffres présentés ici sont calculés pour le groupe des 20-64 ans170. Entre 50 % et près de 60 % des personnes en âge de travailler originaires de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi sont actives. Les per-sonnes originaires du Rwanda (59,9 %) et de la RD Congo (58,0 %) sont, proportionnellement, celles qui sont le plus souvent actives. Toutefois, leur taux d’activité se situe encore quelque 10 points de pourcentage en-deçà de celui de la population générale. Pour les trois pays d’ori-gine étudiés, nous observons une hausse du taux d’activité depuis 2008. La plus forte progres-sion est enregistrée pour les personnes d’ori-gine rwandaise (9,3 points de pourcentage).

Toutefois, le taux d’activité des personnes

pro-venant des autres pays d’Afrique subsaharienne a également augmenté et ce, essentiellement entre 2012 et 2016. Pour tous les groupes, on constate que le glissement se situe essentielle-ment au niveau du groupe « autre inactivité », qui s’est réduit, tandis que le groupe des « actifs » a augmenté (il n’y a que pour les personnes d’ori-gine rwandaise que la proportion des inactifs percevant un revenu d’intégration s’est aussi réduite).

L’augmentation des taux d’activité entre 2008 et 2016 pour les Congolais et Rwandais d’ori-gine est surtout attribuable à une hausse de l’ac-tivité des femmes, tandis que pour les Burundais d’origine, ce sont les hommes qui ont connu une hausse plus importante. Le graphique ci-après présente les taux d’activité des hommes et des femmes pour 2008 et 2016.

CHAPITRE 5 LES PERSONNES ORIGINAIRES DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, DU RWANDA ET DU BURUNDI

Graphique 88 : Taux d’activité des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine et le sexe (20-64 ans, 2008-2016)

FOCUS RD CONGO, RWANDA, BURUNDI

Graphique 7 : Taux d’activité des personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon le pays d’origine et le sexe (20-64 ans, 2008/2016)

70 % 60 % 50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 0 %

RD Congo Rwanda Burundi Autre Afrique subsaharienne

Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes

2008 ■ 2016

Source : Datawarehouse Marché du travail et Protection sociale, BCSS. Calculs et traitement : Unia/SPF ETCS.

171 Il s'agit de tous les inactifs qui ne relèvent pas de l'un des régimes suivants : interruption de carrière, dispense d'inscription

171 Il s'agit de tous les inactifs qui ne relèvent pas de l'un des régimes suivants : interruption de carrière, dispense d'inscription