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tant dû à l'action qu'exercent constamment sur l'organisme

les toxines sans cessesécrétées dans la

cavité

en

purulence.

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L'observation suivante, que nous empruntons à M. le Dr

Moure, est un bel exemple des complications qui peuvent

survenir, du fait d'un empyème, du côté du larynx, dela tra¬

chéeet des bronches.

Observation XYI (Moure).

Empyème du sinus maxillaire droit chez une jeune fdle de

onze ans.

Mademoiselle X..., âgée de onze ans, est la fille d'un confrère d'un départementvoisinet ce dernier a bien voulu me remettre

sur ses antécédents la note suivante :

« Ma fillette, âgée de onze ans, atoujours eu une belle appa¬

rence; quelques crises de laryngite striduleq.sedans lapremière enfance. Vers l'âgede six ans, à l'automne de 1890, elle eutune

légère atteinte de fièvretyphoïde qui laissa après elle une bron¬

chite, ou du moins une toux rebelle qui dura environ un an et

disparut spontanément au moment où, endésespoir decause, on

cessait tout traitement. Malgré cela, l'état général n'a jamais

paru altéré.

» Vers la même époque,on aremarqué que l'enfant mouchait

beaucoup de matières jaunes verdâtres. Enprésence de l'abon¬

dance et de la persistance decet écoulement,cependant inodore,

011 fit des lavages des fosses nasales au siphon de Weber, avec une solution de tanin à 1/400. Sous l'influence de ces lavages, l'écoulementparuttarir et on les cessa graduellement. Il fallut cependant les reprendre aubout dequelques mois, puis on cessa de nouveaupendant plus d'un an, mais de temps à autre l'écou¬

lementjaune verdâtre reparaissait et, en 1893, notamment, un nouveau traitement autanin fut institué pendant plus d'un mois

et amena l'amélioration habituelle.

» Pendant ces quelques années, l'enfant était sujette à des

coryzas et des rhumes fréquents, quelquefois elle se plaignait

des bourdonnements d'oreilles, mais peu. Elle eut, pendant ce même laps detemps, deux ou trois crises passagères d'asthme, qui fut qualifié d'arthritisme à cause de l'arthritisme manifeste des parents. On commença cependant à penser à une affection

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possible de l'arrière gorge (végétations adénoïdes) ; l'examen du

nez aumoyen du spéculum de Duplay et la lumière solaire ne donnèrent qu'un résultat négatif.

» Enfin, au commencement du mois de février 1896, l'enfant prit un gros rhume avec coryza qui, au lieu de céder alla en

s'aggravant et, le 12, éclata un accèsd'asthmequi duraplusieurs

heures et, depuis lors, ces accès se renouvelèrent pendant un mois et demi tous les deux ou troisjours, malgré toute espèce de traitements, quelquefois subintrants et assez violents pour nécessiter uneinjection de morphine ; c'est le seul remède qui produisit un effet réel, soit en sirop pour calmer l'oppression

habituelle et procurer le sommeil, soiteninjectionspour couper les grands accès. On eut alors l'obcasion de remarquer que ceux-ci étaient presque toujours précédés d'un aura nasal,

éternuements et écoulement de mucus incolore. La conva¬

lescence fut longue, l'oppression étant toujours menaçante ; cependant, à partirdu milieu d'avril, avec les jours chauds, la

malade se rétablit assez rapidement.

» Dèslors, le diagnostic s'imposait d'asthme réflexe

sympto-matique d'une affection nasale et l'enfant fut présentée, à la fin

d'août, à M. le docteurMoure ».

Au moment où l'enfant seprésenta à maconsultation, elle

fut

lapremière fois examinée parmon aide de clinique, le

docteur

Brindel, qui trouva à l'examen rhinoscopique

antérieur

une dégénérescencepolypoïdetrès marquée au niveau de

la partie

antérieure du cornet moyen droit, dans la région de

l'infundi-bulum ; il existaitégalementà ce niveauun amas de

sécrétion

purulente, qui fit immédiatement songer à

l'existence d'un

empyème dusinus maxillaire. Après avoir enlevé au

polypotome

les parties dégénérées de la muqueuse, M.

Brindel pria le père

de venirme montrer sonenfant à quelques joursde là, ce qui

fut fait. Lorsque lafillette revint, je constatai encore

l'existence

d'un certain gonflement de la muqueuse du

cornet

moyen, an

niveau de l'ouverture du sinus maxillaire ; il y avait aussi de la

sécrétion purulente dans ce même point.

Bien

que

l'enfant

n'éprouvât aucune douleur, ilétait àpeu près

certain

que nous

nous trouvions en présence d'un empyème du

sinus maxillaire

dece côté; néanmoins, comme la dentitionétait

parfaite, et

que

sa première molaire faisait à peine saillie au

niveau de la

gen-— 50

cive, que la deuxièmegrosse molaire n'était pas encore éclose,

nevoulant pas m'exposer à faire arracher inutilement une dent

saine,je pratiquai d'abord l'éclairage par transparence qui ne donna aucun résultat, en ce sens que les deux côtés de la face et les paupières inférieures apparurent absolument transpa¬

rentes, sans qu'il y eut la moindre différence d'un côté on de l'autre. Je ponctionnai alors le sinus par le méat inférieur et

l'injectiondéterminal'issue d'unliquidepurulent, qui confirmait nettement le diagnosticprésumé d'empyèmedu sinusmaxillaire.

Dans ces conditions, je dusme résigner à faire extraire la dent,

ce qui ne put être fait' par le dentiste qu'en quarante-huit heures, ce dernier ayant besoin, avant de pratiquer l'arrache¬

ment de la molaire, de l'ébranler d'abord et encore, malgré tous les soins qu'il prit, cassa-t-il une des racines dans l'alvéole.

Je me propose, une fois la plaiealvéolaire guérie, de faire une ouverture à ce niveau, afin depermettre les lavages de la cavité.

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Traitement.

Le traitement des sinusites maxillaires chez les enfants doit varier non seulement suivant la forme de sinusite que l'on observe, mais aussi d'après les causes de ces sinusites. Nous

allons tâcher de préciser les diverses indications thérapeuti¬

ques en observant l'ordre suivant : 1° Sinusites aiguës;

2° Sinusites phlegmoneuses;

3° Sinusites chroniques muco-purulentes d'après leurs

causes;

4° Sinusites fougueuses.

A. Sinusites aiguës. La sinusiteaiguëou sinusite catar-rhale, qui coexiste avec une inflammation aiguë de la

pitui-taire (coryza aigu, coryza infectieux au stade de

début)

et se caractérise par un simple suintement muqueux envahissant plusou moins la cavité de l'antre, est justiciable des procédés

médicaux en usage contre les inflammations de même

ordre

de la pituitaire. C'est ainsi que l'onpourra

employer les fumi¬

gations ou les humages avec des décoctions de

plantes

aroma¬

tiques (thym, romarin); si l'on veut, on y ajoutera une

solu¬

tion mentholée telle que celle-ci :

Une cuillerée à café par litre d'eau plus ou

moins chaude,

suivant les casetsuivant la tolérancedesmalades; àemployer

en fumigations deux à quatre fois par

jour pendant 5 à

10 minutes.

THÈSE BOURRAGUÉ. 4

Menthol Goudron

Teinture d'eucalyptus. .

aâ 5 grammes 250 grammes

Si le gonflement de la pituitaire ferme l'ostium maxillaire,

il y a rétention dans l'antre d'Highmore des sécrétions de sa

muqueuse, et il peut se produire alors des douleurs

sous-orbitaires. Dans ces cas, l'on se trouvera bien d'une pulvéri¬

sation intra-nasale avec une solution de chlorhydrate de cocaïne au 1/10°, qui réduit la muqueuse tuméfiée à son état

normal, de sorte que le mucus s'écoulefacilement, etlesdou¬

leurs cessentdu même coup. Ou bien la poudre suivante est encore indiquée en prises, cinq à six fois par jour :

Avec ces soins si faciles à prendre et pourtant si négligés,

l'on pourra arrêter à son début une inflammation dont on ne

sait jamais quelles seront les suites.

B. Lessinusites phlegmoneuses sont nécessairement passi¬

bles d'un traitement chirurgical, nettement indiqué par les phénomènes extérieurs qui les manifestent. Il faut ouvrir l'antre le plus rapidement possible, que ce soit par la voie alvéolaire ou par la voie nasale, ouvrir aussi l'abcès qui

presque toujours vient se former sous la paupière inférieure et, par l'une ou l'autre de ces ouvertures, faire un drainage

sérieux de la cavité et des lavages antiseptiques. Naturelle¬

ment, si l'on découvre un séquestre, onl'enlève pour tarir au

plus tôt la suppuration. L'on peut de la sorte guérir son

malade, ainsi que cela a eu lieu dans la plupart des cas que

nous rapportons.

C. Les sinusites chroniques muco-purulentes reconnais¬

sant pour origine des causes entièrement différentes, une

thérapeutique

particulière s'impose à chaque variété; nous allons la discuter pour chaque cas.

Chlorhydratedecocaïne. . .

morphine. .

0,10 centigrammes

0,02

Sous-nitratede bismuth.)

G J 1

Sucre enpoudre ^ ogrammes

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Quand la sinusite est due à une lésion dentaire, la pre¬

mière indication à observer est d'enlever la dent, cause de l'infection; puis on pratiquera des lavages du sinus. Pour ceci, deux voies nous sont ouvertes: voie nasale, voie alvéo¬

laire; envisageons-les successivement.

a) Il est assez naturel que, pour laver unecavité, on cher¬

che à profiter de l'ouverture qui la fait communiquer avec l'extérieur; c'est pourquoi, pourfaire passerdes liquidesdans

l'antre d'Highmore, on a voulu se servir de l'ostium maxil¬

laire (procédé de Jourdain). Mais nous avons vu précédem¬

ment combien il est difficile d'y faire passer, même chez l'adulte, à plus forte raison chez l'enfant, une sonde explo¬

ratrice de 1/2à 1 millimètre de diamètre; que l'on

juge des

difficultés quand il faudra employerune sonde d'un

diamètre,

tel que le pus ne puisse facilement la boucher ! De plus, cette

ouverture est à la partie supérieure du sinus, presque au

niveau de la paroi orbitaire; à supposerqu'une

sonde puisse

y pénétrer, un lavage sera toujours incomplet, car

il restera

forcément dans la partie déclive du pus et du

liquide qui

ne pourront sortir. Cette communication doit donc

être aban¬

donnée.

Par conséquent, si nous voulons employer

la voie nasale,

il faudra recourir à une ouverture artificielle pratiquée au moyend'untrocart muni desa canule

(procédé de Mickuliez).

Nous avons vu, dans un précédentchapitre,

de quelle façon

et à quel niveau se fait cette ponction;nous

n'y reviendrons

pas. Par la canule laissée en place on fera

des lavages

avec

des solutions antiseptiques diverses, eau

boriquée, bichlorure

ou cyanure de mercure à 1/4000, azotate

d'argent à 1/100,

chlorure de zincà 1/30, phéno salyl, etc., etc.; ces

soins

pour¬

rontguérir la sinusite, mais en un temps

impossible à pré¬

ciser d'avance.

b) Par la voie buccale onarrive à l'antre

de deux façons :

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