5.3 Systèmes à deux niveaux parasites et perspectives
5.3.1 Systèmes à deux niveaux parasites
100
150
200
250
νamp [MHz]
ν Rabi
[MHz]
SQB
Théorie 2 niveaux
Théorie multiniveaux
0 10 20 30 40 50 60
0
10
20
30
40
50
60
νamp [MHz]
ν Rabi
[MHz]
S2D
Théorie 2 niveaux
Théorie multiniveaux
Figure 5.9 – Fréquence des oscillations de Rabi νRabi en fonction de la fréquence νamp
associée à l’amplitude micro-onde. Le point de travail pour chaque échantillon est identique
à celui de la figure 5.6. La loi linéaire attendue pour un système à deux niveaux est en noir
et pour un système multiniveaux en rouge. L’anharmonicité extraite de ces ajustements
donne ∆k = 290M Hz pour SQB et ∆k = 22M Hz pour S2D.
effet les oscillations sont effectuées à de plus fortes amplitudes MO que les spectroscopies.
Il est alors possible d’exciter des TLS qui ont une fréquence de résonance νT LS proche de
la fréquence du QuBit, νT LS ∼ν01k ±νamp.
5.3.1 Systèmes à deux niveaux parasites
Revenons à la figure 5.5.a qui représente la variation de la fréquence de transition
ν01k de SQB en fonction du flux de polarisation, au courant optimal. Un agrandissement
est présenté dans la figure 5.10. On observe clairement de multiples anti-croisements.
Ils correspondent aux couplages entre le SQUID et des TLSs. La figure 5.10.a est un
agrandissement d’un unique anti-croisement. Cet anti-croisement est associé à un TLS
de fréquence de résonance νT LS = 10.23GHz. La figure 5.10.b représente la mesure de
spectroscopie effectuée au milieu de l’anti-croisement, pour Φp = 0.4678Φ0. La raie de
résonance ν01k attendue en l’absence de couplage est tracée en pointillé noir. En l’absence
de couplage, le QuBit et le TLS sont en résonance,ν01k =νT LS. Le couplage entre le QuBit
et le TLS crée un dédoublement de la raie centrale. La séparation en fréquence des deux
raies donne l’amplitude du couplage ∆T LS.
L’origine des TLS, leurs effets et même leurs possibles utilisations comme QuBit sont
largement discutés dans la littérature [16, 17, 83, 84, 85, 86, 87, 88].
Dans nos circuits la grande densité de TLS est une des principales limitations. En effet
ils sont directement responsables d’une diminution drastique du temps de cohérence ainsi
que d’une réduction du contraste de la mesure.
Φp/Φ0
ν mo
[GHz]
−0.482 −0.48 −0.478 −0.476 −0.474 −0.472 −0.47 −0.46810
10.5
11
11.5
12
12.5
13
13.5
−0.468 −0.4675
10.15
10.3
10.1 10.2 10.3
0.05
0.1
νmo [GHz]
P ech
∆TLS
∆TLS
(a)
(b)
νTLS
Figure 5.10 – Agrandissement de la spectroscopie du dcSQUID SQB présentée dans la
figure 5.5.(a) agrandissement autour d’un TLS unique.(b)mesure de spectroscopie pour
Φp = 0.4678Φ0. La raie de résonance attendue pour le QuBit seul est en pointillé noir.
Le dédoublement du pic central est associé au couplage avec le TLS. Il est caractérisé par
l’écart de fréquence ∆T LS .
Perte de contraste Lors de la mesure de l’état du SQUID par impulsion de flux
na-noseconde, la fréquence du mode longitudinal change. Lors de ce balayage, le circuit se
couple aux TLS dont les fréquences sont comprises entre la fréquence ν01k au point de
travail et la fréquenceν01k au moment de l’échappement. Le nombre de TLS rencontrés au
cours de ce balayage peut varier dans nos échantillons d’une dizaine, lorsque le point de
travail est proche de l’échappement, à plusieurs centaines, lorsque le point de travail est
loin de l’échappement. A chaque anti-croisement rencontré, il existe une probabilité que
le quantum d’excitation du QuBit soit transféré dans le TLS (passage adiabatique). La
somme de ces probabilités, sur l’ensemble des TLSs rencontrés, induit une réduction du
contraste.
Perte de cohérence La figure 5.11.a représente un autre agrandissement de la figure
5.5.a. Cette fois-ci nous nous focalisons sur une fenêtre de fréquence centrée sur ν =
10.635GHz. Cette fréquence, tracée en rouge, correspond à la fréquenceν01k du QuBit lors
des mesures des oscillations de Rabi présentées dans la partie précédente (voir figure 5.6
et 5.9).
La figure 5.11.b représente la transformée de Fourrier des oscillations de Rabi dans le
SQUID SQB en fonction de la fréquence νamp. Pour chaque fréquence νamp, on obtient un
spectre qui présente un pic pour ν = νRabi. La fréquence de ce pic en fonction de νamp
donne la courbeνRabi =f(νamp)(présentée dans la figure 5.9.a). Pour sept valeurs deνi
amp,
i∈[1; 7], numérotées sur la figure 5.11.b, on observe des anti-croisements. Au niveaux de
ces anti-croisements il y a donc deux pics dans la tranformée de Fourrier des oscillations
de Rabi, c.a.d deux fréquences d’oscillations distinctes. Remarquons ensuite dans la figure
5.11.a que le spectre du SQUID SQB montre la présence de TLS autour de la fréquence
de résonance du QuBit, ν01k = 10.635GHz. En particulier on peut repérer sept TLSs qui
sont situés à des fréquences νi
T LS = ν01k +αiνi
amp, où α2,5,7 = 1 et α1,3,4,6 =−1. Enfin, le
temps d’amortissement des oscillationsTRabi
2 en fonction deνamp est tracé en rouge sur la
figure 5.11.b. Pour chacune de ces sept valeurs νampi on observe des diminutions brusques
du TRabi
2 .
Dans la limite oùνamp ≥T2−1, la raie de résonance de la transitionν01k n’a plus la largeur
intrinsèque. La raie s’élargit avec la puissance. Dans le SQUIDSQB, la largeur intrinsèque
sur la ligne optimale est de 10M Hz environ. Les puissances utilisées pour les oscillations
de Rabi, de νamp = 20M Hz jusqu’a νamp = 250M Hz, induisent donc un élargissement de
la raie de spectroscopie. Lorsque l’élargissement est suffisament important pour atteindre
la fréquence d’un TLS, celui-ci participe à la dynamique cohérente du système. Cela se
traduit par l’apparition d’anti-croisement dans le spectre en fréquence des oscillations de
Rabi[85]. Dans notre échantillon chaque nouveau couplage à un TLS réduit la cohérence
du QuBit.
Figure 5.11 – (a) : Agrandissement de la spectroscopie du dcSQUID SQB présentée
dans la figure 5.5. En rouge est tracée la fréquence ν01k du QuBit lors des mesures des
oscillations de Rabi des figure 5.6 et 5.9. (b) :Spectre de Fourrier des oscillations de Rabi
dans le SQUID SQB en fonction de la fréquence νamp associée à l’amplitude micro-onde
(voir figures 5.6 et 5.9 ). Pour plus de visibilité les spectres ont tous été normalisés. Le
temps d’amortissement des oscillations de Rabi T2Rabi en fonction de νamp est tracé en
rouge. Les lignes pointillées dans la figure (b) mettent en évidence sept fréquences νi
amp
pour lesquelles on observe de multiples fréquences dans le spectre des oscillations de Rabi.
Les fréquences νT LSi = ν01k +αiνamp, oùi α2,5,7 = 1 et α1,3,4,6 = −1, sont reportées en
pointillées dans la figure (a).
Densité de TLS Les mesures de spectroscopie sur une large plage de fréquence montre
que la répartition en fréquence des TLS est complètement aléatoire. La valeur du couplage
∆T LS extraite de chaque anti-croisement varie quant à elle de quelques M Hz (détection
limitée par la résolution de nos spectroscopie) jusqu’à une valeur∆max. Dans le SQUID en
niobiumSQB,∆max = 150M Hzet dans le SQUID en aluminiumS2D,∆max= 40M Hz. La
figure 5.12.a présente la distribution des couplages ∆T LS entre les TLS et le SQUID pour
chaque échantillon extraite des spectroscopies au courant optimal de la figure 5.5.
Celle-ci est représentée sous la forme de la somme du nombre de TLS par unité de fréquence
ayant un couplage ∆T LS compris entre la résolution de nos spectroscopies, 5M Hz, et un
couplage∆, tracé en fonction de ce∆. Au delà de∆ = ∆max plus aucun TLS n’est visible.
La nombre de TLS tous couplages confondusNT LSatteintNT LSQB = 18T LS/GHz pourSQB
et N2D
T LS = 11.5T LS/GHz pourS2D. Le figure 5.12.c présente la densité de TLS observée
dans des jonctions en Al/AlOx/Al dans le groupe de John Martinis [16]. Les densités de
défauts sont semblables à celle mesurées dans nos échantillons. Notons tout de même que
la densité de TLS mesurée dans l’échantillon S2D est identique à celle mesurée par John
Martinis dans une jonction une fois et demie plus petite. Nos jonctions fabriquées avec la
technique du surplomb contrôlé présentent donc une densité de défaut par unité de surface
légèrement plus faible.
10
110
20
5
10
15
20
∆ [MHz]
N TLS
/GHz ( 5MHz <
∆ TLS
<
∆
) SQB, 2SJJ=10µm2
S
2D, 2S
JJ=20µm2
(a)
Figure 5.12 – (a) : Distribution des TLS ayant un couplage ∆T LS compris entre la
ré-solution de nos spectroscopies, 5M Hz, et un couplage ∆, en fonction de ∆. Au delà d’un
certain couplage maximum plus aucun TLS n’est observé. (b) : Mesure de
spectrosco-pie dans deux qubits de phase du groupe de John Martinis. Le qubit est composé d’une
jonction unique, de surface S = 13µm2 et S = 70µm2, insérée dans un boucle
supra-conductrice. (c) : Distribution des TLS ayant un couplage S compris entre la résolution
des spectroscopies, 10M Hz, et un couplage S0, en fonction de S0. Au delà d’un certain
couplage maximum plus aucun TLS n’est observé (indiqué par une flèche). D’après [16].
Dans le document
Dynamique quantique dans un dcSQUID : du qubit de phase à l'oscillateur quantique bidimensionnel
(Page 117-122)