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Systèmes d’aide à la décision médicale – Clinical decision support system (CDSS)

Chapitre 2 : Computerized Prescriber Order Entry et – Clinical decision support system

1.2 Systèmes d’aide à la décision médicale – Clinical decision support system (CDSS)

Les systèmes d’aide à la décision peuvent être définis comme tout système apportant des informations au clinicien au cours du processus décisionnel. En fonction de leur mode de fonctionnement et des actions qu’ils requièrent de la part de l’utilisateur, on décrit différents types de systèmes.

On distingue les systèmes dits « A la demande » : ces systèmes sont déclenchés par l’utilisateur, ce qui apporte une certaine flexibilité. Avec ce mode de fonctionnement, la connaissance va être apportée à la demande de l’utilisateur. Ces systèmes peuvent fonctionner

selon un mode de conseil pour le diagnostic et/ou le traitement du patient (Ex : Onco Doc)[36] ou selon un mode de critique de la stratégie retenue par le médecin (Ex : ATTENDING system)[37].

Ces systèmes peuvent également fonctionner de manière permanente, « en tâche de fond », en fournissant leurs connaissances sans que l’utilisateur en fasse la demande. Ils agissent alors

comme des rappels/alertes (« reminders »)[38]. Selon le mode de présentation des

informations, ces rappels seront considérés comme actifs ou passifs. Les rappels/alertes actifs fournissent la connaissance qu’ils contiennent en réponse à l’évolution de critères qu’ils évaluent en temps réel. Les critères évalués sont les données saisies (diagnostic, résultats d’analyses biologiques, etc.) et/ou les actions non réalisées à un instant donné (ex : le calendrier vaccinal). Ces rappels/alertes sont également qualifiés d’actifs car ils obligent l’utilisateur à réaliser une action en réponse aux recommandations qui sont faites.

Les rappels/alertes peuvent également être inactifs en affichant en permanence des informations à l’écran, indépendamment du patient et sans requérir d’action de la part de l’utilisateur.

On constate qu’il existe de nombreux systèmes d’aide à la décision thérapeutique selon leurs modalités de fonctionnement et leur domaine d’application. A la suite d’une revue de la littérature, Kawamoto K et al distinguent 22 critères d’évaluation des systèmes d’aide à la décision[39]:

• Intégration du système dans le processus de prescription ou dans un système informatisé de prescription,

• Utilisation d’un système informatisé,

• Incorporation du système d’aide à la décision dans l’organisation du travail du médecin, • L’absence de besoin de ressaisir des données,

• L’obligation de justifier pour le médecin, la non-prise en compte des recommandations faites par le système,

• Réalisation des recommandations au moment et à l’endroit où le médecin doit prendre la décision,

• Les recommandations sont des propositions d’action et non d’inaction,

• Le système justifie ses recommandations en présentant sa méthode de raisonnement, • Le système justifie ses recommandations sur la base de guides de bonnes pratiques, • Le taux d’implication des utilisateurs dans la mise en place du système,

• Le système fournit une aide aussi bien au médecin qu’au patient, • L’existence d’une évaluation périodique du système,

• Le système aide à la décision et participe à l’éducation des utilisateurs, • La vitesse du système,

• Le temps supplémentaire passé par les médecins suite à l’utilisation du système, • La clarté de l’interface du système,

• La pertinence des recommandations,

• Le caractère itératif du développement du système,

• Participation de « leader d’opinion » à la mise en place du système,

• L’alignement des objectifs de mise en place du système, des différents composants de l’hôpital (services de soins, services financier, etc.).

Ces différents critères s’appliquent aussi bien à des systèmes d’aide à la décision informatisés qu’à des systèmes non informatisés. Ils permettent de comparer les systèmes d’aide à la décision thérapeutique.

La présence de certains de ces critères permet également de déterminer si la mise en place d’un système les possédant a une chance d’être fructueuse. Au travers d’une analyse de la littérature, Kawamoto K et al ont mis en évidence que 6 des 22 critères présentés ci dessus sont prédictifs du succès de l’implantation des systèmes les possédant[39]. Un système d’aide à la décision informatisé est plus efficace qu’une version non informatisée. La création d’une interface avec un système de prescription informatisée permet d’augmenter son intégration dans l’organisation du travail du médecin, donc d’augmenter la probabilité de son succès. Le caractère automatique du système (plutôt qu’à la demande) présume également d’un succès, car il augmente l’intégration dans l’organisation du travail médical. L’interfaçage avec le dossier médical du patient permet d’éviter la ressaisie des données nécessaires au fonctionnement du système donc d’augmenter l’intégration dans l’organisation du travail.

L’obligation de justifier le non-suivi des recommandations est également présomptive du succès du système. En dernier lieu, pour augmenter ses chances de succès auprès des utilisateurs, ces systèmes doivent proposer des recommandations et non pas une simple évaluation[39].

A la suite d’une revue de la littérature, Garg AX et al ont également mis en évidence des critères de succès pour les systèmes d’aide à la décision[40]. Dans cette revue de la littérature, Garg AX et al ont utilisé l’amélioration des performances des cliniciens comme critère de jugement. Le caractère automatique de l’aide (plutôt qu’à la demande) est considéré comme un facteur de succès[40].

En utilisant le même type de méthodologie (revue de la littérature), Niès J et al proposent également des critères de succès pour les systèmes d’aide à la décision thérapeutique[41]. Comme dans les études de Garg AX et al[40] et de Kawamoto K et al[39], le caractère automatique plutôt qu’à la demande est proposé comme un critère de succès. L’existence d’une interface entre le dossier patient et le CDSS est un facteur de succès. L’existence d’une interface des CDSS avec les CPOE est également un critère de succès. Cette interface permet de répercuter directement dans le CPOE les propositions de prescription faites par le CDSS. Par rapport aux CPOE, il existe plusieurs types de CDSS. Cette pluralité explique le nombre important de critères de classification de ces systèmes et donc de facteurs de succès et d’échec. Cette pluralité explique également les domaines d’intervention plus nombreux dans la prévention des EMI.