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Place dans la prévention des EMI et des erreurs médicamenteuses

Chapitre 2 : Computerized Prescriber Order Entry et – Clinical decision support system

2. Place dans la prévention des EMI et des erreurs médicamenteuses

2.1 Domaines d’action des CPOE

Ces systèmes sont actifs à différents niveaux du circuit du médicament.

Ils permettent tout d’abord d’agir au niveau de l’étape de prescription. A ce niveau, ils garantissent que la prescription contient l’ensemble des items indispensables à sa bonne exécution : identification du médicament prescrit, dose, fréquence de prise, modalités d’administration, identification du malade et du prescripteur, etc. Ils assurent également la lisibilité de la prescription. En définitive, ils préviennent les ambiguïtés à l’intérieur de la prescription. De ce fait, on évite qu’une erreur ne se répercute sur les étapes de dispensation, d’administration et de surveillance du traitement.

Ces systèmes agissent également en amont de l’étape d’administration, en évitant les étapes de retranscription sur le plan de soins infirmier. Toutefois, ceci suppose que le plan de soins infirmier – (Medical Administration Record (MAR) soit lui aussi informatisé et connecté avec le CPOE.

L’utilisation de ces systèmes ne se limite pas à l’informatisation de la prescription de chaque médicament pris individuellement mais permet également de réaliser la prescription d’un groupe de médicaments et/ou d’examens ou « order set » entrant dans le cadre d’un protocole de prise en charge (Ex. : prescriptions pré-opératoires ou post-opératoires). Ce système de prescription sous forme « d’order set » peut être perçu comme un système simplifié d’aide à la décision thérapeutique, si les « orders sets » sont définis suivant des guides de bonnes pratiques.

2.2 Domaines d’application des CDSS

Dans la prise en charge des patients, les systèmes d’aide à la décision peuvent être de différents types : systèmes d’accès à des référentiels, d’assistance au diagnostic ou à la décision thérapeutique, systèmes à base de règles fournissant des alertes, systèmes de scoring, systèmes d’interprétation des résultats d’analyse de biologie, systèmes de calcul des doses, etc.

Les systèmes d’aide à la décision thérapeutique peuvent être divisés en deux grands groupes suivant leur niveau de complexité. Cette complexité est déterminée par le niveau d’accès au dossier du patient qu’ils possèdent[42].

Un groupe contient tous les systèmes dits « basiques » que sont les systèmes de détection des allergies médicamenteuses, les systèmes de calcul de doses, les livrets thérapeutiques2 informatisés, les systèmes de détection des doublons thérapeutiques et les systèmes de détection des IAM.

Un autre groupe contient les systèmes dits « avancés » que sont les assistances à la prescription d’analyses biologiques, les dispositifs de recherche de contre-indications médicamenteuses ou de contre-indications médicament – grossesse, les systèmes de calcul de

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Un livret thérapeutique est défini comme étant l’ensemble des médicaments mis à la disposition des médecins pour traiter leurs patients. Le contenu de ce livret est le plus souvent arrêté par le comité du médicament regroupant le pharmacien et des représentants de la communauté médicale de l’établissement.

doses en fonction de l’état physiopathologique et les systèmes de détection des effets indésirables.

Les systèmes basiques de calcul de doses peuvent prendre plusieurs formes. Ils peuvent proposer la liste des posologies standards existant pour le médicament au moment, où le clinicien prescrit. Ils peuvent également critiquer la posologie saisie par le médecin. Beaucoup d’effets indésirables sont dose dépendants et beaucoup d’ADE sont provoqués par des doses prescrites trop importantes[11, 43]. En conséquence, on comprend le potentiel théorique des systèmes suggérant des doses standards au médecin.

Les livrets thérapeutiques informatisés permettent au clinicien de prescrire un médicament qui est disponible. Ils peuvent fonctionner suivant différents modes. Un mode de fonctionnement est de ne proposer que les médicaments disponibles dans l’hôpital car retenus par le comité du médicament. Un autre mode de fonctionnement est de proposer pour tout médicament non retenu par le comité du médicament, l’équivalent thérapeutique inscrit au livret thérapeutique. Les systèmes de détection des doublons thérapeutiques indiquent au clinicien les médicaments ayant la même action thérapeutique. Il existe deux niveaux de complexité pour ces systèmes. Le niveau le plus simple est la détection des médicaments contenant le même principe actif (Ex. : deux médicaments contenant du paracétamol). Le niveau le plus élevé est la détection des médicaments appartenant à la même classe pharmacothérapeutique (Ex. : prescription de deux anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Les systèmes de recherche de contre-indications médicamenteuses permettent de détecter si le médicament en cours de prescription n’est pas contre-indiqué pour le patient. Cette détection implique que le dossier du patient soit informatisé et que l’état physiopathologique du patient soit codé de manière appropriée dans ce dossier.

Les systèmes de calcul de doses en fonction de l’état physiopathologique permettent d’ajuster les doses prescrites à l’état physiopathologique du patient. Le plus souvent l’adaptation est réalisée suivant la fonction rénale et/ou la fonction hépatique du patient. Ces systèmes ont besoin d’accéder au dossier du patient, pour pouvoir apprécier sa fonction rénale et/ou sa fonction hépatique.

Les systèmes de détection des contre-indications médicament-grossesse permettent de signaler au clinicien qu’un médicament contre-indiqué en cas de grossesse, a été prescrit à une femme enceinte. Pour cela les systèmes à base de rappels/alertes doivent être interfacés avec

Les systèmes de détection des ADE peuvent aussi constituer des systèmes d’aide à la décision thérapeutique[44]. Ce sont le plus souvent des algorithmes cherchant dans le dossier des patients des éléments marqueurs d’apparition d’ADE. Dans l’hypothèse où ces systèmes utilisent comme événements marqueurs, la prescription de certains médicaments et les résultats d’analyse biologique, les algorithmes qu’ils utilisent peuvent alors indiquer au médecin, l’apparition d’effets indésirables. Le médecin peut alors modifier le traitement (adaptation posologique, arrêt du traitement, substitution) ou demander une surveillance rapprochée.

Les CDSS sont le plus souvent destinés aux médecins. Néanmoins, ils peuvent également être une aide à la validation pharmaceutique[34].