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Systèmes agricoles

Dans le document L'impact des pesticides sur la santé humaine (Page 142-145)

1) Système d’agriculture conventionnelle

L'agriculture conventionnelle est la plus pratiquée à travers le monde, elle est apparue avec la révolution verte, suite à la deuxième guerre mondiale qui a améliorée la connaissance de la chimie. Ce type d’agriculture préconise l’utilisation intensive de pesticides et d’engrais afin d’accroitre le rendement en denrées agricoles. Elle considère le sol comme un support inerte, auquel des amendements sont effectués pour optimiser les cultures.

La compréhension de l’effet des PPP sur le sol a été largement étudiée, leur utilisation massive pouvant amener à une modification de la microflore (Dick, 1992 ; Hussain et al., 2009).

2) Système d’agriculture raisonnée

L’agriculture raisonnée est basée sur l’optimisation des méthodes classiques de production. En agriculture raisonnée, les agriculteurs ne traitent que s’il le faut, au bon moment et avec une dose adaptée. Il s’agit d’une version « améliorée » de l’agriculture conventionnelle, censée répondre aux nouvelles exigences de la législation en matière de réduction de PPP.

Ce type d’agriculture peut avoir recours à l’emploi d’outils d’aide à la décision, outils statistiques intégrant à la fois les données climatiques, pédologiques et culturales pour une exploitation donnée, afin de déterminer la pression parasitaire d’une année en cours, et d’adapter le traitement phytopharmaceutique en conséquence. Les bulletins de santé du végétal émis par les chambres régionales d’agriculture et les DRAAF peuvent aussi conseiller l’agriculteur quant aux risques d’épidémie de ravageurs et aux dates de traitements.

3) Système d’agriculture intégrée

En plus d’utiliser de manière raisonnée les PPP, la production intégrée utilise aussi les techniques alternatives, comme la lutte biologique, qui peuvent parfois être des méthodes tout aussi efficaces et plus respectueuses de l’environnement.

La production intégrée se distingue aussi de l’agriculture biologique car elle n’abandonne pas les méthodes classiques lorsqu’elles ont fait leurs preuves pour assurer des rendements corrects à l’agriculteur, en particulier lors d’années climatiques défavorables.

Comme son nom l’indique, la production intégrée “intègre” tous ces éléments. S’il est nécessaire d’employer un engrais chimique, alors il sera utilisé. Si une méthode biologique peut se substituer à une méthode classique alors elle le sera. Un effort est également fait pour la rotation des cultures, en particulier l’allongement des cycles de rotation, qui permettent de casser le cycle des adventices. La fertilisation N P K est ajustée en fonction des objectifs de rendements et de la composition du sol. Afin de limiter le ruissellement et l'érosion, les parcelles culturales doivent être de dimension raisonnable et de forme adaptée. L’objectif est de limiter le risque sanitaire, en conservant une efficacité du travail. Concernant le travail du sol, le but est d'utiliser des techniques de travail du sol simplifiées pour augmenter la teneur en matière organique et l'activité biologique des sols, diminuer le lessivage de l'azote, freiner l'érosion, réduire les consommations de fuel et les charges de mécanisation ; le retournement du sol par le labour est supprimé.

En agriculture raisonnée, on applique ce qui est le mieux pour l’environnement, le consommateur et l’agriculteur qui doit vivre de sa production.

4) Système d’agriculture biologique

L’agriculture biologique (AB) est un système de production qui regroupe, autour d’un courant de pensée, un ensemble de pratiques agricoles respectueuses des équilibres écologiques et qui tend à l’autonomie des agriculteurs vis-à-vis de leurs approvisionnements.

Elle repose sur le respect des cycles biologiques, le respect de l’activité biologique du sol, la préservation de la biodiversité. Elle s’appuie sur une observation attentive des cultures et des animaux, sur la mise en œuvre de techniques innovantes et sur une approche globale de l’activité agricole.

Concrètement, aucun intrant chimique (engrais et pesticides de synthèse) n’est apporté, ainsi qu’aucun OGM. Il existe un cahier des charges et des règlements que les agriculteurs biologiques doivent respecter pour obtenir la labellisation en AB.

Le recours à des amendements d’origine naturelle est possible, comme le purin d’ortie en tant que fertilisant, le sulfate de cuivre (bouillie bordelaise) en traitement fongicide contre les mildious, l’utilisation de composts…

En 2003, l’AFSSA (ancien nom de l’ANSES) a conduit une étude comparant les qualités nutritionnelles et sanitaires des produits d’origine végétale et animale issus de l’agriculture biologique à celles des produits issus de l’agriculture conventionnelle. Les conclusions de cette étude sont les suivantes :

- les légumes issus d’AB présenteraient légèrement plus de matière sèche que les légumes issus d’agriculture conventionnelle. Cette tendance n’est pas observée pour les fruits.

- les céréales issues d’AB montrent une teneur en protéine plus faible que les céréales issues d’agriculture conventionnelle (sans doute liée à la limitation des apports azotés) mais l’équilibre en acides aminés essentiels de ces protéines serait meilleur.

- la viande produite en AB comporterait moins de lipides totaux, et plus d’acides gras polyinsaturés que pour l’agriculture conventionnelle.

- l’AB peut avoir un faible effet positif sur la présence de vitamine C de la pomme de terre mais n’aurait pas d’effet sur la teneur en ß-carotène.

- On retrouve plus de polyphénols dans les fruits et légumes produits en AB.

L’agriculture biologique peut utiliser plusieurs méthodes de lutte contre les ravageurs, qui n’utilisent pas de pesticides, comme la lutte biologique, la lutte physique, l’emploi de biopesticides (roténone, phéromones d’insectes pour les attirer dans des pièges sexuels…).

Il existe un plan de financement par la Politique Agricole Commune (PAC) pour la conversion d’une exploitation agricole de type conventionnelle en agriculture biologique, grâce à des subventions versées sur une période de 5 ans.

Dans le document L'impact des pesticides sur la santé humaine (Page 142-145)