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Grenelle de l’environnement et plan Ecophyto 2018

Dans le document L'impact des pesticides sur la santé humaine (Page 139-142)

2018

Suite au constat d’une crise écologique et climatique, une série de mesures ont été initiées par le gouvernement français en mai 2007, dans le but de préserver l’environnement et d’instaurer un développement durable.

Les engagements du Grenelle Environnement se retrouvent dans 5 grands textes législatifs : loi dite Grenelle I, loi sur la responsabilité environnementale, loi OGM, loi d’organisation et de régulation des transports ferroviaires, et loi dite Grenelle II.

La loi Grenelle 1 visait à la réduction de 50% de l’usage des PPP, depuis sa promulgation fin 2007, en favorisant l’emploi et la recherche de méthodes alternatives, ainsi que l’interdiction d’une série de pesticides identifiés : 53 substances, dites substances les plus préoccupantes, doivent ainsi être retirées du marché d’ici 2012.

À la suite du Grenelle de l’environnement, le plan Ecophyto 2018 instaure une série de mesure pour amener à la réduction de 50 % de l’usage des PPP au niveau national dans un délai de dix ans. Il vise à réduire la dépendance des exploitations agricoles aux PPP, tout en maintenant un niveau élevé de production agricole, en quantité et en qualité.

Il se décline en 8 axes :

- AXE 1 : Évaluer les progrès en matière de diminution de l'usage des PPP. - AXE 2 : Recenser et généraliser les systèmes agricoles et les moyens connus

permettant de réduire l'utilisation des PPP en mobilisant l'ensemble des partenaires de la recherche, du développement et du transfert.

- AXE 3 : Innover dans la conception et la mise au point des itinéraires techniques et des systèmes de cultures économes en PPP.

- AXE 4 : Former à la réduction et à la sécurisation de l'utilisation des PPP. - AXE 5 : Renforcer les réseaux de surveillance sur les bio-agresseurs et sur les

effets non intentionnels de l’utilisation des PPP. - AXE 6 : Prendre en compte les spécificités des DOM.

- AXE 7 : Réduire et sécuriser l'usage des PPP en zone non agricole.

- AXE 8 : Organiser le suivi national du plan et sa déclinaison territoriale, et communiquer sur la réduction de l’utilisation des PPP.

En complément du retrait du marché des PPP comprenant les substances actives les plus préoccupants, le plan d’action Ecophyto 2018 veut généraliser dans l’immédiat les meilleures pratiques agricoles économes en PPP (axe 2) et mettre en place, grâce à la recherche et à l’innovation, de nouveaux systèmes de production viables et reproductibles, permettant d’aller plus loin dans la réduction de l’usage des PPP (axe 3). Les progrès qui vont être effectués seront évalués à l’aide d’indicateurs (Indice de Fréquence de Traitement, Nombre de Doses Unités, Quantité de Substance Active).

Parallèlement à ces actions, le plan Ecophyto souhaite instaurer des formations et sécuriser l’utilisation des PPP (axe 4).

Il prévoit le renforcement, d’une part des réseaux de surveillance des bio-agresseurs pour adapter au mieux les traitements, et d’autre part des effets indésirables de l’utilisation des PPP sur les cultures et l’environnement (axe 5).

Du fait de la situation spécifique des départements d’outre-mer en matière de risque phytopharmaceutique, un axe du plan leur est dédié (axe 6).

Enfin un axe du plan Ecophyto concerne également la réduction de l’utilisation de pesticides en zone non agricole (axe 7).

En complément des mesures de gestion des risques associés aux PPP qui sont issues de l’évaluation des produits et de la surveillance de leurs impacts (meilleure application, réduction des transferts hors parcelle), la réduction du recours aux PPP constitue le moyen le plus efficace pour réduire l’exposition de la population et de l’environnement face à ces produits dangereux. En outre, dans un contexte de restriction de la gamme des substances actives disponibles, la diminution de la dépendance des systèmes de culture aux PPP

garantit la durabilité des moyens de protection en limitant le développement de résistance à ces produits.

3) Systèmes d’exploitation agricole et méthodes de lutte

alternatives

La meilleure manière de prévenir les problèmes de santé liés à l’usage des PPP reste encore de ne pas en utiliser, ou le moins possible. De plus, avec l’apparition croissante de phénomènes de résistance aux pesticides, il convient de trouver des méthodes alternatives à la lutte chimique. La protection des plantes peut être divisée suivant cinq approches (Figure 37), la majorité des denrées agricoles étant produites par un système reposant sur l’utilisation de produits chimiques.

Ce recueil de méthodes alternatives est non exhaustif et sera décrit succinctement dans la mesure où ce mémoire relève de la pharmacie, plus que de l’agronomie. De plus l’usage de PPP relève des convictions de chacun : consciente que l’agriculture est une activité avant tout économique, le choix de fonctionner sur un système ou un autre dépend d’un ensemble de facteurs propres à chaque exploitation agricole, comme la qualité d’une terre, les conditions climatiques, la plus ou moins forte pression parasitaire, le niveau financier et la pérennité de l’exploitation, et bien sur, les convictions personnelles de l’exploitant.

Travailler en agriculture conventionnelle engendre un coût en intrants plus important mais garantit a priori (à cause des variabilités climatiques) une récolte plus abondante, alors que le travail en agriculture biologique apporte peut être une moins grosse récolte, mais comme il se fait sans pesticide, le coût lié aux intrants est moindre. Concrètement, le débat est loin d’être simple, et il convient à chacun de se faire son opinion.

Figure 37 : Les cinq approches de la protection des cultures. Source : INRA, 2000.

Dans le document L'impact des pesticides sur la santé humaine (Page 139-142)