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4 Notre système à photodiode

Dans le document Améliorations d'artefacts sur panneaux LCD (Page 65-70)

Pour cette première solution d'acquisition de temps de réponse, nous allons nous appuyer sur le système RTM-SA pour créer notre outil en utilisant uniquement une photodiode à réponse rapide comme système optique. Cependant, au lieu de concevoir une interface complexe entre notre système et un ordinateur, nous utilisons un oscilloscope numérique, déjà en notre posses-sion, ce qui nous permet de réduire ainsi le coût de réalisation de notre système.

Dans cette section, nous allons présenter notre système de mesure en proposant une implé-mentation matérielle ainsi qu'un protocole pour l'acquisition des données. Nous conclurons sur des résultats numériques et les perspectives de notre solution.

4.1 Présentation du système et schéma électronique

Contrairement au système de mesure de Microvision, qui utilise un boîtier de protection pour son système optique, notre outil de mesure se présente sous la forme d'une simple carte électro-nique, protégée par une mousse isolante, que l'on positionne directement à la surface de l'écran. Ce dispositif comporte une photodiode avec un temps de réponse extrêmement court par rapport au temps de réponse d'un écran LCD (de l'ordre d'une dizaine de microsecondes). Cette carte, alimentée par source externe, est ensuite branchée à un oscilloscope numérique pour l'en-registrement des résultats.

Le choix des composants de notre carte de mesure est motivé par la performance globale du système en même temps qu'une recherche de réduction des coûts, sans la prise en compte du matériel annexe (alimentation de laboratoire et oscilloscope numérique) ; la facture, dans ce cas, est inférieure à 20 euros. La gure4.4montre le schéma de réalisation électronique de notre carte d'acquisition.

4. Notre système à photodiode 65

Fig. 4.4  Schéma électronique de la carte d'acquisition

Les composants 7812 et 7912 sont deux régulateurs de tension ±12 V qui ont pour entrée une alimentation de laboratoire ±15 V. Une fois abaissée et correctement stabilisée, cette tension alimente l'amplicateur opérationnel d'entrée J-FET, noté AD825AR, dont le but est d'amplier la tension capturée par la photodiode (proportionnelle à la luminosité capturée). En eet, celle-ci est beaucoup trop faible pour être utilisée directement et une phase d'amplication est donc nécessaire. La sortie de notre système, proportionnelle à la luminosité, est nalement reliée à l'oscilloscope numérique qui récupère les acquisitions de manière échantillonnée.

4.2 Protocole d'acquisition

La première étape du protocole consiste à régler la fréquence d'acquisition de l'oscilloscope. Au regard des valeurs de temps de réponse actuel (de l'ordre de quelques millisecondes) et des caractéristiques de la photodiode, le taux d'échantillonnage est xé à 10 kHz, soit une acquisition toutes les 0.1 ms, valeur susante à une bonne représentation discrète du signal.

L'étape suivante du protocole comprend la génération des séquences visuelles servant à la capture. Ces séquences sont achées sur l'écran LCD de test via un logiciel spécialement conçu à cet eet. Présenté sous forme de fenêtre graphique, celui-ci génère dans ce cadre des change-ments temporels de niveau de gris (représentant autant de changement de luminance).

Chaque séquence d'acquisition est formée d'un ensemble de transitions où chacune d'entre elles n'est achée qu'une seule et unique fois comme le montre la gures4.5sous forme graphique et matricielle pour les vingt transitions avec les niveaux 0, 64, 128, 192 et 255.

Une fois ces deux étapes exécutées, la carte est placée directemet en contact avec l'écran LCD. L'acquisition via l'oscilloscope numérique est ensuite lancée, suivi du générateur de séquences. Nous eectuons pour la même séquence d'acquisition plusieurs mesures (de l'ordre du vingtaine) an de calculer les moyennes et la variance des résultats. Une fois les données enregistrées, celles-ci sont ensuite traitées par un logicelles-ciel de calcul numérique pour soustraire les diérents bruits (source de lumière externe, détérioration due aux amplicateurs, bruit de transmission via les câbles coaxiaux...) et calculer le temps de réponse de toutes les transitions capturées.

66 Chapitre 4. Les outils de mesure

(a) (b)

Fig. 4.5  Successions des transitions sous forme(a)graphique et (b)matricielle. 4.3 Validation, résultats et perspectives

Dans cette section, nous allons premièrement présenter la démarche pour la validation de notre banc de test. Nous continuerons par la présentation des résultats expérimentaux obtenus et nous conclurons par un bilan ainsi que des perspectives sur ce système.

4.3.1 Validation

En premier lieu, nous allons commencer par valider notre système à l'aide de mesures connues. Nous avons choisi d'eectuer cette validation en deux points : la mesure de temps pour vérier que le pas d'échantillonnage utilisé dans nos calculs est correct et la mesure de la dynamique pour vérier que les luminances acquises sont bien celles émises par l'écran.

Concernant le premier point, nous allons lancer l'acquisition de luminance sur une lampe néon dont la fréquence est de 100 Hz. Comme le montre la gure 4.6, le système retrouve une fréquence de 99.006 Hz, soit moins de 1% d'erreur sur l'aspect temporel.

Fig. 4.6  Mesure fréquentielle d'une lampe

néon avec la photodiode Fig. 4.7  Comparaison entre les niveaux degris capturés et originaux Pour le second point, nous avons mesuré sur un écran LCD douze luminances diérentes avec notre système et nous avons comparé les résultats obtenus avec ceux d'un colorimètre.

4. Notre système à photodiode 67 La gure 4.7montre les résultats obtenus après la conversion en niveaux de gris. Les erreurs relatives sur cette mesure sont inférieures à 6% ; par conséquent, nous récupérons globalement les bons niveaux de gris ce qui nous permet de valider notre banc et de pouvoir ainsi eectuer les expérimentations sur le temps de réponse.

4.3.2 Résultats

L'absence de véritable référence "métrée" pose dans cette section le problème de la validation des résultats. En eet, la seule valeur mise à notre disposition par le constructeur est la norme ISO telle qu'elle est indiquée dans la nomenclature des écrans.

Nous commencerons donc par mesurer cette valeur et la comparer avec celle de l'écran. Les captures de transitions ont été eectuées de manière à minimiser les lumières extérieures parasites sur un écran test dont les caractéristiques pendant la durée de la mesure sont proposées dans le tableau4.1.

Diagonale Résolution Temps de réponse Luminosité Contraste

19" 1280 × 1024 20 ms 160 cd/m2 1000 :1

Tab. 4.1  Caractéristiques de l'écran test pendant la mesure

Chaque transition a été mesurée cinquante fois et à partir de ces données est calculé le temps de réponse moyen de chaque transition (représenté sur la gure4.8). Dans cet exemple, le calcul du temps ISO nous donne τ(0, 255) + τ(255, 0) = 11.46 + 7.78 = 19.24 ms au lieu des 20 ms inscrit sur la nomenclature de l'écran, soit une erreur de 3.8%.

68 Chapitre 4. Les outils de mesure Concernant la répétabilité des résultats (valeur désignant le pourcentage de dispersion des résultats d'une même transition), celle-ci est mesurée à l'aide de l'écart-type relatif (écart-type divisé par la moyenne) et représentée sur la gure 4.9. Nous obtenons ainsi une erreur relative moyenne de 5.81%.

De plus, nous remarquons que la répartition des écarts-type relatifs sur cette gure selon les transitions est relativement homogène ; en eet, il n'existe pas de zones de transitions où la répétabilité est diérente de la tendance du reste de la gure. De ce fait, nous pouvons en conclure que notre système électronique mesure et calcule de manière identique les temps de réponse quelle que soit la transition mesurée.

Fig. 4.9  Mesure de l'écart-type relatif eectuée avec la photodiode

Ce premier banc de test nous a permis premièrement de vérier avec une bonne précision (inférieure à 4%) la validité du temps de réponse ISO ; nous retrouvons ainsi la valeur de la nomenclature de l'écran. Cependant, nous avons pu constater, par les mesures des niveaux de gris intermédiaires, que ce temps ISO ne reétait pas la véritable réactivité de l'écran puisque le temps de réponse le plus critique est 4.5 fois supérieur au temps de réponse ISO.

Compte tenu de la simplicité du système, les résultats numériques montrent une répétabilité de la mesure tout à fait correcte avec moins de 6% d'erreur ce qui permet l'utilisation de ce système pour la vérication et la mesure du temps de réponse mais aussi pour la validation des futures algorithmes de réduction du temps de réponse.

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