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Le système parasympathique ou cholinergique et les médicaments associés 1. Rôles et Description

III 2. Eléments de la composante organisationnelle de l’Active Management

III. Le système parasympathique ou cholinergique et les médicaments associés 1. Rôles et Description

Le SN parasympathique est impliqué dans les périodes d’inactivité ou de repos. Ses effets incluent une augmentation du flux sanguin des intestins et de la peau, une stimulation de la sécrétion des glandes salivaires et du péristaltisme, ainsi qu’une diminution de la fréquence cardiaque et une augmentation de l’activité digestive..

Cependant, malgré des rôles différents, l’organisation anatomique de ce système est proche de celle décrite pour le système sympathique. Une des différences principales siège au niveau du neuromédiateur libéré, il s’agit de l’acétylcholine et non pas de la noradrénaline (Marieb & Hoehn, 2010). Une autre concerne l’origine du système qui est dans l’encéphale ou dans la moelle sacrée.

Deux parties du système parasympathique peuvent être distingués :

Le parasympathique crânien dont le centre est situé au niveau de l’encéphale. Le nerf vague (innervant de nombreux organes tels que le cœur, l’estomac, les poumons et le foie) appartient à ce système.

Le parasympathique pelvien ou sacré dont le centre est situé dans la moelle sacrée (au niveau de S2 à S4) et qui innerve le rectum, la vessie et les organes génitaux.

Comme pour le système sympathique, il existe deux grands types de récepteurs au niveau du système parasympathique, les récepteurs muscariniques (reconnus par la muscarine) et les récepteurs nicotiniques (reconnus par la nicotine).

III. 2. Médicaments influençant le système parasympathique (Touiton, 2007).

Les parasympathomimétiques : médicaments du système parasympathique. Ils incluent l’Acétylcholine et tous ses agonistes, tous les médicaments reproduisant l’effet de l’acétylcholine ou de l’excitation du système parasympathique.

Les parasympatholytiques : neutralisent l’action du système parasympathique. Par conséquent, les effets du système sympathique apparaîtront.

2 a. Les parasympathomimétiques

Ils reproduisent les effets de la stimulation du système nerveux parasympathique. Ils agissent soit de manière :

- directe : en stimulant les récepteurs des fibres lisses innervées par le système parasympathique. Les parasympathomimétiques directs sont peu nombreux et leurs utilisations sont limitées.

- indirecte : en augmentant la teneur locale en acétylcholine par inhibition de l’enzyme qui la détruit (acétylcholinestérase). Ces médicaments utilisés pour stimuler le système parasympathique ont donc des propriétés d’inhibition de l’acétylcholinestérase (enzyme qui dégrade l’acétylcholine). Ces inhibiteurs vont donc permettre de renforcer l’effet de l’acétylcholine.

2 b. Les parasympatholytiques :

Ils neutralisent l’action du système parasympathique, ils sont également appelés les anticholinergiques grâce à leurs propriétés d’inhibition de l’acétylcholine ou antispasmodiques de par leurs propriétés inhibitrices de la contraction des muscles lisses, provoquant ainsi une relaxation de la musculature lisse.

Or, comme certains organes ont une double innervation sympathique et parasympathique, l’inhibition du système parasympathique fait prédominer les effets du sympathique. Ces substances parasympatholytiques auront donc les mêmes effets que les sympathomimétiques.

Les antispasmodiques constituent le traitement des manifestations spasmodiques et douloureuses des voies digestives et urinaires, ainsi qu’en gynécologie et obstétrique (Talbert, Willoquet & Gervais, 2008). Ce sont des médicaments largement utilisés dans le privé et en milieu hospitalier. Selon Hazebroucq (2005), ces douleurs viscérales aigues intermittentes, de périodicité variable, sont dues à une exagération du tonus des contractions de la fibre lisse.

Les antispasmodiques peuvent être de deux types en fonction de leur lieu d’action. Nous décrivons en premier, les musculotropes, ayant une action directe sur la fibre musculaire lisse et ensuite les neurotropes agissant par l’intermédiaire du système nerveux parasympathique.

- Les antispasmodiques à action directe : Ils agissent directement sur la fibre musculaire en inhibant la perméabilité membranaire au calcium. La substance mère de cette famille est la Papavérine. Les produits utilisés actuellement sont, entre autres, le glucinol et le phloroglucinol. Ils ont plusieurs dénominations, ce sont des spasmolytiques ou antispasmodiques musculotropes.

En thérapeutique, afin de diminuer les effets secondaires et d’améliorer la pharmacocinétique des substances, les dérivés de synthèse sont préférablement utilisés.

La papavérine

La papavérine est la substance mère des spasmolytiques musculotropes. C’est un alcaloide extrait du papaver somniferum (Hazebroucq 2005). Elle interfère sur la contraction des muscles lisses en inhibant le transfert transmembranaire des ions Ca2+. Son action est prépondérante sur le système vasculaire périphérique et cérébral. Elle provoque une vasodilatation.

Les dérivés de synthèse de la papavérine

La structure de base de la papavérine est utilisée afin de synthétiser des produits ayant une action spasmolytique musculotrope plus sélective sur les fibres lisses digestives, urologiques et gynécologiques. Parmi ces dérivés, il existe le phloroglucinol, Spasfon® et la Drotaverine Hydrochloride.

- Les antispasmodiques à action indirecte : ils agissent en freinant la synthèse d’acétylcholine ou en antagonisant les effets de cette dernière. Ils ont plusieurs dénominations, ce sont des spasmolytiques ou antispasmodiques anticholinergiques ou neurotropes. Ce sont des antagonistes directs de l’acétylcholine au niveau des récepteurs muscariniques. « La substance mère de cette famille est l’Atropine » (Bayot & Faron, 2011, p. 45). Ils sont également constitués des dérivés parasympatholytiques ou anticholinergiques de synthèse dont la substance la plus utilisée aujourd’hui est le bromure de butylhyoscine que certains auteurs considèrent comme identique à la scopolamine de part leurs propriétés chimiques.

Cette classe d’antispasmodiques fait principalement référence à l’atropine et à ses dérivés.

L’atropine et alcaloïdes des solanacées

L’atropine est la substance mère des anticholinergiques. Elle est capable d’antagoniser les effets muscariniques de l’acétylcholine. Elle inhibe donc la plupart des effets de l’excitation du système parasympathique.

Tout comme l’hyoscyamine et la scopolamine, l’atropine appartient aux alcaloïdes naturels de la belladone et en partage les propriétés pharmacodynamiques. L’atropine et les alcaloïdes de la belladone agissent en se fixant au niveau des récepteurs muscariniques centraux et périphériques. L’atropine a été la première substance à être utilisée en thérapeutique comme antispasmodique. Cependant, en raison du manque de spécificité d’action, de la longue durée des effets secondaires, elle a été abandonnée en thérapeutique (Hazebroucq, 2005).

Les dérivés de synthèse de l’atropine

Des dérivés ont été synthétisés afin d’obtenir une réponse spasmolytique ou anti-sécrétoire plus spécifique. On distingue les dérivés esters à groupement amine tertiaire et les dérivés esters à groupement amine quaternaire (dont fait partie le Buscopan®, hyoscine butylbromide).

Les produits possédant une fonction amine tertiaire traversent aisément la barrière hémato-encéphalique et vont donc exercer des effets secondaires. Les ammoniums quaternaires ne traversent pas la barrière hémato-encéphalique. Ils exercent une action relaxante directe sur la musculature lisse et ont une action anticholinergique supérieure. (Hazebroucq, 2005).

2 c. Effets secondaires

Les dérivés atropiniques ou antispasmodiques anticholinergiques sont moins utilisés de part la fréquence des effets secondaires. Ces anticholinergiques inhibent les effets de la stimulation du système parasympathique en agissant au niveau des récepteurs et, de ce fait, ils agissent en inhibant les effets de l’acétylcholine ce qui peut aboutir à des effets secondaires. « Ce type de substances parasympatholytiques sont moins utilisés car leur effet antispasmodique s’exerce à des doses où se manifestent des effets secondaires gênants »(Talbert, et al., 2008).

En effet, leur utilisation peut être accompagnée d’effets secondaires de deux types, soit périphériques soit centraux.Les effets périphériques sont : tachycardie, sécheresse de la bouche, hyperthermie (élévation de la température corporelle) due à une inhibition de la transpiration, rougissement de la peau (dilatation des vaisseaux de la peau afin de favoriser le dégagement de chaleur par une augmentation du débit sanguin cutané pour compenser l’hyperthermie) et une constipation (due au blocage du péristaltisme intestinal). Les effets centraux sont : agitation motrice, hallucinations et états de confusion.

En pratique, les antispasmodiques musculotropes (à action directe) sont plus largement utilisés du fait de leur bonne tolérance (Talbert, et al., 2008).