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IV 5. Conséquences Néonatales

III. Propositions professionnelles et perspectives

Suite à l’analyse des résultats des études sélectionnées, nous ne pouvons pas nous positionner formellement. Des données supplémentaires sont donc nécessaires pour une réponse plus précise à notre question de recherche. D’un point de vue obstétrical l’idéal serait de pouvoir étudier une même substance avec différents dosages, selon différents modes d’administration et à différents temps de la dilatation, sur une population ayant des caractéristiques comparables.

A la vue du manque de reproductibilité et de généralisation des résultats issus de notre revue de la littérature, de par les populations et cultures différentes, la taille des échantillons, les différences de pratiques et de moyens obstétricaux à disposition, nous proposons de réfléchir sur un protocole adapté à nos habitudes de soins et à nos surveillances permettant d’évaluer significativement l’impact des antispasmodiques sur la dilatation du col.

Cette démarche visant une meilleure compréhension des substances antispasmodiques et de leurs effets en cours de dilatation aurait pour but une utilisation à bon escient et sécuritaire de l’outil proposé au sein de ce travail. L’aspect sécuritaire pour la mère, le fœtus, les soignants et pour le processus obstétrical serait consolidé par des études réalisées dans nos institutions bénéficiant de moyens de surveillances plus pointus.

A la vue des variétés de substances, de dosages et de modes d’administration, nous sommes conscientes du fait qu’un grand nombre d’éléments sont à discuter avant l’élaboration d’un protocole de recherche afin de répondre de façon optimale à cette problématique. Cette réflexion pourrait, par exemple, concerner la parité des femmes inclues dans l’étude mais également les pratiques de conduite active du travail (RAM, ocytocine) ainsi que les moyens antalgiques mis à disposition sans oublier les possibles interactions entre ces différents paramètres. En effet, ces éléments sont propres à nos prises en charge et peuvent interagir et influencer les effets des antispasmodiques.

Il est donc important dans la perspective d’utiliser les antispasmodiques dans nos salles d’accouchement d’élaborer un projet d’étude adéquat. Cette étude pourrait, par exemple, concerner l’effet d’un antispasmodique administré à une population de femme, nullipares, à terme, avec une grossesse physiologique, sans complications médicales, ayant bénéficié d’un suivi prénatal régulier. De plus, la taille de l’échantillon doit être déterminée de façon à permettre une puissance statistique suffisante à l’étude. Les interventions habituelles à la gestion active du travail (RAM, utilisation d’ocytocine) seraient évitées ou retardées au maximum.

I. Ethique

L’éthique est définie comme étant la « science de la morale et des obligations de l’être humain ; système de principes et de règles qui régissent la conduite » (Dictionnaire Médical, 2004) et tend à répondre à la question « comment agir au mieux ? ».

Le souci du respect du caractère éthique a accompagné toute la rédaction de ce travail. En effet, la problématique même de notre recherche est issue d’une question éthique professionnelle. Les divergences de pratiques existantes au sein des institutions suisses nous ont questionnées sur l’utilisation des antispasmodiques qui ne semble pas être validée en termes de sécurité.

Par la suite, la recherche des concepts théoriques visant à constituer notre cadre de référence s’est faite au sein d’ouvrages spécialisés et actualisés afin d’apporter des informations les plus justes et complètes possibles. Cette partie est, en effet, pensée de manière à fournir toutes les informations nécessaires à la compréhension des lecteurs.

De plus, notre travail s’appuie sur une littérature issue d’auteurs et de revues médicales à la validité reconnue ce qui procure à notre travail, une transparence ainsi qu’une légitimité scientifique. Cette revue de la littérature constituée de sept articles n’est certes, pas exhaustive. Cependant, ces derniers sont recrutés sur la base de critères d’inclusion et d’exclusion préalablement définis en accord avec nos principes éthiques ainsi que sur la base d’une recherche méthodologique validée comme expliqué dans la partie méthodologie.

De plus, parmi nos critères de sélection se trouve la dimension éthique de l’étude. Chaque étude répond à des normes de confidentialité ou au fait d’avoir reçu le consentement d’un comité spécialisé préalablement à la recherche. L’obtention d’un consentement libre et éclairé de la part des patientes est également exigée pour répondre à nos critères d’inclusions. A ce propos, nous aimerions soulever le fait que la plupart de nos études recrutent et obtiennent ce consentement en salle de naissance où les femmes sont admises en début de travail. Cette organisation nous questionne au sujet de la validité du consentement éclairé obtenu dans ce contexte, où l’on propose à des femmes en travail de diminuer le temps de dilatation et de ce fait le temps exposé aux douleurs des CU.

La sélection de nos articles menée selon nos critères d’inclusion et d’exclusion a aboutit à des études proposant des résultats contradictoires et n’allant pas tous dans le sens de nos hypothèses. Par conséquent, malgré les limites propres à notre revue de la littérature exposées dans la partie biais et limites, l’interprétation de nos résultats se veut la plus transparente, exacte et dénuée de jugement possible afin d’offrir des conclusions pertinentes et valides.

« Le respect de l’éthique médicale constitue la meilleure garantie des soins et de la liberté du patient ; il témoigne de la recherche d’une certaine forme de sagesse, de « science avec conscience », dans l’exercice de la médecine contemporaine ». (Le Larousse médical, 2009). Cette question de dimension éthique est inhérente à notre statut de soignant, ce qui peut parfois se révéler délicat voire conflictuel en terme de valeurs éthique. Pour exemple, notre thématique même a généré une discordance au sein de nos valeurs fondamentales de sage-femme. En effet, notre engagement de soignante dans la physiologie nous amène à préserver l’accouchement comme un processus naturel. Pourtant cet engagement nous amène également à proposer l’introduction d’une substance médicamenteuse afin de favoriser l’accouchement par voie basse dans des cas dystociques. Nous souhaitons souligner que ce geste doit être vu comme outil nous permettant de maintenir la physiologie au sein du processus de dilatation en cas de dystocie ou en cas d’écart à la norme.

Notre thématique soulève également un problème éthique concernant le fait d’administrer des médicaments à des femmes enceintes et, par conséquent à des fœtus. Il est vrai que ce principe est questionnant, car nous étudions des substances dont nous ne connaissons pas totalement et parfaitement les mécanismes d’actions alors qu’il s’agit d’un moment où le corps de la femme se trouve dans un processus biologique unique et précis.

Enfin, nous sommes conscientes que notre travail soulève plusieurs questions éthiques et que cela illustre la complexité et l’actualité de notre thématique.

II. Critique du travail effectué