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EXTERNALISÉE ? ET PLUS PARTICULIÈREMENT UN EIAH ?

D. SYNTHÈSE SUR LES STANDARDS

Ces normes et standards ne se sont pas vraiment intéressés à la description du paramétrage des logiciels, et de ce fait ne comportent pas un spectre suffisant de métadonnées permettant la description des informations nécessaires aux pédagogues voulant les personnaliser. Ces informations manquantes portent sur l’aspect logiciel spécifique des EIAH, comme les besoins techniques (matériels et logiciels) pour les faire fonctionner, les caractéristiques de leur paramétrage (fichier de configuration, propriétés représentées dans ces fichiers, valeurs possibles pour ces propriétés, incidence de la modification d’une propriété sur l’aspect pédagogique de l’EIAH) et enfin les règles et les dépendances d’assemblage de ces propriétés.

2.3.2. LSCM - SCHÉMA DE DESCRIPTION DES COMPOSANTS

LOGICIELS

Face { l’absence de schéma de métadonnées dédié aux composants logiciels et plus spécialement { ceux destinés { l’apprentissage et l’enseignement, [Rebaï 2006] a proposé le schéma LSCM (Learning Software Component Metadata) permettant de décrire les composants logiciels servant à construire des EIAH.

LSCM repose sur la catégorisation des composants logiciels spécifiques aux EIAH en quatre classes définies comme suit [Rebaï et al. 2004] :

Les composants logiciels pédagogiques (CLP) sont des composants métiers apportant une plus-value pédagogique. Ils participent directement ou indirectement au processus d'apprentissage humain. Ce sont des composants réutilisables essentiellement dans les EIAH ;

Les composants logiciels de service (CLS) sont des composants métiers apportant une plus-value fonctionnelle pouvant rendre service aux CLP ou aux utilisateurs de l’EIAH. Ce

sont des composants utiles, mais pas nécessaires pour garantir la vocation pédagogique de l'EIAH. Ils offrent des services annexes et assurent une meilleure ergonomie et maniabilité pour les utilisateurs ;

Les composants logiciels techniques (CLT) sont des composants apportant des fonctionnalités non pédagogiques aux EIAH. Ils fournissent les mécanismes de base assurant le bon fonctionnement des CLP et CLS. Ce sont des composants susceptibles d'être utilisés dans tous les domaines ;

Les composants logiciels de fabrication (CLF) sont des composants métiers servant à construire et à modifier des composants pédagogiques. Ce type de composant n’intervient pas lors de l’exploitation de l’EIAH, mais lors de la construction des cursus de formation.

Le schéma LSCM est divisé en deux sections : une section générique, appelée « SCM » (Software Component Metadata), décrivant les aspects génie logiciel de tout composant, et une section spécifique à chaque classe des composants logiciels, appelée « xM », où est x une chaîne de caractères présentant les initiales du domaine.

Rubriques Description

1 General Regroupe les informations d’identification et de description du composant.

2 Meta_MetaData Contient des renseignements sur les métadonnées décrivant le composant, comme la version du schéma de métadonnées utilisé. 3 Cycle_De_Vie Décrit l’état courant du composant, ainsi que son historique.

4 Contact Contient les coordonnées du fournisseur du composant et les services qu’il propose. 5 Droit Contient les droits relatifs à la propriété intellectuelle et les conditions d’utilisation commerciales. 6 Information_Technique Spécifie les contraintes matérielles et logicielles nécessaires pour utiliser les composants.

7 Relation Énumère les composants devant être connectés avec le composant pour permettre son fonctionnement. 8 Caracteristique_Composant Liste les propriétés et services disponibles sur ce composant.

9 Documentation Contient des informations sur la documentation jointe au composant. 10 Annotation Regroupe les critiques, recommandations, suggestion, etc. des utilisateurs du composant.

11 Evaluation Permet de noter le composant selon un ensemble de critères (performance, ergonomie, etc.). 12 Extension Permet d’étendre le schéma SCM avec de nouvelles métadonnées ou avec des entrées dans des systèmes de classification.

Figure 2-4 : Rubriques de la section générique « Software Component Metadata » du schéma LSCM [Rebaï 2006].

Les métadonnées de la section générique SCM permettent de décrire tous les composants logiciels indépendamment du domaine et de la discipline. Elles sont organisées en douze rubriques et sont, pour partie, issues du LOM. La Figure 2-4 décrit chacune de ces rubriques. La section SCM comporte suffisamment d’informations pour pouvoir assembler un composant, le configurer et le déployer sur une architecture matérielle et logicielle. Mais pour pouvoir l’utiliser, il est nécessaire d’utiliser les informations de la section spécifique du composant. Pour les composants logiciels pédagogiques (CLP), la section spécifique s’appelle « LM » (Learning Metadata) et décrit les aspects pédagogiques, didactiques et exploratoires du composant logiciel. Les métadonnées de cette section sont organisées en six rubriques, décrites dans la Figure 2-5, dont certaines sont optionnelles.

Rubriques Description Rubrique obligatoire

1 Catégorie Précise la classe d’environnements informatiques dédiés à l’apprentissage humain (tuteur intelligent, micromonde, etc.). X 2 Utilisation Précise les conditions d’exploitation et les situations de formation prévues par les concepteurs et supportées par le composant. X

3 Pédagogie

Décrit le composant selon un angle pédagogique en donnant des indications sur les méthodes et les démarches d'enseignement implémentées ou supportées par le composant et sur le contexte pédagogique dans lequel il est prévu de l’utiliser. Si le composant peut être configuré pour adopter des principes pédagogiques différents, plusieurs instances de « Pédagogie » doivent être créées.

X

4 Didactique Décrit les disciplines, les savoirs et les ressources pédagogiques manipulés par le composant. X 5 Exploitation Précise les interactions que peut avoir un acteur avec le composant.

6 Durée Permet d’énumérer les actions ou les usages du composant ayant une durée d’exécution impactant sur le déroulement de l’apprentissage.

Figure 2-5 : Rubriques de la section spécifique « Learning Metadata » du schéma LSCM [Rebaï 2006].

Dans notre recherche, nous cherchons à décrire un EIAH dans un but de personnalisation externalisée. Nous avons donc regardé en détail certaines rubriques du schéma LSCM pour savoir si les métadonnées qu’elles contiennent permettent cette description. La rubrique « Information Technique » (cf. 6 sur la Figure 2-4) décrit les propriétés logicielles ainsi que les besoins matériels et logiciels du composant pédagogique. La rubrique « Caractéristique Composant » (cf. 8 sur la Figure 2-4) décrit les caractéristiques de ses interfaces de communication. Les informations de ces deux rubriques sont importantes pour construire des EIAH car elles permettent de connaître les conditions nécessaires à la réutilisation des composants et les connexions à établir pour leur assemblage. Concernant les composants logiciels pédagogiques (CLP), la rubrique « Pédagogie » (cf. 3 sur la Figure 2-5) décrit les méthodes et les démarches d'enseignement supportées par le composant et ainsi que le contexte pédagogique dans lequel il est prévu de l’utiliser. En se basant sur ces informations, les enseignants peuvent décider s’ils peuvent utiliser le composant dans leur activité d’enseignement et obtenir des indications sur les choix pédagogiques permettant de mieux tirer profit des services fournis par le composant. La rubrique « Didactique » décrit les disciplines et les savoirs manipulés par le composant. Les informations de ces deux rubriques sont utiles pour

savoir quel composant utiliser pour une situation pédagogique donnée mais ne permettent pas d’adapter le composant { une situation pédagogique précise.

Le schéma LSCM permet donc de décrire des composants à des fins de réutilisation, mais non à des fins de personnalisation comme nous le souhaitons. Ses métadonnées ne permettent pas de décrire précisément les paramètres de configuration d’un composant, pour agir par exemple sur le choix des activités ou sur l’ordonnancement de celles-ci, de manière { l’adapter au souhait précis d’un enseignant.

2.3.3. SYNTHÈSE DES APPROCHES RELATIVES À LA DESCRIPTION

D’EIAH

Même s’ils ont de nombreux points communs, les normes et standards que nous venons de présenter n’ont pas les mêmes objectifs et leur métadonnées ne servent donc pas à décrire les mêmes choses.

Le Dublin Core permet de décrire les métadonnées nécessaires { l’identification et la description générale d’une ressource numérique. Étant généraliste, il ne contient aucune métadonnée relative aux spécificités des ressources pédagogiques.

Le LOM sert à décrire des ressources pédagogiques. Il s’intéresse surtout au contenu de ressources stockées dans un fichier. Les métadonnées sur les caractéristiques techniques d’un objet pédagogique sont donc très limitées. Elles sont suffisantes pour des entités simples comme la majorité des objets pédagogiques, mais ne permettent pas de décrire des éléments aussi complexes que les composants logiciels ou des EIAH dans leur globalité.

Le SCORM est destiné aux ressources pédagogiques intégrables dans un dispositif d’apprentissage en ligne. Les recommandations techniques qu’il fournit ne sont donc pas adaptées au paramétrage des logiciels.

Quant au schéma LSCM, il sert à décrire des composants logiciels utilisés dans les EIAH en adoptant le point de vue des constituants fonctionnels des plates-formes de formation. Il contient pour cela plusieurs métadonnées permettant de définir les propriétés techniques pour configurer un composant comme un tout. Ces propriétés ne permettent pas d’agir par exemple sur les activités proposées dans le composant.

Les différents normes et standards proposés actuellement ne fournissent donc pas de solution pour décrire les EIAH à des fins de personnalisation. Ils ne permettent pas une description de leur contenu pédagogique suffisamment fine pour en permettre la personnalisation. Ils ne permettent pas non plus de décrire les connaissances techniques permettant d’agir sur le système afin de mettre en place cette personnalisation externalisée.

CHAPITRE 3. ANALYSE DE L’EXISTANT,