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Synthèse des résultats

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5.1.1 Epicondylites latérales et symptômes aux coudes

Les deux études réalisées sur les pathologies aux coudes ont souligné l’importance des facteurs professionnels dans l’incidence et la prévalence des épicondylites (Tableau 32). En particulier, un travailleur exposé à un effort physique important cumulé avec des mouvements répétés des coudes (flexion/extension des coudes ou torsion des poignets) avait un risque plus important d’avoir des symptômes douloureux aux coudes ou de développer des épicondylites latérales. Globalement, les tâches répétitives étaient associées à la prévalence et à l’incidence d’épicondylites latérales.

Tableau 32 - Résumé des associations univariées entre les épicondylites et les expositions considérées Prévalence des épicondylites et

des symptômes aux coudes Incidence des épicondylites Symptômes Epicondylites Premier auto-questionnaire Age ++ ++ NS IMC ♂ :+ / ♀ :NS NS Antécédent de TMS ++ ++ Tâches répétitives ♂ :+ / ♀ :NS ♂ :NS /♀ :++ ♂ :NS / ♀ :++ Effort perçu ♂ :+ /♀ :NS ++

Flexion/extension des coudes ♂ :+ / ♀ :NS ++ Torsion des poignets + ♂ :++ / ♀ :+ Utilisation d’outils vibrants NS NS

Soutien social NS ♂ :++ / ♀ :NS NS

Job Strain NS NS

Effort perçu combiné avec torsion des poignets ou flexion/extension des coudes

♂ :++ / ♀ :NS ++ ♂ :NS / ♀ :++

Facteurs combinés des deux questionnaires

Tâches répétitives ++

Soutien social NS

Effort perçu combiné avec torsion des poignets ou flexion/extension des coudes

++

++ : Risque significatif supérieur à 2 + : Risque significatif compris entre 1 et 2 NS : Risque non significatif

Les dimensions psychosociales du questionnaire de Karasek étaient peu corrélées à la présence ou à l’occurrence d’épicondylites ; on a observé seulement un lien chez les hommes avec le faible soutien social. Cette absence d’association n’est pas toujours vérifiée dans la littérature ; certaines études trouvent un lien entre les symptômes aux coudes et certaines contraintes psycho-sociales comme le faible soutien social et les exigences élevées au travail pour les métiers avec une forte composante répétitive [37,38]. On pourrait expliquer ces différences par un effet des facteurs psycho-sociaux spécifiquement parmi les métiers répétitifs. Cependant, il n’y avait pas d’interaction multiplicative significative entre les facteurs biomécaniques et psycho-sociaux (testée sur l’étude de prévalence). Une étude précédente sur les mêmes données avait trouvé un effet de certains facteurs psychosociaux (forte demande psychologique et faible latitude décisionnelle) sur les TMS des

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membres supérieurs conditionnellement aux facteurs professionnels biomécaniques [108]. Ces résultats laissent penser que l’absence d’effet trouvé est spécifique aux localisations étudiées. La quasi-absence de lien entre les facteurs psycho-sociaux dans cette population et les symptômes aux coudes a empêché d’aller plus avant sur leur mécanisme potentiel d’action dans les études présentées [9,131] (cf. Figure 5, p 17).

L’âge et les antécédents de TMS étaient des facteurs un peu à part dans ces analyses puisqu’ils reflètent en partie les expositions passées. En effet, un jeune salarié ne peut avoir été exposé longtemps aux facteurs de risque de symptômes aux coudes puisque en général, il est depuis peu dans la vie active. A l’inverse, des antécédents de TMS peuvent être un indice d’expositions professionnelles passées qui auraient causé ces TMS.

L’âge avait un effet très important sur la prévalence mais n’a pas d’effet significatif sur l’incidence. L’âge est un facteur de risque connu pour la prévalence [25,45,46] et l’incidence des épicondylites [40]. L’âge restait associé à la prévalence parmi les travailleurs ayant plus de 10 ans d’ancienneté, ce qui laisse penser que le vieillissement des tissus articulaires seul peut avoir un lien avec les symptômes aux coudes [132]. Si cette hypothèse était exacte, on devrait en principe observer un effet de l’âge également sur l’incidence, ce qui n’était pas le cas. L’absence d’effet de l’âge sur l’incidence peut s’expliquer de deux façons :

• La proportion importante de perdus de vue parmi les travailleurs de plus de 45 ans et de moins de 30 ans impliquait un manque de puissance pour estimer l’effet de l’âge (il y a un sur-risque non significatif pour les analyses sur données imputées) ;

• Les travailleurs de plus de 45 ans sans douleur aux coudes initialement constituaient probablement un sous-groupe spécifique, puisqu’ils étaient sans douleur avec pour certains d’entre eux des expositions de longue durée (biais du travailleur sain, cf. paragraphe 1.1.2, p 14).

Il se peut également que l’âge ait peu d’effet sur l’incidence mais ait un effet sur la durée de la maladie, avec une guérison plus lente à un âge plus avancé. Dans ce cas, on aurait bien un effet de l’âge plus fort sur la prévalence que sur l’incidence. Il serait intéressant d’explorer cet aspect.

Dans l’étude sur la prévalence, certains facteurs semblaient associés plus fortement avec les épicondylites qu’avec les symptômes aux coudes, notamment l’âge et l’effort perçu. Ces différences suggèrent une progression des symptômes aux coudes vers les épicondylites en fonction du niveau d’exposition.

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L’étude sur l’incidence des épicondylites soulignait l’importance de la dimension temporelle des facteurs de risque professionnels sur l’incidence des épicondylites, en particulier pour les tâches répétitives et l’effort physique important combiné aux mouvements répétitifs au niveau des coudes. Elle indiquait que l’exposition répétée à ces facteurs professionnels augmentait considérablement le risque de développer des épicondylites ultérieurement.

Cette dernière étude était particulièrement concordante avec deux autres études prospectives sur les épicondylites latérales et les expositions professionnelles [119,133] et a fait l’objet d’un éditorial qui détaille en quoi ces études peuvent ou non répondre aux critères de Hill sur la causalité [134].

5.1.2 Incidence des douleurs aux genoux

L’étude sur les douleurs aux genoux soulignait l’incidence importante des douleurs aux genoux dans une population au travail et le rôle des facteurs professionnels, en particulier le fait de devoir s’agenouiller fréquemment et la manipulation de charges (Tableau 33). Ces facteurs étaient surtout associés à l’incidence d’épisodes de douleurs longs.

Tableau 33 - Résumé des associations univariées entre les douleurs aux genoux et les expositions considérées Incidence des douleurs aux genoux

Douleurs courtes Douleurs longues Premier auto-questionnaire

Age NS +

IMC NS ♂ :NS / ♀ :++

Douleurs à d’autres localisations NS ♂ :++ / ♀ :NS

Effort perçu NS +

Manipulation de charges de plus de 4 kg NS ++ S’agenouiller ♂ :+ / ♀ :NS ♂ :++ / ♀ :NS Ne pas être assis ♂ :+ / ♀ :NS NS ++ : Risque significatif supérieur à 2

+ : Risque significatif compris entre 1 et 2 NS : Risque non significatif

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