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Synthèse et questions de recherche

3.8

Synthèse et questions de recherche

Comme nous l’avons vu en première section de ce chapitre, la connaissance selon certains auteurs résulte de l’interaction entre l’humain et l’information. L’assimilation de la connaissance, et par suite sa transformation en sagesse, est un processus complexe faisant intervenir plusieurs paramètres qui ne sont pas forcément explicites dans les modèles de connaissances proposés dans la littérature.

Nous avons fait un état des divers travaux de recherche qui nous ont permis de conclure sur l’absence d’approches qui associent un degré de complétude à la connaissance. Réduire la charge cognitive17 lors de l’utilisation d’un système à base de connaissances est une limite considérable dans

ce domaine de recherche. Les éléments de réponse à cette problématique sont encore pauvres voire inexistants.

L’ensemble de ces constats nous a mené donc à la formalisation de l’hypothèse de deuxième niveau suivante :

Hypothèse H-a :La prise en compte du niveau de complétude de la connaissance lors de la

conception d’un système à base de connaissances permettra de réduire la charge cognitive et favorise un apprentissage incrémental au moment de la réutilisation de connaissances.

En tenant compte de cette hypothèse, le premier axe de nos objectifs tend à proposer des éléments de réponse pour les questions de recherche suivantes :

• Qa-1 : Comment catégoriser les niveaux de complétude de connaissances ? • Qa-2 : Comment définir une structuration multi-échelle de la connaissance ?

• Qa-3 : Comment peut-ont formaliser une structuration multi-échelle de la connaissance de

l’entreprise ?

Dans une perspective de gestion optimale des connaissances, l’utilisateur doit être au cœur de la démarche. Comme nous l’avons noté dans la problématique de recherche, la notion de contexte est un facteur important pour la manipulation des connaissances contextualisées. Par conséquent, si l’on souhaite développer un système de gestion des connaissances capable de fournir une réponse adaptée et une interaction personnalisée, il est nécessaire d’élaborer un modèle de contexte explicite et générique. Ce modèle doit contenir des informations sur les acteurs du système, leurs besoins, leurs préférences ainsi que les différents éléments physiques qui les entourent.

Notre approche est fondée sur un modèle formel qui permet de structurer l’ensemble des connais- sances de l’entreprise sur différents niveaux18. Chaque niveau présente un échelle de complétude de

la connaissance. En effet, nous estimons qu’un système à base de connaissances doit livrer un en- semble de connaissances facile à interpréter par l’utilisateur. Pour ce faire, la connaissance doit être structurée de manière à être associée à un niveau de complétude défini. Cette structuration favo- rise une exploitation incrémentale des connaissances métiers dans leurs globalités et aussi dans leurs particularités. C’est-à-dire en offrant simultanément une vision globale et synthétique ainsi qu’une vision particulière et détaillée de l’ensemble des connaissances.

17La charge cognitive est généralement définie comme la quantité de l’effort mental utilisée dans la réalisation d’une

tâche.

18Il est important de signaler que le concept de niveau de connaissance qu’on propose est à ne pas confondre

avec le niveau de connaissance proposé dans commonKADS définie comme une séparation dans la modélisation de connaissance entre le niveau conceptuel et l’implémentation (exemple : représentation schématique d’une connaissance et son implémentation en code source).

À titre illustratif, cette problématique est équivalente à un médecin qui essaye de décrire une maladie à son patient, cette situation ne sera pas équivalente si la maladie était le sujet de discussion avec un collègue. Le discours contiendra certainement plus de vulgarisation et sera plus adapté à l’interlocuteur. Le cerveau humain capte intuitivement la situation.

De même, nous essayerons à travers une approche basée sur la structuration des connaissances et l’explicitation du contexte de projeter cette vision à travers un système à base des connaissances qui assiste contextuellement les acteurs de l’entreprise.

Ainsi, les contributions majeures de cette thèse s’articulent sur deux axes principaux : la struc- turation des connaissances de l’entreprise et la modélisation du contexte.

Par suite, et après avoir appréhendé les différents concepts liés au domaine de la gestion et ingénierie des connaissances, nous réalisons à travers le chapitre suivant un tour d’horizon sur les travaux conduits dans l’objectif d’expliciter le contexte.

4

Ubiquité et Notion du Contexte

4.1

Introduction

Le besoin d’élargir le spectre des bénéfices des approches de « KM » dans l’entreprise est aujourd’hui au cœur des challenges scientifiques. Avec l’expansion de l’usage du numérique dans les lignes de production, ce défi est devenu plus signifiant et nécessite des efforts acharnés.

L’être humain, dans son environnement de travail, est entouré par plusieurs éléments (contraintes de temps, suivi des normes, etc. ) qui influencent sa façon d’accomplir ses tâches et accroît la nécessité d’accéder à des informations fiables dans un temps restreint.

L’accès à la bonne information, et généralement aux bases de connaissances, nécessite la mise en place de nouvelles solutions aussi bien techniques que managériales pour atteindre cet objectif tout en évitant la surcharge informationnelle19.

Dans le chapitre précédent, nous avons conclu sur la nécessité d’expliciter le contexte métier à travers lequel la connaissance est restituée. Ainsi, nous dressons à travers ce chapitre un tour d’horizon sur des travaux en lien avec la notion de contexte et la notion de situation de travail telles qu’elles ont été introduites dans la littérature. Cet état de l’art inclut à la fois des travaux issus de l’informatique ubiquitaire/sensible au contexte et du génie industriel.

En outre, nous présentons les limites des approches actuelles de modélisation de contexte et de la situation de travail. Enfin, nous concluons le chapitre sur les questions de recherche à exploiter dans la suite de ce manuscrit.