Considérons comme exemple la réalisation d'un ltre numérique de Tchebiche
d'ordre 2, d'ondulation
r = 1 dB
, de bande passantef r = 3 kHz
et de fréquenced'échantillonnage
f e = 10 kHz
.On notera que, dans un but illustratif, on a choisi la fréquence de Nyquist
f N = f e /2 = 5 kHz
trèsprochede lafréquence caractéristiquedultref r = 3 kHz
etquecela conduira àune fortedistorsionfréquentielle si l'on n'eectue pas sa
compensa-tion.
Lasynthèse d'un ltrenumériquerécursif se fait en quatre étapes:
1. Calcul de la pulsation caractéristique
Ω r
et celle de prédistorsionω d
:Ω r = 2π f r
2. Recherche du ltre analogique normalisé satisfaisant au gabarit :
Dans cet exemple, le ltre est un passe-bas de Tchebiche d'ordre 2 et
d'on-dulation1dB. Les tables nous fournissent lepolynôme normaliséqui vaut
P n,2 (s) = 1
H n (s) = 1 + 0.996 s + 0.907 s 2
3. Calcul du polynôme de réalisation avec prédistorsion :
On eectue lechangement de variable
s → s ω d
= 3.63 · 10 − 5 s
etonobtientle polynôme de réalisationavec prédistorsion
P 2,d (s) = 1 + 3.617 · 10 − 5 s + 1.197 · 10 − 9 s 2
4. Calcul de la fonction de transfert du ltre numérique :
Enappliquant latransformation bilinéaireau polynome de réalisation
P 2,d (s)
avec
γ = 2 f e = 2 · 10 4 [sec − 1 ],
onobtient lescoecientsq 0 = a 0 + a 1 γ + a 2 γ 2 = +2.202 q 1 = 2 a 0 − a 2 γ 2
= +1.043 q 2 = a 0 − a 1 γ + a 2 γ 2 = +0.755
permettantd'écrire lafonction de transfert numérique suivante
H(z) = 1 + 2 z − 1 + z − 2
2.202 + 1.043 z − 1 + 0.755 z − 2
= 0.454 (1 + 2 z − 1 + z − 2 )
1 + 0.473 z − 1 + 0.343 z − 2
Lesréponses fréquentielles des ltres analogique etnumérique sont présentées dans
la gure 2.9a. Dans un but de comparaison, on a également calculé la fonction de
transfertsansprédistorsioneneectuantdirectementlatransformationbilinéairede
H(s)
.Ce qui a donnéH spd (z) = 0.325 (1 + 2 z − 1 + z − 2 ) 1 − 0.0137 z − 1 + 0.313 z − 2
Sa réponse fréquentielle est présentée dans la gure 2.9b. On remarquera combien
lacorrectionde distorsionest nécessaire pour avoir,comme demandé,un gainunité
àla fréquence caractéristique
f r = 3 kHz
.Remarque Tout letravaileectuédans lespoints1)à4)ci-dessus pour obtenirla
fonction de transfert
H(z)
se fait beaucoup plus simplement dans Matlab avec lescommandessuivantes :
n = 2; r = 1; fr = 3e3;
fe = 10e3; fn = fe/2;
[num,den] = cheby1(n,r,fr/fn);
num = num/sum(num)*sum(den); % gain DC = 1
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
f r
|H(jf)|
Réponses fréquentielles
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
f r
|H d (jf)|
f [Hz]
Fig.2.9.: Réponses fréquentielles des ltres analogiquesetnumériquesavec etsans
prédistorsion
2.8. Exercices
RII 1 Partant d'un ltre passe-bas RC, trouvez son équivalent numérique
H(z)
.Pour ce faire:
1. écrivez l'équation diérentielle du circuit RC;
2. discrétisez cetteéquation;
3. écrivez l'équationauxdiérences du ltreetdessinez son schémafonctionnel;
4. calculezsafonction de transfert
H(z)
;RII 2 Dans l'exercice précédent, on choisit pour le ltre numérique une période
d'échantillonnageégaleaudixièmedelaconstantedetemps
RC
dultreanalogique.1. calculeznumériquement sa fonction de transfert
H(z)
;2. que vaut l'instant caractéristique
K c
? quelle sera la durée du régimetransi-toire?
3. si
x[n] = [n]
, calculezY (z)
; quevalenty[0]
ety[ ∞ ]
? esquissezy[n]
;4. quevaut laréponse fréquentielle
H(jΩ)
du ltre numérique;5. calculez
H(jΩ)
lorsquelafréquencedusignald'entréevautf = 0, 1/(2π RC), f e /2
?esquissezle module de
H(jΩ)
;6. comparezà la réponse fréquentielle du ltre analogique.
RII 3 Calculez les équivalents numériques
H a (z)
etH b (z)
d'un ltre RC obtenuspar les transformations associée et bilinéaire lorsque
T e = RC/10
. Comparez cesdeux résultatsentre euxet avec celui de l'exerciceprécédent.
RII4 Onsouhaiteréaliserl'équivalentnumérique
H(z)
d'unltreanalogiquepasse-hautdetypeButterworthdevanttravaillerjusqu'à
10 kHz
dontlafonctiondetrans-fertest décritepar
H(s) = (s/ω c ) 2
1 + 1.414 · (s/ω c ) + (s/ω c ) 2
avecf c = 1 kHz
Pour ce faire:
1. esquissezle Bode d'amplitude du ltre analogique;
2. choisissezla fréquence d'échantillonnage;
3. calculezson équivalent
H a (z)
à partirde latransformation associée; 4. calculezson équivalentH b (z)
àpartir de latransformationbilinéaire;5. écrivezleséquationsauxdiérences correspondantes permettantcesdeux
réa-lisations;
6. dessinez leur schéma fonctionnel;
7. quevalent
H(Ω = 0)
etH(Ω = π)
pour les2 ltres?RII 5 Ondésire réaliserunltre numériqueàpartirdu ltreanalogiquedécritpar
H(s) = 5 · 10 − 3 s 1 + 5 · 10 − 3 s + s 2
1. dessinez les pôles et zéros de
H(s)
dans le plan complexe; esquissez sondia-grammede Bode; de quel typede ltre s'agit-il?
2. aprèsavoirchoisi unefréquence d'échantillonnagequivous paraîtraisonnable,
calculezsonéquivalentnumérique
H(z)
àl'aidedelatransformationbilinéaire; 3. dessinezlespôles etzérosdeH(z)
dans leplan complexe; oùsesituent-ilsparrapportau cercle de rayonunité?
RII 6 Considérant une celluleanalogique biquadratique décritepar
H(s) = a 2 s 2 + a 1 s + a 0
b 2 s 2 + b 1 s + b 0
écrivezunprogramme(enpseudo-langage)permettantdepasserdultreanalogique
àsa réalisationnumérique.Pour cela :
1. écrivez une procédure ou une fonction permettant de transformer
H(s)
enH(z)
àl'aidedelatransformationbilinéaire;précisezquelssontsesparamètres d'entrée-sortie;2. écrivez une procédure ou une fonction calculant
y[n]
à partir des paramètresde la cellule biquadratique et de son signal d'entrée
x[n]
; précisez quels sontses paramètres d'entrée-sortie;
3. tenant compte de ce qui vient d'être fait, écrivez un programme permettant
de réaliserle ltre suivant
H(s) = ω 1 s + ω 1
ω 2
s 2 + 2ζω 2 s + ω 2 2
avec
ω 1 = 1000 rad/sec ω 2 = 1000 rad/sec
ζ = 0.5
Pour relier votre ltre au monde extérieur, utilisez les procédures AnalogIn
(var Value : real) et AnalogOut (Value : real) .
4. votre programme peut être testé de manière simple à partir des instants
ca-ractéristiques etdes valeurs initialeet nale de la réponse indicielledu ltre;
calculezces valeurs.
N.B.: Lesentrées (AnalogIn) sefontsur labased'interruptionscommandéespar
l'horloge interne; les sorties (AnalogOut) sont restituées immédiatement après les
calculs.
récursifs
3.1. Introduction
Les ltres non récursifs que l'on appelle également ltres à réponse impulsionnelle
nie(RIF) se distinguent des ltres récursifsétudiés dans lechapitre précédent par
lespoints suivants:
ils sont toujours stables;
ils peuvent être conçus pour avoir une phase linéaireexacte;
ils nécessitent généralement plus de matérieletde tempsde calcul.
Un ltre non récursif d'ordre
N
comporteN + 1
coecients et peut être décrit demanièreéquivalentepar :
1. saréponse impulsionnellede longueur
L = N + 1 h[n] = { h[0], h[1], h[2], · · · , h[N ] } =
N
X
k=0
h[k] δ[n − k]
(3.1)2. son équation auxdiérences
y[n] =
N
X
k=0
h[k] x[n − k]
(3.2)3. safonction de transfert d'ordre
N H(z) = Y (z)
X(z) =
N
X
n=0
h[n] z − n
(3.3)4. saréponse fréquentielle que l'on évalue en remplaçant
z − 1
pare − jΩ H(j Ω) = Y (j Ω)
X(j Ω) =
N
X
n=0
h[n] e − jnΩ
(3.4)3.2. Spécications
Lesspécicationsd'unltre sedonnent souslaformed'ungabariten valeursréelles
ou relatives (dB). Un exemple de gabarit pour un ltre passe-bas est illustré dans
lagure 3.1. On y trouve :
1. labande passante
[0, Ω p ]
;2. lesbandes de transition
(Ω p , Ω a )
et d'arrêt[Ω a , π]
;3. l'ondulationacceptée dans la bandepassante, exprimée par
δ 1
ouR p [dB]
;4. l'atténuationsouhaitée dans la bande d'arrêt,exprimée par
δ 2
ouA a [dB]
.1+ δ 1
1- δ 1
δ 2
1 0
Ω p
Ω p
Ω a
Ω a
|H(j Ω )|
Ω
Ω
π
π
R p
A a
A dB 0
Fig. 3.1.: Gabarit d'un ltre
Le gain du ltre passe-bas valant 1 lorsque
Ω → 0
, les relations entre les valeursréellesou relativesdu gabarit sontalors déniescomme suit :
R p = | 20 log (1 ± δ 1 ) | > 0
(3.5)A a = − 20 log(δ 2 ) > 0
(3.6)ouinversément :
δ 1 = ± 10 +R p /20 − 1
(3.7)
δ 2 = 10 − A a /20
(3.8)3.3. Propriétés des ltres RIF à phase linéaire
Demanièregénérale, un ltre RIFne possède aucune propriété particulière
concer-nant le module ou la phase de la réponse fréquentielle mis à part que c'est le seul
type de ltres pouvant orir une phase linéaire exacte (qui est une des propriétés
du ltre idéal). C'est donc essentiellement pour cette propriété que l'on utilise les
ltresà réponse impulsionnellenie.
3.3.1. Réponses impulsionnelle et fréquentielle
Dans le cas où on désire avoir une phase linéaire, la réponse impulsionnelle doit
posséder une symétrie paire ou une symétrie impaire ou, de manière équivalente,
une symétrieaxiale ouponctuelle. La justicationen est donnée ci-dessous.
Symétrie paire
ConsidéronsunltreRIFd'ordre
N = 6
représentéparuneséquenceh[n]
àsymétriepaire par rapport à
N s = 3
(gure 3.2a). Cette séquence provient d'une réponseimpulsionnellepaire
h p [n]
non causale dont la réponse fréquentielle est réelle.Ledécalage temporel(ici,un retard) nécessairepour rendreleltre causalentraîne
ledéphasage linéairesouhaité. On a donc
H(jΩ) = exp ( − jN s Ω) H p (jΩ) ⇒
linéairement avec la pulsation. Le cas échéant, ondevra, ajouter
± π
à cette phaselinéairepour tenir compte de la valeur négativeéventuelle de
H p (jΩ)
.−5 0 5 10
Fig. 3.2.: Réponses impulsionnellesà symétriepaire ou impaire
Symétrie impaire
ConsidéronsunltreRIFd'ordre
N = 6
représentéparuneséquenceh[n]
àsymétrieimpairepar rapport à
N s = 3
(gure 3.2b). Cette séquence provient d'une réponseimpulsionnelleimpaire
h i [n]
non causaledont laréponse fréquentielle est purement imaginaire.Le décalage temporel nécessaire pour rendre le ltre causal entraîne le déphasage
linéairesouhaité. On a donc
H(j Ω) = exp ( − jN s Ω) H i (j Ω) ⇒
va-rie linéairement avec la pulsation à partir de
± π/2
suivant le signe de la valeurimaginaire.
Remarque
On peut bien sûr considérer des ltres d'ordre
N
impair (gures 3.2c et 3.2d).Dans ce cas, l'axe ou le point de symétrie se situe entre 2 valeurs de la réponse
impulsionnelle
h[n]
et le déphasage linéaire s'écrira− N s + 1 2
Ω
. Dans le cadrede ce cours, on n'analysera que des ltres d'ordre
N
pair (c'est-à-dire de longueurL = N + 1
impaire) dont le point ou axe de symétrie se situe obligatoirement sur une valeur entière de l'axen
.Exemple
Considérons comme exemple un ltre causal dont la réponse impulsionnelle nie
(gure 3.3a) est décrite par une séquence non-nulle de longueur
L = 9
à symétriepaire
h[n] = { +1, +2, +3, +4, +5, +4, +3, +2, +1, 0, 0, · · ·}
avecn = 0, 1, 2, · · ·
Par transformation en
z
de cette réponse impulsionnelle, on obtient la fonction de transfertdu ltre RIF:H(z) =
On en conclut que ce ltre RIF, décrit par un polynôme d'ordre
N = 8
, possède8 pôles situés en
z = 0
et 8 zéros dont les positions dans le plan complexe sontprésentées dans la gure3.3b.
En remplaçant l'opérateur de retard
z − 1
par sa transformée de Fouriere − jΩ
, onobtient laréponse fréquentielle du ltre
H(j Ω) =
En mettant en évidence le phaseur central
e − j4Ω
, on obtient une forme illustrantclairementlasymétrie paire du ltre
H(j Ω) = e − j4Ω 1e +j4Ω + 2e j3Ω + 3e j2Ω + 4e jΩ + 5 + 4e − jΩ + 3e − j2Ω + 2e − j3Ω + 1e − j4Ω
0 5 10
Fig.3.3.: Réponseimpulsionnelle,pôlesetzéros,amplitudeetphased'unltreRIF
à symétrie paire
Utilisantlaformuled'Euler
2 cos ϕ = exp(+jϕ) + exp( − jϕ)
, on obtient nalementH(jΩ) = e − j4Ω (5 + 8 cos(Ω) + 6 cos(2Ω) + 4 cos(3Ω) + 2 cos(4Ω))
Cerésultatmontre àl'évidencequel'on aaaireà unltre àphaselinéairepuisque
le seul terme complexe de l'expression est le phaseur
e − j4Ω
. Ce ltre RIF possèdedonc une réponse fréquentielle en amplitude (gure 3.3c)qui vaut
| H(jΩ) | = | 5 + 8 cos(Ω) + 6 cos(2Ω) + 4 cos(3Ω) + 2 cos(4Ω) |
etune phase (gure 3.3d)décrite par
∠ H(jΩ) = − 4Ω
À titre de comparaison, il est intéressant de tracer les mêmes graphes (gure 3.4)
pour un ltre réaliséavec une réponse impulsionnellesimilaireà laprécédentemais
avec une symétrie impairecette fois-ci :
h[n] = { +1, +2, +3, +4, 0, − 4, − 3, − 2, − 1, 0, 0, · · · }
avecn = 0, 1, 2, · · ·
dont la réponse fréquentielle vaut
H(j Ω) = e − j4Ω 1e +j4Ω + 2e j3Ω + 3e j2Ω + 4e jΩ + 0 − 4e − jΩ − 3e − j2Ω − 2e − j3Ω − 1e − j4Ω
= 2j e − j4Ω (4 sin(Ω) + 3 sin(2Ω) + 2 sin(3Ω) + sin(4Ω))
= 2 | (4 sin(Ω) + 3 sin(2Ω) + 2 sin(3Ω) + sin(4Ω)) | ∠ + π/2 − 4Ω
On peut relever que la symétrie paire conduit à un ltre passe-bas alors que la
symétrie impaire fournit un ltre passe-haut ou passe-bande. Plus générale,ment,
pourobtenirpasse-hautoupasse-bande,ilsutquelasommedescoecientssoient
nulle
Fig.3.4.: Réponseimpulsionnelle,pôlesetzéros,amplitudeetphased'unltreRIF
à symétrie impaire
3.4. Synthèse par fenêtrage
3.4.1. Principe du fenêtrage
Lepoint de départde lasynthèse des ltres RIF est donnépar la considérationdes
réponses impulsionnellesdes ltres idéaux. Commecelles-cisontinniment longues
etnoncausales, onvoitimmédiatementquelesltresidéaux nesontpasréalisables.
On doitdonc manifestementsecontenter d'une approximationde leurs réponses en
lestronquant avant de lesrendre causales.
Pour voir plus précisément comment cela se passe, considérons laréponse
fréquen-tielle
H d (jω)
d'un ltre analogiquepasse-bas idéal (gure 3.5a). Saréponseimpul-sionnelle
h d (t)
secalculepartransformationdeFourierinverse.On obtientainsiune réponse temporelle en formede sinuscardinal etde longueur innie (gure3.5b).De manière à ce que ce ltre soit réalisable, il faut tronquer cette réponse en
res-pectant sa symétrie paire (gure 3.5d). On obtient alors un ltre à réponse
impul-sionnelle de durée nie, mais non causale puisque
h(t)
n'est pas nulle pourt < 0
.Un décalage de cette réponse à symétrie paire sut à rendre leltre causal (gure
3.5f), donc à phase linéaire (gure 3.5e). Bien entendu, le module de sa réponse
fréquentielle ne sera plus qu'une approximationde l'idéal(gure 3.5c).
D'unpointde vuemathématique,lefaitde tronquerlaréponse impulsionnelle
h d (t)
revient à multipliercelle-ci par une fenêtre rectangulaire
w r (t)
etla réponseimpul-sionnelles'écrit alors :
h(t) = h d (t) · w r (t)
(3.11)Pour un ltre numérique,on aura de manièreéquivalente:
h[n] = h d [n] · w r [n]
(3.12)3.4.2. Eet de la troncation
L'opération de troncation qui, dans une première approche peut sembler anodine,
modie sensiblement la réponse fréquentielle et entraîne des ondulations dans les
bandes passantes et d'arrêt. Ceci provient de la convolution entre la réponse
fré-quentielle du ltre idéal etle spectre en sinus cardinalde lafenêtre rectangulaire:
H(j Ω) = H d (jΩ) ⊗ W (jΩ) H (j Ω) = 1
2π Z +π
− π
H d (jθ) W (jΩ − jθ) dθ
(3.13)Lagure 3.6 montre à l'évidence que l'ondulationcaractérisantla réponse obtenue
H(j Ω)
provient du spectreW (jΩ)
de lafenêtre choisie, icirectangulaire.An d'obtenir le meilleur compromis possible entre une faible ondulation et une
bandedetransitionétroite,onseradoncamenéparlasuiteàchoisirunefenêtre
w[n]
dontlecomportementfréquentielestsatisfaisantdu pointde vuedu ltreàréaliser.
C'est-à-dire que l'on cherchera un compromis entre l'amplitude des ondulations et
lalargeur des bandes de transition.
−50 0 50
Fig. 3.5.: Passage du ltre idéalau ltre réalisable
−1 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Fig. 3.6.: Convolution circulairedans ledomaine des fréquences
3.5. Réponses fréquentielles et impulsionnelles
idéales
Comme la synthèse par fenêtrage utilise les réponses impulsionnelles des ltres
idéaux, il est nécessaire de les connaître. Ces réponses impulsionnelles sont
cal-culées en partant des réponses fréquentielles idéales des 4 ltres de base passe-bas,
passe-haut,passe-bande et réjecteurde bande(gure 3.7).
3.5.1. Filtre passe-bas
Avec
Ω c
commepulsationde coupure, la réponse fréquentielle du ltre s'écrit :H b (j Ω) =
Satransformée inverse n'est autre que saréponse impulsionnelle:
h b [n] = 1 2π
Z +π
− π
H b (j Ω)exp(+jnΩ) dΩ
(3.15)Tenant compte de laréponse fréquentielle idéale du ltre passe-bas, ilvient :
h b [n] = 1
Utilisantlesrelations d'Euler,on obtientnalement :
h b [n] = Ω c
π
sin (nΩ c )
nΩ c − ∞ < n < + ∞
(3.16)Cette réponse temporelle est inniment longue et non causale. An de la rendre
causale, il faut tout d'abord la tronquer pour avoir une réponse impulsionnelle de
d'ordre
N
puis ladécaler de la moitiéde salongueur.Enchoisissant de travailler avec une réponse impulsionnelled'ordre
N
pair centréeen
N s = N/2
, il vient :0
π 2π Ω
1
0
π 2π Ω
1
0
π 2π Ω
1
0
π 2π Ω
1
Ω
c−Ω
cΩ
c−Ω
cΩ
1Ω
2Ω
2Ω
1−Ω
1−Ω
1−Ω
2−Ω
2Passe-Bas
Passe-Haut
Passe-Bande
Coupe-Bande
Fig.3.7.: Réponsesfréquentielles idéales des 4 ltres standard
0 10 20 30 40 50 60
−0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8
h[n]
Filtre passe−bas
−3 −2 −1 0 1 2 3
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
|H(j Ω )|
Fig.3.8.: Réponses impulsionnelleet fréquentielle d'un ltre passe-bas
0 10 20 30 40 50 60
−0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8
h[n]
Filtre passe−haut
−3 −2 −1 0 1 2 3
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
|H(j Ω )|
Fig.3.9.: Réponsesimpulsionnelle etfréquentielle d'un ltre passe-haut
3.5.2. Filtre passe-haut
Dansce cas, avec
Ω c
comme pulsationde coupure, la réponse fréquentielle du ltre s'écrit:Onpeutremarquer quelesréponsesfréquentiellesd'unpasse-bas etd'unpasse-haut
sont reliées entre elles par :
H h (j Ω) = 1 − H b (jΩ)
(3.19)Ce qui,dans l'espace temps, correspond à :
h h [n] = δ[n] − h b [n]
(3.20)On en déduit donc immédiatementque :
h h [n] =
3.5.3. Filtre passe-bande et réjecteur de bande
Lesltrespasse-bandeetréjecteurde bandepossèdent 2pulsations caractéristiques
Ω 1
etΩ 2
limitant les bandes passante et d'arrêt. On montre aisément les deuxrésultatssuivants:
1. Réponse impulsionnelled'un ltre passe-bande
h ∆ [n] =
2. Réponse impulsionnelled'un ltre réjecteurde bande
h r [n] =
Lecalcul de ces réponses impulsionnellesest laissé comme exercice.
0 10 20 30 40 50 60
−0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8
h[n]
Filtre passe−bande
−3 −2 −1 0 1 2 3
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
|H(j Ω )|
Fig. 3.10.: Réponses impulsionnelleetfréquentielle d'un ltre passe-bande
0 10 20 30 40 50 60
−0.2 0 0.2 0.4 0.6 0.8
h[n]
Filtre réjecteur de bande
−3 −2 −1 0 1 2 3
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
|H(j Ω )|
Fig. 3.11.: Réponses impulsionnelleetfréquentielle d'un ltre réjecteur de bande
Exemple Réalisation d'un ltre non récursif élémentaire basé sur la réponse
fré-quentielle idéale d'un ltre passe-bas ayant une bande passante de 1 kHz alors que
lafréquence d'échantillonnage est de 10 kHz.
3.6. Caractéristiques de quelques fenêtres
Duchoixdelafenêtre,dépendralaqualitédel'approximation;ilestdoncnécessaire
de passer en revue les caractéristiques de celles-ci. On rappellera tout d'abord que
si on désire conserver la phase linéaire du ltre, il faut que les fenêtres possèdent
une symétriepaire ou impaire.
Commeonl'avuplushaut,latroncationsimpledelaréponseimpulsionnellede
lon-gueur innieconduit à une réponse fréquentielle avec des ondulations importantes.
Celles-ci sont dues au phénomène de Gibbs et ne peuvent être diminuées que si la
fenêtre possède des transitions douces, contrairement àla troncation simple.
Les fenêtres susceptibles de satisfaire les besoins de synthèse des ltres et
d'ana-lysespectrale ont faitl'objetd'études extensives [3]. Parmi lesnombreuses fenêtres
proposées, seules celles qui sontle plus souvent citées sont présentées ci-après.
3.6.1. Fenêtres analytiques
Pour chacune des fenêtres étudiées, on présentera son équation
w[n]
et une gurecomportant4 graphes :
1. son graphetemporel
w[n]
2. son spectre d'amplitudes
W (j Ω) = T F { w[n] }
3. son spectre d'amplitudesen dB
W dB = 20 log ( | W (jΩ) | )
4. son spectre cumulé déni commesuit [1] :
W cum (j Ω) = 1 2π
Z Ω
− π
W (jθ)dθ
(3.24)Cette représentation peu commune est importante car grâce à elle, on peut
mesurer le niveau d'atténuation possible ainsi que la largeur de la bande de
transitionpourun ltreRIF.Sadénitiondécouledelaconvolutionentre une
réponse fréquentielle constante etle spectre de lafenêtre
w[n]
.Fenêtre rectangulaire
w r [n] =
1 si 0 ≤ n ≤ N 0 sinon
(3.25)
Fenêtre triangulaire (ou de Bartlett)
Fig.3.12.: Fenêtre rectangulaire
Fenêtre cosinusoïdale (ou de Hann)
w c [n] =
0 10 20 30 40 50
Fig. 3.13.: Fenêtretriangulaire
0 10 20 30 40 50
Fig. 3.14.: Fenêtrecosinusoïdale(ou de Hann)
0 10 20 30 40 50
Fig. 3.15.: Fenêtre de Hamming
3.6.2. Fenêtre de Kaiser-Bessel
Lesfenêtres présentées ci-dessus ont des formes etdes atténuations xes apportant
chacunesalargeurdulobeprincipaletsonatténuationdeslobeslatéraux.La
contri-butiondeKaiserfutdeproposerunefenêtres'adaptantàl'atténuationdésirée.Cette
fenêtre est dénie par une fonction de Bessel :
w k [n] =
I 0 =
fonctionde Besselmodiée de première espèce etd'ordre zéro
β =
paramètrede formede lafenêtre
N s = N/2 =
point de symétrie de la fenêtreCalcul de la fonction de Bessel
L'usagefréquentdes fenêtresde Hann oude Hammingest dûà ceque cesfonctions
sont familières et faciles à calculer. Cependant, bien que la fonction de Bessel soit
en général peu connue, il est aisé de la calculer en utilisant son développement en
série :
0 10 20 30 40 50
Fig. 3.16.:Fenêtrede Blackman
Cette série converge rapidement et la procédure de calcul proposée par Kaiser est
très simple àmettre en oeuvre :
functionBessel0(x:real) :real;
const eps=1.0e-6;
until abs (ds/(s+eps))<eps;
Bessel0=s;
end;
Calcul des paramètres des fenêtres de Kaiser
Lagure3.18montre lescaractéristiquesfréquentiellesde quelques fenêtresde
Kai-ser. On en tire lesconclusions suivantes :
en augmentant la longueur du ltre
N
, ondiminue lalargeur du lobe principalenaugmentantleparamètredeforme
β
,ondiminuel'amplitudedeslobeslatéraux.0 10 20 30 40 50
Fig. 3.18.: Caractéristiques fréquentielles de quelques fenêtres de Kaiser
Après une simulation numérique extensive, Kaiser a obtenu une paire de formules
quipermettentdetrouver
β
etN
àpartirdes spécicationsdemandées.Ces spéci-cationssont l'atténuationA dB
et la largeurde labande de transition∆Ω
expriméeen radians.
Lefacteur de forme
β
dépend uniquement de l'atténuationA dB
β =
0.1102 (A dB − 8.7) si A dB > 50 0.5842 (A dB − 21) 0.4 + 0.078862 (A dB − 21) si 21 ≤ A dB ≤ 50
0 si A dB < 21
(3.32)
Lalongueurdu ltre est déterminéepar l'atténuation
A dB
etlabandede transition∆Ω
souhaitéeN ≥ A dB − 8
2.285 ∆Ω
(3.33)3.7. Conclusions sur l'usage des fenêtres
3.7.1. Propriétés et utilisation des fenêtres
L'ensembledes propriétés concernant lesfenêtresetles ltresétudiésci-dessus sont
réunies dans les tableaux 3.1 à 3.3. On y trouve les caractérisitques spectrales de
quelquesfenêtresusuelles,lescaractéristiquesdesltresRIFenfonctiondesfenêtres
utilisées,lesavantages et inconvénients de ces fenêtres.
Largeurdu Atténuation du Décroissance des
Fenêtres 1er lobe 1er lobe [dB] lobessuivants
Rectangle
4π/N
-13 20dB/décTriangle (Bartlett)
8π/N
-27 40dB/décCosinus(Hann)
8π/N
-32 60dB/décHamming
8π/N
-43 20dB/décBlackman
12π/N
-58 60dB/décKaiser
β = 4.54 7.2π/N
-30 20dB/décKaiser
β = 5.66 8.4π/N
-42 20dB/décTab. 3.1.: Caractéristiques spectralesdes fenêtres usuelles
Ondulation Atténuation max. Bande de transition
Fenêtres
R p
[dB]A max
[dB]∆Ω
Rectangle 0.74 21
1.8 π/N
Triangle (Bartlett) 0 25
6.1 π/N
Cosinus(Hann) 0.055 44
6.2 π/N
Hamming 0.014 53
6.6 π/N
Blackman 0.0017 74
11 π/N
Kaiser
β = 4.54
0.025 505.8 π/N
Kaiser
β = 5.66
0.009 607.2 π/N
Tab. 3.2.: Caractéristiques des réponses fréquentielles des ltres RIF
Fenêtres
+/ −
RemarquesTriangle
+
simple àcalculer;pas de sinus oucosinus(Bartlett)
+
bande spectraleétroite−
faibleréjection (25 dB)=
décroissance spectralemoyenne (-40 dB/déc) Cosinus+
simple àcalculer(Hann)
+
bande spectraleétroite=
réjection raisonnable(44 dB)+
fortedécroissance spectrale (-60 dB/déc) Hamming+
simple àcalculer+
bande spectraleétroite+
bonne réjection (53 dB)−
faibledécroissance spectrale (-20 dB/déc) Blackman+
simple àcalculer=
bande spectralemoyenne++
très bonne réjection (74 dB)+
fortedécroissance spectrale (-60 dB/déc) Kaiser−
moins simpleà calculer=
bande spectralemoyenne++
excellente réjection (100 dB)−
faibledécroissance spectrale (-20 dB/déc)++
meilleurcompromis atténuation / bandede transition Tab. 3.3.: Avantages et inconvénients des fenêtres utilisées dans la réalisation deltres RIF
3.7.2. Démarche pour calculer un ltre
Ladémarche àsuivre pour obtenirlescoecients du ltresouhaitéest lasuivante :
1. connaissant legabarit du ltre désiré, choisir le ltreidéal correspondant;
2. calculer les pulsations caractéristiques
Ω k
se situant au centre des bandes detransition;
3. rechercher la réponse impulsionnelle
h d [n]
du ltre idéal; si celle-ci n'est pasconnue, on peut la calculerpar transformation de Fourier inverse;
4. choisirunefenêtre
w[n]
satisfaisantedupointdevuedel'atténuation(table3.2); 5. connaissantlalargeurdelabandedetransition∆Ω
,calculerl'ordredultreN
;6. calculer les coecients du ltre en multipliant la réponse impulsionnelle par
lafenêtre choisie
h[n] = h d [n] · w[n]
3.8. Réalisation d'un ltre passe-bas
Considérons la réalisation d'un ltre passe-bas satisfaisant au cahier des charges
Considérons la réalisation d'un ltre passe-bas satisfaisant au cahier des charges