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Chapitre III : Synthèse et caractérisation de complexes d’or(I) et de platine(II)

B. Synthèse des complexes cationiques [Au(TMP)X]

III. Synthèse des complexes platine(II)-phospholes

La synthèse de complexes de platine(II) portant des ligands DMP avait été décrite par réaction des ligands avec le sel K2PtCl4 dans de l’éthanol à 50% aqueux.7

Ici, les complexes de platine(II) ont été préparés par échange de ligand à partir du di(benzonitrile)bischlorure de platine(II) (schéma 8). Par ajout de deux équivalents de ligand phosphole sur le précurseur, à température ambiante et après environ 3h, les complexes [Pt(L)2Cl2] ont pu être obtenus sous la forme de poudres stables à l’air. Les rendements

varient entre 72% pour le ligand DBP, 76% pour le TMP et 84% pour TPP. Le complexe portant des ligands PPh3 a aussi été préparé dans les mêmes conditions et a été obtenu avec un

rendement de 78%.

Schéma 8: Synthèse des complexes platine(II)-phosphole

Pour chaque complexe, la RMN-31P montre la présence d’un singulet fin caractéristique de complexes plan carré, et des satellites de couplage avec l’isotope 195Pt (33% d’abondance). La configuration cis ou trans des ligands par rapport au platine a été déterminée par RMN-31P à l’aide de la mesure des constantes de couplage 1J(31P-195Pt) (tableau 4). Si la valeur de cette constante de couplage est supérieure à 3000Hz, les ligands phosphorés sont en cis l’un par rapport à l’autre et le complexe est donc cis. Si cette constante de couplage est inférieure à 3000Hz, les ligands phosphorés sont alors en position trans l’un par rapport à l’autre, le complexe est trans.7

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Dans le cas des ligands TMP et DBP, les complexes cis ont été obtenus comme l’attestent les valeurs 1J(31P-195Pt) respectives de 3330 Hz et 3470 Hz. Ces constantes sont du même ordre de grandeur que pour le ligand DMP (3345 Hz).7 En revanche, elles sont relativement faibles par rapport à celles obtenues avec des ligands phosphines. En effet, on observe une constante de 3669 Hz pour le complexe [Pt(PPh3)2Cl2].

Dans des travaux menés en 1982 sur des complexes de platine cis-[Pt(DMP)2Cl2], F. Mathey

et coll. attribuent cette différence dans les constantes de couplage au fait que la liaison platine(II)-phosphine aurait un caractère s plus important que dans le cas des phospholes.8 Les phosphines semblent donc avoir un caractère plus donneur que les phospholes (sans préciser les contributions σ et π).

Il est aussi intéressant de noter que les valeurs ∆(δ31P) des complexes cis-platine(II)- phosphole sont inférieures à celle de cis-[Pt(PPh3)2Cl2]. Selon ces mêmes travaux de F.

Mathey et coll., ces faibles déplacements chimiques de coordination reflètent le fait que dans ce type de complexe, la rétrodonation du métal vers le ligand est plus importante avec les phospholes qu’avec les phosphines.8

L cis (%) trans (%) δ31P (ppm) L δ31P (ppm, CDCl3) [Pt(L)2Cl2] 31P) (ppm) 1 J(Pt-P) (Hz) TPP - 84 2.7 25.3 22.6 2520 TMP 76 - 15.6 24.5 8.9 3330 DBP 72 - -10.1 5.2 15.3 3470 DMP8 - - -2.5 8.1 10.6 3345 PPh3 78 - -6 14.3 20.3 3669

Tableau 4 : Données RMN-31P caractéristiques des complexes Pt(II)-phospholes.

Nous voyons donc que les phospholes semblent avoir un comportement vis-à-vis du métal différent que les phosphines. De plus l’obtention de constantes de couplages et de ∆(δ31P) différents pour les complexes cis-platine(II)-phosphole suggère qu’ils possèdent des propriétés différentes.

Ces données ne permettent cependa complexe trans a été obtenu.

Lorsqu’on regarde en détail la RMN

présence de signaux de multiplicités pouvant être très complexes

à des couplage virtuels.9 Ceci est du au fait que les deux phosphores des complexes sont chimiquement équivalents (même

l’existence d’une constante de couplage non nulle entre les deux phosphores. Cette constante entraine par exemple l’apparition de triplets virtuels pour les carbones notés 1 et 2 du complexe cis-[Pt(TMP)2Cl2].

superposition des signaux correspondant aux complexes contenant les isotopes du platine inactifs en RMN, et des signaux correspondant aux complexes contenant le platine 195 actif en RMN.

Des travaux de simulation et des

au laboratoire pour comprendre et attribuer l’allure de ces signaux.

Figure 3: Observation de triplets virtuels en RMN

A partir des complexes cis-[Pt(TMP)

obtenus et analysés par diffraction des rayons X (figure 4). En revanche, les cristaux n’ont pas pu être obtenus pour le complexe

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Ces données ne permettent cependant pas de positionner le ligand TPP pour lequel le

Lorsqu’on regarde en détail la RMN-13C des complexes platine-phosphole, on remarque la de multiplicités pouvant être très complexes (figure 3). Ils correspondent Ceci est du au fait que les deux phosphores des complexes sont

(même δ en 31P), mais ne le sont pas magnétiqueme

l’existence d’une constante de couplage non nulle entre les deux phosphores. Cette constante entraine par exemple l’apparition de triplets virtuels pour les carbones notés 1 et 2 du ]. D’autres signaux plus complexes semblent être dus à la superposition des signaux correspondant aux complexes contenant les isotopes du platine et des signaux correspondant aux complexes contenant le platine 195 actif

Des travaux de simulation et des comparaisons avec les complexes de palladium sont en cours au laboratoire pour comprendre et attribuer l’allure de ces signaux.

Observation de triplets virtuels en RMN-13C{1H} de cis-[Pt(TMP)

[Pt(TMP)2Cl2] et cis-[Pt(DBP)2Cl2] des monocristaux ont été obtenus et analysés par diffraction des rayons X (figure 4). En revanche, les cristaux n’ont pas pu être obtenus pour le complexe trans-[Pt(TPP)2Cl2].

TPP pour lequel le

phosphole, on remarque la (figure 3). Ils correspondent Ceci est du au fait que les deux phosphores des complexes sont P), mais ne le sont pas magnétiquement. Il en résulte l’existence d’une constante de couplage non nulle entre les deux phosphores. Cette constante entraine par exemple l’apparition de triplets virtuels pour les carbones notés 1 et 2 du xes semblent être dus à la superposition des signaux correspondant aux complexes contenant les isotopes du platine et des signaux correspondant aux complexes contenant le platine 195 actif

comparaisons avec les complexes de palladium sont en cours

[Pt(TMP)2Cl2]

des monocristaux ont été obtenus et analysés par diffraction des rayons X (figure 4). En revanche, les cristaux n’ont pas

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Figure 4: ORTEP des complexes Pt(TMP)2Cl2 et Pt(DBP)2Cl2.

Les vues ORTEP confirment que les complexes adoptent une configuration plan carré caractéristique des complexes de Platine(II), et que ces complexes sont cis. Les distances P-Pt sont de l’ordre de 2.22-2.23 Å, et les distances Pt-Cl de l’ordre de 2.33-2.36 Å, ce qui correspond aux descriptions de la littérature pour de tels complexes (tableau 5).10

Complexe Pt-Cl (Å) Pt-P (Å) P-Pt-P (deg) P-Pt-Cl (deg) cis-[Pt (TMP)2Cl2] 2.36 (5) 2.36 (5) 2.23 (5) 2.23 (5) 98.2 (3) 87.62 (19) 87.62 (19) cis-[Pt (DBP)2Cl2] 2.35 (4) 2.34 (4) 2.22 (4) 2.24 (4) 95.6 (15) 92.44 (15) 84.13 (15) cis-[Pt(DMP)2Cl2]10 2.33 (2) 2.36 (2) 2.23 (2) 2.22 (1) 94.1 (1) 90.20 (1) 85.80 (1) cis-[Pt(PPh3)2Cl2]10 2.35 (2) 2.33 (2) 2.26 (2) 2.25 (2) - -

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Des complexes de platine portant des ligands phosphole ont été synthétisés, isolés et caractérisés. Les résultats obtenus en RMN 31P semblent montrer que les ligands phospholes utilisés possèdent des propriétés électroniques différentes. Cependant la configuration des complexes de platine influe sur ces données.

Ceci nous a incités à approfondir notre étude. Ainsi, la partie suivante décrit la détermination des propriétés stéréo-électroniques des ligands ainsi que leur positionnement par rapport à PPh3.