• Aucun résultat trouvé

SYNTHÈSE DE L’ANNÉE 2005

Dans le document lectra 05rapport annuel (Page 40-43)

Des résultats financiers fortement dégradés par les éléments à caractère non récurrent

Dans notre rapport de l’an passé, nous indiquions qu’un nouveau contexte historique s’ouvrait pour Lectra en 2005, avec : le renforcement de son leadership mondial après l’acquisition d’Investronica, Lacent et Humantec ; le rebond de l’investissement technologique attendu dans l’habillement, résultant de l’abolition des quotas textiles et devant créer autant d’opportunités pour Lectra ; enfin, l’évolution prévue du centre de gravité géographique des marchés de Lectra vers l’Asie-Pacifique – avec un rôle prépondérant de la Chine –, l’Europe de l’Est, la Turquie, la Tunisie et les autres pays qui devaient sortir gagnants de l’abolition des quotas textiles, ainsi que vers les États-Unis où Lectra ambitionne de renforcer son développement.

Sur ces hypothèses, la société estimait qu’elle devait réaliser en 2005 un chiffre d’affaires compris entre €230 et €240 millions, un résultat opérationnel compris entre €11 et €15 millions et un résultat avant impôts compris entre €10 et €14 millions.

Ces chiffres se basaient sur une parité moyenne de $ 1,35/€1.

La réalité a été tout autre : l’évolution de l’environnement macro-économique a, en effet, été inverse de celle attendue.

Lectra n’a donc pu être au rendez-vous avec ces perspectives.

Par rapport à 2004, les commandes de nouveaux systèmes ont enregistré un recul de 18 %. Tous les autres paramètres – notamment les revenus récurrents, marges et frais généraux – ont été conformes aux objectifs, ou meilleurs.

L’exercice 2005 s’est en conséquence achevé sur un chiffre d’affaires consolidé de €211,2 millions, en recul de 8 % à données comparables, un résultat opérationnel, avant éléments à caractère non récurrent enregistrés au quatrième trimestre de €8,1 millions, inférieur de 26 % au bas de la fourchette des estimations du début d’année et de 17 % par rapport au pro forma 2004, et un résultat net déficitaire de €12,3 millions.

Une année marquée par les impacts de l’abolition des quotas textiles

Les quotas textiles ont été abolis par l’OMC le 1erjanvier 2005.

Un premier bilan peut être aujourd’hui dressé. Il est rappelé que l’habillement représentait en 2004 près de 60 % du chiffre d’affaires des nouveaux systèmes de Lectra.

L’abolition des quotas textiles s’est d’abord traduite par une incertitude et un attentisme tant dans les pays donneurs d’ordre que dans ceux de sous-traitance. La réalité a été plus sombre que ne le prévoyaient tous les experts. Dès leur publication, les statistiques des exportations chinoises du premier trimestre 2005 ont créé une véritable onde de choc par l’ampleur spectaculaire des progressions constatées. Cette nouvelle donne a amplifié les inquiétudes et paralysé les décisions d’investissement des entreprises en quête de nouveaux repères, espérant de leurs gouvernements la négociation de nouvelles mesures

protectionnistes et ne sachant dans quelle voie s’engager.

Dans ce contexte tendu, les États-Unis et l’Europe, exacerbés par les questions de la réévaluation de la monnaie chinoise et de leurs relations économiques avec la Chine – qui devaient être préservées pour ne pas provoquer une guerre commerciale globale – ont réagi.

Dès le mois de mai, les États-Unis ont décidé d’appliquer unilatéralement à certaines catégories de produits la clause de sauvegarde prévue par les accords de l’OMC, qui permettait de limiter la croissance des importations de vêtements chinois à 7,5 %

39

par an jusqu’en 2007. Après sept rounds de négociations, les deux pays ont finalement conclu un accord en novembre, réintroduisant des quotas sur 34 catégories de produits, pour la période 2006-2008, limitant la hausse annuelle des importations entre 10 et 17 % selon les produits et les années. Comme l’ont fait remarquer certains observateurs, cet accord prolonge d’un an l’échéance de la clause de sauvegarde.

De son côté, l’Union Européenne a négocié et conclu en juin un compromis avec la Chine, limitant jusqu’à la fin 2007 la hausse annuelle des importations de 10 catégories de produits chinois par les pays membres entre 8 et 12,5 %. Cette situation avait provoqué par la suite d’importantes difficultés d’application, avec notamment des blocages en douane de millions de vêtements.

Elle a abouti à un nouveau compromis.

Si ces mesures protectionnistes ont atténué l’inquiétude des industriels américains et européens, elles ont en revanche, dès le mois de mai, provoqué en Chine un vent d’appréhension et un gel des décisions d’investissement des entreprises, celles-ci craignant une surcapacité temporaire de leurs outils de production.

Cette attitude des industriels chinois a été manifeste jusqu’à la signature de l’accord États-Unis – Chine.

Enfin, d’autres pays ont unilatéralement mis en jeu la clause de sauvegarde, comme la Turquie pour 42 catégories de produits.

Les statistiques de 2005 montrent que la Chine, dont les exportations d’habillement ont augmenté globalement de 19 %, est allée deux fois plus vite que ne le prévoyaient beaucoup d’experts, avec une très forte augmentation des importations de vêtements chinois par les États-Unis et l’Union Européenne (+ 70 % et + 46 %, respectivement). Il est important de souligner que cette croissance s’est faite au détriment des autres pays producteurs, dont le recul a été brutal. Ainsi, les importations totales (incluant la Chine) des États-Unis et de l’Union Européenne n’ont en effet augmenté que de 6 % et de 8 %, respectivement.

Certains pays, comme la Turquie (dont les exportations de textile-habillement ont augmenté d’environ 2 % en 2005, et qui a su maintenir sa position de second fournisseur de l’Union Européenne derrière la Chine) et la Tunisie, ont déjà engagé une transformation de leurs activités vers plus de création et moins de simple sous-traitance.

Une situation contrastée dans l’automobile

Parallèlement, la situation a été contrastée dans le secteur automobile, qui représentait en 2004 environ 25 % du chiffre d’affaires des nouveaux systèmes de Lectra. Certains grands constructeurs et équipementiers américains et européens traversent en effet une crise particulièrement grave, tandis que les constructeurs et équipementiers japonais tournent à plein régime.

Ainsi, alors que Toyota, le premier constructeur automobile japonais, aujourd’hui numéro deux mondial, pourrait accéder au premier rang dès 2006, General Motors, premier constructeur mondial, et Ford, numéro trois, ont annoncé des plans de licenciement touchant au total près de 60 000 personnes, la fermeture d’une trentaine d’usines (pour l’essentiel aux États-Unis) et la réduction de 20 %

à 25 % de leur capacité de production d’automobiles au cours des prochaines années. De même, Daimler Chrysler et Volkswagen ont annoncé des plans de suppression de 14 000 et 20 000 emplois (pour l’essentiel en Europe). Enfin, le premier équipementier mondial, l’américain Delphi, a été contraint de se mettre sous la protection de la loi américaine sur les faillites (Chapter 11).

Lectra s’est positionnée pour sortir gagnante face à ses nouveaux enjeux

En début d’année, la société s’est fixé quatre axes forts à l’horizon 2007 : devenir un acteur majeur du Product Lifecycle Management (PLM) pour étendre davantage son leadership dans l’habillement ; développer encore plus rapidement et accroître son leadership dans l’automobile et l’ameublement ; renforcer sa position de numéro 1 en Chine ; enfin, augmenter ses parts de marché aux États-Unis.

Dans ce cadre, l’équipe de direction a entrepris des actions importantes pour accélérer la transformation de l’entreprise afin de la mettre en phase avec les grandes mutations de ses marchés, accroître sa compétitivité et conduire à une meilleure allocation de ses ressources à l’aune de ses nouveaux enjeux et de son nouveau potentiel de développement.

En abordant cette nouvelle étape, qui nécessitait un pilotage resserré, le Conseil d’Administration a décidé de confier à Daniel Harari, en complément de ses fonctions de Directeur Général, la direction des opérations commerciales assurée depuis 1997 par Daniel Moreau, Directeur Général Délégué, qui a quitté la société début janvier 2005.

RAPPORT DE GESTION

40 RAPPORT DE GESTION

Mesures de réorganisation, d’optimisation et de réallocation des ressources de recherche et de développement, de production et de logistique

Le premier volet concerne Investronica. Deux ans après son acquisition, Lectra a engagé des mesures de réorganisation importantes en Espagne. Ces mesures ont été rendues nécessaires du fait de la découverte par Lectra d’une situation réelle différente de celle présentée par son ancien actionnaire. Un plan de licenciement, conduisant en particulier à la suppression des équipes de recherche et de développement hardware, de production et de logistique, a été engagé le 2 décembre 2005 et a reçu le feu vert de l’administration espagnole le 31 janvier 2006. Ce plan conduit au départ de près de 60 personnes. Il ne concerne pas les équipes de recherche et de développement logiciels, aujourd’hui intégrées à celles du Groupe.

Parallèlement, Lectra a engagé des mesures d’optimisation et de réallocation de ses ressources mondiales. Concentrer les moyens va permettre à la société d’améliorer l’efficience de ses activités et de développer des synergies.

Des mesures de réorganisation ont ainsi été engagées au Canada (fermeture du site d’Edmonton, où était basée Lacent) et aux États-Unis (fermeture des bureaux de Grand Rapids, datant de l’acquisition de Computer Design, Inc. en 1998). Les activités correspondantes ont été intégrées à celles de Bordeaux-Cestas.

Ces mesures, qui ont conduit au départ d’environ 150 personnes représentent, au total, des charges à caractère non récurrent de

€9,1 millions, entièrement constatées dans les charges d’exploitation du quatrième trimestre 2005. En année pleine, elles représenteront une diminution de charges annuelles de €5,9 millions.

Les économies réalisées permettront de recruter mondialement près de 100 personnes pour renforcer les équipes de recherche et de développement logiciels, marketing et commerciales, et développer l’activité de PLM, sans augmenter le niveau de frais généraux.

Lancement d’un ambitieux programme de refonte de l’ensemble des systèmes d’information

Après l’implantation mondiale de son système de CRM (Customer Relationship Management)Siebel initiée en 2001, la société a lancé, en 2005, le projet de refonte de l’ensemble de ses systèmes

d’Information de back-office. L’objectif est d’optimiser le fonctionnement de l’entreprise pour soutenir sa stratégie et son développement, en adoptant la nouvelle génération de logiciels d’Oracle (Oracle E-Business Suite)avec l’appui d’Oracle Consulting. Le projet sera progressivement déployé dans l’ensemble des entités du Groupe.

Ce nouvel investissement représente un montant global de €10 millions, réparti sur les exercices 2005-2008.

Poursuite des actions intensives de Recherche et de Développement

Avec plus de 200 ingénieurs et techniciens (près de 13 % de l’effectif total de la société à la date du présent rapport), Lectra confirme la priorité accordée à l’innovation pour conforter son avance technologique.

Le plan de Recherche et Développement intègre notamment la convergence vers une plateforme unique des technologies de Lectra et des sociétés acquises, ainsi que le développement des versions futures de l’ensemble de son offre produits.

Il couvre également le développement de la nouvelle offre PLM pour la mode et l’habillement, enjeu majeur pour Lectra – près de 100 personnes s’y consacrent. Aujourd’hui naissant, le marché mondial du PLM pour l’habillement et la distribution spécialisée devrait connaître un démarrage progressif et un fort développement à moyen terme.

Entièrement conçue pour répondre aux spécificités des entreprises de la mode, cette nouvelle génération de logiciels – qui sera officiellement lancée dans les prochaines semaines – permet de gérer la totalité des activités du cycle de vie des produits et du développement des collections. Elle offre le périmètre le plus étendu du marché. Son approche stratégique et transversale de gestion de l'information produit et des processus la positionne au cœur du développement de l'entreprise cliente. Lectra apporte ainsi une réponse puissante aux enjeux majeurs que sont le renouvellement permanent des collections, la multiplication des lignes de produits et la prise en compte du nombre et de la localisation géographique des acteurs impliqués dans le développement des collections.

La nouvelle offre PLM de Lectra entièrement paramétrable est construite sur une plateforme 100 % Internet, spécifiquement développée pour l’univers de la mode. Ses applications de gestion transverses – le Line Planningpour définir, construire et suivre les collections, le Workflow Managementpour organiser les activités et le Product Developmentpour gérer et partager toutes les données produits – favorisent le travail collaboratif et augmentent

la performance de chaque intervenant. Au-delà de ses composantes technologiques logicielles, elle intègre l'accompagnement au changement avec des prestations de conseil, d’implantation et de mise en œuvre assurées par les consultants experts-métiers de Lectra, indispensables à l’optimisation de son utilisation.

41 RAPPORT DE GESTION

Lancement du projet de Lectra International Conference and Advanced Technology Center

À la suite des importants dégâts provoqués sur l’un des bâtiments du site industriel de Bordeaux-Cestas par les fortes tempêtes du mois de juin, Lectra a été indemnisée par ses assureurs. L’impact net de cette indemnisation est de €1,8 million et constitue un profit à caractère non récurrent enregistré au quatrième trimestre.

Le bâtiment détruit est en cours de reconstruction. Il abritera le futur centre de conférence et d’expertise technologique international du Groupe. Entièrement dédié aux clients de la société, il comprendra un auditorium de 100 places, des salles de réunion et de formation, ainsi que le principal centre mondial de démonstration et de tests de l’ensemble des technologies de Lectra. Son inauguration est prévue au cours du second semestre 2006.

Signature de deux contrats majeurs

Lectra a concrétisé deux contrats majeurs en fin d’année.

Le premier a été signé avec Mango, entreprise internationale espagnole spécialisée dans la création, la fabrication et la distribution de vêtements et d’accessoires pour la femme. Il porte sur l’implantation de la nouvelle offre PLM. Celle-ci sera, dans un premier temps, utilisée par plus de 800 collaborateurs et fournisseurs de Mango intervenant dans le design et le développement des 70 millions de vêtements et accessoires produits annuellement. Ce contrat sera facturé en 2006.

Le second contrat a été signé avec Johnson Controls Inc., l’un des leaders mondiaux des systèmes automobiles, pour répondre à la demande croissante de flexibilité de production. Il porte sur

€5 millions d’équipements et de logiciels (systèmes de découpe automatique VectorAuto MP9 Lectra). Ces découpeurs s’ajouteront ainsi à l’importante base installée de solutions de CFAO Lectra équipant déjà les sites Johnson Controls dans le monde entier. Environ un tiers a été facturé en 2005, le reste le sera en 2006 et 2007.

Dans le document lectra 05rapport annuel (Page 40-43)

Documents relatifs