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Synthèse de l’information de base appuyant la planification

Dans le document Mot du ministre de l’Énergie (Page 85-89)

Chapitre 2 : Information de base

2.6 Synthèse de l’information de base appuyant la planification

Le territoire public de l’Estrie, compte tenu de sa superficie restreinte et de ses caractéristiques, comporte une multitude de droits et de statuts qui se superposent souvent.

Les aires protégées inscrites au Registre des aires protégées du MDDELCC occupent une superficie de 294,25 km2, soit près de 34 % de la superficie des terres du domaine de l’État en Estrie. Les terres acquises par le MERN, et qui font l’objet de servitudes de conservation (11,11km2), et de création et d’agrandissement d’aires protégées augmenteront cette contribution du territoire public de l’Estrie à l’atteinte de l’objectif visant à doter le Québec d’un réseau d’aires protégées couvrant 12 % de son territoire en 2015.

Les terres publiques supportent aussi diverses activités économiques dont les principales sont l’industrie du bois et l’acériculture. L’industrie des produits forestiers est une activité économique majeure pour la région. Depuis le début des années 1990, le milieu s’est organisé afin de développer un réseau et un maillage entre les entreprises de sylviculture, celles de première transformation et le milieu de l’éducation. Cette prise en charge par le milieu a favorisé

188 ASTROLab du Parc national du Mont-Mégantic (s. d.), La réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic [En ligne] [http://ricemm.org/reserve-de-ciel-etoile/] (Consulté le 8 décembre 2011).

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la croissance de ce secteur et la mise en place de conditions favorables à l’émergence d’entreprises de deuxième et de troisième transformation. Cette situation a permis à la région de se démarquer et d’être reconnue comme chef de file au Québec dans le créneau d’excellence « Transformation du bois d’apparence et composites ».

L’industrie forestière fait cependant face à diverses difficultés, dont l’imposition de droits américains sur le bois d’œuvre, la dégradation des forêts feuillues et la baisse marquée des approvisionnements. La superficie utilisée à des fins de production forestière représente plus de 415 km2 sur les terres du domaine de l’État, soit près de 48 % de sa superficie.

L’acériculture représente également une activité économique importante dans la région. Sur les terres du domaine de l’État, elle occupe une superficie de 46 km2, soit 5 % du domaine de l’État, et compte près de 1,5 million d’entailles.

Les peuplements d’érables sur les terres du domaine de l’État sont une richesse collective et leur mise en valeur à des fins acéricoles ou à des fins industrielles doit assurer une diversité d’essences et le maintien d’un équilibre naturel dans l’écosystème. L’élément clé de la production sera toujours l’érable ainsi que la santé de cette essence et des autres espèces d’arbres qui l’accompagnent. La pérennité de ces peuplements assure le maintien des revenus et l’apport économique régional qu’ils génèrent.

La protection du patrimoine culturel revêt une importance toute particulière en Estrie. Cette région a été la première région au Québec à être libérée des glaces vers 13 400 avant aujourd’hui. Des fouilles ont établi la preuve d’une présence paléoindienne dans la région 12 500 ans avant aujourd’hui qui constituait, encore en 2014, le plus ancien site connu dans le Nord-Est américain. Les terres du domaine de l’État sont susceptibles de contenir des vestiges qui témoignent de cette présence préhistorique sinon historique, car le patrimoine issu de la colonisation à partir de la fin du XVIIIe siècle distingue aussi l’Estrie, à plusieurs égards. Ils constituent, certes, une ressource vulnérable et fragile à protéger, mais également une source de richesse à mettre en valeur et à léguer aux générations futures.

Aucune réserve ni aucun établissement amérindien n’existent sur le territoire de l’Estrie.

Toutefois, les Abénaquis d’Odanak et de Wôlinak y pratiquent occasionnellement des activités liées à la pêche, à la chasse et au piégeage à des fins alimentaires, rituelles ou sociales. Deux ententes ont d’ailleurs été signées entre les conseils de bande d’Odanak et de Wôlinak et le gouvernement du Québec pour mieux concilier les nécessités de la conservation et de la gestion de la faune avec les activités des Abénaquis d’Odanak et de Wôlinak exercées à des fins alimentaires, rituelles ou sociales.

Le territoire public répond aussi à une multitude d’autres activités et de préoccupations (récréotourisme, exploration et exploitation minière, production d’énergie éolienne, activités de chasse et de pêche, régularisation des eaux, commerce de la fourrure, etc.).

Au chapitre du récréotourisme, par exemple, la région touristique des Cantons-de-l’Est occupait en 2012 le 4e rang sur les 22 régions touristiques, après Montréal, Québec et les Laurentides en matière de volume de touristes, en accueillant près de 3 millions. Les terres du domaine de l’État sont de plus en plus convoitées à ces fins, soit pour la création de parcs régionaux ou pour la mise en valeur de paysages d’intérêt.

71 Estrie Les différents statuts et droits accordés à des fins d’utilisation environnementale, sociale et économique sur le territoire public de l’Estrie présentent déjà une superficie qui correspond à plus de deux fois celle du domaine de l’État. Cette situation illustre bien la superposition des utilisations actuelles et les défis de cohabitation qui peuvent en découler. Cette pression d’utilisation augmentera avec les projets répertoriés et les potentiels qui pourraient être mis en valeur. Un accroissement des demandes pour utiliser le territoire public à diverses fins est d’ailleurs constaté.

Par ailleurs, comme le territoire public de la région de l’Estrie est restreint, fragmenté et localisé au sein d’un territoire privé, des difficultés d’accessibilité sont constatées, ce qui limite parfois les possibilités de mise en valeur. Cette situation vaut également pour le domaine hydrique, puisque les berges des lacs sont largement de tenure privée.

De plus, par le passé, les interventions humaines ont exercé une pression importante sur les milieux naturels qui influencent aujourd’hui la disponibilité et la qualité des ressources naturelles entraînant notamment une détérioration des plans d’eau et menaçant la survie des espèces indigènes. Or, la mise en valeur du territoire et des ressources du domaine de l’État s’appuie sur ce capital naturel.

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