• Aucun résultat trouvé

Avec les textes de 2007 la réglementation française définie les règles d’évaluation des pertes annuelles d’un réseau de distribution d’eau potable et les indicateurs de pertes devant figurer dans les RPQS. Néanmoins, trois manières d’appréhender le volume des pertes

subsistent :

− Le volume non compté (VNC) obtenu en déduisant le volume consommé comptabilisé du volume mis en distribution ;

− Le volume de pertes (P) obtenu en déduisant le volume consommé non compté et le volume de service du volume non compté VNC ;

− Le volume de pertes réelles utilisé par l’IWA (CARL) obtenu en déduisant le volume des vols d’eau et le volume de sous-comptage des compteurs domestiques du volume de pertes P.

Il n’existe pas de référentiel partagé des indicateurs de pertes, mais, en France, de

nombreux référentiels discordants de ILP ou ILVNC (avec souvent un doute sur l’indicateur concerné) et au niveau international, la méthode d’évaluation des pertes incompressibles proposée par l’IWA.

Les référentiels français prennent tous en compte le caractère urbain ou rural du service selon trois catégories (rural, intermédiaire, urbain) mais, tandis que les organismes publics

utilisent des seuils de la densité d’abonnés, les distributeurs se basent sur l’indice linéaire de consommation.

A partir de données à l’échelle nationale obtenues auprès des DDAF nous avons pu mettre en évidence que ILVNC est très fortement lié à D d’une part et à ILC d’autre part, ces deux derniers indicateurs étant eux-mêmes très fortement corrélés. Les relations issues de régression linéaires passant par l’origine bâties sur les données agrégées par classe sont les suivantes :

ILC = 3950. ×D ; − ILVNC = 4000. ×ILC ; − ILVNC = 1500. ×D.

Ces résultats montrent d’une part que les deux méthodes d’évaluation du caractère

urbain ou rural d’un service sont largement concordante et d’autre part que la contribution du linéaire de réseau aux pertes n’est pas prépondérante par rapport à celle du nombre d’abonnés.

Dans leur domaine de validité (D < 45 abonnés/km et ILC < 30 m3/km/j) ces résultats sont cohérents avec les référentiels existants. Ils permettent de comparer les référentiels entre eux et mettent en évidence l’inconvénient d’apprécier le caractère urbain ou rural d’un

service par seuils.

Il semble donc préférable de bâtir des références faisant intervenir un lien continu

CemOA

: archive

ouverte

d'Irstea

Exprimer ILVNC ou ILP en fonction d’ILC revient quasiment à raisonner en termes de rendement du réseau, avec les mêmes inconvénients, notamment celui de lier l’appréciation du niveau de pertes aux variations du volume consommé.

Pour les réseaux peu urbains, la densité d’abonnés et la densité de branchements ont des valeurs très voisines et constituent des indicateurs pertinents pour apprécier le caractère rural ou urbain d’un service :

− La densité de branchements a l’avantage de représenter une caractéristique physique du réseau indépendante des règles de gestion du service.

− La densité d’abonnés présente l’avantage d’être calculée avec des données dont la production annuelle est explicitement prévue dans le cadre du RPQS.

Pour les réseaux urbains denses, les liens éventuels entre le niveau de pertes et les différents indicateurs du caractère urbain ou rural des réseaux restent à établir en s’appuyant sur des données appropriées.

La méthode IWA d’évaluation des pertes annuelles incompressibles d’un réseau (UARL) a pu, moyennant quelques hypothèses simplificatrices être testée. Les résultats montrent que pour les services ayant une densité d’abonnés faible, les pertes incompressibles sont en moyenne supérieures aux pertes réellement constatées. La méthode IWA d’évaluation des

pertes incompressibles n’est donc pas pertinente pour les services ruraux français.

A partir de données fournies par le Conseil Général les ILP des services du département de la gironde ont été étudiés sur les années 2003, 2004 et 2005 (hors CUB et cas particuliers).

Les données intègrent des informations caractérisant les réseaux, aucune influence

propre du diamètre moyen, du taux de PVC ou du type de sol sur l’ILP n’a pu être mise en évidence.

Cependant, il est observé que chaque année la performance globale des services

girondins s’améliore significativement avec des valeurs d’ILP de 2.95 en 2003, 2.71 en 2004

puis 2.58 en 2005.

La méthode d’analyse basée sur des régressions linéaires d’ILP en fonction de D appliquée aux données regroupées par classes de D aboutit pour les données girondines à des résultats similaires à ceux observés avec les données nationales pour ce qui est des liens entre les différents indicateurs et de l’invalidité de la méthode IWA. En revanche, les niveaux

moyens de pertes girondins sont significativement inférieurs à ceux constatés au niveau national : En 2005 ILP= 1050. ×D

Au risque d’en ajouter un nouveau à la profusion existante, un référentiel basé de façon continue sur la densité d’abonné peut être proposé.

CemOA

: archive

ouverte

d'Irstea

Trois seuils de pertes sont calculés au moyen de régressions linéaires calées sur les données nationales regroupées par classes de D ce qui permet de définir le référentiel suivant, valide pour des valeurs de D n’excédant pas 45 abonnés/km :

Niveau de pertes faible ILP ≤ 0.08 x D

Niveau de pertes modéré 0.08 x D < ILP ≤ 0.15 x D

Niveau de pertes élevé 0.15 x D < ILP ≤ 0.29 x D

Niveau de pertes très élevé 0.29 x D < ILP

Tableau 19 Référentiel alternatif proposé d’ILP en fonction de D pour D < 45

C’est à dessein qu’un vocabulaire différent de celui usuellement utilisé est proposé pour désigner les quatre catégories du référentiel. Il s’agit en effet de souligner que compte tenu de son mode de construction basé sur des moyennes, ce référentiel permet une appréciation

relative du niveau de pertes mais pas un jugement absolu.

Par ailleurs, il est important de noter que les valeurs de référence ont été bâties à

partir de données, certes nombreuses, mais dont la représentativité ne peut être démontrée.

Un référentiel équivalent peut être bâti en considérant l’indice de pertes par abonné N P IPA × =

365 défini comme égal au volume journalier de pertes par abonné du service exprimé en m3/abonné/jour :

Niveau de pertes faible IPA ≤ 0.08

Niveau de pertes modéré 0.08 < IPA ≤ 0.15

Niveau de pertes élevé 0.15 < IPA ≤ 0.29

Niveau de pertes très élevé 0.29 < IPA

Tableau 20 Référentiel basé sur les valeurs d’IPA applicable aux services ruraux et intermédiaires

Ce référentiel présente l’intérêt de ne nécessiter le calcul que d’un seul indicateur et de ne pas faire intervenir la longueur du réseau.

CemOA

: archive

ouverte

d'Irstea

L’amélioration continue de l’ILP global des services girondins ne permet pas de bâtir, selon les mêmes méthodes, un référentiel stable propre au département de la gironde. En revanche, une évaluation du niveau de pertes des services girondins étudiés peut

être faite par comparaison des valeurs d’IPA aux références définies à partir des données nationales :

− IPA 2003 = 0.14 m3/abonné/j

− IPA 2004 = 0.12 m3/abonné/j

− IPA 2005 = 0.11 m3/abonné/j

En guise de conclusion générale, les résultats de cette étude nous montrent que pour les réseaux peu urbains, le niveau des pertes est davantage lié au nombre d’abonnés qu’au linéaire de réseau. Par ailleurs, le nombre de branchements, généralement proche du nombre d’abonnés est une donnée qui présente l’intérêt de ne pas être influencée par des règles de gestion. Ainsi, il nous semble qu’un indice de pertes par branchement serait plus pertinent

qu’ILP ou ILVNC pour évaluer les pertes des réseaux peu urbains. Ce type d’indicateur, qui

n’est pas actuellement prévu par la réglementation française, fait partie de ceux préconisés par l’IWA. CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

Documents relatifs