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Figure 53 : Tableau de synthèse de l’état de l’art.

Partant de la demande initiale de cette recherche, nous avons investigué plusieurs disciplines scientifiques afin d’émettre plusieurs constats.

Grâce aux connaissances issues du marketing, nous avons démontré que le contexte de cette recherche (une maison de création familiale et artisanale dans le domaine du luxe) était original pour les sciences de la conception. En effet, loin du traditionnel triangle « qualité-coûts-délais » notre contexte comporte un certain nombre de spécificités. Un état de l’art porté sur les thématiques de la marque, du luxe et des entreprises familiales nous a permis de constater l’impact et l’importance de l’identité de marque dans toute démarche de création au sein d’une structure à forte identité telle que la notre. Ne pas prendre en compte de cette identité c’est prendre de risque de provoquer une incohérence entre l’objet créé et le message véhiculé par la marque. D’autre part, nous avons également constaté qu’au sein des entreprises traditionnelles et familiales, les valeurs sont ancrées dans chacun des membres qui les composent. L’identité de marque est alors difficile à exploiter car implicite. Pour parvenir à expliciter l’identité de telles marques, il est nécessaire de se reposer sur le patrimoine physique et culturel de l’entreprise. En d’autres termes, il s’agirait d’extraire des éléments clés de l’histoire et du patrimoine matériel de la marque.

Le souhait d’Hermès est de favoriser non pas la créativité mais bien la création. La seconde partie de notre état de l’art avait donc pour objectif de délimiter le champ de cette recherche et repositionnant la notion de création par rapport aux activités de design et de conception. Cet exercice nous a permis également d’aborder le phénomène de la créativité afin de lever son ambigüité avec la création. Nous avons ainsi pu comprendre que la créativité était d’une part le produit de la création mais qu’elle était pouvait s’inscrire également dans les activités de conception et de design dans la phase de résolution de problèmes. La création étant une démarche personnelle à chaque créateur, son processus n’est pas modélisable. En revanche, nous avons appris de la littérature que certains facteurs maîtrisables pouvaient l’influencer. C’est le cas par exemple de l’accès aux informations. Nous proposons alors d’agir sur ce premier point. D’autre part, nous avons vu que le mécanisme de l’analogie, et par extension du transfert et du rapprochement des informations, était à l’origine de la production de nouvelles idées. Nous émettons alors l’hypothèse que la sélection des informations, en fonction de leur pertinence avec le besoin des créateurs, favoriserait la création.

Les matériaux et les procédés ont accompagné l’histoire de l’humanité et sont une partie intégrante des sciences et des technologies de la conception. Aujourd’hui encore, ils occupent une place de choix dans les fonctions techniques, perceptives, éthiques ou encore esthétiques de l’objet.

Les matériaux et les procédés sont une source d’inspiration pour les designers et les créateurs. Ils peuvent même dans certains cas être des prétextes à la création de nouveaux objets, c’est ce que nous avons nommé la démarche « push ».

Plus nombreux et plus complexes, les matériaux et les procédés ont fait naître le champ des sciences des matériaux. Ainsi, pour aider les concepteurs et les designers dans leurs choix, des outils d’aide à la sélection des matériaux ont vu le jour. Un grand nombre d’entre eux sont « techno-centrés » quand d’autres abordent le la question des aspects esthétiques, perceptifs et sémantiques des matériaux, se rapprochant ainsi des besoins des designers et des créateurs. Les outils existants abordent très peu l’aspect inspirationnel des matériaux et des procédés. Cependant, nous avons identifié les bases de données numériques, plus communément appelées matériauthèques dont l’objectif est de fournir un accès aux informations sur les matériaux et les procédés tout en exploitant les potentiel inspirationnel de ces derniers. Les matériauthèque sont d’ailleurs très populaires auprès des architectes, designers et créateurs. C’est donc cette typologie d’outil que nous proposons d’exploiter dans notre recherche.

La seconde remarque que nous apportons sur les outils créés par les sciences des matériaux est relative aux informations traitées. En effet, nous avons identifié des outils capables de prendre en compte les aspects techniques, économiques, esthétiques, perceptifs, sémantiques, mais pas d’outil présentant l’aspect « identité de marque » dans ses critères de choix. C’est donc sur cette voie que nous positionnerons, en concevant un

La première, liée à notre contexte, insiste sur la nécessité de prendre en compte l’identité de marque dans toute démarche de création et à l’expliciter en s’appuyant sur le patrimoine matériel et culturel de la marque. La seconde remarque porte sur la création et sur les moyens de l’encourager en agissant sur des facteurs

maîtrisables et ses mécanismes.

Enfin, l’outil matériauthèque permet de générer et de diffuser efficacement des informations sur les matériaux et les procédés tout en proposant une approche physique de l’échantillon. D’après la littérature, les

PARTIE 3 / PROBLEMATIQUE & HYPOTHESE

Le besoin formulé par Hermès s’exprime au travers des matériaux et des savoir-faire qui constituent une valeur ajoutée de la maison. Ces derniers, maîtrisés depuis la production et la sélection des matières premières jusqu’à la mise en scène des objets dans les boutiques, sont les vecteurs de l’image d’Hermès auprès des clients. Ils véhiculent la qualité et l’exigence du travail artisanal, la durabilité, l’intemporalité, ils sont emprunt d’histoires d’hommes, ceux qui les ont pensés et travaillés, ceux à qui les objets ont appartenu. Les matériaux et les procédés constituent donc légitimement un support pour la création de nouveaux objets.

L’état de l’art que nous avons réalisé montre, dans un contexte tel que le nôtre, la nécessité de prendre en compte les caractéristiques identitaires de la marque dans tous développements de nouveaux objets. Cependant, nous avons également remarqué qu’au sein des maisons traditionnelles et des entreprises familiales il était difficile d’exprimer les attributs identitaires de la marque car celle-ci est un allant de soi pour chacune des personnes qui les composent. Après un effort d’explicitation, la prise en compte de l’identité de marque permettra d’assurer la cohérence dans les développements de nouveaux matériaux et procédés et à fortiori de nouveaux objets.

3.1 / Problématique

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Figure 54 : Reformulation de la demande initiale en problématique de recherche.

Hermès est une marque forte, une signature composée d’éléments tangibles et intangibles. Parmi ces éléments intangibles, l’identité incarne l’univers, la personnalité et les valeurs de la marque. L’identité est un référent

pour garantir la cohérence de la marque dans le temps [LEHU 04]. La spécificité de notre recherche se situe donc dans la prise en compte des attributs identitaires de la marque dès le début de toute nouvelle démarche de création.

De ce constat, nous avons reformulé la demande initiale en la problématique suivante :

Comment favoriser la création de nouveaux objets