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Chapitre 1 : Partie bibliographique

III. Étude de cas

2.2. Symptômes

2.2.1. Symptômes moteurs

L’observation d’un ou plusieurs de ces symptômes est le principal moyen utilisé par les médecins pour diagnostiquer la MP (Marvanova 2016). Les quatre principaux symptômes moteurs de la MP sont les suivants :

§ Le Tremblement de repos est le symptôme le plus caractéristique de la MP. Il s’agit d’un tremblement présent principalement au repos, il disparaît avec le mouvement, mais revient souvent lorsque le membre est maintenu dans une position comme tenir une cuillère. Les tremblements de la MP peuvent toucher presque toutes les parties du corps, mais le plus souvent les doigts, suivis des mains, de la mâchoire et des pieds - dans cet ordre. Ce tremblement commence généralement de façon unilatérale, il prédomine au niveau des extrémités des membres supérieurs. Les tracés accélérométriques montrent un pic de fréquence entre 4 et 6Hz (Stanley et al. 2010).

§ La rigidité est définie par une résistance accrue lors de la mobilisation passive d'un membre, indépendamment de la direction et de la vitesse du mouvement, et constitue l'une des caractéristiques cardinales de diagnostic de la MP. Elle est dûe à une hypertonie

musculaire généralisée, continue et homogène. La rigidité concerne la quasi-totalité des muscles avec une prédominance du versant fléchisseur sur le versant extenseur (Delwaide, Sabbatino, et Delwaide 1986). La rigidité progressera plus rapidement chez certaines personnes que chez d'autres (Baradaran et al., 2013).

§ L’akinésie ou bradykinésie est un symptôme cardinal de la MP, qui correspond à la raréfaction voir la privation du mouvement (Wilson 1925) et à la lenteur de son exécution, respectivement. En d’autres termes, les mouvements volontaires se caractérisent par un défaut d’initiation avec apparition d’un délai important entre la volonté de réaliser le mouvement et son exécution. Les activités de routines sont donc grandement perturbées (Berardelli et al. 2001)

§ L’instabilité posturale est une manifestation tardive de la maladie, qui survient après de nombreuses années d’évolution. Elle se manifeste par des troubles de l’équilibre qui provoquent des chutes de plus en plus fréquentes. Il s’agit probablement du symptôme le plus incommodant, puisque la mobilité est réduite lors des déplacements. Si l’instabilité posturale apparaît très tôt, il y a une forte possibilité qu’elle soit symptomatique d’une autre maladie que la MP idiopathique.

2.2.2. Symptômes non-moteurs

Les symptômes non-moteurs associés à la MP sont : la dépression, l’anxiété, le trouble de sommeil, les troubles cognitifs, la douleur, la fatigue, la constipation, les troubles dysautomiques, etc. Ils sont souvent négligés et pas bien pris en charge sur le plan thérapeutique.

§ La dépression et l’anxiété font partie d’un ensemble de symptômes qui peuvent se manifester au début de la MP en précédant les symptômes moteurs. La dépression est souvent présente avant les symptômes moteurs car la dopamine joue un rôle dans la régulation de l’humeur. C’est un symptôme qui peut prédire une MP (Choudhury et Daadi 2018), mais pas le seul. La dépression et l’anxiété sont des symptômes non moteurs assez fréquents de la MP. Elles peuvent varier en gravité et s’améliorer avec le traitement dopaminergique et la psychothérapie, telle que la thérapie cognitivo-comportementale (Choudhury et Daadi 2018). § Le trouble de sommeil touche les personnes atteintes de la MP. L'incapacité de s'endormir ou l'insomnie primaire est moins courante que l'incapacité de rester endormi ou

l'insomnie secondaire. D’autres personnes atteintes de la MP ont des rêves éclatants, bien que ceux-ci soient généralement dus aux effets secondaires des médicaments anti-parkinsoniens. § Les troubles cognitifs : Ces troubles se manifestent chez les patients à un stade avancé de la maladie ou chez les personnes âgées atteintes de la maladie. Les problèmes de pensée, de recherche de mots et de jugement sont fréquents. Cependant, si ces symptômes apparaissent aux premiers stades de la maladie, ils peuvent être les symptômes d’un trouble apparenté (par exemple, la démence à corps de Lewy) plutôt que la MP idiopathique. De nombreuses personnes signalent des difficultés à effectuer plusieurs tâches à la fois et à organiser leurs activités quotidiennes. La confusion peut également être un effet secondaire de certains médicaments contre la MP (Choudhury et Daadi 2018).

§ La douleur est un symptôme non moteur, complexe à détecter chez les parkinsoniens dont le seuil de perception nociceptif est plus bas que chez le sujet normal. Les patients sont davantage sensibles à la douleur. L’origine de ce symptôme reste mal comprise. Dans certaines situations, la douleur est associée à une dystonie lorsque les effets dopaminergiques (DA) s'estompent. La perte de dopamine induit une altération de la transmission nociceptive en abaissant le seuil de sensibilité mécanique et thermique (Charles et al. 2018). En outre, la douleur neuropathique cliniquement observée et d'autres sensations de douleur musculaire sont décrites par les patients parkinsoniens (Skogar et Lokk 2016). Les mécanismes physiopathologiques à l'origine de ce phénomène sont les plus probables selon lesquels la dopamine, en liaison avec d'autres monoamines telles que la noradrénaline et la 5-hydroxytryptamine (5-HT), interagissent par des voies inhibitrices et excitatrices. Les anomalies dans les voies descendantes affectent le traitement central de la douleur.

§ La fatigue est un problème fréquent chez les personnes atteintes de la MP. Entre 30 et 70% des personnes atteintes de la MP souffrent de fatigue excessive tous les jours (Friedman et al. 2016). C'est un symptôme qui peut apparaître plusieurs années avant que des symptômes moteurs ne se manifestent. Bien qu’elle ait un impact significatif sur la qualité de vie, la compréhension de son origine ou de ses mécanismes reste difficile à déterminer. Les premières preuves suggèrent également que la fatigue dans la MP n'est pas due à un déficit en dopamine (Chong et al. 2018).

§ La constipation est l'un des symptômes non moteurs les plus fréquents associé à un désordre au niveau du système autonome et des troubles gastro-intestinaux de la MP. Environ

50 ~ 80% de patients atteints de la MP souffrent de constipation (Ashraf et al. 1997). Il a été rapporté que la constipation peut précéder les symptômes moteurs et que les personnes atteintes de constipation présentent un risque relativement élevé de développer une MP. Avec d’autres troubles, la constipation peut prédire la survenue d'une MP. Cependant, les patients atteints de la MP ne signalent pas systématiquement le trouble de constipation, et de ce fait il n’est pas pris en charge sur le plan thérapeutique (Yu et al. 2018).

§ Troubles dysautonomiques s’accentuent avec le temps, associant selon les cas : hypotension artérielle orthostatique, troubles vésico-sphinctériens (impériosités mictionnelles).

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