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CHAPITRE 5: INTERET ET MOTIVATION

5.3 La supervision

Dans le sondage, à la question "Exerces-tu une supervision de l'en­ seignement des sciences de la nature? Treize directeurs sur vingt-trois ont répondu qu'ils en faisaient régulièrement, comme en fait foi le ta­ bleau suivant.

SUPERVISION DE L'ENSEIGNEMENT DES SCIENCES DE LA NATURE: ASPECT QUANTITATIF Nombre de répondants ayant spécifié à quel rythme se faisait la supervision.

Il se fait de la supervision Nombre de directeurs sur 23 Nombre de conseillers pédagogi­ ques sur 14

Réguliêrement 13 3

Occasionnellement 5 6

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Je me pose ici une interrogation, "Est-ce que les directeurs d'éco­ le,choisis par les conseillers pédagogiques pour répondre au sondage,ë- taient parmi ceux les plus intéressés à l'enseignement des sciences dans leur commission scolaire?" Je n'ai pas de réponse à cette question. Si c'était le cas pour plusieurs d'entre eux, ça me permettrait de compren­ dre mieux les données de ce tableau, car je trouve un peu surprenant qu'une telle proportion de directeurs (59%) affirment effectuer la super­ vision de l'enseignement des sciences dans leur école, d'autant plus que onze conseillers pédagogiques sur quatorze affirment que l'ensemble des directeurs de leurs écoles ne s'y adonne pas régulièrement.

Un point mériterait ici d'être clarifié: "Quelle conception les directeurs d'école ont-ils de la supervision?" La consultation du ta­ bleau 8 fournira des éléments de réponse à cette question. A la lecture de ces commentaires, je peux constater que le concept "supervision" sem­ ble être confondu avec celui de "contrôle" pour la plupart des directeurs ayant répondu au sondage.

L'Ecole Nationale d'Administration Publique (ENAP) décrit le con­ trôle en ces termes: "La fonction contrôle se concrétise par l'utilisa­ tion de moyens de contrôle et l'application des processus de supervision et d'évaluation (43). La supervision est donc plus que du contrôle et n'est pas du tout synonyme de vérification.

Quant au contrôle, je crois que le directeur doit l'effectuer afin de porter jugement sur les comportements des enseignants relatifs à l'ap­ plication du programme de sciences de la nature. Cependant, l'évaluation qui en découle implique, chez le directeur, un processus de communication avec ses personnels, et ceci est appelé supervision. André Pelletier dé­ crit la pensée de Wiles (1967) à ce sujet: "Donc sur l'aspect humain, il conçoit la supervision comme une activité de support, d'assistance, de liaison interpersonnelle ou la relation d'autorité favorise la responsa­ bilité et la créativité plutôt que la dépendance et la conformité (44)." Les animateurs de l'ENAP mettent donc l'accent sur la relation humaine,

(43) André Pelletier, La supervision de l'enseignement, A 1'intention des principaux et adjoints des commissions scolaires, Université du Québec, doc. III, p. 4.

SUPERVISION DE L'ENSEIGNEMENT DES SCIENCES DE LA NATURE: LES MOYENS UTILISES PAR LES DIRECTEURS.

TABLEAU 8

Nombre de répondants ayant souligné ce moyen parmi les 14

- Examiner le contenu de la grille-horaire. 4

- Se tenir au courant des activités dans la classe. 4

- Prendre connaissance des planifications obligatoi­

3 res.

- Consulter les examens donnés aux élèves. 3

- Vérifier les travaux des élèves. 3

- Prendre connaissance de l'évaluation inscrite 2 au bulletin.

- Participer aux activités avec l'enseignant en 2 classe.

- Me rendre en classe aux moments fixés à l'horaire. 2

- Rencontrer les enseignants individuellement. 1

- Faire des rencontres de groupe axées sur la 1 relation d'aide.

- Consulter les examens donnés par le conseiller 1 pédagogique.

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l'absence de menace, l'aspect positif de la supervision. C'est à mon avis, un rôle essentiel que doit jouer le directeur d'école.

Voici des raisons avouées, par les directeurs eux-mëmes, dans le sondage, pour ne pas faire la supervision des sciences de la nature (as­ pect contrôle):

- "Je n'en ai pas le temps."

- "Ce n'est pas une préoccupation pour moi."

- "C'est difficile à cause de l'imprécision du programme." - "Je ne sais pas comment m'y prendre."

- "Je consacre mon temps aux matières importantes."

- "C'est au responsable des services éducatifs à le faire."

Ces raisons dénotent, de la part de certains cadres d'école, un manque d'intérêt â l'enseignement des sciences de la nature. Comment peuvent-ils alors motiver leurs personnels â réaliser cet enseignement et â y consacrer le temps requis selon la démarche préconisée.

Deux conclusions tirées d'une recherche effectuée aux Etats-Unis sur le rôle de supervision du directeur d'école démontrent l'importance de celle-ci dans l'instrumentation des enseignants:

- Les enseignants sont encouragés par la relation d'aide entretenue par le directeur.

- Il y a augmentation de la qualité et de la quantité de l'enseignement des sciences à cause de la présence active du directeur dans le pro­ gramme de perfectionnement (45).

Comment donc assurer cette relation d'aide des directeurs à l'é­ gard de leurs enseignants? Il revient aux directeurs généraux de voir â ce que leurs gestionnaires d'école jouent leur rôle de supervision re­ lativement â l'enseignement des sciences. Si ces derniers manquent de moyens pour réaliser cette tâche ou s'ils manquent eux-mêmes de formation, que l'on fasse appel â des personnes qualifiées pour les former.

(45) JïïTTan Wan and William Corbett, "The Liaison Teacher Extends the Science Director's Effectiveness", Science and Children, vol. 16, no 2 (oct. 1978), p. 38. (tr. pers.)

Pour sa part, le directeur de l'enseignement doit avoir le souci constant d'animer les directeurs d'école sur le plan pédagogique pour qu'ils soient capables d'exercer leur fonction-contrôle et leur tâche de supervision. Il devrait donc organiser des rencontres entre conseillers pédagogiques et directeurs, pour que ces derniers comprennent les lignes de force du programme de sciences de la nature, qu'ainsi ils soient ca­ pables de détecter les faiblesses à ce sujet chez leurs enseignants et,

par la suite, demander l'aide qui s'impose. Il devrait leur être- fourni également des instruments concrets et appropriés pour les guider dans ce processus.

Lorsque les directeurs d'école seront bien instrumentés et qu'ils comprendront clairement le rôle des sciences de la nature dans la forma­ tion intégrale de l'enfant, ils exerceront, à mon avis, une supervision efficace.

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