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Le suivi à 6 semaines, soit la fin de la deuxième phase dans le groupe cure active, a présenté des différences significatives entre les deux groupes. Les patients dans le groupe cure active ont des meilleures performances du contrôle posural que ceux dans le groupe cure classique à ce moment. La surface couverte est plus petite chez eux dans la condition simple, et la condition proprioception perturbée (la vision disponible ou absente). Par ailleurs, des variations inter-groupes du contrôle postural ont été observées pendant ces trois deuxièmes semaines. Dans le groupe cure classique, les patients ont des plus grandes

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surfaces couvertes que lors de ces trois premières semaines de cure. En revanche, le groupe cure active a des plus petites surfaces couvertes que lors du premier test.

Après les trois premières semaines, la cure classique est terminée. Les quatre soins thermaux ont été effectués pendant cette période. Toutefois, au cours des trois deuxièmes semaines, les patients du groupe cure active profitent encore des soins ciblés individuels pour une réadaptation de la fonction du genou. Les résultats ont également démontré que ces soins ciblés individuels sont plus efficaces pendant les deuxième trois semaine que la cure classique. Les soins se déroulaient sur 3 semaines à raison de 3 séances par semaine, soit 9 séances et comportaient un travail préparatoire, un travail personnalisé consititué d’étirements musculo-tendineux, un entraînement de rééducation proprioceptive, et une séance éducative collective. Dans le travail préparatoire des membres inférieurs, basé sur de la physiothérapie chaude locale, le sujet est en décubitus dorsal avec coussins sous la tête et sous le creux poplité du côté non massé. Sont réalisés : des massages manuels à type d’effleurage complet du membre inférieur, des pressions glissées ou pressions statiques étagées de la racine du membre inférieur jusqu’au pied inclus et retour à visée circulatoire sur le système veineux profond et superficiel, des manœuvres décontracturantes des muscles de la cuisse, du mollet et du pied suivis de pressions glissées circulatoires. Et puis, les patients profitent également d’un travail personnalisé consititué d’étirements musculo-tendineux adaptés au bilan initial, réalisés par paliers ou en continu, en manuel ou par posture, suivi d’un renforcement musculaire de préférence statique ou en chaine, toujours adapté au bilan initial et effectué contre résistance manuelle, de type diagonale spirale de Kabat, ou instrumentale, de type résistance élastique, analytique ou globale.

En effet, ces soins favorisent une détente des muscles du membre inférieur, surtout des muscles de la région péri-articulaire du genou. L’amélioration de la fonction musculaire a été confirmée en lien avec une atténuation des symptômes cliniques chez les patients souffrant de gonarthrose. La force du quadriceps fémoral dans l’arthrose du genou est associée à la fois à la gravité de la douleur et à la fonction physique [Slemenda

et al., 1997 ; O’Reilly et al., 1998], bien que cela ne soit pas clairement démontré actuellement. Des travaux récents ont démontré un lien entre la force des abducteurs de la hanche et le moment d’adduction du genou. Les abducteurs de la hanche ont été choisis parce que certaines données ont suggéré qu’ils pouvaient aider à réduire le moment d’adduction du genou [Chang et al., 2005]. Les abducteurs de la hanche aident à stabiliser le pelvis controlatéral pendant la marche, en vertu de l’effet sur le centre de masse du

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corps, qui peut réduire le moment d’adduction ou de la force de compression au niveau du genou [Chang et al., 2005]. Ainsi, il est possible que l’amélioration de la force musculaire de la hanche et du genou puisse être partiellement responsable de l’amélioration de la douleur au genou. Deux études antérieures avec le même programme d’intervention

aquatique ont montré que lesfemmes atteintes d’arthrose d’extrémité inférieure pourraient

réaliser des gains importants au niveau de la force d’abduction de la hanche et au niveau de l’adduction du genou et l’amplitude du mouvement après l’exercice aquatique [Templeton et al., 1996 ; Suomi & Lindauer, 1997].

En outre, le travail global, proprioceptif et fonctionnel constitué de tests et d’exercises d’équilibre yeux ouverts et yeux fermés, sur plate-forme de rééducation SATEL et sur tapis et d’un travail de la locomotion sur parcours de marche standardisé, est vraiment indispensable pour la récupération de la fonction proprioceptive du genou. C’est un travail très ciblé. Nous savons qu’une faible entrée proprioceptive du membre inférieur peut provoquer un trouble de la stabilité du corps. Ce soin favorise une restauration de la proprioception du genou. Le lien entre la proprioception et le contrôle postural, sera discuté en détails dans la partie suivante. De plus, une séance éducative collective apporte des informations sur la maladie arthrosique, la prise en charge thérapeutique médicamenteuse et non médicamenteuse, les facteurs de risque (activités et poids), le chaussage et les aides techniques, des conseils d’hygiène de vie et d’exercices à faire à la maison, et la remise en main propre d’un livret de suivi.

Traditionnellement, le genou est connu pour avoir un rôle compensatoire dans la régulation du contrôle postural en position debout statique [Benson et al., 1986 ; Winter et

al., 1998]. Cependant, avec une augmentation progressive de la complexité des tests en

posture debout statique, par exemple, en faussant la vision et la proprioception ou en supprimant la vision. Une réponse adaptée à ces situations va plutôt impliquer la cheville, plus que la hanche [Horak & Nashner, 1986]. Notre étude prouve que le groupe cure active a des améliorations plus significatives du contrôle postural que le groupe cure classique lorsque la vision était absente ou la vision et la propioception étaient modifiées après rééducation individuelle et ciblée. Par conséquent, nous supposons que la rééducation classique dans l’eau ainsi que les programmes de réadaptation individuels ont tendance à améliorer non seulement l’entrée tactile plantaire et celle du genou mais aussi les restaurations sensori-fonctionnelles d’autres muscles et articulations concernées telles que les quadriceps, les ischio jambiers, la hanche ou la cheville.

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