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Suites convergente et divergente

Fonctions et suites num´eriques r´eelles

2.3 Suites convergente et divergente

Le comportement du terme g´en´erale unlorsque n tend vers l’infini est un probl`eme fonda-

mentale qui se pose `a chaque ´etude d’une suite num´erique. En fait, on veut formaliserl’id´ee intuitive que les termes d’une suite s’approchent de plus en plus d’une certaine valeur qui s’appelle la limite de la suite. Lorsque le terme g´en´eral s’approche, `a l’infini, vers un nombre fini a, on dit que la suite converge vers a et on ´ecrit lim

n→+∞un = a. Lorsque

cette limite est infini on dit que la suite diverge. Dans ce cas, on ´ecrit lim

n→∞un = ∞.

Mais, il y a des cas , par exemple un = (−1)n, o`u cela se passe beaucoup moins bien et

on est incapable de conclure.

D´efinition. La suite (un) converge vers ℓ ∈ R si, pour tout r´eel ε > 0, il existe un

entier n0 tel que pour tout n > n0, on ait |un− ℓ| < ε. Ceci est r´esum´e dans la forme

compacte suivante :

∀ε > 0, ∃n

0

∈ N : n ≥ n

0

=⇒ |u

n

− ℓ| < ε.

Une suite num´erique ne peut converger qu’au plus vers une seule limite. Cette unicit´e est assur´ee par :

Preuve : Supposons que cette suite converge vers ℓ1 et ℓ2. Pour un ε > 0, il existe par

d´efinition n1 et n2 ∈ N tels que

n > n1 ⇐= |un− ℓ1| <

ε

2 et n > n2 ⇐= |un− ℓ1| < ε 2. En tenant compte de l’in´egalit´e |a + b| ≤ |a| + |b|, alors

|ℓ1− ℓ2| = |ℓ1− un− ℓ2+ un| ≤ |un− ℓ1| + |un− ℓ2|

Posons n3 = sup(n1, n2). Alors, pour n > n3, on obtient

|ℓ1− ℓ2| = |ℓ1− un− ℓ2+ un| ≤ |un− ℓ1| + |un− ℓ2| ≤

ε 2 +

ε 2 = ε.

Comme ε est quelconque, il peut ˆetre choisi aussi petit que l’on veut, `a savoir voisin de 0. Donc ℓ1 = ℓ2.

Soient {un}n∈N et {vn}n∈N deux suites qui convergent vers ℓ et ℓ′. Alors

1. la suite somme {un+ vn}n∈N converge vers ℓ + ℓ′.

2. la suite produit{unvn}n∈N converge vers ℓ.ℓ′

3. Si ℓ 6= 0, alors `a partir d’un certain rang les ternes un de la suite sont non nuls et la

suite  1 un  n∈N converge vers 1 ℓ.

Th´eor`eme 2.3.2 Toute suite r´eelle (un) qui converge vers ℓ∈ R est born´ee.

Preuve : Supposons, tout d’abord, que la suite (un) converge vers 0. Par d´efinition, on a

∀ε > 0, ∃N ∈ N tel que ∀n ≥ N : |un| ≤ ε.

Prenons ε = 1, il existe N ∈ N tel que pour tout n ≥ N on a |un| ≤ 1. Posons

k = {|u0|, |u1|, · · · , |uN −1|}, alors pour tout n ≥ N on a |un| ≤ k, donc la suite (un) est

born´ee. Dans le cas g´en´eral, c’est-`a-dire lim

n∈Nun = ℓ, posons vn = un− ℓ. la suite (vn)

converge vers 0, d’apr`es la cas pr´ec´edent elle est born´ee, donc il existe m et M tels que m ≤ vn≤ M soit que ℓ + m ≤ un≤ ℓ + M, ce qui montre que la suite (un) est born´ee.

Exemple 2.3.1 La suite un =

1

n + 1 est convergente vers 0 donc elle est born´ee et l’on a bien 0 < un ≤ 1. Mais, la r´eciproque est fausse. Pour le voir, consid´erons la suite

un= (−1)n qui est born´ee car un= +1 ou un=−1 suivant la parit´e de n, mais elle n’est

pas convergente.

Th´eor`eme des gendarmes

Proposition 2.3.3 Soient (un), (vn) et (wn) trois suites v´erifiant pour tout n∈ N :

vn ≤ un≤ wn.

Si les suites (vn) et (wn) convergent vers ℓ alors la suite (un) converge vers ℓ.

Preuve : On applique la d´efinition de la limite vers ℓ pour les deux suites (vn) et (wn)

pour un ε∈ R+ donn´e :

∀ε ∈ R+,∃n, n′′ ∈ N : |v

n− ℓ| ≤ ε et |wn− ℓ| ≤ ε.

Ce qui donne, en choisissant n≥ n+ n′′, ℓ− ε ≤ v

n≤ un ≤ wn≤ ℓ + ε, ce qui d´emontre

la convregence de la suite (un).

Ce th´eor`eme est tr`es utile pour d´emontrer la convergence d’une suite :

Exemple 2.3.2 Consid´erons la suite de terme g´en´eral un=

sin(n) n . Pour n > 0, on a vn =− 1 n ≤ un = sin(n) n ≤ wn = 1 n

Comme les suites de termes g´en´erals vn et wn tendent vers 0 lorsque n tend vers l’infini,

le th´eor`eme pr´ec´edent entraine la convergence de la suite  sin(n) n



vers 0.

Corollaire 2.3.1 Consid´eons deux suites (un) et (vn) telles que un ≤ vn alors `a partir

d’un certain rang :

Si lim

n→+∞un = +∞ alors limn→+∞vn = +∞

Si lim

On ne peut pas appliquer les th´eor`emes pr´ec´edents pour calculer certaines limites. Mais, on pour y arriver, par l’application de certaines astuces.

Exemple 2.3.3 Consid´erons la suite de terme g´en´eral un =

n2− 3

n2+ 1. On divise le

num´erateur et le d´enominateur par n2 et on passe ensuite `a l’infini. Ainsi,

n2− 3 n2+ 1 = 1 3 n2 1 + 1 n2

comme 1/n2 tend vers 0 lorsque n tend vers l’infini, alors lim

n→+∞un= 1.

Soit (un) une suite d´efinie par la formule explicite un = f (n). Si lim

x→+∞f (x) = ℓ avec ℓ

r´eel ou infini, alors lim

n→∞un= ℓ.

Soit (un) une suite d´efinie par son premier terme u0 et la r´ecurrence un+1 = f (un). Si la

suite (un) converge vers un r´eel ℓ alors ℓ est un point fixe pour f et f (ℓ) = ℓ.

Exemple 2.3.4 Soit (un) une suite d´efinie par u0 = 1 et un+1 = 2un+ 5. Si la suite

(un) converge vers ℓ alors il doit v´erifi´e l’´egalit´e ℓ = 2ℓ+5. Donc, si (un) converge, elle doit

converger vers ℓ = −5. Pour cela, posons vn = un+ 5. La suite (vn) v´erifi´e vn+1 = 2vn,

c’est une suite g´eom´etrique de raison 2 donc diverge. La suite (un) n’admet pas pour

limite−5, donc elle diverge.

Exemple 2.3.5 Soit (un) une suite d´efinie par u0 = 1 et u2n+1+ un+ 1 = 0. Si la suite

(un) converge vers ℓ alors il doit v´erifi´e l’´egalit´e ℓ2+ ℓ + 1 = 0. Cette ´equation n’admet

pas de racine r´eelle donc elle ne converge pas.

Une extension de la notion de limite d’une suite est donn´ee par la d´efinition suivante :

D´efinition. On dit que la suite (un)n∈N tend vers +∞ si :

∀k ∈ R, ∃N ∈ N tel que ∀n > N, on a un ≥ k.

Une suite (un)n∈N diverge si elle ne converge pas, c’est-`a-dire si elle n’admet pas de

Exemple 2.3.6 Consid´erons la suite de terme g´en´erale un = n2. Cette suite tend

vers +∞ lorsque n tend vers l’infini. Dans la d´efinition pr´ec´edente, il suffit de prendre, pour tout k∈ R, N ∈ N ´egale `a la partie enti`ere du r´eel k.

Proposition 2.3.4 Soit (un) une suite r´eelle de termes strictement positifs

Si la suite (un) tend vers +∞, alors la suite

 1 un



tend vers 0.

Si la suite (un) tend vers 0, alors la suite

 1 un



tend vers +∞.

Preuve : Fixons ε > 0. Comme lim

n→+∞un = +∞, il existe un entier N tel que n ≥ N

alors un >

1

ε. Donc 0 < 1 un

< ε ce qui montre que 1 un

tend vers 0. On proc`ede de la mˆeme fa¸con dans le second cas.

Remarque : La condition de la positivit´e est essentielle. Pour le voir, consid´erons la suite de terme g´en´eral un =

(−1)n

n . Elle converge vers +∞ et pourtant 1 un

= (−1)n ne

converge pas vers 0.

Le th´eor`eme des gendarmes s’´etend de la mani`ere suivante :

Proposition 2.3.5 Soient (un) et (vn) deux suites telles que :

vn≥ un. Si lim

n→+∞un= +∞ alors limn→+∞vn= +∞

vn≤ un. Si lim

n→+∞un=−∞ alors limn→+∞vn=−∞

Th´eor`eme 2.3.6 Toute suite d´ecroissante minor´ee est convergente. Toute suite crois- sante major´ee est convergente.

Preuve : Supposons que la suite (un)n∈N est minor´e´e et d´ecroissante. Posons

Montrons que ℓ = lim

n→+∞un. Pour un ε > 0 on a un > ℓ − ε pour tout n ∈ N. Par

d´efinition de ℓ, il existe un indice nε tel que unε < ℓ + ε pour tout n > nε. Ainsi, on vient

de montrer que pour tout n > nε on a|un− ℓ| < ε. Le deuxi`eme cas se traˆıte de la mˆeme

mani`ere.

On vient de montrer que :

1. Une suite d´ecroissante, il n’y a que deux possibilit´es : elle converge ou diverge vers −∞.

2. Une suite croissante, il n’y a que deux possibilit´es : elle converge ou diverge vers +∞.

Exemple 2.3.7 Soit xn = 1 + 1 2! + 1 3! +· · · + 1

n!. La suite (xn) est ´evidemment croissante. On prouve par r´ecurrence que (n + 1)! > 2n pour n ≥ 1. Donc la suite est major´ee par : xn≤ 1 + 1 + 1 2+· · · 1 2n−1 = 1 + 2  1 1 2n  < 3. ´

Etant croissante major´ee, elle converge.

Lemme 2.3.7 On a lim n→+∞q n =          0 si |q| < 1 1 si q = 1 0 si q > 1. Pour les valeurs q ≤ −1, la suite {qn} est divergente.

Preuve : Les cas q = 1 et q = 0 sont triviaux. Si 0 < q < 1, la suite (qn)

n∈N est

d´ecroissante et minor´ee par 0, car 0 < · · · < q3 < q2 < q < 1. Donc elle converge. Soit

ℓ = lim n→+∞q n et v´erifie 0 < ℓ < 1. Or, ℓ = lim n→+∞q n= q lim n→+∞q n−1= qℓ.

Donc (q − 1)ℓ = 0 et `a fortiori on a ℓ = 0. Si q > 1, la suite (qn)

n∈N est strictement

croissante et non major´e, car qn = [1 + (q− 1)]n ≥ 1 + n(q − 1). D’apr`es cette in´egalit´e

et puisque q > 1, on a lim

n→+∞q

n= +∞. Si q < 0, on ´ecrit

Deux cas se pr´esentent :

• si q > −1 alors |q|n tend vers 0

• si q < −1 alors |q|n tend vers ± suivant la parit´e de n.

Puisque le terme g´en´eral d’une suite g´eom´etrique de raison q et de premier terme u0s’´ecrit

un= qnu0, on en d´eduit du lemme pr´ec´edent :

Proposition 2.3.8 Soit {un}n∈N une suite g´eom´etrique de raison q. Alors

Si 0 < q < 1, la suite converge vers 0.

Si q = 1, la suite est constante et ´egale `a u0.

Si q > 1, la suite diverge.

D´efinition. On dit que (un) et (vn) sont deux suites adjacentes si :

• (un) est croissante; • (vn) est d´ecroissante; • lim

n→+∞(un− vn) = 0.

Lemme 2.3.9 Si (un) et (vn) sont adjacentes, si (un) est croissante et (vn) est

d´ecroissante alors un 6 vp pour tous entiers n et p.

Preuve : Supposons qu’il existe deux entiers N et P tels que uN > vP. D’apr`es la

monotonie des suites, on a vn < vP < uN < un pour tout entier n > max(N, P ). Donc

pour tout entier n > max(N, P ), on a 0 < uN − vP < un− vP < un− vn. Par passage `a

la limite, on a alors 0 < lim

n→+∞(un− vn) = 0. Contradiction.

Th´eor`eme 2.3.10 Deux suites adjacentes convergent vers une mˆeme limite.

Corollaire 2.3.2 Si (un) et (vn) sont adjacentes, de limite commune ℓ, on a pour tout

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